Graffiti

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Inscription espagnole au El Morro National Monument, 1605, avec des graffitis ultérieurs.
Divers graffitis (collage, tag, pochoir) à Barcelone. Au milieu à droite, un personnage féminin signé Miss Van.

Un graffiti (\ɡʁa.fi.ti\ ; de l’italien graffito, via son pluriel graffiti (même sens qu’en français), dérivé du latin graphium, « stylet ») est une inscription ou un dessin exécuté de manière généralement illicite dans l'espace public (mur, monument, transports en commun, toilettes publiques, etc.). Il peut être considéré comme une forme d'expression spontanée, parfois comme une forme d'art, et en même temps comme une dégradation, jugée illégale dans la plupart des pays. On en connaît depuis l'Antiquité. De nombreux outils peuvent être employés pour la réalisation de graffitis : charbon, pinceau, rouleau, craie, objets contondants, et, depuis leur invention au cours des années 1960, peinture aérosol en bombe et marqueurs.

En France, l'acte de vandalisme consiste à détruire, dégrader ou détériorer volontairement le bien d'autrui. Le graffiti et les autres inscriptions non autorisées — mur, plafond, métro ou bus — constituent de tels actes de vandalisme[1].

La pratique du graffiti peut être motivée par diverses raisons : communiquer un message politique, militant ou critique, transmettre des informations, dénoncer ou attaquer, détourner sur un mode humoristique, l'expression de sentiments, ou une pratique d'ordre esthétique. Toute personne qui pratique le graffiti ne voit pas son geste comme étant absolument celui d'un « artiste ». De même, tout artiste qui se revendique comme adepte de l'art urbain ne considère pas systématiquement ses productions comme étant du graffiti. Enfin, si le graffiti est destiné à être vu (ce qui n'est pas toujours le cas), l'opinion que l'on en a dépend essentiellement du contexte.

Étymologie et usages[modifier | modifier le code]

Inscription latine (vers 1569) gravée au stylet sur un mur, à même une fresque (Chapelle de la Sainte-Trinité, Lublin).

Le substantif masculin « graffiti » est un emprunt[2] à l'italien graffiti[2],[3],[4], pluriel de graffito[2],[3],[4], dérivé de grafio, du latin graphium, « éraflure », qui tire son étymologie du verbe grec γράφω / gráphô, « écrire, dessiner ou peindre ». On utilise donc le mot graffiti indifféremment au singulier et au pluriel mais l'utilisation du « s » à (graffitis) est admise[5].

En France, les graffiti issus de la tradition nord-américaine (tags, graff, free style) côtoient les graffiti issus de la tradition ouest-européenne (collages, pochoirs). Les auteurs de ces graffiti sont appelés « graffeurs » ou « graffiti-artists » plutôt que « graffiteurs ». Au Québec, il n'est pas rare de les qualifier de « graffiti-artists » de « graffiteurs » ou de « writers », comme en anglais. Les mots-valise « calligraffiti » et « calligraffitiste », attribués à Bando dans Le Livre du graffiti[6] n'ont pas été retenus par l'usage ni par le milieu se réclamant de cette forme d'art urbain. En anglais, on évoque le plus souvent ces peintres par le terme de « graffiti-artists », « writers » ou encore « aerosol-artists ». Lorsque le graffeur passe dans le domaine des créations légales, Monzón parle de « peintre en aérosol ». Ces graffeurs se font connaître en signant de leur pseudonyme (communément appelée « blaze »[7]), ou celle du collectif (généralement appelé « posse », « crew » ou « squad ») auquel ils appartiennent sous leurs œuvres, les murs, les métros ou encore les camions.

Graffiti est le nom générique donné aux dessins ou inscriptions calligraphiées, peintes, ou tracées de diverses manières sur un support qui n'est pas prévu pour cela. Certains considèrent le graffiti comme une forme d'art qui mérite d'être exposée dans des galeries tandis que d'autres le perçoivent comme indésirable. Dans ses formes les plus élaborées, le graffiti est également une forme d'art graphique. Le « tag » est une signature ; il est soit apposé pour signer un graff soit utilisé seul et pour lui-même. Le « flop » est un lettrage en forme de bulle élaboré généralement d'un seul trait. Ce procédé étant assez difficile à réaliser, certains graffeurs préfèrent les peindre lettre par lettre.

Histoire[modifier | modifier le code]

On distingue généralement le graffiti de la peinture murale, laquelle suppose un dispositif, une composition, des techniques, un temps d'exécution plus conséquents. Si certains graffitis sont qualifiés de fresques, c'est par abus, la fresque (affresco — « dans le frais ») désignant une technique particulière de peinture murale où les pigments sont appliqués sur un enduit encore humide.

Archéologie[modifier | modifier le code]

Rome, IIe siècle, un âne crucifié. Le commentaire Alexamenos adore son Dieu suggère que ce dessin raille un Romain converti au christianisme. Cette caricature est sans doute la plus ancienne représentation figurative de Jésus et de la crucifixion (voir Graffiti d'Alexamenos).

