La Chapelle St Joseph !...
Le travail ne manquait pas en cette fin d’avril 1944. Auguste leva la tête pour interroger le clocher situé à coté du jardin du Château. Onze heure… il se redressa le dos douloureux… depuis ce matin il était courbé sur ses plates bandes. Il avait planté choux… poireaux…chicorée. Il avait butté les pommes de terre… paillé les fraisiers !... Le temps était doux.
En essuyant son front il jeta un regard circulaire sur son royaume… le jardin du Château !... Entouré de murs le protégeant des regards de ses patrons les châtelains … abrité des vents du nord par l’église… amoureusement entretenu depuis des années par le père Massé, son maître d’apprentissage, aujourd’hui retraité… c’était un beau et bon jardin… il en était fier !...
Encore une heure et viendrait le déjeuner… préparé par Hélène… sa sœur !... Ils vivaient tous les deux dans la maison familiale sur la place de La Varenne depuis le décès de leur mère… deux ans plus tôt en 1942 ! … Hélène de cinq ans son aînée, veillait sur lui avec une attention de mère abusive !...Cela ne le gênait pas… depuis la mort de son père quelques jours après sa naissance… il avait vécu entouré de femmes… Sa mère… sa sœur… sa grand-mère… ses vieilles tantes… sa cousine ! Tout ce petit monde l’avait pouponné… élevé… choyé… lui avait dit qu’il était le plus beau… le plus intelligent !... Lui appréciait la situation… qui lui apportait confort et sécurité… il était le centre d’intérêt de la famille et il aimait ça !...
Un bruit familier le tira de sa rêverie… un pas… son pas… le pas de Marguerite !... Marguerite était réfugiée au Château depuis les bombardements de Nantes l’année précédente ! Elle occupait quelques pièces avec sa mère et son frère Philippe.
Tous les matins, un peu avant midi, Marguerite arrivait en courant au jardin : « Auguste… Auguste… je voudrais du persil pour Mathilde » un jour du persil, un autre des radis ou du laurier… elle avait bon dos Mathilde la cuisinière !... le manège durait depuis plusieurs semaines… tous les prétextes étaient bons pour que Marguerite vienne passer un moment avec Auguste !
Il lui avait expliqué les semis… le piquage… le repiquage… le buttage… le paillage… le binage !... lui avait décrit le radis rose à bout blanc… les haricots « triomphe de Farcy »… Elle buvait ses paroles… le trouvait intéressant… Elle… la fille de la ville… aaaadorait le jardinage !
« Auguste j’ai fait le tour du jardin et j’ai vu que le muguet n’était pas encore fleuri ! Le 1er mai est la semaine prochaine… nous n’aurons pas de brin pour les boutonnières cette année!... »
Patiemment Auguste lui expliqua que le muguet avait le temps de fleurir d’ici là… et que s’il ne fleurissait pas à temps et bien on pourrait toujours aller cueillir du sauvage au fond du parc !
« Du muguet sauvage au fond parc… je voudrais bien voir ça ! »
Le soir même et les soirs qui suivirent il l’emmena au fond du parc… ils surveillaient l’évolution des clochettes… Elle parlait beaucoup… il l’écoutait en souriant… Un rien les faisaient rire… ils étaient bien ensemble !
La veille du 1er mai ils firent une dernière reconnaissance… Parfait ! Le muguet serait parfait pour le lendemain !
Sur le chemin du retour l’orage éclata… violent… avec des éclairs et de la pluie… Marguerite se serra contre Auguste… elle avait peur de l’orage depuis les bombardements !
Auguste lui protégea les épaules avec sa veste … ils partirent en courant… mais la pluie redoublait… le Château était trop loin… l’abri du jardin également !
« Vite » dit Auguste « la Chapelle St Joseph » Par chance la porte de la chapelle désaffectée n’était pas fermée…
La pluie avait cessé depuis longtemps lorsqu’ils reprirent l’allée du Château !...
Auguste son bras autour des épaules de Marguerite souriait d’un air béat… Marguerite les yeux brillants ne quittait pas Auguste du regard !...
L’été fut agité… très agité… Juliette la mère de Marguerite rendit visite à Hélène la sœur d’Auguste pour lui expliquer que son frère avait séduit sa fille… Hélène vexée répondit que son frère était un garçon sérieux et que Juliette aurait du mieux surveiller sa fille !
Les éclats de voix s’apaisèrent … on maria Auguste et Marguerite en septembre !
Auguste Pierre Joseph Henri voulez vous prendre pour épouse… « Oui »
Marguerite Simone Marie voulez vous prendre pour époux…. « Oui »
Le 23 janvier de l’année suivante… naissait « l’enfant de l’amour »…Beau, potelé faisant l’admiration et la fierté de toute la famille !
Ils le prénommèrent : Patrick !...
Ingrédients pour 6 personnes :
- 2 belles aubergines
- 200 g de boeuf haché
- 250 g de chair à saucisse
- 2 oeufs
- 80 g de parmesan rapé
- Quelques feuilles de basilic hachées
- 150 g de semoule fine
- Peler les aubergines et les tailler en petits cubes.
- Saler et laisser dégorger une demi-heure.
- Ensuite bien égoutter et faire cuire 10 minutes a la vapeur.
- Dans un saladier mélanger les deux viandes, le parmesan, le basilic (faute de basilic j'ai utilisé du persil plat).
- Assaisonner poivre, sel (léger les aubergines sont salées).
- Après les avoir bien égouttés, incorporer les cubes d'aubergines au mélange.
- Réserver au froid pendant une demi-heure pour donner de la consistance.
- A l'aide de deux cuillères à soupe former des quenelles de Kefta.
- Rouler les quenelles dans la semoule fine pour former une couche fine.
- Mettre les quenelles au frais pendant une heure pour que la semoule s'imprègne du jus de la préparation.
-Dans une poêle faire cuire les quenelles de Kefta dans un demi-verre d'huile.
- Déposer sur un papier absorbant pour éliminer le surplus d'huile.
- Servir chaud ou froid avec un coulis de tomate (maison !) et une garniture au choix (pour moi une poêlée de cougettes !)
Bon appétit bien sûr !...