éditoriaux

Dire la France autrement

Dire la France autrement

Lancé en mars 2019, Zadig est un magazine trimestriel qui se propose de raconter, au plus près du terrain et au plus profond des idées, toutes les France qui font la France : "un récit tissé de mille récits se propose d’écrire à plusieurs mains – et plusieurs grandes voix – le roman vrai de notre pays, convoquant historiens, sociologues, géographes, écrivains et artistes, et bien sûr journalistes". Zadig confie aujourd'hui aux éditions Autrement ses plus beaux moments de lecture. Le premier titre, La Fermière tuée par sa vache et autres faits divers, est signé par Christophe Boltanski qui brosse le portrait d’une France traversée par de nombreux faits divers : des enfants exposés à de l’arsenic, une rumeur qui gangrène le département de la Seine-Saint-Denis ou encore une fête de village qui tourne au lynchage… Des enquêtes, menées avec précision, racontent les différents visages des tensions et des problématiques qui habitent le quotidien des français. Fabula donne à lire un extrait du recueil… Le volume suivant paraîtra le 6 juin sous le titre Chemins intimes : à travers des territoires géographiques ou des paysages imaginaires, de la Bretagne à la Corrèze en passant par les livres et les lettres, dix auteurs racontent ces voyages qui ravivent le corps, l’esprit et les sensations. Suivront Trois conversations, avec Edgar Morin, Françoise Chandernagor, et Michel Serres. Signalons au passage le numéro hors-série de Zadig co-édité avec Arte : "Rêver l'Europe" dont Fabula vous propose de feuilleter quelques pages…

Des deux côtés de la Place royale

Des deux côtés de la Place royale

Parce que les années n'attentent nullement à la valeur des âmes bien nées, Corneille se trouve avoir les honneurs à la fois du Baccalauréat et de l'Agrégation des lettres 2025, avec deux comédies qui prennent l'une et l'autre pour décor l'actuelle Place des Vosges et qui s'inscrivent aux deux bouts de la carrière comique du dramaturge, trop méconnue : La Place royale ou l'Amoureux extravagant (1636), et Le Menteur (1644) dont Marc Escola propose une nouvelle édition dans la collection GF-Flammarion, une suite vertigineuse de "menteries" greffées sur un quiproquo qui vient célèbrer les joies de l’invention verbale et la magie de la parole théâtrale, auquel le dramaturge donna une Suite. Fabula met en ligne à cette occasion des bibliographies numérique pour l'étude du Menteur et de sa Suite ainsi que pour l'analyse de La Place Royale.

(Illustr. de François Chauveau pour Le Menteur dans l'éd. A. Courbé & G. de Luyne, 1660)

André Pézard à Vauquois

André Pézard à Vauquois

Philippe Lejeune donne à lire quelques pages de son journal intime resté entièrement inédit : celles qu'il a consacrées aux carnets personnels d’André Pézard, son oncle et parrain, auteur du livre culte sur la Grande guerre, Nous autres à Vauquois. Si ce témoignage a été plusieurs fois réédité, nul ne connaissait l’ensemble des archives et carnets de tranchées de l’auteur à l’origine du livre, à l’exception de Philippe Lejeune qui livre dans Adieu, ma pauvre guerre. André Pézard à Vauquois (éd. du Mauconduit) les résultats d'une tardive enquête très personnelle : "J’ai voulu raconter ici une double histoire, explique-t-il, d’abord celle de l’écriture même du livre, étude “génétique” du travail de l’écrivain, mais aussi l’aventure personnelle que fut pour moi l’exploration du fonds André Pézard aux Archives nationales. André Pézard était mon parrain, cousin germain de ma mère, homme impressionnant, grand spécialiste de Dante. Je suis allé l’interviewer sur notre histoire familiale commune en 1981, sans dire un mot de sa guerre, et sans l’interroger sur Nous autres à Vauquois, que je n’avais pas lu ! Mon journal raconte ma tardive conversion, mon coup de foudre, puis la découverte progressive des carnets, brouillons et correspondances émergeant des cartons, l’éblouissement devant son art, mais surtout l’attendrissement devant la pratique de la valeur suprême révélée par la guerre : l’amitié."

L'anti-destin d'André Malraux

L'anti-destin d'André Malraux

Sous le titre "L'anti-destin d'André Malraux", La Règle du jeu propose un portrait d'André Malraux, d’une enfance détestée au désir d’entrer dans la légende, de l’auteur du farfelu au "je" réinventé des Antimémoires, de l’autodidacte du musée Guimet au visionnaire du Musée imaginaire, du romancier presque existentialiste au portraitiste de Picasso, de l’intellectuel antifasciste à cet «  ami génial  » du général de Gaulle, d’une Espagne pleine d’espoirs brisés au flambeau du Bangladesh, de l’hyperactif au penseur des civilisations, du voleur d’antiquités au premier occupant de la rue de Valois, du lecteur interdit devant le génie de Hugo au fameux discours sur Jean Moulin, des geôles aux salons dorés et des amours aux deuils. Fabula vous invite à lire l'introduction de Michaël de Saint Chéron… Rappelons le récent volume supervisé par Hélène Baty-Delalande et Dominique Vaugeois, Relire La Tentation de l'Occident (Hermann), déjà salué par Fabula qui en donne toujours à lire l'Avant-Propos signé par Dominique Vaugeois…

Claude-Catherine Kiejman se propose de son côté de rendre justice à Clara Malraux, l’aventureuse (Tallandier). Clara Goldschmidt, jeune bourgeoise d’origine judéo-allemande, séduit André Malraux en 1921. D’Angkor à l’Union soviétique et à l’Espagne, ils s’enflamment pour les mêmes utopies et militent contre le fascisme. Avec et grâce à elle, surgira l’un des plus grands écrivains du XXe siècle. Mais André la quitte après quinze ans de vie commune. La résistante de tous les courages renaît, traduit, écrit, fonde une revue, voyage et s’engage pour de nouvelles causes.

Faut-il juger Guitry ?

Faut-il juger Guitry ?

Prénom Delphine

Prénom Delphine

Flaubert en images

Flaubert en images
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