Puisque nous ignorons l'exacte signification des peintures rupestres, nous ignorons d'autant plus leur statut. Il nous reste des traces de mains au pochoir ou comme empreintes, des dessins d'animaux, d'humains, de créatures hybrides, d'objets, parfois des signes, des glyphes se répétant, qui, tous ensemble, en un même lieu, semble constituer un langage dont nous avons perdu les clefs. On sait juste que les parois de ces cavités, investies il y a 20, parfois 30 000 ans, sont recouvertes d'images qui, du fait de leurs bonnes conditions (absence de lumière du jour, températures régulières) sont parvenues jusqu'à nous[8]. S'il est tentant de relier l'art pariétal au graffiti, et malgré notre ignorance à ce sujet plusieurs fois millénaires, nous pouvons supposer que cette forme artistique était en son temps légitime et ne constituait pour personne une forme de dégradation.

Les graffitis ont une grande importance en archéologie, mais ne sont pertinents que sous certaines conditions scientifiques : ils font partie, avec les textes épigraphiques, des témoignages écrits hors du champ littéraire, ils sont d'extraction populaire, constituant des marqueurs anthropologiques, regardés comme « preuves de vie » et parfois aptes à nous révéler (tout comme ceux d'aujourd'hui) des aspects inédits des sociétés qui les ont produits.

Les graffitis antiques sont de nature très variée : annonces électorales, messages de supporters à certains athlètes (sportifs ou gladiateurs), « cri » politique, religieux, érotique, personnel, etc. Quelques exemples[9] : « Cornelia Helena est la maîtresse de Rufus », « J'ai baisé ici le 19 et le 13 des calendes de septembre », « Pyrrhus salue son confrère Chius. J'ai de la peine d'avoir appris que tu étais mort. Alors adieu », « Si tu as compris ce que peut l’amour, si tu as conscience d’être humain, prends pitié de moi, permets-moi de venir, Fleur de Vénus… », « Tu es une charogne, tu es un rien du tout », « Mur, je suis surpris que tu ne te sois pas effondré sous le poids des bêtises de tous ceux qui ont écrit sur toi ». Les graffitis de l'époque romaine sont généralement rédigés en latin vulgaire et apportent de nombreuses informations aux linguistes comme le niveau d'alphabétisation des populations (car ces textes comportent des fautes d'orthographe ou de grammaire). Du fait même de la présence de ces fautes, ces textes fournissent aussi des indices sur la manière dont le latin était prononcé par ses locuteurs.

Peinture recouverte de graffitis exécutés par des militaires dans le fort de Cormeilles.

Pompéi, figé dans les cendres en 79, est l'un des rares sites suffisamment bien conservé pour révéler aux chercheurs d'authentiques graffitis d'époque. Les graffitis sont par essence éphémères et disparaissent (érosion, destruction du support, etc.). L’Antiquité et le Moyen Âge ont laissé de nombreux exemples de graffitis : l'Agora d'Athènes, la Vallée des rois en Égypte, les grands caravansérails du monde arabe, en recèlent. Ces inscriptions ont parfois une importance historique qui est loin d'être anecdotique, en prouvant par exemple que des mercenaires grecs ont servi en Égypte au VIIe siècle av. J.-C.[10]. Dans la cité d'Éphèse, on trouvait des graffitis publicitaires pour les prostituées, indiquant de manière graphique à combien de pas elles se trouvaient et pour combien d'argent.

Le graffiti n'est pas propre au monde gréco-romain : on trouve des graffitis maya à Tikal (Guatemala), viking en Irlande ou à Rome, et runes varègues en Turquie. Des graffitis, parfois très anciens, sont trouvés dans des endroits abrités de la lumière, de l'humidité et sur des surfaces unies, tels que les cellules de prisons ou monacales et les casernes, les cales des bateaux, les caves, les catacombes (ceux des premiers chrétiens, dans les catacombes romaines, sont une importante source de documentation à leur sujet), sous les combles des bâtiments anciens, etc. La tour de la Lanterne à La Rochelle, en France, est riche de graffitis de prisonniers, ouvriers et marins, qui représentent souvent des embarcations. Certains mobiliers sont souvent gravés d'inscriptions : tables et bancs d'écoles[11], portes de toilettes publiques.

Le premier musée des graffitis historiques a été créé par Serge Ramond en 1987 à Verneuil-en-Halatte dans l'Oise. Il regroupe plus de 3 500 moulages de graffitis de toute la France couvrant 10 000 ans d'histoire. Un musée du graffiti ancien existe également à Marsilly.

Temps modernes[modifier | modifier le code]

Vers l'âge de la cinquantaine, Restif de la Bretonne, écrivain libertin du XVIIIe siècle, rapportait les évènements de sa vie sous forme de graffitis qu'il faisait sur les parapets des ponts de l'Île Saint-Louis lors de ses promenades nocturnes. Il a abandonné cette activité maniaque (qui a duré de 1780 à 1787) en constatant la disparition de ses inscriptions, après s'être rendu compte qu'une main « concurrente » les effaçait[12]. Il effectue alors le relevé de ses propres mots qu'il transcrit finalement dans un recueil publié à titre posthume et intitulé Mes inscriptions[13].

Sur de nombreux monuments français, on relève des graffitis anciens. Au château de Vincennes, des graffitis de prisonniers s'étalent de 1550 à 1945. Le château de Chambord en compte deux milliers, dont un, revendiqué, de Victor Hugo ; au XVIIe siècle, l'historien Bernier note déjà que le château comporte « une infinité de noms, tant des étrangers que des Français, écrits sur les murs ». Victor Hugo est du reste un graffeur obstiné, qui revendique dans ses journaux ses différents forfaits et s'avère l’un des premiers à avoir documenté le graffiti, par ailleurs présent dans plusieurs de ses ouvrages. En 1849, Gustave Flaubert s'indigne de trouver dans le château de Chillon une « quantité de noms d'imbéciles écrits partout ». Lors de la Première Guerre mondiale, le château de Pierrefonds est réquisitionné pour loger des soldats ; 460 de leurs graffitis ont été dénombrés depuis. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des messages sont inscrits par des Juifs au camp de Drancy, comme la famille Lonker : « Déportés le 11 février 43, destination inconnue, vive la France ! »[14],[15],[16].

