POMPEI
Pompéi a été fondée par les Osques (1) vers 600 avant J-C. Occupée par les Samnites (2) vers 425 avant notre ère, la cité a connu une réelle prospérité avant de tomber sous la domination romaine en 89 avant J-C. Dès la fin de l'année 62, plusieurs tremblements de terre avaient secoué les abords du Vésuve. Les dégâts étaient très importants. Mais tout ceci n'avait pas décidé pas pour autant les habitants à fuir vers d'autres cieux plus cléments.
En cette année 79, l'Empire n'offrait pas une image très idyllique. Vespasien (9-69-79) était décédé le 24 juin, laissant à son fils Titus (39-79-81) l'héritage d'un empire où se succédait les révoltes, les intrigues de palais et les assassinats politiques.
24 août 79 - En début de matinée une secousse ébranlait le sol, suivi peu après par une série de détonations assourdissantes. Des colonnes de feu sortaient du volcan vite remplacées par un champignon de poussière obscurcissant tout. Ce nuage s'étendait jusqu'à Capri. Une pluie de pierres, de scories et de boue s'abattait sur la ville. En plein midi, la nuit tombait sur Pompéi, le soir la ville était rayée de la carte.
Ici, je préfère que chacun se réfère aux récits de Pline le Jeune (3) : http://www0.dfj.vd.ch/gybur/BRANCHES/latin/POMPEI/pline.htm
Pompéi est redécouverte en 1748. De nombreuses campagnes de fouilles sont réalisées jusqu'à nos jours, entrecoupées par les colères du volcan.
Aujourd'hui - Pompéi est un chantier de fouilles de 44 hectares vieux d'environ 250 ans. Selon les spécialistes il resterait 22 hectares à fouiller, du travail et surement des découvertes passionnantes pour les générations à venir.
Ce matin là, le car nous avait déposé non loin de la porte de Stabies, l'un des accès sud du site de Pompéi. Avant d'y pénétrer, nous avions longé l'arrière des ruines du quartier des théâtres.
Rue de Stabies
Un passage pour piétons surélevé, avec une ornière directionnelle pour les chars, afin qu'ils ne se brisent pas sur les pierres en travers de la rue.
Du quadriportique des théâtres à la caserne des gladiateurs - Sorte de foyer ou d'espace rassemblant les amateurs de théâtres, le quadriportique était une grande place fermée et semi abritée sur son pourtour. Après les tremblements de terre de 62/63 après J-C, une construction de plusieurs pièces fut rajoutée dans l'enceinte pour la création d'une caserne de gladiateurs. Lors des fouilles, en plus des armes de combats et autres boucliers, les archéologues ont mis au jour des restes humains et ceux d'un cheval déjà harnaché pour l'entrainement.
Derrière les colonnes et dans le fond, les portes de la caserne des gladiateurs.
L'Odéon - Dans la même rue, derrière le quadriportique, l'Odéon était à l'origine une salle couverte de 1 200 places dont l'acoustique était, parait-il, excellente. Les premières rangées de gradins pouvaient recevoir des sièges mobiles pour les hôtes de marques.
La boulangerie - Le four et la meule du boulanger (meule en pierre de lave)
Portrait du boulanger Paquius Proculus et de sa femme
Photo de l'auteur - Musée archéologique National de Naples
Rue de l'abondance
Cette rue prend son nom de la fontaine publique qui l'orne à une extrémité. J'ai lu cette explication, mais je ne suis pas convaincu. C'était la rue la plus commerçante de Pompéi, donc la rue de l'abondance de biens. Enfin c'est mon avis.
La rue est interdite à la circulation des chars dans la partie proche du Forum.
La maison du sanglier (cinghiale) - Elle a été fouillée au XIXe siècle. La mosaïque d'entrée montre une sanglier attaqué par deux chiens. Située non loin du forum, elle devait appartenir à une famille aisée. On aparçoit ici le bassin de la fontaine de l'atrium, ainsi qu'une partie du dallage.
La grande place du Forum
La place est un vaste espace de 142 x 38 mètres, autour duquel se groupaient les principaux édifices publics, civils et religieux. Dans le fond : le Vésuve. L'aménagement de la place du forum date du IIe siècle avant J-C.
La basilique - Située sur la gauche de la place, à côté du temple d'Apollon, la basilique était le tribunal de la ville pour les affaires courantes, les cas graves relevants de Rome.
Colonne ionique à fut en briques et recouvert de stuc
Le temple d'Apollon - Venant juste après la basilique, le temple d'Apollon était probablement l'édifice religieux le plus important de la ville. On notera à gauche sur la photo une colonne surmontée d'un cadran solaire. Elle date d'Auguste précise Luciano notre guide.
A l'avant du temple, et de chaque côté du temple, deux magnifiques statues en bronze représentent Diane et Apollon en archers. Les originaux se trouvent au Musée Archéologique de Naples.
Restes de la colonnade (partie gauche de la place)
Le temple de Jupiter - Sa construction remonte à la période samnite où il est déjà le centre de la vie religieuse. Les romains le transformeront en Capitolium pour abriter la triade capitoline : Jupiter, Junon et Minerve. L'édifice servait également d'entrepôt du le trésor publique.
Le Macellum - Grand marché des produits alimentaires. C'est l'ancêtre des supermarchés !
Le temple de Vespasien - L'empereur divinisé avait droit à un temple recouvert de plaques de marbre. Devant celui ci se trouve encore un autel pour les sacrifices rituels.
Colonnade de la galerie marchande (côté droit de la place)
Rue du Forum
Le temple de la Fortuna Augusta - Ce temple est édifié en l'honneur d'Auguste divinisé en 3 après J-C. Fortement endommagé par le tremblement de terre de 62, il était en cours de restauration lors de l'éruption de 79.
Rue de Mercure
L'arc de Mercure ouvre sur la rue du même nom
Maison du poète tragique - Fresque représentant le sacrifice d'Iphigénie
Photo de l'auteur - Musée archéologique National de Naples
Fresque trouvée dans la Maison de Méléagre
Photo de l'auteur - Musée archéologique National de Naples
Maison de la petite fontaine
A proximité du Forum ...
Le thermopolium - Aujourd'hui on dirait bistrot ou café-restaurent suivant la taille et l'emplacement de l'établissement. En général il était composé d'une grande pièce ouverte sur la rue. On y servait des repas chauds, du vin et des boissons chaudes de type infusions. Des trous dans le comptoir en marbre permettaient l'accès à de grandes jarres remplies de nourritures. En dégageant l'un de ces établissements, les archéologues ont retrouvé la caisse remplie de la recette du jour.
Le lupanar - (lupa en latin signifie prostituée). Environ 25 maisons de prostitution ont été identifiées par les archéologues, pour une population d'environ 15 000 habitants. Je trouve ce chiffre tout à fait incroyable. On peut y voir une dizaine de petits box en maçonnerie, dont chaque encadrement de porte est surmonté d'une peinture érotique. Il y avait surement une autre maison plus intéressante à faire visiter aux touristes que ce genre d'établissement.
Entrepôts des archéologues
Des milliers d'objets récupérés des fouilles actuelles sont visibles derrière des grilles dans d'immenses entrepôts.
Alimentation en eau de la ville - Pompéi est approvisionnée en eau par un aqueduc à l'époque augustéenne.
