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Aïkido Lyon

8 janvier 2017

Hommage à Pascal NORBELLY

Etait un très grand Bonhomme de l'aïkido, grand technicien mais aussi et surtout d'une grande simplicité et gentillesse !!

 

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cliquez sur le lien ci contre : https://www.youtube.com/watch?v=-LjZ02hejho

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30 septembre 2016

stage avec Philippe Grangé à Lyon les 22+23 octobre 2016

Philippe reviens nous voir, un peu plus tôt dans la saison.

Un stage plus condensé et allégé avec de nouveaux horaires :

SAMEDI  : 16h00 à 19h00

DIMANCHE : 09h30 à 12h30

 

Vous pouvez télécharger l'affiche dans le lien ci contre : affiche_Grang__oct_2016

1 septembre 2016

le SHIN et l'interne : avenir de l'aïkido et ... aïkido de l'avenir.

Excusez moi d'abord pour ce titre un peu prétentieux voire racoleur mais je trouvais la formule très belle.

Le texte qui suit est une réflexion toute personnelle sur la place de l'interne et l'évolution future de l'aïkido en France. J’y ajoute le SHIN spécificité unique de l’aïkido.

 

L'aïkido de l'avenir quand on regarde l'évolution récente de l'aïkido en France. Beaucoup de personnes s’orientent dans l’interne.

Luc MATHEVET notre DTR n’arrête pas d’évoquer les oppositions et 6 directions, Philippe GOUTTARD via l’ostéo est de plus en plus fin, et quand on connaît un peu, le dernier stage de Christian TISSIER à Fareins en 2016 est révélateur de cette évolution. Et je ne parle même pas de l'expertise de  Philippe GRANGE bien sûr, pionnier et leader en France, sans oublier Alan et Cyril à Grenoble, et de plein d'autres que je ne peux malheureusement tous citer...

On retrouve cette orientation également dans la jeune génération de futurs maîtres issue de l'autre fédé (FFAB) avec Léo TAMAKI  (rédacteur en chef de AIKIDO - Dragon magazine) et de ses amis qui le suivent. Il a crée le groupe Kishinkaï.    

 

 L'avenir de l'aïkido car toute l'orientation technique actuelle basé sur la densité, l'ancrage au sol, descendre bas sur les appuis, le travail en puissance est arrivé à une impasse technique, difficile de faire mieux et surtout on peut en voir les conséquences physiques au bout de plus de 30 ans sur beaucoup de nos gradés (dont je fais malheureusement partie) arrivés à 50-60 ans les articulations bien abîmées...

 

Alors l'ironie est que cet avenir retrouve un certain passé car cet aïkido là tend vers  l'Aïkido originel qu'a fondé O Senseï Moriheï UESHIBA.

D'ailleurs le nom même AI-KI-DO ne parle que de cela en un raccourci que vous me pardonnerez : AI <=>harmonie + connexion  et KI <=>énergie = interne

 Quand on regarde l’Histoire de l’aïkido, on s'aperçoit qu'O senseï  ne travaillait que l’interne mais ne l’expliquait qu’à travers "les kamis" et un certain ésotérisme incompris. Maître TOHEI à sa mort avait pris la direction technique de l’Aïkikaï avec cette même orientation interne mais a dû démissionner devant le choix du fils UESHIBA (doshu Kishomaru) d’une diffusion mondiale d’un aïkido de masse en supprimant tout ce travail interne au profit d’un aspect plus gestuel et physique occidental, éminemment plus accessible.

 

 Modérons nos propos. Il n’y a pas une seule vérité. Même le seul aïkido authentique et premier qui était celui d’O Senseï a beaucoup changé suivant les diverses périodes de sa vie. C’était un chercheur et du Daito ryu à  la fin des années 60 on peut en mesurer la progression. Cela correspond à son évolution personnelle et on peut supposer qu’ici et maintenant  il était dans la sincérité et le vrai à chaque étape, un peu comme lorsque on dit que "chaque âge à son plaisir". Peut-on dire qu’un semi-marathon est supérieur à une promenade tranquille au bord d’un lac ? Je ne le pense pas.

Et peut être que si O Senseï avait vécu 10 ans de plus il aurait encore évolué et nous aurait légué un aïkido complètement différent, peut être plus spirituel ? Dieu seul le sait. 