Le graffiti urbain se développe souvent dans un contexte de tensions politiques : pendant les révolutions, sous l'occupation, (le Reichstag à Berlin couvert de graffitis par les troupes russes), pendant la guerre d'Algérie, en mai 1968, sur le Mur de Berlin ou dans les régions où se posent des problèmes d'autonomie (notamment Bretagne des années 1970, et Irlande du Nord). Vers la fin des années 1960 et dans plusieurs pays des deux côtés de l'Atlantique, du fait notamment de la disponibilité d'aérosols de peintures « émaillées » (originellement destinées à la peinture d'automobiles), une partie des graffitis a gagné une vocation esthétique.

Dans la période contemporaine, les graffitis de particuliers sur des monuments sont généralement mal vus, comme en 2013, lorsqu'un touriste chinois grave son nom dans le temple d'Amenhotep III (Égypte), ce qui conduit à une enquête publique en Chine et aux excuses du jeune homme et de sa famille. En 2017, des inscriptions sur le Lincoln Memorial, le Washington Monument et le National World War II Memorial (États-Unis) engendrent également une vague de protestation et une enquête de police. De nos jours, la loi française punit de 750 euros d'amende toute « dégradation intentionnelle » sur les monuments. Dans certains lieux, en France ou en Italie, des murs d'expression ou des opérations de conservation de messages électroniques des visiteurs sont mis en place. Début 2018, une saison culturelle « Sur les murs, histoire(s) de graffitis » est organisée dans plusieurs monuments français[14].

Par pays[modifier | modifier le code]

Allemagne[modifier | modifier le code]

Mur de Berlin en 1989, côté Ouest.

En 1961, le Mur de Berlin est construit. Il sépare symboliquement et physiquement l'Europe socialiste dite « de l'Est » de l'Europe atlantiste dite « de l'Ouest ». Tandis que les Allemands de l'Est n'ont pas le droit d'approcher le mur, ceux de l'Ouest viennent de leur côté écrire des slogans, bénéficiant d'une totale bienveillance des autorités de l'Allemagne fédérale qui fait de Berlin à l'époque la capitale allemande de la liberté, de l'art et de la contre-culture : on y a le droit de consommer du haschich, de nombreux squats y prospèrent et c'est un des hauts lieux du punk, avec Londres et New York.

De nombreux artistes viennent alors du monde entier pour peindre sur le mur qui est à peu près intégralement maculé au moment de sa destruction, en 1989. L’East Side Gallery est une section du mur de Berlin côté oriental, de 1,3 km de long, qui sert de support 106 fresques réalisées par des artistes du monde entier, La première peinture a été réalisée en décembre 1989, D'autres peintres ont suivi : Jürgen Grosse alias INDIANO, Kasra Alavi, Kani Alavi, Jim Avignon, Thierry Noir, Kim Prisu, Hervé Morlay, Ingeborg Blumenthal, Ignasi Blanch Gisberti, et d'autres. Parmi les œuvres, on peut discerner la reproduction du « Baiser de l'amitié » entre Erich Honecker et Léonid Brejnev, peinte par Dmitri Vrubel. Le groupe le plus représentatif du graffiti vandale Berlinois des années 2000 est le groupe One Up.

Belgique[modifier | modifier le code]

À partir de 1977 à Bruxelles, le documentaliste-graffitiste Metallic Avau s'adonne aux bombages de graffitis textuels (« Arrêtez le monde je veux descendre »). En 1978, il commence à réaliser des reportages photo et constitue une documentation du graffiti, qui, aujourd'hui encore, est l'une des plus fournies d'Europe. Vers le milieu des années 1980, les tags et les graffs font leur apparition sur les murs bruxellois, avant de s'étendre à d'autres villes du pays[réf. nécessaire].

Brésil[modifier | modifier le code]

Pichação à São Paulo, Brésil.

La pichação est un genre de graffiti particulier à la ville brésilienne de São Paulo, caractérisé par l'ampleur des zones couvertes et une simplicité dans l'écriture adaptée aux conditions difficiles dans lesquelles se déroulent l'exercice. L'apposition d'une signature et parfois d'un message est donc généralement plus importante que la recherche esthétique[17]. Les pichadores s'expriment avant tout sur les murs de la mégalopole et la recherche de visibilité les pousse à peindre des façades entières ou des surfaces situées dans des zones très difficiles d'accès. On retrouve entre eux des logiques de collaboration, qui sont d'ailleurs indispensables à l'atteinte de certains lieux par effraction ou escalade.

La pichação est encore une culture de rue, regardée par les habitants comme du vandalisme. Il est d'ailleurs pratiqué avant tout par une population peu éduquée, voire quasi-illettrée, qui le voit avant tout comme un mode de vie. Une séquence du film Pixo[18] montre cependant un besoin de reconnaissance pour certains, dont la frustration s'exprime par une intervention violente lors d'une exposition dans une faculté d'art. Si ce mouvement n'est pas présenté dans les galeries, des artistes et critiques internationaux s'intéressent de près à cet art vivant.

