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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs

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15 mai 2024

Blog en pause / Quelques jours en Bretagne.

Bientôt je reviendrai…

Bientôt je reviendrai dans ma ville natale. J’y reviendrai rapidement, encore et sûrement pour la dernière fois. Voyage avec peu d’espoir dorénavant, le temps court beaucoup plus vite que moi, qui n’ai jamais été
très rapide, il faut bien le reconnaître. Les années me pèsent, alors ce voyage, tentative de gommer les ravages de la vieillesse ? Me revoir encore, enfant, puis adolescent, marcher dans les rues de Paimpol, le pas et le cœur léger. Parfois
accompagné de ma mère, plus rarement de ma
grand-mère qui sortait peu. Je me souviendrai de mes vacances chez cette dernière, la petite maison « Ty Coz » rue de Kernoa. Il me reviendra l’un de mes premiers chagrins, je me souviendrai de mes larmes quand mon père m’a appris son décès. Je la croyais immortelle. Je me trompais, hélas. Dans mes souvenirs je me reverrai parcourant la place du Martray, je retrouverai l’odeur sucrée d’une pâtisserie disparue. Je regarderai avec nostalgie la
« piscine » de Poulafret, étendue d’eau de mer où j’ai fait mes premières brasses. Je redeviendrai ce gosse timide, mais nageant allègrement. Comme un poisson dans l’eau. Mais que c’est loin maintenant tout cela. Je reviendrai vieillard, mais regardant la ville que je redécouvre avec mes yeux d’enfant, de la nostalgie et du chagrin plein la tête. Je m’en voudrai d’avoir été, comme beaucoup, un adolescent reniant son passé et ses ancêtres. Je reviendrai pour me souvenir une dernière fois. J’ai encore envie de revoir tous ces endroits pleins de magie pour moi, les voir encore une dernière fois.

M’asseoir sur un banc, face à la mer, cette mer qui m’a toujours manqué des années durant.
Je resterai là, solitaire, les yeux dans le vide, de vains regrets dans le cœur.
Ce qui a été fait ne peut plus être changé !
Yvon Bouëtté. Février 2023.

 

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9 mai 2024

BOUIX Christopher / Tout est sous contrôle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

Tout est sous contrôle.
Christopher BOUIX.

Note : 5 / 5.
HappyApp is Good for You.
Second roman de cet auteur chroniqué sur ce blog après l’excellent « Alfie ».
Aldo Huxley a écrit un livre nommé « Le meilleur des mondes », Christopher Bouix » a-t-il imaginé dans ce roman le pire des mondes, alors que les gouvernements font tout pour qu’il soit le meilleur des mondes possible pour certaines personnes, mais hélas pas pour toutes.
Prenez un jeune couple, Néo et Juliette Lanthéry, ils ont tout pour être heureux. Leur quotient de bonheur individuel et collectif est très bon, ce qui leur donne accès à un des quartiers les plus huppés de la ville, lui est psychiatre, elle travaille dans un laboratoire œuvrant pour la réinsertion des oiseaux dans les villes.
Ils ont « Un grand projet », avoir un enfant assez rapidement, car la procréation est interdite aux femmes après trente ans.
La limite d’âge approche pour Juliette qui a déjà perdu il y a quelques années un petit garçon. La sélection est drastique et féroce, ils sont cinquièmes sur une liste établie par le gouvernement, puis après bien des efforts atteignent la deuxième place. Mais seule la première donne droit à procréer.
Alors que faire pour ce couple s’ils ne veulent pas voir leur rêve brisé ?
Soudoyer le couple gagnant, mais ils sont bien involontairement les témoins de l’assassinat de la jeune fille élue.
Enfin la première place est pour eux… mais un petit grain de sable vient gâcher leur bonheur !
Beaucoup de personnages dans ce roman nous décrivant un monde utopique ou du moins je le souhaite. Chaque protagoniste intervient dans un chapitre qui lui est propre.
Un monde où tout est connecté, très peu de personnages ont encore un peu de liberté individuelle.
Les crimes sont rares, mais ils arrivent quand même, un tueur en série rôde dans la ville, une femme étouffe son mari, mais ce sont des cas très rares.
Un excellent roman, avec un zeste de roman policier et une analyse féroce d’un monde où la course au bonheur même artificiel est monnaie courante car quasiment obligatoire.
Extraits :
- Bettina était un chat génétiquement modifié qui garderait toute sa vie la taille de chaton et-Juliette l’avait spécifiquement demandé-ne chasserait pas les oiseaux.
- La décision de déverrouiller vos puces stérilisatrices sera prise en temps voulu, dans quelques semaines, après la première sélection.
- Elle n’aimait pas que Ming critique aussi ouvertement la politique gouvernementale d’un bonheur citoyen. Ça pourrait lui nuire, et nuire au Grand projet.
- Ainsi, on pourrait à l’avenir envisager d’interdire le centre-ville aux pigeons. Ou de réintroduire dans les centres urbains des espèces rares et agréables pour les yeux.
-
< Attention !  Cet item est strictement interdit. L’absorption de marijuana est fortement déconseillée en raison de la dépendance qu’elle peut occasionner ! >
- Et de toutes façons : il n’était pas censé savoir que les Benaoud avaient également postulé pour l’accueil d’un nouveau citoyen-utilisateur.
- Oui, voilà ce que Sybille était. Une erreur. Une banale erreur, laide et inutile.
- Maintenant, la ville ressemblait à une foutue carte postale.
- Il détestait cette sale bête mais savait en même temps combien les utilisateurs étaient friands de petits chats sur les réseaux.
Éditions : Au Diable Vauvert. (2024).
Autre titre de cet auteur sur ce blog
:
Alfie.