Au cours de la visite, je m'arrêtais soudain devant des tuyaux en plomb qui courraient le long d'un mur. Je demandais à Luciano notre guide s'ils étaient d'époque. Il me répondit par l'affirmative. J'avais lu quelque part que lors de l'explosion du Vésuve, les cendres et autres matières en fusion avaient été projetées à plus de 20 000 m. A cette altitude le froid est intense. En retombant sur terre, la pluie de cendre était complètement refroidie. Le plomb qui se ramollit à +60°C aurait fondu et détruit tout le réseau de tuyaux même enterré.
Classement du site - Pompéi est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1997.
Notes :
(1) Les Osques, du latin Osci ou Opsci, étaient un peuple de l'ancienne Italie du sud, dont les historiens disent ne pas connaitre grand chose. Ils seraient arrivés avec leur langue, leur religion et leurs coutumes. Le nom d'Opsci viendrait de la déesse de la fertilité.
(2) Les Samnites étaient à l'origine un groupe de tribus occupant un territoire appelé le Samnium situé dans la région sud des Apennins. Elle était délimitée au nord par le Latium, au sud la Lucanie et à l'ouest la Campanie. Le Samnium était une des régions qui formaient La Grande-Grèce. Ces peuples seront un réel problème pour Rome. Trois guerres et cinquante ans plus tard, ils seront définitivement romains. Tite Live raconte cette période aux 3 guerres..
(3) Pline le Jeune, écrivain et homme politique romain vers (61-114), neveu de Pline l'Ancien qui périt lors de l'éruption du Vésuve. Il était l'ami de Trajan.
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ROME, basilique SAINT-JEAN de LATRAN
Il était 12h35 en ce dimanche 20 juin 2010 quand le vol AZ319 en provenance de Roissy Charles de Gaulle se posa sur l'aéroport de Rome Fiumicino. Les dieux de Rome avaient dépêché leur meilleur élément pour nous accueillir et nous escorter durant ces huit jours. Antonella fut une excellente animatrice. Sa gentillesse et sa bonne humeur ont été reconnues par tous.
L'après midi étant libre, je décidais d'aller voir l'une des quatre basiliques majeures de Rome, Saint-Jean de Latran . L'édifice est commencé sous l'empereur Constantin Ier (306-337), sur les terres d'une très riche famille, les Laterani. Elle est consacrée en 324 par le pape Sylvestre Ier (314-335). Suite aux mises à sac des Wisigoths et Vandales, des tremblements de terre, et de plusieurs incendies, les reconstructions et restaurations diverses se succèdent jusqu'au XVIIIe siècle. C'est la plus ancienne église de Rome.
La statue de l'empereur Constantin préside à l'une des extrémités de la grande galerie ouverte sur l'extérieur
L'intérieur est d'une beauté à couper le souffle. Le plafond centrale est de style baroque à caissons peints et à moulures dorées. De part et d'autre de la nef centrale, des statues monumentales représentent les 12 apôtres. C'est au XVIIIe siècle que ces dernières aménagements sont apportés à la basilique.
L'autel papal est surmonté d'un reliquaire où se trouve deux bustes contenants des fragments des cranes de Saint-Pierre et de Saint-Paul
L'abside en "cul de four" est un exemple de la diversité des styles que l'on peut rencontrer à l'intérieur.
Les grandes orgues
Façade arrière de la basilique
Entre autres cérémonies ...
Le 28 juin 1265, Charles 1er d'Anjou est investi Roi de Naples dans la basilique par le pape Clément IV.
Obélisque de Thoutmôsis III de Karnak
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ROME, le COLISEE
Construction et inauguration
Souhaitant doter Rome du plus grand et plus bel amphithéâtre du monde romain, Vespasien (9-69-79) ordonna le début des travaux en 71 ou 72 après J-C. L'édifice sera terminé par son fils Titus (39-79-81) en 80. Son nom d'origine est l'amphithéâtre Flavien, du nom de la famille de l'empereur. Selon Dion Cassius (1), il aurait été financé avec le butin provenant du sac de Jérusalem en 70.
Amphithéâtre de forme écliptique, ses dimensions extérieures sont impressionnantes : 188 mètres de long sur 156, et l'arène centrale 86 mètres sur 54. Il pouvait contenir jusqu'à 60 000 personnes environ après les travaux d'agrandissement ordonnés par Titus. Performance technique, un velum était tendu au dessus de l'édifice selon les caprices de la météo ou l'intensité des rayons solaires. Il était manœuvré par une équipe de marins car, précise Maria-Thérésa notre guide, cette profession rompue au maniement des voiles, était la seule à pouvoir établir le vélum en un temps record ! Sur la photo ci-dessous, au sommet du mur, on aperçoit des consoles dans la maçonnerie comportant des orifices pour le passages des mats et des cordages.
Lors de son inauguration en 80, Dion Cassius rapporte que Titus avait réservé aux romains des spectacles qui durèrent pendant 100 jours, au cours desquels 9 000 animaux tant domestiques que sauvages furent sacrifiés.
"Beaucoup d'hommes se firent gladiateurs" et virent grossir les rangs de ceux qui exerçaient déjà cette profession (2). Plus tard une école de gladiateurs ouvrit ses portes à côté du Colisée. Il faut rappeler que c'était une profession à risque puisque le vaincu était quasiment toujours mis à mort.
Titus voulait un numéro extraordinaire dans les spectacles du Colisée. Pour son inauguration, une naumachie avait été prévue. Il s'agissait de la mise en eau de l'arène pour la reconstitution d'une bataille navale avec force décors et figurants. A ce stade tant les historiens que les archéologues sont divisés sur ce type de spectacles en arènes et notamment pour ce qui concerne l'étanchéité. N'étant pas spécialiste, j'attends avec impatience la suite de ces passionnantes recherches. Les naumachies étaient des spectacles couramment réalisés dans des bassins prévus à cet effet, ou dans la rivière traversant la ville quand c'était le cas.
Les salles souterraines
Après le décès de Titus en 81, Domitien (51-81-96) son frère cadet devient empereur. Il fait des aménagements dans le Colisée. Les plus importants sont les salles et couloirs souterrains. Un système de monte-charges sophistiqué va permettre de monter directement sur l'arène les fauves, les gladiateurs, les décors et autres matériels (3).
Autres spectacles donnés dans l'amphithéâtre
En dehors des jeux meurtriers énumérés ci-dessus, des spectacles musicaux étaient proposés aux spectateurs avec des sonneurs de cornu, des joueurs de trompette, d'orgue hydraulique et diverses percutions. Des pièces de théâtre et des poèmes étaient déclamés. Stace était le poète à la mode, il fallait au moins le Colisée car les théâtres habituels étaient trop petits. Cela me fait penser aux vedettes d'aujourd'hui. Rien n'a changé.
Points noirs, les mises à mort avec raffinement de cruauté. La foule adorait et faisait la queue, on refusait du monde. Quelques années plus tard, Néron, n'ayant pas assez de condamnés donna des spectateurs aux lions. C'est absolument horrible. On peut se poser la question si la prétendue civilisation romaine n'était pas qu'une vitrine cachant une barbarie atroce.
Le pape Benoit XIV consacra le Colisée comme lieu Saint en 1749. Depuis cette époque, un Chemin de Croix est organisé chaque vendredi Saint à l'extérieur de l'amphithéâtre.