Enfin si on regarde les élèves d’O Senseï et les différents courants d’aïkido qui en découlent, qui peut déclarer détenir La seule vérité. Personne ! Autant d’aïkidos distincts que de personnes différentes suivant des critères humains variés (morphologies, caractère, histoire…).

C’est à la fois une chance autant qu’une richesse mais aussi une certaine source d’incertitude : qui suivre comme modèle ? Je vois 2 éléments de réponse.

            1- ne pas oublier que le DO de la voie est d’abord un chemin personnel et propre à chaque individu. Nous sommes suivant les hasards et les rencontres de la vie soumis à différentes influences qui impactent notre parcours d’aïkidoka.

            2- Il ne faut pas aussi limiter l’aïkido à un simple aspect physique ou technique et oublier le 3ème aspect fondamental voire essentiel : les qualités humaines. Choisir un professeur en conséquence. En effet, l’étude complète de l’aïkido comprend 3 grands pans indissociables qu’une vie entière ne suffirait pas à explorer pleinement : GI (principes techniques) + TAI (qualités physiques) mais aussi et avant tout SHIN.

 Le SHIN relève des valeurs mentales et relationnelles : contrôle, respect, écoute, humilité, disponibilité, intégrité, persévérance, mais aussi Shoshin (esprit du débutant), Kokoro (le cœur, générosité), le Zanshin (vigilance), Shiseï (attitude mentale) et de plein d’autres qualités et aptitudes à développer…

Le message profondément humain, pacifique et universel que véhicule l’AIKIDO qu’a voulu son créateur O Senseï Ueshiba est la spécificité unique de l’Aïkido sur tous les autres sports martiaux. Je pense sincèrement que c'est un trésor qu’on se doit de partager, encore plus dans ce monde moderne et, d’après moi, est la 1ère clé d’un développement et avenir de l’aïkido.

Et je voudrais ici remercier mon 1er professeur Mr Bernard MONNERET qui m’a énormément appris en ce domaine. Ma devise « travailler sérieusement sans se prendre au sérieux » en plus d'une bonne partie de ma pédagogie vient de lui.

 

En gardant toujours à l’esprit le SHIN-GI-TAI, je pense qu’il faut prendre conscience qu’un aïki construit uniquement sur des qualités physiques (TAI) n’est voué qu’à une dégradation progressive due à l’âge (à partir de 35-40 ans) si ce n’est aux blessures du corps qui n’oublie pas et vous le rappelle tôt ou tard. Alors certes comme beaucoup de pratiquant et avec la fougue de la jeunesse on privilégie d’abord la performance physique jusqu’à s’apercevoir rapidement de ces limites.

Tout pratiquant comme un musicien ou un ébéniste devrait continuer à progresser toute sa vie, et certaines aptitudes et qualités développées devraient largement compenser la baisse du physique. Pour peu qu’on ai cherché dans la bonne direction et avec la bonne personne, qu’on se soit entraîné correctement et sur une période suffisante. Pas gagné !

 

Si maintenant on parle du GI, la technique, il me semble préférable d’abandonner de façon absolue toute force : ne pas tirer et ne pas pousser. Tout le travail INTERNE « du petit mouvement qui crée le grand mouvement » en passant par les 6 liaisons et beaucoup d’autres choses qu’on recouvre dans un seul mot KI est, toujours selon mon opinion toute personnelle, la 2ème clé d’un avenir de l’aïkido.

 Et je ne parle pas de 2 concepts essentiels Awase et Musubi, qui devrait être le cœur de notre pratique et dont pourtant on parle moins en rapport à d’autres critères (déplacement, déséquilibre, connaissance formelle des techniques, travail de  hanche ….) qui si ils restent importants n’ont selon moi surtout de valeur objective que dans le cadre des passages de grade.

 Les notions de légèreté, l'absence de force et de bras, ne pas vouloir, dissocier, le corps global et les 6 directions, le Qi, l'immobilité dans le mouvement et le mouvement dans l'immobilité etc... sont encore des réalités ou notions quasi inconnues de presque la totalité des pratiquants d'aïkido !

 

Personnellement bien qu'on parle un peu d'harmonie (AI) et de la voie (DO) qu'on ne parle presque jamais du ki en aïkido m'a toujours "gêné". Quand j'ai rencontré Philippe GRANGE en 1995 ce fut une révélation! J'ai dans la foulée commencé l'étude du taï chi pendant 10 ans puis enchaîné par le Da Cheng chuan depuis maintenant plus de 10 ans. Parallèlement j'ai entrepris pendant 10 ans (également!) de longues et lourdes études de Médecine Traditionnelle Chinoise en acupuncture, tuina et pharmacopée dans 4 écoles différentes afin d'approfondir la question. Cela fait donc plus de 20 ans que j'ai basculé du coté obscur (!) et verse dans les "chinoiseries"...!!