2 mai 2024

BROWN Carter / Parasitectomie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parasitectomie.
Carter BROWN.

Note : 4/5.
Au théâtre ce soir !
J’ai eu la surprise de retrouver quelques vieux romans de Carter Brown dans un coin perdu de ma bibliothèque. J’ai choisi ce roman pour la bizarrerie de son titre.
Ce n’est pas de la grande littérature mais cela m’amusait beaucoup durant mon adolescence, j’apprécie encore parfois. Ce titre fait partie de la série Rick Holman, détective à Hollywood.
Rick Holman doit s’occuper d’une affaire de chantage concernant l’auteur dramatique à succès Rafe Kendall. Sa dernière pièce doit lui rapporter pas loin d’un million de dollars, mais un maître-chanteur nommé Boler réclame une part du gâteau, non pour lui-même mais pour l’un de ses clients qu’il accuse de plagiat.
Rick découvre l’entourage de l’auteur, sa fille Antonia qui ressemble à une esclave égyptienne dans une superproduction hollywoodienne. Il y a également plusieurs pique-assiettes, un poète raté qui se croit maudit Talbot, un acteur Ashberry qui ne tourne plus. Son homme d’affaires Miles Hilan et Jackie Lorraine qui était sa maîtresse quand il a fini de rédiger cette pièce.
Mais au cours de son enquête, on lui parle d’une septième personne, une dénommée Helen Christie… qui est renommée dans les milieux littéraires, pour aider certains auteurs à se sortir de panne d’inspiration dans leur travail.
La belle Antonia, qui n’approuve pas du tout la décision de son père d’embaucher Rick Holman, envoie l’un de ses amants pour lui dire deux mots. Qui se termine par un passage à tabac en règle.
Mais tout cela ne fait guère avancer l’enquête…
Un panier de crabes aux multiples personnages, images d’Épinal de ce que l’on suppose être la faune hollywoodienne.

Un roman qui ne déroge pas aux règles de Carter Brown, un personnage central qui essaye de régler un problème pour lequel il est payé, il se fait assez souvent tabasser. Mais par compensation, il est très souvent entouré de très belles femmes peu et court-vêtues, et parfois même complètement dénudées.
Une intrigue aux multiples rebondissements, beaucoup d’humour, bref un bon cru.
Extraits :
- Par quelle combinaison de gènes la nature lui a-t-elle donné une brune aux yeux verts pour fille ?
- Il est près de six heures quand j’arrive à la petite maison de Beverly Hills qui symbolise mon standing social.
- C’est bien un maître chanteur professionnel. Mais n’oubliez pas que ça le rend autrement dangereux que le premier amateur venu !
- Bruce Talbot, le poète précieux, et John Ashburry, le plus mauvais acteur du monde ! Glapit-il. Rafe a un faible pour eux-Dieu sait pourquoi-et ils logent ici depuis deux ans.
- Je m’assieds avec précaution sur un divan vaguement moderne qui n’a pas l’air conçu pour la bagatelle.
- Ce n’est pas le moment de parler de votre anatomie, je gronde. Il me faut des renseignements sur Helen Christie.
- Je n’ai plus qu’à affronter une nouvelle nuit solitaire, en l’unique compagnie de ma fascinante personne.
- Sa moitié supérieure se dissimule imparfaitement sous un soutien-gorge de satin blanc à cordelière qui contraste agréablement avec sa peau cuivrée.
Éditions : Gallimard (1967).
Titre original : Play now… Kill Later (1966).
Traduit de l’américain par Marcel Frère.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Envoyer la soudure.
Tout sur le paletot.
Le mufle de la bête.
Cash-Sex.

 

22 avril 2024

CARIO Daniel / Un chien dans la nuit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Un chien dans la nuit.
Daniel CARIO.

Note : 5 / 5.
La nuit tous les chiens sont gris !
Roman noir de Daniel Cario, qui, exceptionnellement, ne se déroule pas en Bretagne, mais près d’Angers.