Espagne[modifier | modifier le code]

El pez (« le poisson ») est un personnage abondant des murs de Barcelone.

En Espagne, la culture hip-hop perce plus tardivement que dans le reste de l'Europe[19]. La ville de Barcelone accueille pourtant une quantité extraordinaire de graffitis atypiques et créatifs qui mixent revendications sociales et politiques, graphisme underground et, dans une certaine mesure, culture hip-hop. Fin 1999, Pez, avec son Happy Fish, est à l'origine du mouvement Logo Art qui a pour objectif de contrecarrer la publicité envahissante en reproduisant un même personnage de façon plus ou moins différente et totalement gratuite sur les murs de la ville. C'est aussi là que Montana colors, la plus grande usine de matériel pour graffiti, fut créée.

États-Unis[modifier | modifier le code]

New York, le berceau de la culture hip-hop.

Le mouvement nord-américain, bien que né à Philadelphie pendant les années 1960 (avec les signatures Cornbread et Cool Earl), a réellement explosé à New York, dans le quartier Washington Heights, dans le Bronx et à Brooklyn, au tout début des années 1970. Dès 1968, Julio 204 a commencé à peindre sur les murs de la ville au marqueur et à la bombe. En juillet 1971, le New York Times remarque la signature de Taki 183 [20]. Le graffiti prend alors un essor spectaculaire dans le métro dont les rames se sont subitement couvertes de noms : Taki 183, Tracy 168 (en), Stay High 149, Joe 182, etc. (souvent, le pseudonyme était accolé au numéro de la rue où résidait le graffiteur). En quelques années, ces « tags » (signatures) gagnent en sophistication calligraphique puis typographique ; leurs auteurs ont décliné l'écriture de leurs messages (plus souvent leurs noms) afin d'en augmenter la visibilité, ou d'en développer le style, pour marquer ou s'affirmer par leur personnalité, et pour faire partie de la mémoire collective, ne serait-ce que dans leur milieu, parfois au moins comme simple précurseur d'un style. Le but du graffiti nord-américain était au départ d'obtenir « the Fame », c'est-à-dire la célébrité, la reconnaissance des autres tagueurs ou graffeurs leur signifiant par là qu'ils existent. Tous les moyens seront bons pour cela. La simple affirmation d'une identité (« je me surnomme Taki, j'habite la 183e rue » (dans le South Bronx, c’est-à-dire le quartier le plus mal-aimé de la ville à cette époque) s'est doublé d'ambitions plastiques, qui se sont révélées être un autre moyen de se faire remarquer : ce n'est plus seulement le graffeur le plus actif ou celui qui prend le plus de risques qui obtient une forme de reconnaissance, mais aussi celui qui produit les œuvres les plus belles. Très rapidement, des styles standardisés (lettrage « bulles », lettrage « wild style ») et des pratiques (« top-to-bottom whole car » (train dont une face est totalement peinte, fenêtres comprises), « Whole Car Windows Down », train dont les fenêtres sont épargnées, « throw-up » (grand lettrage exécuté très rapidement et avec peu de couleurs), etc.) se cristallisent. Des groupes (appelés « posses », « crews », « squads » ou « gangs »), comme la ville de New York en a toujours connu, se forment et permettent aux graffeurs de s'unir pour exécuter des actions spectaculaires (peindre plusieurs rames d'un train par exemple), pour ajouter un nom collectif à leur nom individuel mais aussi pour s'affronter entre groupes, de manière pacifique ou non. Ces groupes sont souvent constitués par origines ethniques et ont pour noms des acronymes en deux ou trois mots : Soul Artists (SA), The Crazy Artists (TCA), etc.

En 1972, les artistes tels que Phase 2, Coco, Flint et d'autres, se regroupent et créent l'UGA (Union of Graffiti Artists). Ils exposent la même année au City College et en 1973 à la Razzor Gallery. En 1973, le New York Magazine lance le concours du plus beau graffiti du métro. De 1973 à 1983, les artistes exposent dans des galeries, d'abord associatives puis à la Fun Gallery de Patti Astor et à la galerie Fashion Moda pour enfin investir les galeries d'art contemporain traditionnelles (Tony Shafrazi Gallery ou encore Sydney Janis Gallery. Des graffeurs « légendaires » tels que Phase 2, Dondi, Rammellzee, Lee Quinones, Seen, Futura 2000, Fab Five Freddy y exposent leur travail.

La culture hip-hop émerge du graffiti, né bien avant, mais aussi d'autres formes d'expression nées en même temps : une nouvelle danse plutôt acrobatique (breakdance), un genre musical à base de textes parlés (rap), de mixage de disques (DJing), (scratch) et de fêtes en plein air (sound systems). Les deux pionniers les plus célèbres d'une conjonction entre break dance, rap, DJing et graffitis sont Phase 2 et Fab Five Freddy. En 1983, le graffiti dans le métro est sévèrement réprimé et il commence à se déplacer sur les murs des quartiers défavorisés de la ville avant d'essaimer dans d'autres grandes villes américaines (Los Angeles, Chicago, Philadelphie, Houston) et dans diverses grandes villes européennes : Paris, Londres, Berlin, Amsterdam et Barcelone surtout. C'est à cette époque également que le milieu de l'art commence à s'y intéresser[21]. Des peintres qui ne sont pas spécialement issus des quartiers défavorisés de New York et qui ont généralement suivi un cursus classique en Arts ou en communication visuelle, intéressés par l'idée d'un art urbain ou d'un art clandestin, s'associent aux graffiteurs (comme Jenny Holzer, qui fera écrire ses « truismes » à la bombe par Lady Pink) ou s'approprient leur pratique (Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Kenny Scharf, Rammellzee).