 

Deux professeurs sont responsables de mon évolution vers l'interne Joël ISSARTIAL (élève direct de Me Guo Gui Zhi) en Da Cheng Chuan et pour l'Aïkido Philippe GRANGE (élève entre autre des Maîtres Yamaguchi, Su Dong-Chen et Wang Chang-An). Je suis toujours encore aujourd'hui leur enseignement et c'est avec grand plaisir que j’apprends encore à leur contact. Je les en remercie.

 

A ma connaissance l’interne véritable est peu enseigné en France. Le tai chi chi se résume trop souvent à une gymnastique externe loisir pour senior qui ne dépasse pas le stade de la Forme. Il faut dire notamment que le travail de posture (Zhan zhuang et compagnie..) est ardue et n'a rien de ludique.

Il n'y a qu’à voir le choc de pratiquants, y compris très gradés, quand ils découvrent l'aïki de Philippe GRANGE en stage. Même si ils en reconnaissent la valeur, ne rien comprendre leur est si déroutant que généralement s'ensuit soit une adhésion enthousiaste soit un rejet total !

Certains ont découvert des choses, parfois de manière intuitive ou empirique, mais il est très difficile de retransmettre une découverte issue au bout de longues années de sa recherche personnelle. Chercher à reproduire une technique parfaite et épurée, aboutissement de 50 années de pratique, que démontre un grand maître est illusoire. En avoir conscience est un début, après, peut être faut il malgré tout maintenir une part de rêve ...?!

 

Enfin pour en avoir longuement discuté avec Joël et Philippe, rien ne sert d’attendre 6 à 7 ans un niveau ceinture noire pour travailler l’interne et désapprendre en partie et difficilement tout ce qu’on a appris. Pour écrire sur une page il vaut mieux qu'elle soit blanche...

 

                                                                                                                 Olivier BESSON

 

2 octobre 2015

Pourquoi pratiquer l'aïkido : bienfaits et dangers 3/3

3ème partie

Mais alors si on est certain de savoir qu’on est sur le chemin, comment savoir si c’est le bon ; qu’on ne fait pas fausse route ou sur une voie sans issue ?

 La question est excellente et après avoir rappelé la loi de l’évolution naturelle,  je répondrais en 3 points à mon avis incontournable du bon chemin.

 Ce n’est pas une nouveauté de dire que la pratique évolue naturellement et logiquement avec l’âge. Jeune, on recherche entre autre la force et la vitesse afin de défouler cette énergie débordante. C’est la filière du + (= plus fort, + vite , + haut  …).

Plus méconnue est la filière du moins, qui consiste non à ajouter ou augmenter mais au contraire à enlever. Enlever toute force, travailler le relâchement, être léger, ne pas vouloir, ne pas montrer, la lenteur, le ½ pas … sont toutes des qualités entre guillemet plus féminines qui s’opposent à ce l’on a appris de yang pendant des années : être dense et lourd, l’enracinement, le kokyu, la martialité, les grands déplacements…

Certes, en aïkido on parle de principe d’économie et de pureté du geste…mais concernant  plutôt les gradés. Alors est-ce un hasard du à l’âge (sagesse et/ou limite) ou à un niveau d’expertise technique élevé si cette filière est plutôt explorée par les hauts gradés ?

 => 1er point : abandonner la dureté au profit du relâchement-détente.

 Je pense que sans renier le physique en tant que support, il faut basculer le plus rapidement possible dans l’interne car c’est la voie la plus aboutie, voie royale de la filière du moins et surtout la seule qui ne peut décroitre inexorablement avec l’âge. Elle seule permet d’obtenir ce que Philippe G. appelle « le corps Global ».

Souvent les gens « durs » travaillent plus avec les bras et les épaules ce qui correspond à la musculature moderne qui privilégie le haut du corps avec le dos en V (à l’inverse des paysans d’autrefois plus fort de la taille et bas du dos). On retrouve cet exemple musculaire dans la boxe anglaise ancienne ou les boxeurs ont perdus en puissance ce qu’ils ont gagné en carapace. N’oublions pas que les fessiers-obliques seront toujours plus puissant que les deltoïdes et muscles de la coiffe des rotateurs. De plus, la qualité de l’épaule à toujours été son amplitude articulaire et sa fragilité le prix à payer de cette même qualité.