Véronique Quinet rentre d’une réception offerte par Julie Tournis, une camarade de travail à la maternité où elle est sage-femme, son époux Alban en est le gynécologue.
Comme d’habitude elle a un peu bu, sur la route du retour, dans la campagne près d’Angers, elle pense avoir buté dans un animal, chien s
ûrement, elle s’arrête mais ne trouve pas l’animal. Par contre elle constate que son phare est cassé. Durant ses recherches, elle perd une chaussure.
Le lendemain, pratiquement au même endroit, on découvre le corps d’une jeune fille, morte.
Tout semble désigner Véronique comme la responsable de cet accident nocturne. Leur fille qui se prénommait aussi Mathilde, est également décédé
sur cette route en pleine nuit. Depuis Véronique culpabilise car c’est à cause de sa négligence, que, semble-t-il, sa fille a voulu rentrer à pied d’une soirée. Depuis elle boit beaucoup… elle se souvient d’avoir, un jour, tromper son mari avec un homme décédé quelques jours après dans un accident de moto.
Elle n’est plus réellement sûr
e que ce soit un chien qu’elle ait heurté, et petit à petit elle finit par se convaincre que c’était bien cette jeune fille qu’elle a renversée et tuée ce soir-là.
Elle est condamnée, son permis de conduire est suspendu et elle perd son travail.
Mais qui était réellement Mathilde Bergeret ? Elle rencontre sa mère, qui la décrit comme une jeune fille très tourmentée. Elle était chanteuse dans un groupe de hard-rock, et la question principale est : que faisait-elle sur cette route à cette heure de la nuit ?
 Elle rencontre également les membres de l’orchestre « Les anges des ténèbres », qui lui apprennent qu’elle menait une vie plutôt dissolue. Elle avait des amants beaucoup plus vieux qu’elle et plutôt riches, qu’elle faisait peut-être chanter ?
Quelques temps après, Véronique rencontre une petite fille, qui lui dit que son chien a été blessé cette nuit-là. Elle se souvient bien de la date, c’était son anniversaire.
Alban son mari lui déconseille d’aller à la gendarmerie, elle s’y résout malgré tout, une semaine plus tard, quelques jours trop tard, la petite fille a eu un accident 
et est décédée !
Une porte se referme… mais Véronique est de plus en plus consciente qu’elle n’a pas tué cette jeune fille !
Alors elle continue son enquête…

Beaucoup de personnages dans cet excellent roman, Véronique Quinet qui dans la vie connaît des hauts et des bas, son époux Alban, personnage ambigu, qui tente de tuer sa femme ou la détruire elle petit à petit en lui fournissant du whisky à volonté ?
C’est comme dans tous les romans de Daniel Cario, ancien professeur de lettres, 
c’est très bien écrit.
Le scénario est très bien et la fin est surprenante.

Extraits :
- Véronique Quinet préférait elle aussi les alcools forts, qui en la grisant aussitôt lui donnait l’illusion d’aller mieux.
- Vous êtes bien certaine qu’il s’agissait d’un animal ?
- Elle le soupçonnait d’orchestrer sciemment sa destruction, mais elle était trop dépendante pour s’en offusquer.
- Véronique comprit la dérobade. Ils n’en étaient pas encore à renouer une relation physique.
- J’étais à votre procès, Mme Quinet.
- Vous vous demandez sans doute pourquoi le père et la fille ne sont pas inhumés ensemble ?
- Mathilde avait trouvé une manière encore plus odieuse de nous faire souffrir, la preuve qu’elle était diablement intelligente. Elle prétendait que son père la désirait.
- C’est là qu’elle m’a annoncé que son père entretenait une relation incestueuse avec elle.
Éditions : Ouest-France /Empreintes (2021).

Autres titres de cet auteur sur ce blog

Ne reposez pas en paix.
Rappelle toi, Ève.
Séquestrations. Le blockhaus de la lande.
Séquestrations. La maison des sens.
Au grenier.
Les coiffes rouges.
Trois femmes en noir.
Les yeux de Caïn.
Valse barbare.
Une singulière confession.
La camarde.

16 avril 2024

HAŠEK Jaroslav /  Les Aventures du brave soldat Švejk.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Les Aventures du brave soldat
Švejk. *
Jaroslav HAŠEK.
Note : 5 / 5.
Journal d’un imbécile heureux !

Sur la couverture le titre de ce livre est « Les Aventures du brave soldat Švejk », mais le titre intérieur est « Les Aventures du brave soldat Švejk pendant la Grande Guerre ». Livre 1, « Á l’arrière ». 
J’ai lu ce livre dans une autre traduction, il y a environ quarante ou cinquante ans !
Sous la plume de Jaroslav Ha
šek, nous suivons les tribulations mi-tragiques mi-désopilantes de Josef Švejk, vendeur de chiens de son état, sorte de Pierrot Lunaire naïf à la mode tchèque !
Prague 1914. Suite à l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand, héritier de l’empire austro-hongrois, la guerre de 1914-1918 commence. Elle va bouleverser l’existence de centaines de millions de gens, et celle de Josef Švejk en particulier.