France[modifier | modifier le code]

Paris[modifier | modifier le code]

RER de la ligne C tagué en gare de Juvisy, en banlieue parisienne, en 2004.

En 1960, le photographe Brassaï publie le livre Graffiti, fruit de trente ans de recherches — les premières photographies de graffitis par Brassaï avaient été publiés dans la revue Minotaure dès 1933. Cet ouvrage, régulièrement réédité, propose le graffiti comme une forme d'Art brut, primitif, éphémère. Picasso y participe. C'est sans doute la première fois que l'on présente le graffiti comme une forme d'art. « Le mur appartient aux demeurés, aux inadaptés, aux révoltés, aux simples, à tous ceux qui ont le cœur gros. Il est le tableau noir de l'école buissonnière »[22].

Dans la foulée de mai 1968, les messages politiques de la rue parisienne gagnent en poésie et en qualité graphique. Ils sont notamment le fait d'étudiants en philosophie, en littérature, en sciences politiques ou en art et font souvent preuve d'humour absurde ou d'un sens de la formule plutôt étudié : « Cache-toi, objet ! », « Une révolution qui demande que l'on se sacrifie pour elle est une révolution à la papa. », « Le bonheur est une idée neuve. », « La poésie est dans la rue », « La vie est ailleurs », « Désobéir d'abord : alors écris sur les murs (Loi du 10 mai 1968) », « J'aime pas écrire sur les murs. », etc.[23]. Ces slogans sont indifféremment écrits au pinceau, au rouleau, à la bombe de peinture (plus rare) ou sur des affiches sérigraphiées. C'est de cet affichage sauvage et militant que naît une tradition parisienne du graffiti à vocation esthétique.

En 1966, l'artiste Ernest Pignon-Ernest peint une silhouette au pochoir sur le plateau d'Albion (Vaucluse) en réponse à la présence de la force de frappe nucléaire sur ce territoire. Dans les années 1970, Ernest Pignon-Ernest produira des affiches sérigraphiées, sans slogans, qu'il exposera dans plusieurs grandes villes : « les expulsés », collés sur les murs de maisons en démolition et représentant à taille réelle des personnes tenant des valises ou un matelas, « Rimbaud », représentant le poète, jeune, toujours à taille réelle. Les sérigraphies urbaines d'Ernest Pignon-Ernest interpellent le passant et lui demandent quelle est la place de l'homme ou de la poésie dans la cité moderne.

Sign of the times par Darco, DAIM, Loomit (de), Hesh, Vaine, Ohne en 1995. Entrée dans le Livre Guinness comme le graffiti plus élevé au monde en 1996.

Pour se faire connaître, les groupes de musique Punk parisiens utilisent à la fin des années 1970 des affiches faite à la main qu’ils photocopieuse ou peinte au pinceaux directement sur du papier, puis directement sur les murs à l’aide de pochoirs, les marqueurs n’arrivent qu’au au début des années 1980.

Les liens entre la scène punk et le pochoir ont parfois mené à des pratiques artistiques. On peut citer le groupe La Bande à Bonnot, dont le chanteur Spirit fondera en 1983 les Paris City Painters (en référence aux New York City Breakers qui se rebaptisera La Force Alphabétick), ou Lucrate Milk, groupe Punk parisien dont la chanteuse, Nina Childress, fera partie des Frères Ripoulin en compagnie notamment de Closky, Piro KO devenu Pierre Huyghe, 3 Carrés, artistes français contemporains. Le graffeur Megaton, futur réalisateur, était lui aussi issu de la scène punk.

De nombreux artistes s'intéressent à l'art urbain et clandestin, comme Gérard Zlotykamien, qui peint des silhouettes évoquant les ombres macabres restées sur les murs d'Hiroshima ; Epsylon Point, marqué par sa découverte avec le graffiti New Yorkais qui a commencé à peindre dans la rue dès la fin des années 1970 ; Les pochoiristes Miss.Tic, Blek le rat, Jef Aérosol ; Jérôme Mesnager, auteur d'hommes peints en blanc qui courent sur les quais de la Seine ; les VLP, qui investissent les palissades autour du trou des Halles en les recouvrant de fresques sauvages aux couleurs hyper-vitaminées. C'est aussi l'époque de la Figuration libre, une époque de créativité joyeuse et humoristique, née du pop art, de Bazooka, du clip, du graffiti, souvent présente dans la rue, avec Robert Combas, Les Frères Ripoulin qui peignaient sur des affiches posées clandestinement, les Nuklé-Art avec Kriki et Kim Prisu qui font de la peinture en public des pochoirs et collent de petits originaux sur les murs, le groupe Banlieue-Banlieue qui commence ses actions en 1982 avec des performances pendant des expositions-concerts et colle en banlieue d'immenses fresques peintes sur papier kraft.