Un petit mot sur la détente. Dieu que c'est dur de se détendre ! Ceux qui n'ont pas expérimenter le travail de la posture ne peuvent s'en rendre compte à quel point il y a à travailler. C'est bien simple : il n'y a pas de limite... De plus notre monde moderne de fou, hyper speed, le travail sur écran et les agressions multiples et incessantes ne nous facilitent pas la tache.  Mais attention, détendu ne veut pas dire "mou".

Comment peut-on alors affirmer qu’une pratique dure est une mauvaise chose ?

-         Ce qui est dur est cassant ! éternelle fable du chêne et du roseau, du verre et du caoutchouc…   L’exemple de l’élastique est assez parlant : de souple, en vieillissant, plus il devient dur plus il devient cassant.

Si votre pratique vous casse et abîme votre corps = elle est mauvaise ! Sans pointer les footballeurs, combien de sportif sont trop souvent blessé. Quel bel exemple montre Federer à 34 ans qui n’est ni le plus costaud ni le plus grand. Enfin, si vous avez déjà touché un chat, est il un modèle de dureté ?

-         ''Dur''  rime avec sec, saccadé et morcelé  alors que le relâchement permet autant une sensibilité que la globalité et la fluidité.

-         A votre avis de quel coté penchent l’Harmonie et la finesse du contact ? Faut il cultiver le coté bûcheron bourrin ou le contraire ...

 Mais, si on regarde attentivement, le mot même de « relâchement » dans notre monde moderne a une forte connotation négative de faiblesse contrairement à l’idée de dureté (ex en foot « être dur sur l’homme » , « être agressif » …)

 

=> 2ème point : prendre du plaisir

 C’est véritablement le moteur de la pratique, élément de base d’un cercle vertueux. Plus on a de plaisir à s’entrainer plus on pratique, donc plus on progresse ; avec les progrès on a plus de sensations et de maitrise aussi, ce qui est agréable. Etc…

               Plaisir => + de pratique => + de progrès => + plaisir …

 Plaisir : des chutes, de contrôler son partenaire, des sensations, de la réussite aux grades, de l'effort et la transpiration, de la reconnaissance méritée ...

 La phrase est connue mais « travailler sérieusement sans se prendre au sérieux » implique autant une rigueur d’étude gage de qualité qu’un comportement empathique tempérant des excès éventuels. La juste mesure entre technique et convivialité est affaire d’expérience et n’est pas facile à doser : ne pas tomber dans le coté « petit samouraï » au visage fermé sans pour autant verser dans le chahut ou pour le moins un coté cour de récréation. En définitive, c’est toujours et encore une affaire d’équilibre : ici entre l’humain (cf esprit et l’immatériel) et la technique au sens expertise (cf le corps et le matériel).

Du travail toujours et encore, beaucoup d’amitié et de respect, quelques traits d’humour ponctuels, une dose d’étiquette, un peu d’autodérision pour dégonfler les ego... bref, de la sueur et des sourires semblent être une bonne recette.

 La convivialité et les liens tissés en dehors du cours sont aussi très importants, les gens cherchant peut-être encore plus une chaleur sociale qu’une technique d’expert… Les arrosages, pots, troisième  ½ temps, repas et sorties sont ainsi incontournables. D’ailleurs sans parler des solides amitiés on a tous connus des couples, souvent durables, qui se sont formés sur les tatamis !

J’ose même aller plus loin en lançant la réflexion que cette fameuse Harmonie tant recherchée pourrait être indissociable d’une certaine atmosphère de paix et d’énergie dans le dojo. Les japonais parlent du kimochi pour évoquer l’esprit d’un lieu (son âme) ; et si certes l’architecture joue, l’ambiance impulsée par le professeur l’est encore plus. D’ailleurs, ne dit on pas que "l’on enseigne ce que l’on est" !

 

=> 3ème point : développement et élévation

 Cet épanouissement est un peu l'aboutissement recherché ; le "tu seras un homme mon fils" !

 A travers la notion de Shin (=le mental) Gi (=la technique) et Taï (=le corps) l'entraînementcomplet devrait obligatoirement concerner ces 3 aspects. Il faut bien une intention pour mettre en oeuvre une action et un corps pour matérialiser une technique.