Sources
(1) Dion Cassius, ca (155-235) est un haut fonctionnaire talentueux du régime. Il rédige une Histoire Romaine en 80 volumes retraçant 973 ans de l'organisation politique et sociale de Rome et la vie de plusieurs régions et colonies de l'Empire. Je reste tout de même prudent quand cet auteur narre des évènements qui se sont passés plus d'un siècle auparavant. Les écrivains de l'époque sont nombreux, mais très peu sont ceux qui parlent du Colisée et de son histoire.
(2) Dion Cassius, Histoire Romaine, tome 9, livre 66, § 25 - Texte Remacle, en ligne.
(3) Un jour à l'amphithéâtre, L'archéologue n°112 de février-mars 2011
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NAPLES, le spectacle est dans la rue
Ce matin là, un car était venu nous chercher à notre hôtel à San Agnello pour cette journée napolitaine. Pendant l'heure et demi de route, Luciano nous avait fait un rapide historique de la ville de l'antiquité à nos jours. En fait une journée à Naples, c'est beaucoup trop court, mais c'est le propre des circuits.
Dans les rues étroites, le linge sèche entre les immeubles ....
... et les draps sur les façades. Les "Mamas" discutent en Napolitain d'une fenêtre à l'autre. Elles parlent toutes en même temps, et c'est à celle qui parlera le plus fort. C'est totalement surréalistes.
La rue San Gregorio Armeno est réputée dans le monde entier pour l'artisanat des crèches de Noël, de ses personnages, et de tous les types de santons à caractères religieux ou pas. Les premières seraient apparues vers 1223 dans un village proche de Rome. L'église s'était aussitôt emparée du concept car il célébrait la naissance du Christ. Légende ou réalité, peu importe, c'est une bien jolie coutume adoptée aujourd'hui dans toute la chrétienté ! Les napolitains affirment fabriquer les plus belles crèches. J'en suis convaincu, ce sont de vrais petits chefs d'œuvres.
Antonella en grande conversation avec une marchande de sandwichs. C'est une spécialité locale, et dedans, il y a même de la sauce tomate !
Dans une autre rue commerçante, les pâtes s'exposent à l'entrée des épiceries
Rentré en France, J'ai cherché en vain des pâtes Lumaconi !
La rue réserve aussi des surprises ! Ah, ce boulanger !
L'Italien et ici le Napolitain sont des langues qui chantent la gaité et le soleil. Le bel canto ou la musique instrumentale sont partout. Ils sortent des maisons et des boutiques. Mais la musique vient aussi de la rue.
En allant vers le palais royal, nous croisons un mariage. Les mariés, dans une superbe décapotable blanche, font partager leur bonheur avec toute la rue. Ils font chanter les passants, et des applaudissements fusent de partout. Nous ne connaissons pas cette joie communicative en France.
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ROME, le FORUM ROMAIN
Le Forum Romain (Foro Romano) se trouve entre les collines du Capitole et du Palatin. Ce quartier se trouvait à l'époque en plein centre de Rome. Avec la fin des empereurs, il tomba en ruine et fut oublié complètement jusqu'au XVIIe siècle où les premières fouilles furent entreprisent.
L'Arc de triomphe de Septime-Sévère - Il est élevé en 203 après J-C par ses deux fils Carracala (188-217) et Géta (189-211) afin de commémorer ses victoires sur les Parthes en Asie Mineure. A la mort de Septime-Sévère (145-193-211), Caracalla fait effacer le nom de son frère après l'avoir assassiné.
La Basilique Julia - Inaugurée en 46 avant J-C par Jules César (ca100-44 avant J-C) qui lui donne son nom. L'édifice sera terminé sous Auguste. Incendié et pillé plusieurs fois, la basilique finira en église. Elle est située entre le temple de Castor et Pollux et le Temple de Saturne, les trois étant parfaitement alignée. A noter que la basilique n'était pas un lieu de culte dans l'antiquité, mais un tribunal.
Le temple de Saturne - Sa construction est commandée par le Sénat vers 498 avant J-C. Il est dédié à Saturne, ancienne divinité agraire de Rome. Selon Henri Thédenat (1), le trésor public était déposé dans le soubassement du temple. Les questeurs chargés de l'administration du Trésor sous le contrôle du Sénat, y conservaient les livres de recettes et de dépenses. Dans ce dépôt d'archives, on pouvait trouver également les registres de l'état civil et des lois.
Le forum de César - Assassiné en 44, il ne verra pas la fin des travaux qui seront terminé par Octavien (81-96). Après plusieurs remaniement, il sera incendié puis restauré en 283 par Dioclétien (244-285-305). Il jouxte le temple de Vénus Genitrix inauguré en 46 avant J-C. Ici vue frontale des trois colonnes de la péristasis du côté ouest.
Les marchés de Trajan - En face du forum de César et de l'autre côté de l'avenue se trouvent le Forum et les marchés de Trajan.
La basilique Aemilia ou Émilienne - Elle est appelée également basilique Paulli ou basilique Fulvia. Elle est construite vers 55 avant J-C sur ordre de Jules César en lieu et place de la basilique Sempriona détruite par un incendie. Elle est placée entre la Curie et le temple d'Antonin et Faustine.
Le temple d'Antonin et Faustine - En 141, Antonin (86-138-161) dit "Le Pieu" sera très affecté par la mort de Faustine son épouse qu'il fera diviniser dans un temple à sa mémoire. Après son décès en 161, il sera lui-même divinisé dans le même temple. Au haut moyen age, le temple sera transformé en église San Lorenzo Miranda. Heureusement, l'architecte a conservé le splendide pronaos composé de six colonnes de type corinthien.
Les temples de Vénus et de Rome - Ils sont édifiés sous le règne d'Hadrien (76-117-138) entre le Forum romain et le Colisée. Il s'agit d'un temple double. Ici, l'abside à caissons. Il est de nouveau accessible au public après une longue campagne de restauration (novembre 2010).
Ici, les colonnes restaurées du péristyle
La basilique de Maxence - C'est le dernier monument avant d'arriver au Colisée.
L'Arc de Constantin - Il est inauguré en 315 après J-C pour commémorer la victoire en 312 de Constantin sur les troupes de Maxence.
Pour être précis, il faudrait affecter les différents monuments ci-dessus au type de forum auquel ils appartiennent :
- le Forum Romain, appelé également le Grand Forum ou le Vieux Forum. Ces 3 appellations peuvent se rencontrer, mais il s'agit du même forum,
- les Forum Impériaux : ceux de César, Auguste, Vespasien, Trajan, etc ...
- les autres forums à vocations alimentaires
Cette différence sera faite ultérieurement après de nouvelles prises de vue.
(1) Henri THEDENAT, spécialiste de l'Antiquité, membre de l'institut
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Le VATICAN, la basilique SAINT-PIERRE
En 1506, Jules II (1443-1503-1513) demanda à Bramante (1), l'un des plus grands artistes de son époque, de lui édifier une basilique qui serait la plus grande de tout le monde romain. Elle devait être construite en lieu et place de celle élevée par l'empereur Constantin car elle tombait en ruine. Mais l'architecte décéda en 1514. Le pape fit alors appel à Michel-Ange (1) pour mener à bien le projet. Ce dernier ne verra pas non plus la fin de l'œuvre. D'autres prendront la place et ceci jusqu'en 1620, date présumée de la fin des travaux.
L'édifice est long d'environ 190 mètres, et les trois nefs sont larges de 58 mètres. La nef centrale jusqu'au sommet de la voute est haute de 45,50 mètres, et 136 mètres jusqu'à la croix de la coupole. Ces dimensions en font la plus grande basilique au monde.
