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Noces rebelles

Où en sont vraiment la France et l’Allemagne ? Que se passe-t-il entre ces deux pays et ces deux peuples au-delà des discours d’estrade, des effusions obligatoires et des mises en scènes d’une actualité tyrannique ? A l’heure où le «couple» se comporte en «directoire» de l’Union européenne dans le feu de la crise de l’euro, il est bon de changer de focale pour tenter de décrypter les relations si singulières et si énigmatiques qu’entretiennent ces deux voisins. Dans le onzième volume d’une impressionnante Histoire franco-allemande, la germaniste Hélène Miard-Delacroix livre un regard croisé sur près de cinq décennies - de 1963 à nos jours. Un étrange paradoxe jaillit d’emblée des méandres de cette histoire parallèle, commencée au moment même où de Gaulle et Adenauer signent le fameux «traité de l’Elysée» qui dessine le cadre d’une coopération nouvelle. Guidés à la fois par le volontarisme politique et par la contrainte du voisinage, ces deux grands pays se sont engagés chaque jour davantage dans un «rapport de proximité, voire d’intimité», une convergence tous azimuts sur fond d’unification des sociétés européennes. Avec son enchevêtrement de coopérations et d’échanges, cette histoire-là prend donc tout d’abord les traits d’une success story, écrite avec le large soutien des opinions publiques des deux côtés du Rhin. Jamais, sans doute, deux Etats, deux sociétés ou deux peuples n’ont souhaité autant partager après s’être aussi sauvagement combattus. La mise en œuvre de cette «communauté de destins» masque pourtant une autre vérité, mise en lumière par Hélène Miart-Delacroix : aussi intense soit-elle, la coopération franco-allemande n’a jamais été le fruit «d’une sympathie spontanée». «L’émotion y est même surestimée», répète l’auteur. Une «normalisation», une «banalisation» même de cette relation s’est accompagnée d’une «baisse symétrique de la connaissance de la langue et de la culture de l’autre». «Une relative étrangeté» perdure ainsi et, à chaque (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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