Nous suivrons ses nombreuses tribulations durant quinze chapitres, de son entrée dans la Grande Guerre à son départ pour le front.
Au fil de ces pages, nous le suivrons dans ses démarches administratives et autres déambulations. Nous passerons avec lui de la préfecture de police à la commission médicale, un séjour dans un asile d’aliénés, une petite visite dans un commissariat.
Un court séjour chez lui, puis un départ tonitruant, dans un fauteuil médical, poussé par sa logeuse madame Müllerovà brandissant bien haut ses béquilles ! Il est suivi par une foule enthousiaste !
Mais ce brave garçon, est-il vraiment en aussi mauvaise santé ? Il est considéré comme simulateur et atterrit dans une prison militaire, où il devient l’ordonnance de l’aumônier, Otto Katz. Ledit aumônier n’est pas très à cheval sur la religion quand cela le concerne. Il aime la boisson, les jeunes filles et le jeu.
Le jeu justement, au cours d’une partie bien arrosée, il perd
Švejk qui devient l’ordonnance du premier-lieutenant Lukáš, infatigable coureur de jupons, qui met sa brave ordonnance dans des situations peu confortables mais parfois réjouissantes.
Mais les frasques de Lukáš font qu’il doit partir au front, ainsi que son ordonnance, le brave soldat
Josef Švejk …

Le personnage principal est bien évidement ce brave soldat Josef Švejk ! Mais est-il si simplet que cela ? Ou alors est-il un simulateur de génie ? L’aumônier Otto Katz et le premier-lieutenant Lukáš amènent un peu (ou beaucoup) de débauche dans la vie praguoise.
J’ai adoré ce livre qui m’avait déjà laissé de bons souvenirs au point de vouloir le relire.
La situation de la Tchécoslovaquie est incertaine, l’Europe est mal en point, l’Empire Austro-Hongrois à l’agonie.
J’attends les nouvelles traductions de Benoît Meunier pour les livres suivants.
Ouvrage très complet, comprenant dans sa préface un texte nommé « Version d’où est sorti ce livre » signé de Jean Boutan, puis « Note sur la traduction » et un guide de prononciation des noms tchèques.
En fin de livre, une postface de Jaroslav Ha
šek, puis quelques dossiers, « Chronologie » « Bibliographie » « Notice » « Manifeste de l’empereur François-Joseph 1er » « Plan de Prague » et « Notes ».
Un mot pour  signaler les excellentes illustrations d’origine de Josef Lada.
Extraits :
- Ouais, dans l’armée, répondit
Švejk avec orgueil et gravité. J’ai été déclaré crétin notoire par ces messieurs d’la commission médicale
- Après les belles et heureuses journées que Švejk avait passées à l’asile d’aliénés, des heures bien tourmentées l’attendaient.
- Le chaos qui régnait témoignait du fait que le portier et sa dame avaient dû rentrer d’excellente humeur.
- Le mieux, dit quelqu’un près de la porte, c’est de se faire une piqûre de pétrole dans le bras. C’est comme ça que mon cousin s’est fait amputer juste sous le coude : je peux vous dire qu’il était ravi, et maintenant l’armée lui fiche la paix.
- Les couleurs criardes qui le recouvraient le faisaient ressembler, de loin, à ses pancartes colorées destinées à desceller les daltoniens parmi les employés des compagnies ferroviaires.
-
Švejk lui glissa dans la main un livre quelconque qui traînait sur la table de chevet, et c’est ainsi que le pieux aumônier s’endormit en serrant le Décaméron de Boccace.
- Le premier-lieutenant Lukáš était l’archétype de l’officier d’active de la monarchie austro-hongroise en pleine décrépitude.
- Les recommandations de Monsieur l’aumônier stipulaient que vous étiez un parfait crétin. J’ai comme l’impression qu’il ne s’est pas trompé.
- Le bon visage de
Švejk lui assurera que ce petit soldat cherchait réellement son chemin.
Éditions : Gallimard. Folio Classique (2018).
Titre original : Osudy dobrého vojáka Svejka (1921).
Traduction et notes de Benoît Meunier.
Préface et dossier de Jean Boutan.
Illustration de Josef Lada.
* Livre 1 : Á l’arrière.