La nef centrale
Le baldaquin du maitre autel - C'est l'œuvre de Bernini (1) qui l'a réalisé avec le bronze récupéré au Panthéon sur ordre du pape Urbain VIII (1568-1623-1644). Il est haut de 29 mètres.
La tombe de Saint-Pierre - On accède à la nécropole papale en descendant sous le maitre autel. D'après la tradition chrétienne, Saint-Pierre (San Pietro) a été le premier pape de 33, date de la mort du Christ, à 67 date de sa mort en martyr. L'emplacement de la tombe a été confirmé par les archéologues depuis la seconde guerre mondiale. Avant de pénétrer dans la basilique, nous avons visité la crypte papale mais toute photo était interdite. Moment fort de la visite, la tombe de Jean-Paul II, reconnu vénérable par décret du 19 décembre 2009 par Benoit XVI.
La piéta - Cette commande d'un cardinal français à Michel-Ange en 1497 est à mon avis le chef-d'œuvre absolu de l'artiste. Il n'avait que 25 ans. La statue en marbre représente le thème biblique bien connu de la "Vierge Marie douloureuse" (Mater dolorosa en latin) tenant le corps de son fils à la descente de la croix. Rapidement une anomalie me saute aux yeux. La Vierge me semble vraiment très jeune, en tout cas moins de 33 ans l'âge de la mort de son fils. La réponse a cette énigme m'est fournie par Maria-Térésa. Michel Ange a sculpté sa propre mère décédée alors qu'il était jeune. C'est vraiment touchant.
Le pape Jean XXIII (1881-1958-1963) est béatifié le 3 septembre 2000 par le pape Jean-Paul II (1920-1978-2005). Il est exposé sous un autel dans la basilique Saint-Pierre.
Le pape Alexandre VII (1599-1655-1667) demanda à Bernini (1) de lui soumettre un projet de réalisation pour une place devant mettre en valeur la basilique nouvellement construite.
En haut à droite au dernier étage, les appartements du pape
Sur cette estrade, le pape donne une audience public tous les mercredis.
(1) Architectes et artistes qui ont participé à sa construction :
- Donato Bramante (1444-1514) peintre et architecte
- Michelangelo dit Michel-Ange (1475-1564) peintre, sculpteur et architecte
- Giuliano da Sangallo (1445-1516) architecte et ingénieur militaire. Il sera associé à Michel-Ange sur le chantier de Saint-Pierre.
- Gian Lorenzo Bernini dit le Bernin (1598-1680) peintre, sculpteur et architecte
- Raffaello Sanzio dit Raphaël (1483-1520) architecte et peintre. Il travailla au chantier de Saint-Pierre, mais apparemment en pointillés, le pape Léon X (1475-1513-1521) lui ayant confié un chantier de fouilles à Rome.
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RAVELLO vu de la mer
Nous venions de quitter Amalfi par la mer pour rejoindre Salerne où le car nous attendait pour le retour. Comme plusieurs villes de la côte amalfitaine, Ravello est coincée entre montagne et mer. Il faudra s'y arrêter aussi lors d'un prochain voyage.
Maison où Richard Wagner composa le 2ème acte de Parsifal, dixit Luciano notre guide. L'histoire raconte que le 26 mai 1880, il s'exclama : "Le jardin magique de Klingsor est trouvé". Ce magnifique opéra est créé le 26 juillet 1882 lors du second festival de Bayreuth. Tous les ans, un festival est consacré à ce musicien de génie dans la Villa Rufolo.
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ROME, Le CHATEAU SAINT-ANGE
Voulu par l'empereur Hadrien (76-117-138) pour être son mausolée, l'édifice ne sera achevé qu'en 139 sous Antonin le Pieux. Il souhaitait un tombeau encore plus fastueux que tous ceux existants à son époque et notamment celui d'Auguste décédé en 14 après J-C. Caracalla (188-211-217) sera le dernier empereur à y être inhumé.
Bien vite le mausolée sera détourné de ses fonctions à des fins militaires. Il sera intégré dans la muraille édifiée par Aurélien en 403. Il résistera aux assaillants et notamment aux Goths en 537. Dès le VIe siècle, les papes s'en empareront, et il faudra attendre le XVIe siècle pour que Paul III (1468-1534-1549) demande aux artistes du moment d'en faire un palais.
Le château restera propriété du Vatican jusqu'au XIXe siècle. Durant tous les siècles d'occupation du château-forteresse, les papes garderont quelques cachots où seront enfermés tous les gens qu'ils jugeront dangereux. Aujourd'hui certaines salles du château sont transformées en musée..
Le château tire son nom d'une vieille légende selon laquelle le pape Grégoire 1er (540-590-604) aurait eu une vision de l'archange Michel remettant son épée au fourreau. Dans ce temps là, même les archanges étaient armés, quelle époque !!!
Sur la rive droite et dominant le Tibre, le château Saint-Ange communiquait avec le Palais du Vatican à quelles centaines de mètres de là par un souterrain. Je n'ai pas trouvé trace de passage dans les livres mais je rapporte là les propos de Maria-Thérèsa notre guide.
Grâce à la peinture, nous pouvons retrouver le château au XVIIe ou XVIIIe siècle. Ici, il est restitué par le peintre hollandais Caspar Van Wittel (1656-1736)
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AMALFI
Le point fort de cette journée consacrée à la côte amalfitaine aura été Amalfi sans aucun doute. Cette petite cité baignée de soleil calée entre le mont Cerreto (1315 m) et la mer tyrrhénienne est un véritable enchantement.
Le port aujourd'hui est essentiellement touristique. Mais dès le IXe siècle il faisait parti des grands ports européens pour les échanges commerciaux dans tout le bassin méditerranéen et même jusqu'en Orient. Une économie maritime fleurissante et quelques brillants faits d'armes aidaient la ville à acquérir sa complète autonomie. Le 1er septembre 839 la République fut proclamée. La prospérité dura environ trois siècle. En 1131 où Roger II de Hauteville s'empara de la ville. Le pape Innocent II voulait absolument se débarrasser de ce personnage encombrant, et la République de Pise voulait être la seule puissance maritime de la région. Ils s'allièrent donc, et la guerre éclatât en 1137. Les chantiers navals et la flotte d'Amalfi furent complètement détruits. La ville ne se remit pas de cette sombre période, et son déclin se fit sentir rapidement.
Ruelles typiques
Tête à tête au détour d'une ruelle ...
Aux abords de la cathédrale, la rue est magnifiquement décorée
L'ensemble cathédrale Saint-André
Autour de l'an 1000, deux cathédrales sortent de terres l'une à côté de l'autre, et ceci à quelques années d'intervalle. Au début du XIIIe siècles, les deux lieux de culte sont réunis en un seul avec de nombreuses transformations. Cet énorme chantier est motivé par l'arrivée des reliques de Saint-André. De nouvelles transformations ont lieux entre le XVI et le XVIIIe siècle.
Le tympan orné de mosaïques représente le Christ sur son trône salué par les puissants de la Terre.
L'intérieur de la cathédrale est du pure style baroque : marbre, plafond à caissons et dorures.
La crypte où repose le corps de l'Apôtre Saint-André depuis 1207. A cette date il fut volé par un cardinal dans l'église des Saints-Apôtres de Constantinople où il reposait depuis 353 avec Saint-Luc et beaucoup d'autres (1).