Outre la rue, les catacombes de Paris sont dès le départ aussi un lieu important du graffiti. Le graffiti « new-yorkais », lié à la culture Hip-hop, apparaît en France dès 1982, avec Bando, franco-américain, qui importe cet art des États-Unis et invite les artistes new-yorkais à Paris, dont certains, comme A-One et son élève, JonOne, s'y installeront. Bando crée avec Scam (ou Graf II) et Sye 1 (Colt) le Bomb Squad 2[24]. Dans sa maison de Saint-Germain-des-Près il accueille d'autres graffiteurs, tels que Spirit et Acro(devenu Psyckoze). À la même époque, Saho (Ash) crée, avec CoolJ (Jay) et Skki (Doe), le groupe BBC (Bad Boy Crew) un des plus célèbres groupes de graffeurs en Europe. C'est Ash qui découvre le terrain de Stalingrad[25], situé au 18, Boulevard de la Chapelle, et visible depuis le métro aérien de la ligne 2. Il y attire entre autres Bando, Blitz, Lokiss, Scipion ou encore Boxer, Nasty, Sino, et Shuck2[26].

Le Bomb Squad 2 et les BBC sont les premiers groupes recensés, dès 1983-1984, avec les U3 (Ugly three) avec Dee Nasty (Speedy), Popcorn (Colt) et Webo et les 2PC (Paris city painters, qui deviendront plus tard la Force Alphabétique). Ils sont rejoints par les signatures de Master Boo, Phil1, Shaker, Kamel, Fresh, Scipion, Kenrock, Bus, Lokiss, Frog, Doc, Chino, Kathe67 (JoeyStarr), Skey (Kool Shen), Wizard, San, Spray[27], Bobo, Fred, Risk, Megaton[28]. La vitalité du graffiti parisien attire de nombreux graffeurs européens (le hollandais Shoe, le britannique Mode 2) mais aussi américains (JonOne, Futura 2000, T-Kid, A-One, Meo, Quik, et Sharp).

À Paris, le graffiti new-yorkais se trouve des lieux privilégiés comme les quais de la Seine, les palissades du chantier du Grand Louvre ou du centre Georges-Pompidou, le terrain vague de Stalingrad/La Chapelle, puis s'étend progressivement aux cités des banlieues où la culture hip-hop trouve son second souffle en devenant plus populaire et moins bourgeoise.

En 1987, Henry Chalfant et James Prigoff publient l'ouvrage Spraycan Art, sorte de panorama mondial du graffiti (de Vienne ou Barcelone à la Nouvelle-Zélande et à l'australie), qui offrira une visibilité planétaire à des parisiens tels que Bando, Mode 2 (en couverture), Ash ou encore Lokiss, et montrera que le graffiti "hip hop" s'est exporté dans de nombreux lieux du monde et constitue une communauté internationale. À la fin des années 1980, le graffiti « new-yorkais » et sa culture hip-hop prédominent[réf. nécessaire] et trouvent leur place dans les galeries (Agnes B) Le graffiti s'est progressivement étendu au-delà de la culture hip hop comme dans ce clip de la chanson The Lion Sleeps Tonight de Pow woW en 1992 où apparait un graffiti de lion peint par le graffeur Mode 2[29],[30]. Le graffiti évolue rapidement. Au début des années 2000 arrive ce que l'on a appelé la « nouvelle génération » : le lettrage devient plus carré et l'évolution des technologies de spray lui permet de peindre plus vite, avec de nouvelles couleurs et de nouveaux effets. Cette génération s'inspire de celle dite « old school » mais s'affirme et fait disparaître les traces de la précédente par son activité intense et la pratique du « toyage » (« toying » : le fait de peindre sur un spot déjà occupé). Le mot « toy » en lui-même désigne un graffeur inexpérimenté ou maladroit (l'acronyme « toys » peut aussi signifier « tag over your shit »). Le terme français officiel pour désigner les artistes pratiquant le toying est gâcheur ou gâcheuse.

Toulouse[modifier | modifier le code]

Au cours des années 1980, le graff s'est installé à Toulouse, notamment dans la rue Gramat. Cette rue est à l'origine d'un projet de fresque collectif organisé par le Carrefour culturel Arnaud Bernard qui est une association de la ville de Toulouse. De nombreux artistes graffeurs ont participé à la réalisation de celle-ci tel que Dinho Bento, Snake, Panks et Miadana…

fresque murale de bleuets, Rennes.

Rennes[modifier | modifier le code]

Le graffeur War, réputé énigmatique, réalise des fresques murales dans l'ensemble de la ville[31].

Italie[modifier | modifier le code]

En 2021, pour éviter la dégradation des bâtiments, la ville de Florence a inventé le graffiti numérique[32].

Palestine[modifier | modifier le code]

Peinture murale de l’artiste de rue anglais Banksy en 2005 (à droite) et la réponse du peintre français Monsieur Cana en 2008 (à gauche). Check point de Qalandia, Palestine.

La barrière de séparation israélienne est depuis le début de sa construction un support d'expression. D'abord recouvert de slogans il est vite devenu le support d'œuvres d'art engagées, sous la forme de tags, graffitis et affiches plus ou moins créatifs, dont certains sont réalisés par des artistes connus, dont les affiches du photographe JR, les fresques de l’artiste de rue anglais Banksy ou les peintures et graffitis de Monsieur Cana, qui travaille également dans les camps de réfugiés palestiniens.

