Et je gratterai la lumière
Avec mes ongles s'il le faut
Pour illuminer vos chimères
Pour rendre vrai ce qui est faux
Anne Sylvestre
Que je me sens bien chez vous
Au creux de votre tendresse
Je sais maintenant comment je m'appelle
Je vous le dirai, je vous le dirai
Les mots sont comme des oiseaux
Venus dans mes rameaux
Dans mes bocages
Ce qu'il nous restait à faire
À faire et puis à aimer
Il y a des gens, misère
Il y a des gens
Qui ne me connaissant guère
Me trouvent bien singulière
De vivre ainsi calmement
Mais pour toutes leurs manières,
Leurs maladies, leurs amants,
J'ai pas le temps
Grappiller cet instant
Pour mettre innocemment
Pour mettre impunément
Un peu de flou dans mon emploi du temps
Le vent me souffle des discours
Le malheur a changé d'adresse
Il n'a pas laissé sa photo
Tour à tour j'y range
La neige en cristaux
Des parfums d'orange
Et des chants d'oiseaux
Des rêves de fleurs
De bruits de ruisseaux