Reliquaire de Saint-André
Le cloitre dit "du paradis"
Hôtel 5 étoiles fréquenté par la jet-set internationale
Classement de la ville - Elle est classée patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1997
Notes :
(1) La République d'Amalfi de Frédérique MERCEY - Revue des Deux Mondes T.21,1840
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Le VATICAN, JEAN-PAUL II
A l’occasion de la béatification de Jean-Paul II, le 1er mai 2011, le diocèse de Rome a mis en ligne un site qui lui est consacré : http://www.karol-wojtyla.org/
Quelques souvenirs de ce Pape extraordinaire photographiés lors de la visite du Vatican :
Les photos sont interdites par le service d'ordre, ce qui m'a semblé normal compte tenu du monde qui se presse autour de la tombe . Aussi, j'emprunte celle-ci à Wikipédia.
Le VATICAN, Papamobiles d'hier et d'aujourd'hui
Le musée des Carrosses et Papamobiles a été inauguré par la Pape Paul VI en 1973, et ouvert au public depuis quelques années seulement.
Carrosse de gala de Léon XII (1760-1823-1829). Il sera utilisé jusqu'à l'époque de Pie XI (1857-1922-1939).
Selles richement brodées et incrustées
Autres carrosses en usage au XIXe siècle.
Mercedès-Benz type Nürburg de 1928 construite pour Pie XI
Mercedès-Benz type Landaulet de 1960 construite pour Jean XXIII
Mercedès-Benz de 1980 construite pour Jean-Paul II
EN PERPÉTUELLE CONSTRUCTION
Le VATICAN, "la Chambre de la Signature"
En 1508, le pape Jules II (1443-1503-1513) fait appel à Raffaelo Sanzio, dit Raphaël, (1483-1520) pour la décoration des appartements pontificaux. C'est l'un des plus grands maîtres de la peinture de son temps..
La "Chambre de la Signature" était l'un des cabinets de travail de Jules II. C'est à cet endroit qu'étaient signés toutes les bulles et autres décrets.
L'un de ses chef-d'oeuvres, "L'école d'Athènes" lui demanda presque trois années de travail de 1508 à 1511. Les dimensions de l'œuvre sont impressionnantes : 7,70 x 4,40 mètres. C'est un hymne à la philosophie. Elle reprend en plusieurs plans les portraits des plus grands philosophes depuis l'antiquité.
Détail de Platon et sa barbe blanche et d'Aristote
Détail de Socrate (de profil) et d'Eschine ou Xénophon
Détail représentant Pythagore
Détail de Strabon ou Zoroastre
EN PERPÉTUELLE CONSTRUCTION
PRAIANO
Pendant la période 1266-1441, les comtes d'Anjou y avaient créé une université très renommée.
La tour de l'Assiola est édifiée en 1270 sous le règne de Charles 1er d'Anjou.
La marina de Praia
L'église San Luca
L'aiguille dolomitique connue sous le nom de la Madonne et l'Enfant
EN PERPÉTUELLE CONSTRUCTION !
POSITANO
Comme dans moultes endroits de ce merveilleux pays, tout commence par une légende ! Ici, elle veut que Positano ait été fondée par Neptune quand il est tombé amoureux de la nymphe Pasitea. Les récits antiques précisent que les ilots face à la ville, et appelés aujourd'hui "Li Galli", seraient les corps des trois sirènes Ligéa, Leucosia et Parthénopé qui se seraient suicidées car Ulysse avait réussi à résister au danger de leur chant. Avec beaucoup d'imagination, l'un de ces rochers pourrait faire penser à un corps de femme !
Église Notre Dame de l'Assomption
La plage de sable fin de Marina Grande.
EN PERPÉTUELLE CONSTRUCTION !
SORRENTE & SAN AGNELLO
Pour ce qui est de l'origine de cette ville, il est fort probable que je me retrouve un jour au détour de quelques pages d'un excellent bouquin nez à nez avec les colons grecs ! Concernant le nom, il n'est pas impossible qu'il y ait eu en rapport très étroit avec les sirènes (Surrentum) et leurs légendes !
Aujourd'hui, comme beaucoup de villes de la côte, Sorrente (Sorrento) est une citée "à deux étages". L'agglomération est sur la falaise, et la station est en bas au bord de cette magnifique mer Tyrrhénienne d'un bleu exceptionnel ! Une voie tortueuse, étroite et à très forte pente les relie l'une à l'autre. En haut, les rues sont animées, commerçantes et la circulation est intense. Quelques hôtels et propriétés somptueuses sont construits au bord de la falaise. C'est spectaculaire.
En descendant, nous découvrons à mi hauteur le ponton où des vedettes rapides viennent faire le plein de touristes pour Naples ou Capri. Nous avons embarqué à cet endroit deux jours auparavant. (Voir dans ce blog l'article sur Capri)
.
A gauche du ponton de départ, la ville a fabriqué de toute pièce une sorte de solarium. Il faut dire que les plages de sable sont ici plutôt rares.
A droite, marina picola
Découverte gastronomique.
Quand on est en vacances il n'y a pas que le ciel, le soleil et la mer. C'est très important bien entendu, mais on peut les conjuguer aussi en fonction de ses gouts et passions, etc. En ce qui me concerne, j'aime aussi déguster les spécialités locales.
Je suis très grand amateur de pâtes depuis mes jeunes années. Un conseil : allez déjeuner au "Bar La Scogliera" dont vous voyez le toit vert sur la photo ci-dessus en bas à gauche. Demandez les "Pasta la Neranese", c'est exceptionnel, vous ne le regretterez pas. Bon appétit ! .......... et les prix sont très raisonnables.
San Agnello
Le voyagiste avait bien fait les choses en sélectionnant cet excellent établissement : "Hotel Parco del Sol", à la sortie de San Agnello en direction de Sorrente. Cela nous changeait de Rome.
Il mérite amplement ses 4 étoiles. Tout a été parfait : chambre et salle de bain très propres, cuisine soignée variée et toujours très gouteuse.
EN PERPÉTUELLE CONSTRUCTION !
De PARTHENOPE à NAPLES
Le car venait de prendre la direction de Naples, et je repensais à l'excellente émission Des racines et des ailes dont l'un des numéros traitait de cette ville. Le reportage montrait que de nombreux trésors se trouvaient derrière des portes banales et sans indication que seuls des initiés connaissaient. Qu'allions nous voir ? Je devais me rendre vite à l'évidence que notre visite ne serait pas du tout comme dans l'émission, mais presque complètement en extérieur. Pour des amateurs d'art et d'histoire comme nous, c'est l'une des villes les plus difficiles à appréhender. Les styles grecs, romains, italiens, français, espagnols et quelques autres se bousculent sur quelques hectares et plus de 2 500 ans (1). Nous avions donc une seule journée pour tout survoler. Cela incite à revenir !
D'après les spécialistes l'origine de la ville est assez floue. On sait qu'au VIIe siècle avant notre ère, des colons grecs fondèrent une cité appelée Parthénopé. Selon la légende une sirène portant ce nom serait tombée amoureuse d'Ulysse. Devant l'indifférence de celui-ci, elle aurait mis fin à ses jours en se jetant dans la baie de Naples. Plus tard vers 475 avant J-C, suite à des invasions venues de Cumes (2), la ville prit le nom de Néapolis (Nouvelle ville). Avec le temps ce nom a évolué en Napoli. Strabon (3) donne des indications intéressantes sur la fondation de la ville (Strabon, IV,7 à 12).