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12 avril 2024

MURAKAMI Haruki / Des hommes sans femmes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Des hommes sans femmes.
Haruki MURAKAMI.
Note : 4,5 / 5.
Des hommes et des femmes…
Auteur japonais mondialement connu que je découvre avec ce recueil de nouvelles. J’avoue humblement mon ignorance totale de la littérature du pays du Soleil levant.
Peu de nouvelles, sept, dans cet ouvrage de presque 300 pages en format de poche.
Titres des nouvelles :
- Drive My Car. Yesterday. Un organe indépendant. Shéhérazade. Le bar de Kino. Samsa amoureux. Des hommes sans femmes.
« Drive My Car ». 
Kafutu est un acteur, surtout de théâtre, mais il lui arrive de faire un peu de cinéma. Quelques ennuis de santé et une conduite en état d’ivresse même légère font qu’il préfère ne plus conduire. Son véhicule, une Saab ayant déjà quelques années est donc conduit par une jeune femme de vingt-quatre ans, Misaki Watari, qui s’avère être une excellente conductrice. Kafutu répète ses rôles en chemin vers le théâtre. Petit à petit une relation de confiance s’établit entre ces deux êtres qui vivent toujours en vase clos. Et l’acteur finit par se confier.
« Yesterday ». Kitaru est pour le moins un être étrange, il a ajouté des paroles en dialecte du Kansai à la chanson des Beatles portant le titre de la nouvelle. Il prend ses études par-dessus la jambe, le narrateur de cette histoire est un de ses amis. Kitaru connaît depuis l’enfance une magnifique jeune femme Erika Kurutani, mais leur relation est très ambiguë. Quand Kitaru demande à son ami d’avoir une relation avec Erica, celui-ci tombe des nues.
Que sont devenus ces gens bien des années plus tard ?
« Shéhérazade ». Un homme et une femme après avoir fait l’amour, sorte de devoir pour cette femme, ensuite elle lui parle ou lui raconte une histoire. Ensuite elle rentre chez elle s’occuper de son mari et de ses enfants. Un jour elle lui narre son histoire d’amour de jeunesse avec un footballeur et comment elle s’introduisait chez lui en cachette. Une nouvelle pleine de mystère.
« Samsa amoureux ». Qui est cet homme qui se réveille nu, dans une chambre vide sous la forme de Gregor Samsa. Une jeune femme bossue a été appelée pour réparer une serrure.  Le jeune homme ne sait rien mais il est ignorant de tout ce qui concerne les femmes. Il aimerait la revoir, mais dehors la vie est dure, la guerre peut-être…
« Des hommes sans femmes » qui clôt cet ouvrage est la nouvelle que j’ai trouvé la moins intéressante. Un homme réveillé par un coup de téléphone à une heure du matin, son interlocuteur lui annonce que sa femme est décédée. Effectivement il avait connu cette femme il y a très longtemps mais ne l’avait jamais revu. Alors pourquoi ce coup de téléphone ?
Beaucoup de personnages dans ces relations femmes-hommes comme le docteur Tokai, un homme à qui tout réussit, très volage, il est resté célibataire et papillonne à qui mieux mieux. Son secrétaire tient son carnet de rendez-vous amoureux en plus du travail dans sa clinique. Mais un jour, ce qui devait arriver arriva, le docteur tomba amoureux… pour lui ce fut le début de la fin. Un barman qui a quitté son ancien travail ayant découvert que son épouse avait une relation avec son meilleur ami !
Un mystérieux client de cet endroit, grand au crâne rasé, toujours avec un livre à la main ! Une femme tout aussi mystérieuse et son compagnon client de ce même bar ! Des serpents…
Une très belle écriture pleine d’érotisme et de philosophie, analysant avec, me semble-t-il, beaucoup de justesse les relations amoureuses ou non entre les femmes et les hommes.
Une découverte, fervent lecteur de nouvelles, j’ai beaucoup aimé ce recueil, même si je suis très loin de mes bases littéraires habituelles.
Extraits :
- Cette fille abrupte, taciturne, pas très charmante, avait éveillé son intérêt.
- De plus, ils avaient l’un et l’autre une passion commune. Tous deux continuaient d’être amoureux de cette belle femme à présent disparue.
- Si l’on vous regarde bien, en fait, vous êtes très jolie. En tout cas, absolument pas moche.
- Alors, on se figure tout de suite un quartier super-huppé, sauf que nous habitions le coin le plus minable. Et notre maison, pareil, elle est assez miteuse.
- Une personnalité pas très sympathique. Et presque pas de seins.
- Tokai n’était pour elles qu’un agréable « Number 2 », un « petit ami des jours de pluie » bien pratique, ou encore une « passade commode ».
- Leurs merveilleux mamelons qu’il avait tendrement caressés, c’était peut-être leur bébé qui les tétait aujourd’hui. Cette pensée réjouissait beaucoup Tokai.
- Voilà, c’est l’histoire de ma « période cambrioleuse ».
- Après tout, il devait faire avec. Au fond, il reconnaissait, sa vie était un échec. Elle était complètement improductive.
- C’est ça, perdre une femme. Et perdre une femme signifie aussi qu’on a perdu toutes les femmes. Et que, de la sorte, nous sommes devenus des hommes sans femmes.
Éditions : Belfond (2017). 10/18 pour l’édition de poche.
Titre original : Onna no inaiotokotachi. (2014).
Traduit du japonais par Hélène Morita.

8 avril 2024

McINERNEY Lisa / Les lois de la révélation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Les lois de la révélation.
Li
sa McINERNEY.
Note : 4,5 / 5.

Retour en fanfare !
V
olume trois de cette trilogie policière ayant pour héros Ryan Cusack.
Roman en dix plages, et non en chapitres, avec comme appellations les titres des chansons du CD.
Karine D’Arcy, à une heure indue, reçoit un coup de téléphone. Au bout du fil, Ryan Cusak, ex petit ami et père de son fils Darmaid. Ryan lui annonce son retour à Cork pour enregistrer un CD. Il a quitté cette ville il y a deux ans, dans des circonstances troubles. Il a vécu à Berlin, puis à Séoul. Il s’est rangé et travaille dorénavant dans la composition musicale.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que son retour ne plaît pas à tout le monde !, surtout à certaines représentantes de la gente féminine. En particulier, Georgie, ancienne prostituée, de retour de Londres.

