J’ai aimé Bellinzone, et j’ai aimé aussi le reste de mon week-end prolongé au Tessin. J’ai réalisé encore une fois que dès que je suis quelque part, j’ai envie d’y rester, de revenir, d’explorer plus. Ma tête se remplit avec un milliard de projets pour là où je suis en cet instant. C’est un peu frustrant… mais c’est comme ça qu’elle marche, ma tête.
Alors en plus du millier de photos (encore à trier évidemment) que j’ai prises durant ces trois-quatre jours, quelques notes sur ce que j’ai vu, testé, expérimenté, et fait.
Un peu sur un coup de tête, je me suis dit que ce serait sympa de rallier Locarno à vélo depuis Bellinzone. A la gare de Bellinzone, j’ai pu louer un vélo à la journée, avec un panier assez gros pour y mettre mon bagage (je n’avais pas prévu le vélo, donc je n’avais pas fait particulièrement attention à voyager léger, mais c’est allé). J’ai pris un vélo pas électrique, pour avoir le panier, et aussi, c’est plutôt plat. 38.-, avec dépôt du vélo à Locarno.
Franchement, je n’imaginais pas que ce serait aussi facile, et je garde en tête de tester à d’autres occasions la combinaison train + vélo de location. Pour un VAE il m’en aurait coûté plutôt 70.-, je crois, et 10 pour le déposer ailleurs qu’au lieu de location. Je ne suis pas sûre que c’est possible dans toutes les gares.
Avant d’enfourcher mon vélo sans moteur, j’ai passé la matinée à aller voir les forteresses de Bellinzone. Je n’ai pas eu le temps d’aller partout, et je n’ai pas payé pour visiter non plus. Ce serait à refaire, en prévoyant une journée entière pour bien prendre le temps sur chaque site et aller à l’intérieur.
J’ai réalisé que ce n’était pas tant la somme d’argent à payer qui me retenait mais le fait de devoir gérer la logistique de payer. (Et aussi, quand même, d’avoir le temps de “profiter” si on a payé une entrée.) Mais si l’argent avait été magiquement prélevé sur mon compte en banque en passant la porte, j’aurais peut-être été.
Arrivée à Locarno avec 20km de vélo dans les pattes, j’étais quand même contente de prendre ma douche! J’avais pris un chambre pas très chère et un peu à la der dans un hôtel sur la Piazza Grande. Petite chambre spartiate et propre, je n’avais pas besoin de plus, mais qui sentait la cendre froide… ça c’était bof. C’était dans une belle vieille maison, avec salle de bain et WC séparés, mis en pratique, la chambre et les deux salles d’eau donnaient sur une sorte de grand hall semi-ouvert aménagé en coin “canapé-salon”. C’était presque comme si j’avais une suite (pas tout à fait privative), avec les WC d’un côté, la salle de bains de l’autre, aussi grande que la chambre. Pas si mal en fait, et l’accueil au check-in était sympa. Heureusement la chambre donnait sur une ruelle à côté de la place, donc je n’ai pas été gênée par la terrasse du bistrot dessous. A noter le simple vitrage et le chauffage d’appoint, possible qu’il ne fasse pas très chaud quand il fait froid dehors, ce qui était loin d’être le cas en ce week-end estival de mi-avril!
J’ai clairement moins flashé sur Locarno que sur Bellinzone, mais j’ai réalisé le jour de mon départ que j’avais complètement passé à côté de la vieille ville, donc il va falloir lui redonner sa chance.
Le samedi, je suis allée faire une petite randonnée dans le Valle Verzasca, le truc classique, montée en bus jusqu’à Sonogno et descente à pieds jusqu’à Lavertezzo. C’est vraiment très beau. Sonogno est le dernier village au fond de la vallée, à plus d’une heur de la plaine, et à partir de là, on voit des panneaux de randonnées de 6h, 8h, 10h… Et même visiblement un tour de 4 jours de cabane en cabane. Bref, ça donne vraiment l’impression que la montagne ne fait là que commencer, et qu’il y a un monde à explorer!
La descente le long de la rivière est facile et variée, j’ai eu la surprise d’y croiser des genêts, pas du tout le genre de végétation dont j’ai l’habitude en montagne.
Après des mois d’inactivité physique pour cause de diverses maladies et blessures, j’étais assez satisfaite du fonctionnement de mes jambes ce jour-là.
Le lendemain, j’ai pris le bateau pour aller visiter l’Isole di Brissago et son jardin botanique. J’ai commencé par me faire rembarrer alors que j’essayais de monter dans un bateau italien avec mon AG, mais une fois dans le bon bateau, j’ai pu profiter d’un petit zig-zag entre les ports du Lac Majeur avant d’arriver sur l’île.
J’ai adoré, vraiment. Il faudrait revenir une fois quand plus de choses sont en fleurs, mais c’était déjà bien beau.
Je suis restée scotchée devant l’étang abritant tortues et grenouilles en rut.
Là aussi, c’est bien de prévoir la journée pour pouvoir prendre son temps.
Il y a des plages et divers coin pique-nique si on ne veut pas manger au restau de l’île (j’ai réservé sitôt arrivée et j’ai bien fait, sinon je serais restée sur ma faim, littéralement).
La surprise de cette journée lacustre, c’était Ascona.
On m’avait dit que c’était joli, mais alors là! Un vrai coup de coeur. Les quais, les platanes énormes, les maisons colorées, les petites ruelles, les glycines partout… Je me dis que la prochaine fois, je prends une chambre là plutôt qu’à Locarno (c’est 20 minutes de bus jusqu’à Locarno). Ou a Tenero, de l’autre côté de Locarno, dont j’ai passé le bord du lac en arrivant à vélo, et qui semblait vraiment très joli.
Il a fallu manger, bien évidemment. J’ai testé le Grottino Ticinese, sans réservation – j’ai eu de la chance, on m’a trouvé une petite place, mais il aurait fallu réserver. L’accueil et le service étaient super sympa, le cadre super sympa, polenta très bonne mais un peu déçue par le rôti de veau. Mais je reviendrai.
Ensuite, j’ai quand même pris une pizza (10% de rabais) au restau de l’hôtel où je logeais: pizza et soupe OK, mais service désincarné et robotique. En passant, le buffet de petit déjeuner de l’hôtel ne valait vraiment pas le coup, autant s’acheter un truc à la coop d’à côté (ce que je ferai si j’y reloge une fois, ce qui est possible, car bien situé et si tout ce qu’on veut c’est dormir et laisser ses bagages ça fait très bien l’affaire).
Ma première soirée à Bellinzone, j’avais mangé à la Croce Federale sur recommandation d’un collègue: très bon risotto aux asperges et service sympa!
Pour mon lunch sur l’île de Brissago, j’avais donc réservé une table dès mon arrivée. Le serveur était vraiment très sympa, m’avait donné une super table sur la terrasse face à l’eau.
Cadre vraiment chouette. Par contre le fritto misto que j’ai commandé ne cassait rien (clairement j’aime la truite saumonée, mais les deux autres poissons blancs m’ont laissée de marbre). Frites un peu bof, thé froid maison qui ne m’a pas fait danser les papilles. La prochaine fois je prends un burger. Franchement top pour l’emplacement et le service. Mais pour un truc gastronomique il faudra repasser. C’est dommage parce que vu le cadre il y aurait de quoi!
Je suis donc rentrée du Tessin avec la ferme intention d’y revenir. Quand, comment, avec qui, pour y faire quoi précisément? A déterminer.