Vestige de l'ancienne enceinte grecque de la ville.
Le château de l'Oeuf (Castrum ovi en latin, Castel dell'Ovo en italien)
C'est ici que le corps inerte de Parthénopé serait venu s'échouer. Au 1er siècle avant J-C, le site aurait été occupé par le castellum Lucullanum, résidence secondaire d'un consul romain Lucius Licinius Lucullus. Plus tard en 476, la résidence servit d'exil au dernier empereur romain d'occident Romulus Augustule. Après 492, cet endroit sera transformé en monastère.
D'où vient ce nom ? D'après la légende, Virgile (4) aurait fait croire à la population de Naples qu'un sorcier aurait déposé un œuf magique sous les fondations du château afin de soutenir la construction. Le jour où il disparaitrait, la forteresse suivi de toute la ville de Naples s'effondreraient. Jeanne 1ère de Naples de la famille d'Anjou fut accusée d'avoir volé l'œuf et rendue responsable de tous les maux de la ville.
Elle sera reconstruite par les normands au XIIe siècle. Pierre 1er d'Aragon lui donnera sa forme actuelle.
Le château neuf (castel Nuovo)
Il représente la période angevine qui se situe entre 1266 et 1441. Il a été édifié par des architectes français dans la deuxième moitié du XIIIe siècle sur ordre de Charles 1er
d'Anjou (5). Il est connu également sous le nom de château d'Anjou (castel angioino) pour le distinguer des deux châteaux existants, de l'Oeuf et de Capoue. J'ai lu que la construction n'avait duré que 3 ans de 1279 à 1282 sans aucune référence. Ceci me semble très peu. Charles 1er n'y vécut quasiment jamais.
Au contraire de son père, Charles II d'Anjou (6) y réside jusqu'à sa mort. Il entreprend des transformations et l'agrandit. Dans la ville, il lance un programme de nouvelles constructions. Des églises sortent de terre, les saints locaux sont favorisés. Un nouvel hôpital voit le jour. Il encourage le commerce et l'industrie. Son fils Robert 1er d'Anjou (7) continue son œuvre. Artiste, il fait appel à Giotto pour une fresque dans la chapelle palatine du château. Entre Robert 1er et René d'Anjou (8) plusieurs souverains seront à l'origine d'une ère d'instabilité très importante. Selon le testament de sa cousine Jeanne II, René hérite du royaume de Naples, mais les combats reprennent entre Anjou et Aragon. Finalement, il rentre en France en 1441 abandonnant définitivement le royaume de Naples.
Plus tard à l'époque aragonaise (1), Alphonse d'Aragon (9) décide de transformer complètement le château. Il mandate un architecte aragonais pour s'occuper de cette tache. Puis il fait appel à plusieurs peintres et sculpteurs italiens pour finaliser l'œuvre. Cette façade baroque toute blanche aux sculptures sublimes entre deux tours moyenâgeuses ne peut pas laisser insensible. La visite de l'intérieur sera pour un prochain voyage.
La basilique San Lorenzo Maggiore
C'est l'une des plus anciennes églises gothiques de Naples. Elle est située sur l'ancien agora grec qui devient par la suite le forum romain. Du XIIe au XIVe siècle, sa construction et son embellissement sont favorisés par les rois d'Anjou (5) à (7). Elle est attribuée aux Franciscains de la ville.
Mes photos prises à l'intérieur sont inexploitables. J'en utilise une venant de Wikimédia commons.
Détail de la tombe de l'un des compagnons de Charles D'Anjou décédé à l'arrivée à Naples, dixit Luciano notre guide. Il s'agit d'un réel chef-d'œuvre.
La place et l'église San Domenico Maggiore
Ils sont situées dans le quartier historique appelé "Spaccanapoli". Sur la place, une colonne est surmontée par la statue de Saint-Dominique. Elle est édifiée après la peste de 1656 et achevée en 1737 sous Charles III Bourbon. L'église a été construite entre 1283 et 1324 par Charles II d'Anjou sur les ruines d'une ancienne chapelle. Nous visiterons l'intérieur lors d'un prochain voyage.
Le palais royal
La première pierre est posée par les Espagnols en 1600. Ce palais devait être la résidence de Philippe II d'Espagne lors de ses séjours à Naples. Depuis le XVIIe siècle, les intérieurs et extérieurs ont subi de profondes transformations. Le palais a connu tous les styles successifs jusqu'au XIXe siècle. Joachim Murat (10) fait venir du mobilier du palais des Tuileries à Paris. Aujourd'hui c'est le siège de la Bibliothèque Nationale qui abrite entre autres les manuscrits d'Herculanum. La visite de l'intérieur sera pour un prochain voyage.
En 1888, Umberto 1er fait aménager des niches sur la façade pour les statues des plus grands hommes qui ont régné sur la ville. De gauche à droite : Roger II de Hauteville (ci-dessous à droite), Frédéric II de Souabe, Charles 1er d'Anjou (ci-dessous à gauche), Alphonse V d'Aragon, Charles V de Habsbourg, Charles III de Bourbon, Joachim Murat et Victor-Emmanuel II de Savoie.
Galerie Umberto 1er
Construite entre 1887 et 1891, l'architecture est spectaculaire avec son dôme de verre et d'acier. Elle prend le nom du roi d'Italie en place Umberto 1er (1844-1878-1900).
Le sol représente les signes du zodiaque.
Classement de la ville
Le centre historique de Naples est classé patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1995
Notes :
(1) Les différentes périodes de l'histoire de Naples
- Grecque - du VIIIe siècle à 325 avant J-C,
- Romaine - de 325 environ avant J-C à 476 après J-C (Romulus Augustule dernier empereur),
- Byzantine - de 476 à 763,
- Le duché autonome - de 763 à 1139, le duché de Naples va vivre cinq siècles de prospérité,
- Normande - de 1139 à 1195,
- Souabe - de 1195 à 1266,
- Angevine - de 1266 à 1442,
- Aragonaise - de 1442 à 1503 ,
- Espagnole - de 1503 à 1707, le royaume de Naples est gouverné par des vice-rois espagnols,
- Autrichienne - de 1707 à 1734,
- Les Bourbons de 1734 à 1806,
- Française - de 1806 à 1815,
- Les Bourbons - de 1815 à 1860,
- L'unité italienne - de 1860 à aujourd'hui.
(2) Cumes, ancienne citée de la Grande-Grèce située à 12 km à l'ouest de Naples dans le golf de Gaète.
(3) Strabon, historien géographe et philosophe grec, est né en Cappadoce (Turquie actuelle) en 58 avant J-C, et décédé entre 21 et 25 après J-C. Il rédigea une Histoire en 43 volumes. Malheureusement aucun ne nous est parvenu. Puis il entreprit la rédaction d'une Géographie en 17 volumes qui nous est parvenu, exception faite d'une partie du livre VII. A noter que l'Italie figure dans les livres V et VI.
(4) Virgile (70-19 avant J-C), poète et écrivain latin
(5) Charles 1er d'Anjou (1227-1285) est le fils de Louis VIII le Lion, roi de France, et de Blanche de
Castille. En 1246, il épouse Béatrice de Provence. Ses comtés d'Anjou et de Provence ne lui suffisent pas. Il sait que le pape Urbain IV
(1195-1261-1264) puis son successeur Clément IV (ca 1200-1265-1268) ont des problèmes avec Naples et la Sicile où règne les Hohenstaufen, leurs ennemis jurés. Charles se met au service de Rome moyennant la promesse de la couronne de ces deux fiefs. Il est d'abord nommé vicaire impérial de Toscane, puis sénateur de Rome le 21
juin 1265. Le 28 du même mois, il est investi roi de Naples dans la basilique
Saint-Jean de Latran (voir article). Il lève une armée et renverse Manfred de Hohenstaufen à la bataille de Bénévent en 1266 (ville à 50 km au nord-est de Naples).
