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L'Oie Plate : L'Observatoire Indépendant de l'Édition Pour Les Auteurs Très Exigeants

L'Oie Plate :

L'Observatoire Indépendant de l'Édition

Pour Les Auteurs Très Exigeants

L'AUTOEDITION

La propriété littéraire confère à l’auteur d’une œuvre de l’esprit un certain nombre de droits dont celui de la divulguer et d’en retirer un profit. Cette divulgation, pour le livre et la littérature, s’exerce principalement au travers du droit de reproduction.

C’est ce droit que tout auteur cède lorsqu’un éditeur lui propose un contrat d’édition (C/E).

Dans l’édition à C/A, l’auteur charge le prestataire d’exploiter ce droit de reproduction pour son propre intérêt d’auteur et non pour celui du prestataire.

L’autoédition consiste donc, pour un auteur, à exploiter directement ce droit sans passer par un intermédiaire tel que l’éditeur à compte d’auteur. Il devient l’éditeur de son propre texte d’où l'appellation parfois d’auteur-éditeur ou d’auteur indépendant.

 

L’autoédition suppose que l’auteur  :

  • se chargera ou chargera quelqu’un de la révision du texte ;
  • réalisera la maquette du livre et de la couverture ou la fera réaliser ;
  • imprimera en nombre l’œuvre ou la fera imprimer ;
  • assurera la publication officielle (dépôts légaux…) ;
  • fera ou fera faire la promotion (service de presse, publicité…) ;
  • organisera ses interventions publiques (vernissage, signatures, conférences, salons) ;
  • assumera ou fera assumer la diffusion et la vente ;
  • tiendra une comptabilité recettes/dépenses de l’activité ;
  • déclarera ses résultats aux services des impôts.

L’auteur autoédité peut décider de faire tout lui-même ou demander des devis et passer commande à certains professionnels. Dans toutes les étapes, ce sera lui le maître d’œuvre, le décideur.

 

De quelles tâches, l’auteur autoédité peut-il s’affranchir

S’il n’est pas sûr de ses qualités rédactionnelles (syntaxiques et orthographique), il peut faire appel à un ami correcteur ou à un professionnel (L’Oie a quelques contacts). Aujourd’hui, avec un peu d’adresse et de soin, l’auteur est capable de faire une maquette tenant la route (le petit poche La typographie cent règles peut éviter le ridicule d’un texte bourré d'erreurs typographiques et Bien traiter son texte celui de desservir l'ouvrage avec une mise en page incohérente). Pour la couverture, il peut faire appel à un ami ou à un professionnel qui pour une ou deux centaines d’euros lui proposera une 1èrede couverture, une 4ème et le dos avec les traits de coupe pour l’impression (L’Oie a une adresse, demandez-là !).

Dans 90 % des cas, la fabrication est assurée par un imprimeur en offset ou en numérique puis un relieur. On assiste – sur les micros tirages – à un retour de la fabrication maison. Les imprimantes laser ou à jet d’encre, la qualité des papiers et les logiciels d’ordinateurs autorisent les petits tirages de faibles paginations chez soi ; ensuite, il suffit de poser les paquets de feuilles sur la table, de tourner autour pour les ramasser dans l’ordre de la pagination, puis les encoller.

Nous déconseillons à l’auteur de louer les services d’un attaché de presse, généralement assez onéreux. Ecrire et téléphoner soi-même sera tout aussi efficace et nettement plus économique.

Eviter la publicité sauf dans de petits supports bon marché ou dans des cas très précis et ciblés.

Rarement, l’auteur autoédité trouvera un diffuseur-distributeur. Ces structures ont besoin pour bien fonctionner d’une production renouvelée et diversifiée ; elles fidélisent la clientèle des libraires plus facilement sur le nom de l’éditeur que sur celui d’un titre. Aussi, c’est l’auteur qui devra assurer la diffusion/vente aux libraires ou aux particuliers, l’inscription sur Internet (librairies en ligne, site perso)…

 

L’auteur indépendant

L’association des Auteurs autoédités développe depuis peu le concept d’auteur indépendant en lieu et place d’auteur autoédité. Qu’est-ce à dire ?