Aspects techniques[modifier | modifier le code]

Il existe de nombreuses techniques de graffiti ou d'art de rue assimilables, telles que : la peinture aérosol (avec ou sans pochoir), la peinture à l'aérographe, la gravure (sur des vitres, sur des murs, sur des plaques métalliques, sur l'écorce des arbres, etc.), le marqueur et le stylo, la craie, la peinture au rouleau ou au pinceau, l'acide (pour vitre ou pour métal)[33], la mousse (graffiti végétal), auxquels on peut adjoindre, dans une définition élargie du graffiti, l'affiche (voir : les sérigraphies de Antonio Gallego), les stickers, les moulages (en résine ou en plâtre collés sur les murs) et la mosaïque (voir : Invader).

  • Caps (embout) : le « caps » est un embout[34] placé au sommet de la bombe; il sert de valve (et de buse) par laquelle sort la peinture. Il est amovible. Il en existe de différentes sortes ; il régule le débit de peinture.
  • Skinny cap (embout étroit) : le skinny cap est un embout dont la buse est étroite et est utilisé surtout pour les lignes dans un graffiti, il permet de faire des traits relativement fins et précis.
  • Fatcap (embout large) : tags, flops ou traits sont parfois réalisés avec un fat cap. Le fat cap est un enbout qui une fois fixé à la bombe de peinture, permet de réaliser des traits épais. C'est un embout qui permet de créer des gros tracés ou d'effectuer des remplissages.
  • Caps calligraphique (embout calligraphique) : fatcap possédant un embout biseauté et rotatif et permettant des tracés de largeur variable. Utilisé pour le tag calligraphique ou les tracés précis.

Disciplines[modifier | modifier le code]

Le graffiti « new-yorkais » se caractérise par des formes relativement définies où la créativité individuelle s'exprime dans un cadre codé et impliquant l'adhésion à toute une culture (vocabulaire, lieux, préoccupations, goûts musicaux). Il existe généralement trois niveaux de production[35].

Tag[modifier | modifier le code]

Tag à Malmö.

Le « tag » (marque, signature) est le simple dessin du nom de l'artiste. Le geste est généralement très travaillé, à la manière des calligraphies chinoises ou arabes. C'est un logo plus qu'une écriture, et souvent, seuls les habitués parviennent à déchiffrer le nom qui est écrit. Les techniques utilisées sont généralement l'aérosol, le marqueur, l'autocollant (« sticker ») et, depuis la fin des années 2000, le pulvérisateur. Cette dernière technique, difficile à maîtriser, impose un style basique et lisible des lettres.

Throw-up, block-letters[modifier | modifier le code]

Le throw-up, ou flop est une forme intermédiaire entre le tag et la pièce. La lettre subit une première mise en volume très simplifiée et souvent réalisée dans un style Bubble. En général, les throw-up sont réalisés en quelques minutes à l'aide de deux couleurs (un remplissage et un contour). Ils sont destinés à couvrir une surface moyenne, telle qu'un store métallique, un camion ou un mur de rue en un minimum de temps. Souvent, les artistes utilisent un fond comme des bulles où un nuage[36][réf. nécessaire].

Les block-letters sont réalisés à la bombe ou au rouleau sur de grandes surfaces visibles de loin (bord d'autoroute, de voie ferrée). À l'origine de forme plutôt carrée (d'où leur nom), ils sont réalisés le plus souvent avec un remplissage chrome (qui est la seule couleur de bombe à recouvrir de façon efficace et durable les murs non apprêtés) et un contour noir, ou l'inverse. Ces dernières années, de plus en plus de graffeurs ont développé des block-letters au rouleau, ce qui a eu pour effet de rajouter de la couleur sur ces espaces péri-urbains.

Pièces et fresques[modifier | modifier le code]

Fresque au Havre, France, en 2009.

Lorsque le graffeur a le temps, sur des spots légaux (murs d'expression libre, festivals, commandes professionnelles) ou non (« Halls of Fame » situés dans des usines désaffectées, sous des ponts ou dans des terrains vagues), il peut laisser libre cours à la technique et aux finesses du graffiti en réalisant des pièces de façon individuelle ou en groupe. Dans ces cas-là, le travail des couleurs et des formes n'est plus contraint par le temps comme dans l'action illégale. Le style individuel de l'artiste se révèle tout comme l'époque déterminant ce style. Les initiés reconnaissent aisément les travaux de graffeurs ou de crews marquants tels que Daim (Allemagne) et ses pièces en 3D, HoNeT (France) et ses pièces simplistes et troisième degré sur train comme sur mur, les XL, Xtra Largos (Espagne) et leur compositions graphiques ou encore les MSK, Mad Society Kings, emmenant tout un style américain derrière leur travail dérivée de la typographie. Concernant les styles les plus couramment utilisés, on peut citer le Wildstyle (dans lequel les lettres sont difficilement lisibles, abstractisées, enchevêtrées et décoratives), la 3D (mise en relief et éclairage de lettres), l'Ignorant style (dans lequel des graffeurs expérimentés tentent de reproduire des effets de débutant et ou le second degré est de mise).

Certains graffiti-artists peignent peu de lettres et se spécialisent dans le dessin de décors figuratifs ou abstraits, ou bien de personnages. Le graffiti new-yorkais s'inspire de plusieurs arts dits « mineurs », tels que la bande dessinée[37], le tatouage et l'affiche.

Art urbain[modifier | modifier le code]

La catégorie art urbain, ou street art, rassemble les pochoirs, les interventions sur mobilier urbain, les détournements publicitaires, les stickers, les affiches, les collages, les peintures qui ne sont pas centrées sur un lettrage, et les installations, notamment.

