Possible vente illégale d'armes allemandes

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LibyePossible vente illégale d'armes allemandes

La justice allemande enquête sur de possibles ventes d'armes illégales au défunt dictateur Mouammar Kadhafi, qu'auraient effectuées la firme allemande Heckler&Koch.

Le parquet de Stuttgart enquête sur une éventuelle livraison illégale à la Libye de plusieurs centaines de modèles du fusil d'assaut G36, celui dont l'armée allemande est équipée.

Lors de la conquête de Tripoli, les rebelles libyens ont retrouvé de nombreux fusils d'assaut de ce type dans la résidence du dictateur, tué jeudi à Syrte. Or, en raison d'un embargo sur les ventes d'armes, les troupes fidèles à Kadhafi n'auraient pas dû se trouver en possession de ces fusils.

D'après les informations du journal dominical «Bild am Sonntag (BamS)», qui cite des avis d'experts, les numéros de série trouvés sur ces armes ont été «falsifiés avec un haut degré de technicité» pour en masquer la provenance.

Plus de 600 fusils

Parallèlement à ces informations, selon le magazine «Spiegel», l'entreprise Heckler&Koch a affirmé avoir procédé à une livraison officielle d'un lot de 608 fusils d'assaut et 500'000 cartouches au ministère de la Défense égyptien, avec l'agrément du gouvernement allemand. Nul ne sait comment ces armes ont pu ensuite transiter de là jusqu'en Libye.

Mais selon «BamS», il est possible que le transfert des armes ait été négocié par l'un des fils de Kadhafi, Saadi, en Allemagne, lors d'un voyage effectué en 2003 au siège de l'entreprise d'armement à Oberndorf, en compagnie d'un membre de l'ambassade de Libye à Berlin. Peu de temps après cette visite, les armes auraient été livrées à l'Egypte.

«Il n'y a ni trace d'une visite de Saadi Kadhafi, ni d'une livraison de fusils d'assaut G36 à la Libye dans les archives de la société», a assuré l'avocat de Heckler & Koch, Jürgen Wessing, au journal. (afp)

Mort de Kadhafi: Hillary Clinton appuie les appels à une enquête

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a apporté dimanche un soutien «ferme» aux appels internationaux pour une enquête sur la mort de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, au nom de «l'unité et la réconciliation» du pays.

«Nous apportons un soutien ferme à l'appel de l'ONU et nous appuyons fermement l'appel du Conseil national de transition (CNT) en Libye à une enquête indépendante», a déclaré la chef de la diplomatie américaine sur CNN.

«Alors que les Libyens se dirigent à nouveau vers l'avenir, ils ont besoin de le faire avec un sens d'unité et de réconciliation», a-t-elle dit. «Ils doivent pouvoir demander des comptes, ceux qui n'ont pas de sang sur les mains doivent se sentir en sécurité et insérés, qu'ils aient ou non soutenu Kadhafi dans le passé», a-t-elle ajouté. «Nous croyons à l'état de droit, et à la responsabilité, et une telle enquête y contribuera», a encore déclaré la secrétaire d'Etat.

Les nouvelles autorités libyennes doivent proclamer dimanche la «libération totale» du pays mais cette annonce tant attendue était assombrie par la polémique autour des circonstances de la mort de l'ancien dirigeant.

Pour le Royaume-Uni, la «réputation» du CNT avait été «un peu ternie» par la mort de Mouammar Kadhafi. L'ancien dirigeant libyen, 69 ans, en fuite depuis la chute de Tripoli fin août, a été capturé vivant jeudi dans sa région d'origine Syrte (360 km à l'est de Tripoli) et a été tué par balles peu après. Il n'est toujours pas clair s'il a été exécuté ou s'il a péri dans des échanges de tirs.

Des responsables du CNT ont annoncé dimanche que le corps de l'ancien «Guide de la révolution» avait été autopsié dans la matinée, et qu'il serait à terme remis à ses proches. La veuve de M. Kadhafi et plusieurs organisations internationales, dont l'ONU, ont réclamé une enquête. Le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a assuré samedi qu'une investigation était en cours. Et Mahmoud Jibril, un responsable du CNT, s'est dit «totalement d'accord» avec l'ouverture d'une enquête internationale, à condition qu'elle respecte le rite funéraire islamique.

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