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 SCIENCE 
Décembre 2005

La maison économe : vers l'habitat bioclimatique

Limiter au maximum notre consommation d'énergie, tout en gardant un confort moderne, c'est possible ! Pour Jean-Christian Lhomme, construire écolo, c'est aussi faire de belles économies.
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L'auteur
Jean-Christian Lhomme, expert en énergie et militant du dévelop-
pement des énergies propres, était en
chat sur L'Internaute
le mardi 13 décembre à 17h


L'ouvrage
La maison économe
par Jean-Christian Lhomme, avec la collaboration de Sabrina Mathez
Delachaux et Niestlé, 2005, 192 pages
Et si votre maison fabriquait plus d'énergie qu'elle n'en consomme ? C'est l'idée de la maison "à énergie positive". A l'heure où le coût de l'électricité, de l'eau ou du gaz augmente, alors que le réchauffement climatique menace et que l'on réclame toujours plus de confort, ce concept séduit de plus en plus d'architectes, de communes et de particuliers.

C'est aussi l'idée centrale de La Maison économe, un ouvrage qui, loin de s'adresser aux bricoleurs du dimanche, réunit statistiques et conseils à destination de tous ceux qui veulent réduire leur consommation d'électricité à la maison.

L'auteur, Jean-Christian Lhomme, introduit son livre par un constat assez alarmiste sur la fin du pétrole, le réchauffement climatique, les émissions de divers gaz toxiques, la pollution de l'eau... et en conclut qu'il faut agir ! Bien calculer ses tranches horaires pour l'électricité, choisir ses ampoules (fluorescentes, halogènes, incandescentes ?), bien lire les étiquettes des appareils ménagers… Tout est passé en revue, chiffres à l'appui : vous allez faire des économies...

Les expériences se multiplient
La problématique est sans appel : un ménage consomme en moyenne 1100 kWh par an pour la production de froid (réfrigérateur et congélateur), 600 kWh/an pour l'audiovisuel (téléviseur, magnétoscope, lecteur DVD....), 500 kWh/an pour l'éclairage. Un lave-vaisselle et un lave-linge consomment chacun environ 300 kWh/an. Le taux d'équipement en appareils particulièrement gourmands en électricité ne cesse d'augmenter, et pour couronner le tout, la surface des logements devrait entraîner d'ici 2020 une augmentation de la consommation, malgré les progrès en matière d'économies d'énergies.

Un exemple de "maison passive", en Allemagne à Darmstadt
Devant cet état de fait, les initiatives se multiplient pour promouvoir les habitats "à énergie positive", les "maisons passives", ou les "maisons bioclimatiques". L'idée, c'est de limiter au maximum notre consommation d'énergie, tout en gardant un confort moderne. Et c'est possible !

Les expériences sont nombreuses : en Suisse, en Angleterre, ou en Allemagne, où des quartiers de Fribourg sont déjà totalement autonomes grâce à une petite centrale de cogénération pour 5000 habitants. Et La Maison économe s'attarde, en france, sur deux exemples de logements précurseurs : la maison Solareve et l'immeuble Salvatierra à Rennes.

La France qui est hélas, et nettement, le pire élève européen en matière de consommation d'énergie pour l'habitat : en Suède, une maison recquiert deux fois moins d'énergie, alors que les hivers y sont beaucoup plus rudes ! Pour une maison classique, la consommation avoisine les 130 kWh par mètre carré de surface chauffée par année, celui d'une maison passive est d'à peine 15 kWh par mètre carré par an.

Consommation annuelle d'eau chaude et de chauffage par type d'habitation
Habitat kWh/an kWh/m²/an
Maison, pas d'isolation thermique 12 892 129
Maison construite en 1980 11 556 116
Maison construite après 2000 6417 64
     
Appartement, pas d'isolation thermique 9075 91
Appartement construit en 1980 7670 77
Appartement construit après 2000 4296 42,9
     
Maison bioclimatique 1500 <15
Source : La maison économe / Jean-Christian Lhomme

Pour parvenir à des telles économies, il faut s'attaquer à toutes les pistes : des matériaux isolants performants, des panneaux solaires pour l'eau chaude et pour produire de l'électricité, des citernes pour récupérer l'eau de pluie, une pompe à chaleur pour réguler la température, des barrières végétales pour stopper le vent… Des mesures parfois chères, voir impossibles à réaliser sur des maisons existantes, mais simples et économiques à long terme pour des constructions neuves.

L'ouvrage propose des pistes en abordant les installations solaires thermiques et photovoltaïques (fonctionnement, installation, efficacité, prix), le chauffe-eau solaire, la géothermie dans votre jardin, les chaudières à bois, les micro-éoliennes…

Diviser la facture par deux ou par trois
Mais il est aussi nécessaire d'encourager ce type d'habitat. De ce point de vue, le gouvernement a mis en place diverses mesures fiscales, dont des crédits d'impôt allant jusqu'à 40% pour des installations "économes". A cela s'ajoutent fréquemment des subventions locales des régions ou des communes. Et pour ne pas perdre le consommateur, un label HQE (haute qualité environnementale), validé par l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la maîtrise de l'énergie) et le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), a été créé.

Mais les transformations en profondeur, celles qui pourront diviser votre facture par deux ou par trois, nécessitent des aménagements plus lourds. Or le marché immobilier est en pleine effervescence, et si l'achat d'une maison se fait plus souvent sur des critères esthétiques ou économiques, le poids des factures à venir devrait faire réfléchir plus d'un investisseur.

» Le dossier "la maison économe"
 
 Céline Deluzarche, L'InternauteScience - Environnement
 
Magazine Science
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