(6) Charles II d'Anjou (1248-1309) dit Le boiteux épouse Marie de Hongrie
(7) Robert d'Anjou dit Le Sage épouse (1277-1343)
(8) René d'Anjou (1409-1480) est le second fils de Louis II d'Anjou et de Yolande d'Aragon.
(9) Alphonse d'Aragon (ca 1394-1458) dit le Grand ou Le Magnanime épouse Marie de Castille en 1415.
(10) Joachim Murat (1767-1815), Maréchal d'Empire, Grand Duc de Berg et de Clèves (de 1806 à 1808), puis roi de Naples de 1808 à 1815. C'est le beau-frère de Napoléon 1er par son mariage avec Caroline Bonaparte
EN PERPÉTUELLE CONSTRUCTION !
Le VESUVE
Dans une vie, il est des journées qui marquent, ce 24 juin 2010 en fait partie. Nous avions passé la matinée sur le site de Pompéi, et maintenant nous nous préparions à grimper jusqu'au sommet du Vésuve, le responsable de tous les malheurs de Pompéi et des alentours. Ces deux visites ne pouvaient laisser personne insensible.
L'altitude du volcan à ce jour est de 1280 mètres environ. Pour des marcheurs entrainés, la montée peut se faire en trois heures précise notre guide. Le car entama sa montée, et je constatais avec stupeur la présence d'habitations au bord de la route. Heureusement, cela ne dura pas, et un paysage désolé succéda à une végétation luxuriante. Notre chauffeur nous déposa à 1 000 mètres sur le parking visiteurs. Restait à gravir à pieds les 280 derniers mètres sur un chemin bien aménagé mais à très forte pente.
Un peu de sciences ...
Je n'y connais absolument rien en volcanologie, mais après cette journée de juin, je souhaitais en savoir un peu plus sur ce volcan, son origine, son fonctionnement, sa vie, son oeuvre meurtrière, etc. J'ai passé internet au peigne fin, et je propose un site de spécialistes incontestés qui ont su se mettre à ma portée !!! http://www.ipgp.fr/pages/06120301.php
Quelques dates ...
24 août 79 - Il est à l'origine de la destruction des villes de Pompéi, Herculanum, Stabies et quelques autres, ensevelies sous une pluie de cendre et de boue. Voir dans ce blog l'article sur Pompéi.
De 79 à nos jours, j'ai compté une trentaine d'éruptions environ, avec un pic d'activité dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
mars 1944 - L'activité du volcan dura tout le mois, depuis les indices avant coureurs le 1er, jusqu'au 29 où tout s'arrêta. Entre temps, les explosions ont succédées aux coulées de lave détruisant San Sébastiano et Massa. Après l'expulsion de plusieurs km3 de poussières et de boues, l'activité déclina. On déplora 26 morts. L'excellent documentaire "La terre en colère" diffusée sur la chaine France 5 a montré quelques extraits de l'éruption, de la destruction de l'un des deux villages, et de la lutte des soldats italiens et états uniens contre cet ennemi "insolite".
La coulée de lave est toujours visible. La végétation n'a pas encore eu le temps de reprendre complètement ses droits.
Après 280 mètres de très forte pente, je déconseille vivement cette montée à tous ceux qui ont des problèmes cardiaques ou de mobilité. Nous venions de passer la cabane du service de surveillance du volcan pour nous diriger vers le cratère.
Le cône du volcan a une profondeur de 300 mètres, pour un diamètre de 400 mètres. Cette bouche béante, à l'origine de bien des malheurs, me rend très mal à l'aise.
Je commence à sentir l'odeur du souffre dégagé par les fumerolles.
Sur le chemin du retour, je me pose un tas de questions, et en particulier sur la sécurité des populations qui résident au pied du volcan. Je ne sais pas s'il faut employer les mots "inconscience", "résignation", ou peut être un autre. Je ne comprends toujours pas. Les autorités italiennes ont prévu des tas de plans d'évacuation de Naples et des localités avoisinantes sur les dire des volcanologues. Espérons qu'ils ne se trompent pas. La responsabilité est écrasante.
Le volcan à différents époques ...
Pierre-Jacques VOLAIRE dit le Chevalier VOLAIRE - Toulon 1729, Naples 1799 - En 1762, il part s'établir à Rome, puis en 1767 à Naples où il se fait le spécialiste des peintures du volcan en éruption.
Photo Wikimédia Commons
Joseph REBELL - Cette peinture aurait été exécutée entre 1813 et 1815.
Photo Wikimédia Commons
Autre particularité de la journée !
Le silence de la descente fut bientôt interrompu par les autoradios des véhicules stationnés sur le parking. Je me disais que la retransmission du match de football contre la Slovaquie venait de commencer. Pour nos amis Italiens, c'était la dernière chance de qualification pour les 8ème de finale de la Coupe du Monde.
En rentrant à notre hôtel, les drapeaux disposés aux fenêtres le matin avaient disparu quand le car traversa San Agnello. La ville était étonnamment calme. Le verdict était tombé quelques instants plus tôt, 3-2 pour les Slovaques. Antonella, l'animatrice italienne de notre groupe, très remuée par cet évènement, vint nous donner ses premiers commentaires !
EN PERPÉTUELLE CONSTRUCTION !
CAPRI
Ce matin là, le temps se couvrait dangereusement au moment d'embarquer pour Capri. Nous laissions derrière nous Sorrento, la baie de Naples et le Vésuve d'où s'échappait un panache de ciel blanc !
Moins de vingt minutes plus tard, sous un magnifique soleil, nous pénétrons dans Marina Grande, le port de Capri.
Un peu de géographie
Ile de 6 km sur 3, Capri est située à 14 km de Sorrento. C'est une île de roches calcaires entourées de falaises abruptes. Au nord, Marina Grande est le port principal. Au sud, Marina Picola ne permet pas l'accostage de bateaux importants. On compte deux villes Capri et Anacapri et une multitude de lieux dits.
L'île vue de la mer
A peine arrivé, nous rembarquons pour une visite inoubliable : l'île de Capri vue de la mer. Nous longeons une partie de la côte.
La sculpture d'un veilleur assis sur le rocher pose pour les touristes.
Dans la paroi rocheuse de l'île des dizaines de grottes plus ou moins vastes et toutes différents s'offrent à nous. Ici l'une d'entre elles propose de superbes reflets bleu-turquoise.
Chez sa voisine, des stalactites sur le haut de la voute attestent de l'ancienneté de la grotte.
Un groupe de rochers d'une majestueuse beauté appelé les Faraglioni émerge à une centaine de mètres au dessus des flots. L'un d'entre eux forme un arc naturel sous lequel nous nous engageons.
La grotte bleue (Grotta Azzurra) est la curiosité la plus spectaculaire. Juste au dessus sur la paroi rocheuse se trouvent les ruines de la Villa Gradola
La transparence des fonds marins donne une information trompeuse. Ici on a pas pieds !