Autant l'entraînement physique modèle et transforme notre corps, autant une pratique bien conduite devrait, parallèlement à la progression technique, améliorer l'Homme sur un plan comportemental et humain. L'entraînement corps-esprit doit obligatoirement déboucher sur des résultats tangibles et un des leviers les plus puissant, mais souvent négligé, est l'application à la vie courante.

J'aime beaucoup une phrase de Joël : "la pratique doit vous nourrir" au sens de : vous rassasier-satisfaire en fournissant de la matière à travailler et de vous faire grandir.

Vous trouverez ci dessous une liste traditionnelle des qualités recherchées :

1.        Gi : justes décision et attitude, la vérité. Rectitude.

2.        Yu   la bravoure.

3.        Jin : l'amour universel, la bienveillance et la compassion.

4.        Rei : l'action juste (une qualité essentielle), la courtoisie.

5.        Makoto : la sincérité, la spontanéité.

6.        Melyo : l'honneur.

7        Chugo l loyauté.

C'est pour cette raison que traditionnellement les techniques "supérieures et dangereuses" ne peuvent être enseignées à des débutants qui n'auraient pas fait la preuve de leur responsabilité. On parle bien sur d'un idéal où la technique d'expert est en adéquation avec une humanité développée ; la nature humaine étant ce qu’elle est …ce n'est malheureusement pas une vérité absolue. La technique n’est ainsi pas forcément l’essentiel, sinon on forme des techniciens. En guerre le moral des troupes a toujours été aussi important que la portée de leur fusil.

Dans l'engagement et la sincérité des attaques, on retrouve le souci de faire progresser l'autre et de le tirer vers le haut. Le but n'est pas de faire plaisir ou faciliter mais au contraire d'augmenter les contraintes au fur et à mesure des progrès. Par contre dans l'acceptation des chutes et le refus de bloquer on ne sabote pas l'action du partenaire et lui laisse la possibilité de s'exprimer.

 Par l'alternance des rôles d'uke et tori, on ne s'enferme pas dans une croyance d'être celui le plus fort qui écrase en projetant. En aïkido il n'y a ni vainqueur ni vaincu car on change de camps tous les 4 ou 6 mouvements! Le but est plutôt d'établir une relation gagnant-gagnant où les 2 partenaires cherchent à se faire progresser mutuellement par des expériences réussies de défis chaque fois relevés. L'important est de faire coexister des paradoxes : une certaine martialité et le respect de l'intégrité, l'attaque et l'Harmonie. Les 2 principaux écueils sont les extrêmes : dans un sens une complaisance illusoire et dans l’autre des blocages empêchant l'échange dans la connexion.

 Un mot sur l'Harmonie, trésor de l'Aïkido qui je le rappelle est une des rares disciplines sans compétition. Il ne s'agit pas de s'affronter en s'opposant comme dans beaucoup de sports où il en ressort de la violence-agressivité et forcement 1 ou 2 perdants.

Il ne s'agit pas non plus de fuir le conflit en l'évitant, mais il s'agit d'une rencontre (de aï) où le conflit (= l'attaque) est vécue par la technique de manière harmonieuse de telle façon que les principes aïki puissent s'exprimer. Ainsi on ne casse pas son partenaire qui peut, soit être contrôlé et apaisé par une immobilisation, soit être projeté par une chute dont il se relève. Le projet est terriblement ambitieux et le cahier des charges (comme le dit Luc M.) monumental !

 On a en définitive un entraînement martial pour chercher la paix ! Le terme budo ne veut il pas dire "arrêter les lances" ? L'affaire est ancienne, déjà les romains nous disaient ils pas : "civis pacem para bellum" (si tu veux la paix prépare la guerre).

 

 

Pour finir et revenir en début d'article, et si je pouvais recommencer une nouvelle vie, est ce que je choisirai le même parcours ? Voilà une question qu'elle est bonne dirait Coluche !    

Se  poser la question est déjà le signe d'une réflexion et va dans le bon sens. On dit qu'on apprend plus de ses erreurs ou échecs, ça tombe bien l'erreur est humaine (encore les romains : errare humanum est)!

Finalement, l'important ne serait il pas de se relever et d'avancer plus que de tomber...

 

                                                                                                            Olivier BESSON

 

25 septembre 2015

Pourquoi pratiquer l'aïkido : bienfaits et dangers ! 2/3

2ème partie

Maintenant comment savoir si on est vraiment sur le chemin de la Voie (Do de Aïkido) ?