Ryan est jeune, mais il est déjà, comme il est dit en France, « défavorablement connu des services de police ». Le baron de la drogue de Cork, Jimmy Pheelan n’apprécie pas ce retour, mais Maureen, la mère de celui-ci, plaide en faveur de Ryan.
Certaines révélation
s sur les réseaux sociaux, concernant son passé vont resurgir, l’époque où il était un dealer et une relation sexuelle qu’il avait eu à quinze ans avec une de ses voisines beaucoup plus âgée que lui !  
Direction Inishbofin au large de Galway pour enregistrer ce CD.
Enregistrement qui ne sera pas de tout repos… avec au final la question, succès ou échec ?
Pour la musique et pour la vie des différents protagonistes ?
Beaucoup de personnages dont certains, Ryan et Karine, sont présent
s dans les deux premiers tomes de cette trilogie.
La ville de Cork, qui sert de décor à ce roman, est un haut lieu de l’histoire de l’Irlande. Cork la rebelle, mise à sac et brûlée en 1920 par les « Black and Tans » et dont le maire Terrence MacSwiney est mort durant une grève de la faim en 1920.
C’est aussi la ville natale de l’écrivain et auteur de nouvelles Frank O’Connor.
Un excellent roman noir sur l’Irlande aux prises avec quelques fléaux de la modernité, drogues et prostitutions, violences, non plus politique
s mais de droit commun.

Extraits :
- Elles partageaient un même passé sous forme de souvenirs d’échecs et de méchancetés.
- Tragiquement, elle pensa aux émigrés de la Grande Famine, aux travailleurs asservis par des contrats non rénumérés, aux jeunes garçons déportés en Tasmanie.
- Drogue pour les garçons, tapin pour les filles. Qu’est-ce que cela révèle des différents gangs d’Irlande ? Qu’est-ce que ça révèle de l’Irlande ?
- La nuit citadine était tombée, avec le jaune faiblard des lampadaires de rue, des phares, des vitrines, rectangle sur rectangle sur rectangle.
- Pourtant, dans le Londres des années 1970, les Irlandais auraient bien eu besoin de quelqu’un qui défende leur cause.
- Comment ça se fait que certains ont une famille normale ? Un père et une mère ni tarés ni alcooliques, que leur bêtise et leur égoïsme ne tuent pas ?
- Mais elle se dit qu’il ne fallait pas pousser bien loin pour arriver à se demander si les hommes d’Irlande, à une certaine époque, étaient tout simplement censés ne pas aimer leurs enfants ou petits-enfants.
- Nathalie se pencha en avant et ses seins s’arrondirent en dômes à la lisière de son décolleté d’une façon que Mel trouva intimidante et indéniablement intentionnelle.
- Elle ne pouvait pas le reprocher à l’Irlande étant donné que l’Irlande avait le chic pour redresser les torts.

Éditions : Joelle Losfeld (2024).
Titre original : The Rules of Revelation. (2021).
Traduit de l’anglais (Irlande) par Catherine Richard-Mas.
Autres titres de cette autrice sur ce blog :
Hérésies glorieuses.
Miracles du sang.

 

3 avril 2024

DARD Frédéric / On demande un cadavre.

On demande
On demande un cadavre *.
Frédéric DARD.

Note : 4 / 5.

La balade du cadavre !
Réédition d’un très ancien roman, paru sous le pseudonyme de Max Beeting en 1951.
Nous sommes dans la campagne galloise, de nuit, deux hommes ont une mission peu ragoûtante à exécuter. Déterrer un cadavre et partir avec. Le gros problème, l’énorme problème, est que ce cadavre a disparu.
Ils questionnent le sacristain qui leur parle de bruits de voitures, un véhicule bleu, et d’une belle jeune fille rousse. Cet homme d’église ne verra pas la suite du récit.
Nos deux malfrats doivent rendre des comptes à leur chef, un dénommé Séruti qui, on s’en doute et c’est bien normal, n’est pas ravi l’escapade du cadavre. Car celui-ci, un scientifique, avait fait une découverte très importante dans le domaine militaire.
Il retrouve bien vite la jeune fille rousse, une dénommée Barbara Spage, qui n’était en réalité qu’une amie de passage. Mais elle est kidnappée, ainsi que son vieux domestique, John Sutton. Mais comme ils ne savent rien, ils ne peuvent pas dire grand-chose. Alors Séruti retourne au Pays de Galles pour savoir le fin mot de l’histoire. Visite qui se terminera de manière tragique pour quelques habitants du village.
Et malgré tout ça, le malfrat n’est pas plus avancé, et craignant la réaction de ses supérieurs, ainsi qu’une enquête plus poussée de la police locale, il préfère faire croire à sa mort en simulant un accident.
S’il s’est effectivement débarrassé de l’enquête de police pendant quelque temps, il n’a pas résolu son problème, trouver la formule qui a causé la mort de tant de personnes, et qui était prévue pour en tuer encore beaucoup plus…
Parmi les personnages, un mort, Peter Lanshill dont le cadavre intéresse pas mal de gens ! Et dont l’évaporation du dit cadavre va déclencher une série de violence. Qu’avait donc ce cadavre pour susciter des morts et des coups et blessures en cascades ?
Des bons, Barbara Spage et John Sutton, son fidèle majordome (mais sont-ils aussi bons que cela ?), des brutes Steve et Buch et un truand Séruti. Des cadavres, ainsi que quelques policiers, une chanteuse.
Un polar classique dans l’écriture, une histoire qui tient la route, mais on sent venir San-Antonio par des traits d’humour surtout dans la description de certains personnages.

