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2011, année noire pour les valeurs bancaires

Le secteur signe la plus mauvaise performance boursière de l'année en Europe. L'indice Stoxx Bank 600 a chuté de près de 33 % sur l'année.

Publié le 30 déc. 2011 à 18:18

L'été a été fatal au secteur bancaire. En 2011, les valeurs financières, et tout particulièrement les banques, ont été particulièrement maltraitées en Bourse. La composante bancaire de l'indice Stoxx 600 signe la plus mauvaise performance de l'année, avec un recul de près de 33 % tandis que dans le même temps le Stoxx 600 n'a cédé que 11,3 %.

L'année avait pourtant commencé sans heurts mais tout s'est accéléré en juillet, avec une accumulation rare de mauvaises nouvelles : dérapage de la crise grecque, montée des inquiétudes sur la zone euro et des craintes concomitantes sur les répercussions d'une crise des dettes souveraines sur les établissements financiers les plus exposés. Les pays dits périphériques de la zone euro ont vu leur secteur bancaire durement secoué, à l'image de la Grèce mais aussi de l'Irlande, dont les banques ont bénéficié d'un plan de sauvetage public.

Accélération de Bâle III

Face aux inquiétudes, le durcissement des règles prudentielles décidé par le Comité de Bâle, qui devait entrer progressivement en vigueur, s'est accéléré, mettant les établissements européens sous pression pour renforcer leur niveau de fonds propres. L'exercice des stress tests, dont les résultats ont été publiés en juillet, loin de rassurer, ont nourri le doute en faisant ressortir des besoins de recapitalisation bien faibles en regard de craintes exacerbées.

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Dans ce contexte, rumeurs et mauvaises nouvelles se sont succédé en août et en septembre : rumeurs de faillite, de nationalisation, de recapitalisation en urgence, retrait des fonds monétaires américains du Vieux continent provoquant un assèchement de la liquidité en dollars... Le troisième trimestre a ainsi vu les valeurs bancaires européennes perdre jusqu'à la moitié de leur valeur. Et ce malgré les réactions des banques qui ont annoncé chacune à leur tour une réduction de la taille de leur bilan pour faire face à la situation et faciliter l'ajustement de leur niveau de fonds propres.

Christine Lagarde accentue la pression

Point d'orgue de cet épisode troublé, Christine Lagarde, ancienne ministre française de l'Economie devenue directrice générale du FMI a achevé de semer le doute chez les investisseurs en appelant fin août les banques européennes à se recapitaliser d'urgence, pour un montant global de 200 milliards d'euros. La chute de Dexia, qui a abouti début octobre à un plan de démantèlement, a constitué un nouveau facteur aggravant.

Au total, sur l'année, les banques irlandaises et grecques mais aussi portugaises, italiennes ou espagnoles ont particulièrement souffert. Bank of Irlande a chuté sur l'année de 78 % tandis que la portugaise BCP a perdu 75 % de sa valeur et la grecque National Bank of Greece 73,22 %. L'allemande Commerzbank, qui a pourtant levé cette année 11 milliards d'euros, reste sous pression. Le titre a dégringolé de 70 % entre janvier et décembre.

En France, les inquiétudes ont surtout visé la Société Générale, en recul de 57,2 % sur l'année, qui signe ainsi la pire performance au sein du CAC 40 juste derrière Veolia Environnement et Peugeot. Le Crédit Agricole a été également très chahuté et subi une chute de 54 % sur douze mois. BNP Paribas a légèrement mieux résisté, avec un repli limité à 36,25 %.

Pour aller plus loin :

Bilan 2011 : le jour où le titre société générale a perdu 22 %

Dexia : le récit d'une descente aux enfers

Dossiers :

Un trimestre orageux pour les banques européennes

Recapitalisation bancaire : le revirement de l'Europe

Les modèles bancaires en question

C. LE.

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