 Cette question est aussi complexe que la réponse est simple : l’évolution et les progrès !

A partir du moment où vous évoluez de manière positive en maîtrisant plus en plus le couple corps-technique et gagnez en qualités (=  maîtrise des principes, perception et conscience, progrès physiques …) on peut dire que vous êtes sur la bonne Voie !

 

Rien n’est plus triste que les personnes ayant le même niveau de pratique qu’il y a 5 ou 10 ans. Qui n’avance pas recule … si ce n’est déjà les effets de l’âge ! La pensée chinoise insiste beaucoup la dessus : la Vie est une perpétuelle évolution en continuel changement ; rien n’est immuable et tout change.

Rien n’est pire que la routine et les habitudes : les mêmes uke, les mêmes exercices, une seule et même façon de faire ikkyo … On a vite fait de s’enfermer dans un confort de pratique qui vous rassure et vous valorise. Il faut du courage et de l’énergie pour faire des stages, se confronter à l’inconnu et se découvrir pour découvrir la diversité…

Comment alors pratiquer ? Réponse : être curieux = moteur de l’apprentissage,  casser les codes et les conventions qui vous enferment, avoir une intelligence de pratique, ne pas répéter sans comprendre, ne pas se complaire dans l'acquis, se surprendre voir se mettre en danger… bref ne pas chercher la facilité dans le confort et la routine.

 Certes, toute progression obéit à des cycles et n’est pas linéaire et il faut parfois composer avec des compromis (travail, famille, santé ...).

Une chose est particulièrement importante, il faudrait toujours garder Shoshin (=l’esprit du débutant,  fait d’enthousiasme, de découverte et d’humilité) et, surtout, pour les enseignants toujours RESTER ELEVE. C’est fondamental de toujours s’entraîner, faire des stages et suivre un professeur qui vous corrige. Sinon la pratique se sclérose ou pour le moins ne se renouvelle pas et on ne peut tirer les élèves vers le haut. Et puis c'est bon pour l'égo. On a tous vu en stage ou ailleurs des gradés préférant faire ce qu’ils savent  (+ ou -)  déjà faire plutôt que de chercher...

Dans cette grande chaine du Do et de la transmission, n’oublions pas qu’on est toujours autant l’élève de quelqu’un que le professeur de quelqu’un… !

 

Personnellement, la découverte de l’interne fut une révélation et un magnifique terrain de jeu. Grand merci aux 2 personnes qui sont encore mes professeurs.

                                                                         Olivier BESSON

 

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18 septembre 2015

Pourquoi pratiquer l'Aïkido : bienfaits et dangers ! 1/3

Après avoir passé de nombreuses années à pratiquer et enseigner l’aïkido, il arrive forcément un moment où on se pose des questions. On regarde le long chemin parcouru et celui (encore plus long) encore à faire … On le sait, c’est le chemin du Do ou Tao et de la quête qui n’a pas de fin.

Mais est ce que j’ai bien pratiqué, avec autant d’engagement que d’intelligence ? Questions sur mes rencontres, partenaires et professeurs ? Questions sur la façon dont j’ai entretenu et capitalisé mon corps, y a t’il des erreurs que j’aurais pu éviter …?

Je reviendrais en fin d’article sur ces questions, mais je voudrais d’abord expliquer pourquoi pratiquer l’aïkido et les bénéfices qu’on peut retirer de sa pratique.

Pour des raisons pratiques cet article sera découpé en 3 parties.

1ère partie

Beaucoup attendent de l'Aïkido les mêmes bienfaits qu’ils peuvent avoir de la pratique de n'importe quel sport. Il ne faut pas nier ou cracher sur les bienfaits de la pratique sportive. Ceux ci concernent aussi bien l'aspect physique : cardio-training, coordination, souplesse, endurance, équilibre ... qu'un aspect mental : sens et goût  de l'effort, Senshin, respect, discipline et persévérance, apprendre à voir, capacité à mémoriser ...

Tout cela est vrai et travaillé dans la pratique de l'aïkido.

 Juste quelques précisions sur certains de ces aspects.

Formation du corps :   l’aïkido par les roulades assouplit la colonne, et l’enchaînement-retour d’aller au sol et de se relever constitue un entrainement naturel en cardio training de 1er ordre. De plus la contrainte de ne pas utiliser de force nous oblige via les angles et leviers à apprendre à placer et mieux utiliser son corps.