Un bon moment de lecture mais qui sera, je pense, vite oublié.
Extraits :
- Sans doute le dossier fut-il classé ? Les morts n’intéressent jamais très longtemps les vivants.
- Moi et mon pote on a travaillé au musée des horreurs comme gardiens de nuit, alors tu parles qu’on a l’habitude des vieux chnoques !
- C’est ainsi que commença la grande aventure pour Barbara Spage.
- Son propriétaire, Mac Bourh, un gros Irlandais à la peau luisante comme une engelure, y pratiquait une cuisine robuste à des prix acceptables.
- Jo Simpleton ressemblait à un mât de cocagne.
- Accident, quoi ! Ces chimistes, c’est comme les poètes, ils ont la tête ailleurs, il a dû appuyer par mégarde sur la gâchette…
- Un yacht, c’est beaucoup mieux que des estampes japonaises pour attirer une jolie femme.
- La fille devint rouge comme une langouste court bouillonnée.
- Il était massif comme une armoire ancienne et son visage reflétait autant de sentiments qu’un fromage de Hollande.
Éditions : Arthème / Fayard (2006) Points pour l’édition de poche.
*Première parution en 1951 sous le pseudonyme de Max Beeting aux éditions Jacquier.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Série « Kaput » :
La foire aux asticots.
Mise à mort.
La dragée haute.
Pas tant de salade.

Série « L’Ange Noir » :
Le boulevard des allongés.
Le ventre en l'air !
Le bouillon d’onze heures.
Un Cinzano pour l'ange noir.

Romans :
Les scélérats.
Une gueule comme la mienne.
Les bras de la nuit.
Cette mort dont tu parlais.
Le monte charge.

2 avril 2024

ASTRUD Michèle/ Simplement immortels.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Simplement immortels
Michèle ASTRUD.

Note : 5 / 5.
Le meilleur des mondes… ou le pire ?
Quatrième roman de Michèle Astrud aux éditions « Aux Forges de Vulcain ».
Roman se déroulant dans un futur qui peut paraître lointain.
Titres des deux parties principales : « La parole d’Anthony » et « La voix de Laura ».
Laura et Anthony sont un jeune couple plein d’avenir, mais leur monde est loin d’être un paradis.
Le militarisme dirige cette société où la technologie est très avancée,
car des êtres humains vivent dans l’espace.
C’est le cas de Laura qui, dans une base spatiale, subit un entraînement très poussé. Mais qui, en contre partie, bénéficie de nombreux avantages vis-à-vis du reste de la population terrestre.
Lui Anthony est resté sur Terre, et ne profite d’aucun de ces privilèges, son existence est plutôt précaire. Il rend souvent visites à ses parents, qui eux vivent dans une extrême pauvreté, et sont même souvent menacés par des milices aux ordres du pouvoir.
Ils se rencontrent durant les permissions de Laura, mais Anthony s’aperçoit des nombreux changements concernant son épouse.
Leurs vies parallèles vont être bouleversées.
Laura accouche d’un petit garçon Emilien, qui décède après quelques heures et on lui refuse de voir le cadavre.
Elle apprend plus tard la mort d’Anthony, la navette qui le transportait a explosé en vol !
Cela fait trop de mauvaises nouvelles pour Laura qui, après avoir eu des doutes sur l’utilité de son existence, est reléguée sur une planète limitrophe à un poste peu valorisant.
Cette vie est bien entendu loin de lui convenir, y a-t-il un autre monde derrière les murailles qui entourent la ville ?
Anthony et Laura sont les deux personnages principaux de ce roman. Sorte de pions dans un monde inhumain, l’amour sera-t-il plus fort que tout ?
 
Un roman que l’on nommait autrefois « science-fiction » ou « anticipation », un genre littéraire que j’appréciais énormément quand j’étais beaucoup plus jeune et que je redécouvre parfois.
Une très belle écriture pour une épopée dans un univers où se côtoient le meilleur pour certains privilégiés et le pire pour une grande partie du reste de la population.
Une œuvre très originale.
Extraits :
- Elle paraît pourtant plus grande, plus musclée que le jour de son départ. Sa carrure est devenue presque aussi large que la mienne.
- C’est un confortable ghetto réservé aux plus fortunés et aux grands serviteurs de la nation mais comme la fois précédente, ses séjours y sont toujours aussi rares et courts.
- À chaque fois qu’il revient, je découvre un étranger. Jamais tout à fait le même, différent en tout cas de celui qui est parti.
- Ce n’était que la première étape de sa transformation. L’arsenal d’implants et d’injections à la disposition de nos chirurgiens fous est en constante évolution et paraît sans limite.
- Oui, il a raison. Nous ne voulons plus cultiver le malheur, comme l’ont fait nos ancêtres, pendant des siècles et des siècles de douleur. C’est le privilège de notre civilisation, ce qui la rend inaltérable. Nous réclamons le droit de ne plus souffrir.
- Les soldats modèles ont aussi des états d’âme… je suis heureuse de l’apprendre. Il n’y a pas que nous, les pauvres crasseux, qui devenons des renégats.
Éditions : Aux forges de Vulcain/ Roman. (2024).
Autres titres de cette autrice chez ce même éditeur sur ce blog :