Maison de Curzio Malaparte (1889-1957), journaliste, écrivain très engagé et prince de l'esbroufe. Particularité de cette maison, elle a été construite autour des meubles. Ils sont tous massifs et non démontables. Plus tard, le film Le Mépris (1) y sera tourné.
Sophia Loren et son mari Carlo Ponti ont habité pendant un temps cette maison nous précise notre guide.
CAPRI
Les grands hôtels et les commerces de luxe s'y succèdent. Toutes les enseignes du grand Paris ont ici pignon sur rue, et les prix y sont aussi élevés. Ici le Quisiana est l'un des plus grands hôtels de la ville.
Ruelles typiques
Les jardins d'Auguste
Vue sur Marina Picola, station balnéaire la plus en vue de l'île.
Panorama sur les Faraglioni
ANACAPRI
Villa Saint Michel - Axel Munthe (1857-1949) médecin et écrivain suédois fait des études de médecine à Paris. Il exerce tout d'abord dans la capitale française. Il est appelé par la famille royale de Suède, puis vient s'installer à Rome, place d'Espagne, où il ouvre un cabinet. Venu à Naples pour tenter d'enrayer une épidémie, il se rend à Capri en 1887 et achète la villa Saint Michel qu'il fait restaurer.
A l'intérieur les pièces sont petites et la décoration est magnifique
Dénommée "Loggia des Sculptures", Axel Munthe a fait exécuter de nombreuses copies de sculptures qui se trouvent pour la plus part au musée de Naples
D'un côté la vue sur Marina Grande est extraordinaire
Les "Bains de Tibère" se trouvent aux pieds de la villa Saint Michel.
En quittant ce lieu magique. Nous passons une dernière fois auprès du sphinx qui surveille inlassablement la pointe de Sorrento.
Église Sainte Sophie - D'époque Renaissance, le guide me précise que la date exacte n'est pas connue. L'intérieur ne fournit pas plus plus d'information.
Hé bien non, il n'y a pas de piste de sport d'hiver ! Néanmoins, un télésiège relie Anacapri au sommet du mont Solaro qui culmine à 589 mètres au dessus du niveau de la mer. C'est le point le plus élevé de l'île.
Sur le chemin du retour vers la station de bus, nous croisons des murs couverts de fleurs.
Capri antique
A Rome, j'avais obtenu de Maria-Térésa de voir même rapidement des salles égyptiennes. Ici j'avais reformulé ma demande pour la résidence de Tibère, mais Pépé notre guide refusa catégoriquement le détour sous le prétexte que cette visite n'était pas prévue au programme. Je suis très déçu.
L'empereur Auguste avait acquit l'île en 29 avant J-C. Suétone (2) précise qu'il "échange avec la république de Naples l'île de Caprée contre pour celle d'Enarie" (Suétone, Auguste 92,4). A sa mort,
Le port - A l'époque de l'empereur Tibère (42 avant J-C-37 après J-C) un port existait déjà à proximité de celui de Marina grande. Des traces ont été mises à jour par les archéologues.
Villa Iovis - C'est la résidence permanente de Tibère à partir de 26. Il y restera jusqu'à sa mort sans jamais retourner à Rome.
Photo Wikimédia Commons
Villa Gradola - Juste au dessus de la grotte bleue. Des fouilles ont été entreprises au XiXe siècle. Elles n'ont pas donné de résultat.
Villa Damecuta - Sur le versant ouest de l'île, il ne reste presque rien de cette villa. Malheureusement elle a servi de carrière aux habitants de l'île au XIXe siècle. Des relevés topographiques ont été exécutés au XXe.
Villa Palazzo a mare - Il ne reste que très peu de choses de cette construction élevée sous Auguste. Elle se situe près du site des Bains de Tibère.
(1) Quelques films tournés entièrement ou en partie à Capri :
- Vanille fraise, film de Gérard Oury sorti fin 1989, avec Pierre Arditi et Sabine Azéma
- Les pirates de Capri, film de Edgar G.Ulmer, sorti en 1949, avec Louis Hayward et Binnie Barnes
- Le mépris, film de Jean-Luc Godard, sorti en décembre 1963, tourné en partie à Capri dans la maison Malaparte et à Cinecittà, avec Michel Piccoli et Brigitte Bardot
(2) Suétone, Caius Suetonius Tranquillus en latin, est historien biographe. Il nait bers 69 après J-C à Rome et décède vers 130. Il est connu pour son ouvrage "La vie des douze Césars" portraits de Jules César à Domitien. Il écrit plusieurs autres ouvrages sur des sujets très divers. Il a été pendant un temps le secrétaire particulier de l'empereur Hadrien.
EN PERPÉTUELLE CONSTRUCTION !
Le VATICAN, la chapelle SIXTINE
Depuis mes jeunes années, j'avais entendu parler de ce lieu mythique dans lequel les cardinaux réunis en conclave procédaient à l'élection du nouveau pape. Je me sentais tout petit en descendant les quelques marches qui débouchent dans ce haut lieu. Pas un mot, pas de photo même sans flash, tel était le règlement. De ce fait, quelques clichés ci-dessous sont empruntés à l'encyclopédie libre Wikimédia Commons. Je les signalerai à chaque fois.
La chapelle doit son nom à Sixte IV (1414-1471-1484) qui la fait bâtir entre 1475 et 1483. Il confie la décoration intérieure à des peintres de renom de l'époque (1).
Le plafond - A l'origine, il était constellé d'étoiles. A la suite de dégâts provoqués par
la construction de la basilique Saint-Pierre et de la tour Borgia, le
pape Jules II (1443-1503-1513) demanda à Michel-Ange (1) de procéder à sa réfection puis aux décorations. Les travaux, commencés en 1508 se termineront fin 1512.
Photo Wikimédia Commons
Fresque du Jugement dernier - Michel-Ange (1) la réalise entre 1536 et 1541 suite à la commande du pape Clément VII (1478-1523-1534). Située derrière le maître autel, elle couvre la quasi totalité du mur (17 x 13 mètres). Le thème biblique du Jugement dernier ne figure jamais à cet endroit. En général, il se rencontre plus à l'entrée des églises.
Photo Wikimédia Commons
Autres fresques :
La jeunesse de Moïse de Sandro Botticelli (1)
Photo Wikimédia Commons
Le Christ remet à Saint-Pierre les clés du Paradis de Pietro Perugino dit Le Pérugin (1)
Photo Wikimédia Commons
Un malaise me parcourt soudain. Cette chapelle est un espace peu important 40 x 13 mètres dans lequel s'entassent plus de 1 000 visiteurs dans un calme relatif troublé par quelques aboyeurs professionnels demandant le silence. Dans cette ambiance surréaliste, je suis émerveillé et déçu à la fois. Cette surabondance de chef d'œuvres dans un espace aussi restreint et peu lumineux me trouble beaucoup. Cette visite de 15 minutes n'est pas satisfaisante. Il faudra revenir et se préparer auparavant.
1) Les artistes qui ont participé à l'embellissement de la chapelle Sixtine :
- Sandro Botticelli (1445-1510)
- Cosimo Rosselli (1439-1507)
- Pietro Perugino dit Le Pérugin (1448-1523) maître de Raphaël
- Michelangelo dit Michel-Ange (1475-1564)
- Domenico Ghirlandaio (1449-1494) maître de Michel-Ange
- Pinturicchio (1454-1513) élève du Pérugin
- Luca Signorelli (ca1450-1524)
EN PERPÉTUELLE CONSTRUCTION !