Coordination  et perception spatio-temporelle : l’utilisation symétrique du corps (à l’inverse du tennis par exemple) l’harmonise et les changements de direction et déplacements sont une bonne école du placement dans l’espace et de la posture.

L’apprentissage des nombreuses techniques : constitue un bon entrainement de la mémoire. Le travail de la vision est fondamental tant dans le processus d’apprentissage que dans l’analyse immédiate d’une situation.

Senshin : mot japonais qu’on pourrait traduire par « présence ». Plus que la concentration qui est centripète on parle d’attention, plus centrifuge. C’est un mélange d’intention et de vigilance.

L’étiquette : c’est une caractéristique des arts martiaux qui la différencie des sports. Le salut, le respect des anciens, l’humilité, la discipline et les règles … sont toutes des qualités précieuses et particulièrement galvaudées dans notre monde moderne. Elles contrastent singulièrement avec le vocabulaire sportif de compétition qui parle d’agressivité, de détruire et d’humilier !

 On l'aura compris, les bienfaits tirés d'une pratique bien conduite sont multiples

Après certains peuvent vouloir pratiquer l’aïkido pour apprendre à se battre ! C’est essentiellement une motivation de débutant, car rapidement on se rend compte que l’aïkido n’est pas le plus facile et court chemin pour y arriver. A haut niveau, l’efficacité martiale est réelle mais il ne faut pas se leurrer ; en 2-3 ans on n’arrive pas à grand chose, mieux vaut 2 à 3 ans de boxe pour un résultat supérieur ! Je pense que certaines techniques d’aïkido sont hyper efficaces (ex : hiji kime osae ..) et que l’aïki apprend plein de chose utile au combat : mobilité, vision, distance, présence, relation avec le partenaire …

Mais il manque trop de chose : coups de pied, travail du poing (donner et recevoir), travail au sol, pratique et état d'esprit…sans parler de la complexité technique des mouvements au regard de simples torsions de doigts (chin na) aussi facilement apprise que redoutable.

On pourrait dire que le cahier des charges est tellement ambitieux en aïkido, notamment en terme d'Harmonie, que la recherche n'est pas centrée sur la seule efficacité pratique martiale. En fait le trésor est caché plus loin que le simple aspect martial qu'on pourrais seulement voir de prime abord.

 

Oui mais voilà, 1ère question : à quoi ça sert d’apprendre à se battre si ce n’est pour jamais l’appliquer …?  Pourquoi développer une grande compétence pour ne jamais s’en servir ?

Il est clair qu’on ne vit plus au Moyen Age où on devait défendre sa vie plus souvent qu’on ne doit le faire actuellement dans notre monde pacifié et réglementé. Combien d'entre nous au cours de l’année écoulée ou même des 5 dernières années on dut réellement se bagarrer ?

Je pense donc que si la notion martiale doit toujours rester au cœur de notre pratique, sinon autant faire de la danse ou de la musique, il paraît évident qu’il ne faut pas se limiter à cette seule motivation.

D'un autre coté et inversement, après 25 ans de pratique "se prendre une raclée" par le 1er venu serait pas loin d'un échec et poserait question sur la qualité de sa pratique... D'ou l'utilité de bien séparer Aïkido et applications...

Pour répondre à la question plus haut, en Aïkido on travaille essentiellement l'aspect défense. Le partenaire manifeste une agression par des attaque en saisie ou en frappe et tout le jeu est de le contrôler, sans le blesser, par des projections douces et/ou des clés. En apprenant à gérer de manière tangible et harmonieusement cette attaque, le prolongement logique est d'apprendre à gérer toutes les agressions même non physiques (verbale, stress, tension ...) sans tomber dans une escalade de violence.

  Enfin pour finir sur le combat, qu'entend t'on réellement par combat ? Parle t'on de la pratique sportive encadrée, des assauts au dojo plus ou moins amicaux avec protection, de l'image donnée par les combats des films à la télé ou d'une autre version sauvage, sans  règle et destructrice? Jusqu'où est-on prêt à engager son intégrité physique et sa santé?  Est on prêt à accepter les conséquences sur ses proches (conjoint, enfants...) et ses biens matériels ...? Pour avoir côtoyé un jour des légionnaires et vu leur regard je sais qu'on n'est pas dans le même monde...        et comme le dit Joël I. , un vrai combat ne dure pas (plusieurs round) ...!