Le jour de l’effondrement.
Nous rentrerons dans la lumière.
La nuit je vole.
Chevrolet Impala.

Chez d’autres éditeurs :
Amitiés.
J'ai rêvé que j'étais un garçon.
Vue sur la mer, rouge.

26 mars 2024

EXBRAYAT Charles / Imogène est de retour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Imogène est de retour. 
Charles EXBRAYAT.

Note : 4 / 5 .
Panique dans le bourg !
Dans la série dite des mes lectures récréatives, il y a l’incontournable San-Antonio, Carter Brown, le play-boy, dont les romans se déroulent à Hollywood et la flamboyante écossaise rousse Imogène McCarthery.
Second volet des aventures d’Imogène, en souvenir de la série télévisée, où Imogène avait été bretonnisée avec Dominique Lavanant dans le rôle principal. 

Imogène est de retour et c’est la consternation à Callander, charmante bourgade du comté de Perth. 
Faut dire que les visites d’Imogène se soldent par une épidémie de cadavres qui dérange la population locale dans un endroit où il ne se passe jamais rien !
Et la tradition est vite respectée, un Anglais John Morton qui est en vacances se rend au commissariat dire qu’il a croisé un fantôme dans la rue, en plein jour ! Un fantôme en Écosse pour un Écossais rien de surprenant, mais pour un Anglais c’est plus surprenant. Surtout qu’il se suicide le soir même… et que son corps est découvert dans sa chambre par Imogène !
Branle-bas dans le bourg !
Les pros et les antis Imogène déterrent la hache de guerre.
En interrogeant le personnel de l’hôtel où résidait la victime, une jeune fille Isla Duns le connaissait et elle demande à parler à Imogène d’un fait divers qui s’était déroulé à Maryport, où elle travaillait avec John Morton, la mort d’un homme dans un accident de voiture.
Un inspecteur, Douglas Hastings, vient de Glasgow aider la police locale.
Isla, elle aussi, trouvera la mort en se rendant à son rendez-vous avec Imogène.
Celle-ci décide d’aller enquêter à Maryport, elle se fait accompagner par Hamish McRea, un journaliste local.
Et l’enquête va porter ses fruits…
Imogène McCarthery est égale à elle-même, Écossaise jusqu’au bout des ongles, excessive à l’excès. Elle a, par exemple, cette réflexion au sujet de l’inspecteur Hastings dont la mère était née à Newcastle :
- Je n’ai aucune confiance dans les capacités d’Hastings. Son sang anglais le prive de cette subtilité qui coule dans nos veines.
Comme d’habitude dans cette série, c’est plein d’humour, Imogène est égale à elle-même, toujours en adoration devant son père mort d’alcoolisme et vénérant ce grand héros écossais, Robert Bruce.
Quelques lignes sur la gastronomie écossaise :
- Pas un vrai haggis tout de même ?
- J’ai eu une indigestion qui m’a tenu deux jours entre la vie et la mort !
- Alors, c’était bien un haggis…

Lecture très agréable, avec une enquête qui tient la route.
Extraits :
- Et qui pourrait attendre quelque chose de bon d’un Anglais ?
- À la santé Imogène McCarthery qui va apporter un peu d’animation dans notre cher vieux Callander.
- J’ai beaucoup d’estime pour Miss McCarthery, une fille d’Écosse qui fait honneur au vieux pays.
- Mais la seule… Marie Stuart ! Mais il est vrai que vous êtes Anglais et que vous vous rangez du côté de l’usurpatrice !
- Il n’y a pas six heures qu’elle est à Callander et nous avons déjà un cadavre sur les bras.
- M’entendre traiter de bâtard anglais, c’est dur, Keith… Anglais, moi ! Moi qui, à trois ans, ait mangé mon premier haggis… !
- Imogène eut un ricanement où quelqu’un de moins imbu de lui-même que le pasteur eût surpris des échos sinistres.
- Le reste du personnel se précipita et tout eût été très vite terminé si, par malheur, deux Irlandais ne s’étaient trouvés dans la salle. Du moment qu’on cognait sur les Anglais, ils étaient d’accord.
Éditions : Librairie des Champs Élysées (1960). Le club des Masques.
Autre titre de cet auteur sur ce blog :
Ne vous fâchez pas, Imogène.

 

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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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