Ce terme englobant recouvre plusieurs réalités, plusieurs situations. L’auteur indépendant est le plus souvent un auteur qui s’autoédite. Mais cela peut être aussi un écrivain qui a publié à compte d’auteur, soit dans le cadre d’un contrat normal pour lequel il est propriétaire de son tirage et dont il exploite lui-même une partie, soit dans le cadre d’un pigeonnage (il a racheté une partie du tirage qu’il a payé une première fois à la signature). Plus rarement, l’auteur indépendant est un écrivain ayant publié à C/E qui achète et diffuse des exemplaires pour suppléer aux possibilités de diffusion limitées de son petit éditeur, qui a acquis ses exemplaires avant la vente en solde ou le pilon, qui a récupéré un stock de ses livres lors de la faillite de son éditeur.

 

Inconvénient et avantages de l’autoédition

Pour les éditeurs et les écrivains professionnels, l’autoédition et l’édition à C/A commettent une faute déontologique. Ils mettent sur le marché des textes qui n’ont pas été choisis par les tiers validant que sont les directeurs littéraires et les lecteurs des comités.

Si cela peut se comprendre pour l’essentiel de la littérature, ça l’est moins pour certaines niches ciblant de micro-marchés : la poésie ou le théâtre, l’histoire locale, le livre d’érudition… Les refus s’effectuent plus sur des critères économiques que sur la qualité des textes.

Dans le cas de certains ouvrages pratiques dont les publics sont clairement identifiables ou lorsque les auteurs disposent personnellement d’un réseau de diffusion (associatif, en entreprise …), pourquoi céder ses droits pour recevoir 8 à 10 % du prix de vente alors qu’on peut en toucher 30 à 50 % en publiant soi-même. La dessinatrice Claire Bretecher a autoédité ses albums durant plusieurs décennies. Elle en a retiré des profits d’autant plus substantiels qu’elle disposait d’une mise en place nationale en librairie. Elle avait un contrat avec un gros distributeur de livres.

Cela dit, si les grandes réussites sont rares dans l’autoédition, les échecs complets aussi. C’est ce qui la différencie des arnaques du C/A où d’habiles commerçants font miroiter le succès aux naïfs alors que la mévente sera quasi certaine. *

Dans le passé, des auteurs prestigieux ont débuté par l’autoédition ou le compte d’auteur. C’est toujours vrai aujourd’hui dans la mesure où l’on considère que le métier d’auteur est un métier en devenir et que la fonction de publication onéreuse permet à l’écrivain d’évacuer le terrain du littéraire (cas de l’auteur velléitaire) ou de libérer et faire progresser la créativité future de l’auteur de fond.

L’Association des auteurs autoédités (AAA) a compté parmi ses membres quelques auteurs à succès tels qu’André Soubiran, Jean Durand et Jean Guenot.

Il arrive que l’auteur-éditeur, après s’être fait plaisir, et avoir découvert le métier, se transforme en véritable éditeur… parfois en prestataire honnête ou abusif. L’expérience individualiste initiale génère de petites entreprises éphémères mais pas toujours. Citons le cas de l’auteur Eric Caboussat qui, après une autoédition, a créé Cabédita, une maison importante en Suisse romande.

 

Grand trémolo et petit bémol 

Pour terminer, sachez que l'autoédition est une expérience enrichissante à défaut de vous rendre riche. Elle vous apprendra à coordonner de multiples actions, à prendre des décisions, à découvrir les différentes phases du « métier » d'éditeur et à vous confronter avec la réalité économique du Livre, à rencontrer ses différents acteurs. Fort d'une telle expérience, vous évaluerez mieux les propositions ou les résultats de vos futurs éditeurs. Toutefois comprenez que l'énergie que vous mettrez à vendre votre livre actuel, c'est autant que vous ne mettrez pas à écrire le suivant. Abel Clarté, le fondateur de l'AAA (crée en 1975, sabordée en 2010), préconisait à ses membres de faire des aller-retours, au gré des opportunités, entre l'édition et l'autoédition.

 

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