Peut être que le plus important est d'abord de développer une certaine confiance en soi qui doit s'appuyer sur des bases techniques concrètes et solides. Et de même que les animaux prédateurs s'attaquent en priorités aux plus faibles, cultiver cette assurance, sérénité ou force tranquille est à coup sur porteur d'un message implicite fort : "ne m'embêtez pas ou gare..."

 

                                                                                       Olivier BESSON

 

20 mars 2015

Stage Philippe Grangé à Lyon , 21+22/03/15

Pour la 5ème année, c'est avec grand plaisir qu'on accueillera dans notre club des Arts Martiaux du 4ème, à Lyon,  Philippe Grangé.

Vous trouverez ci joint l'affiche du stage avec tous les renseignement utiles (horaires ..) : affiche_Grang__2015

 

Merci de venir nombreux, découvrir l'aiïkido de Philippe élève de Yamaguchi Senseï et Yamashima Senseï.

2 février 2015

AUNKAI : AKUZAWA Minoru Senseï (+ vidéos)

L'aunkaï est une jeune discipline martiale interessante qui rejoint tout à fait le travail de Philippe Grangé en Aïkido et celui du Da Cheng Chuan. Les principes basés sur le travail interne sont les mêmes : structure et liaisons, oppositions dans les 6 directions et relâchement...

C'est avec plaisir que j'assiste à l'émergence dans le petit monde de l'aïkido et autours de courants internes dont la recherche va dans ce sens.

Mais regardons ce que nous dit Wikipédia :

Aunkaï est une discipline martiale japonaise fondée par Minoru Akuzawa. Ses origines se trouvent à la fois dans les arts martiaux chinois (taï chi chuan, hsing I) et japonais.

Cette discipline ... se présente comme une méthode d'éducation du corps dans un cadre martial afin d'éliminer le superflu4 (force musculaire, techniques parasites), par des exercices de restructuration corporelle (tanren). Cette restructuration corporelle passe dans un premier temps par la prise de conscience et l'utilisation des axes naturels (colonne vertébrale, ...) et connexions du corps (« développer la conscience de son corps, d'en construire l'armature, d'en développer le cœur, l'essence. Ils servent à comprendre l'action subtile des différentes composantes du corps et à s'en servir de la manière la plus efficace », Minoru Akuzawa3), afin de pouvoir l'utiliser dans son ensemble et non plus par parties. Les étapes suivantes connectent l'usage du corps et son relâchement avec les situations martiales5 : entraînement au contact coopératif (prise de conscience de l'autre, basé sur la méthode du dur et du souple (Gojû no hou)), puis en opposition.

L'Aunkai met ainsi l'accent sur la pratique de bases (exercices maho, tenchi jin, tenchi wake,...) afin de pouvoir atteindre les objectifs fixés. Ces exercices sont pratiqués seul, à deux, et parfois avec l'aide d'un bâton long dans l'optique de développer la conscience de son corps.

 

Ne manquer surtout pas l'excellente interview du maitre sur le site de Léo TAMAKI  (Budo no nayami) : « Interview Akuzawa Minoru, "Le maître de la force interne de l'Aunkaï" »

 

Enfin pour se faire une petite idée, quelques vidéos non exhaustives mais assez explicites ...

https://www.youtube.com/watch?v=qpP_HmoJoHg

https://www.youtube.com/watch?v=wbvipmVYGzA

https://www.youtube.com/watch?v=G9OLo-YNqUU

https://www.youtube.com/watch?v=n4s8znkuO_0

6 octobre 2014

interclub au dojo le samedi 31/01/15

 Interclub le samedi 31/01/2015  au club où on accueille Rémi et l'Univers Des Jeunes de Blacé .

horaire habituel : 11h - 12h30

  Lien ci dessous pour ceux qui veulent voir le site du club :

https://aikidoblace.wordpress.com/

1 septembre 2014

calendrier Ligue Rhône Alpes 2014-15

ci joint le calendrier prévisionnel de la Ligue avec les dates : de stages , de cours pour gradés à la maison du judo et de passage de grade

1406_30___1er_projet_planning_2014__15_lmdc__2_

 

La date du stage au club à LYON avec Philippe Grangé a été fixé au 21+22/03/2015

 

Autres dates (non exhaustives !) de stages privés :

11+12/10/2014           Léo TAMAKI à Lyon

28/02-01/03/2015      Philippe Grangé à Grenoble   affiche ci contre affiche_Philippe_Grange_fevrier_2015

1+2+3/05/2015          Philippe Grangé à Valence

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