Personnages[modifier | modifier le code]

Graffiti de Twix (2011) dans la région de Nevers.

Un personnage peut représenter un individu, un monstre, un super-héros, un animal, un portrait, une chimère, ou tout type de forme unifiée issue de l'imagination de l'artiste. Il peut être réalisé dans un style cartoon, réaliste comme les coléograffes de Twix[38] ou surréaliste.

Pièce[modifier | modifier le code]

Une pièce est un ensemble de lettres stylisées, il s'agit d'une représentation élaborée du nom de l'artiste. Une pièce est réalisée avec trois couleurs ou plus et peut être accompagnée d'un personnage. Elle est souvent plus recherchée et complexe que les autres type de graffitis.

Sketch[modifier | modifier le code]

Le sketch est une esquisse ou un dessin perfectionné sur support papier. Il peut être réalisé en noir et blanc ou en couleur. Il peut être simple ou complexe, représenter un lettrage, un personnage ou encore un paysage. Le graffeur expose parfois ses meilleurs sketchs dans un blackbook[39].

Braille[modifier | modifier le code]

En collant des demi-sphères sur les murs, le graffeur nantais The Blind a créé une forme de graffiti lisible par les non-voyants[40].

Supports[modifier | modifier le code]

Véhicules et transports[modifier | modifier le code]

Punition du tagueur parisien Soack sur une rame MF 67 du métro de Paris.

Dès les débuts du graffiti, les writers ont pris un certain plaisir à voir « voyager » leur nom. Non seulement le déplacement offre une dimension supplémentaire à l’œuvre, mais elle permet en plus au tagueur de se faire connaitre à travers les différents quartiers de sa ville voire au-delà. Ainsi, différents types de véhicules sont tagués ou graffés : camionnettes, camions, métros, trains, etc.

Azyle a peint sur le Concorde exposé au Musée Delta d'Athis-Mons, à l'aéroport d'Orly[41]. La chambre criminelle de la Cour de cassation a confirmé le l’arrêt rendu par la cour d’appel et considéré que, quel que soit le caractère d’œuvre des tags d’Azyle, celui-ci n’efface pas la qualification des « destruction, dégradation ou détérioration d’un bien appartenant à autrui » sanctionnée par l’article 322-1 du code pénal, faisant prévaloir le droit pénal sur le droit d’auteur[42].

En Occitanie, les graffitis posent problème car les rames taguées sur les pare-brises ne peuvent pas être exploitées selon SNCF Occitanie[43]. Certaines personnes peuvent également se brûler sur les caténaires[44].

Tunnels[modifier | modifier le code]

Graffiti dans une tunnel du métro de Newcastle au Royaume-Uni.

Les tunnels des réseaux de transports en commun souterrains sont des lieux appréciés par les graffeurs. Dans les années 1980, voyant que leurs graffitis étaient effacés en surface et sur les rames, les writers sont descendus sous terre[46]. Outre que les pièces restent en place[47], ces lieux présentent une forte affluence quotidienne et donc de personnes enclines à regarder par la fenêtre. La répétition des trajets quotidiens des voyageurs rend le graffiti répétitif.

Du fait de l´obscurité qui règne dans les tunnels, l'essentiel des graffitis qui y sont exécutés sont des "chromes" qui deviennent lumineux au passage de la rame. En pratique certains graffiteurs se tuent sous les trains qui roulent parfois à 110 km/h ce qui retarde les trains et leurs passagers. Pour éviter ces déconvenues les autorités peuvent installer des clôtures mais les gens les coupent, et installer des panneaux d'avertissement, mais sans résultat[48].

Voies ferrées[modifier | modifier le code]

Les voies ferrées sont des lieux de passage et le but pour un graffeur est que son œuvre soit vue par le plus de monde possible. Elles restent tout de même un lieu dangereux en raison de la circulation rapide des trains et leur importante distance de freinage: à 90 km/h un train met 800 m pour s’arrêter, soit dix fois plus qu’une voiture. Quelques artistes se tuent inutilement chaque année[49], sans pour autant arrêter l'expansion du graffiti car la voie ferrée est le principal lieu d'expression dans le monde. Dans le domaine ferroviaire cela s'appelle un accident de personne.

En France, en raison de cette problématique de sécurité toute intrusion sur le domaine ferroviaire est illégale et passible d’une peine de 3 750  et six mois d’emprisonnement[49].

Toits[modifier | modifier le code]

Les murs pignons auxquels donnent accès les toits constituent des endroits propices aux graffitis. Du fait de la difficulté de leur accès, des risques pris et de la forte visibilité de la peinture, l'œuvre dépasse sa seule figuration plastique et est enrichie d'une dimension sensationnelle. Le « writer » cherche à exprimer sa liberté de mouvement, parfois irréelle, en faisant de la verticalité une recherche. On appelle aussi cette pratique « élévation ».

Grottes et souterrains[modifier | modifier le code]

Inscription de la grotte de Cayre-Creyt à Vallon-Pont-d'Arc (Ardèche) attribuable à la fin du XVIIe siècle.

Aujourd'hui, les graffitis laissés par les visiteurs de cavernes choquent les spéléologues modernes et l'opinion publique. Les différentes opinions et la sensibilité du sujet trouvent leur origine dans la culture, la mode et un certain conformisme[50]. Ainsi, la manière d'appréhender la tradition des signatures permet d'élever au rang d’œuvres d'art des dessins préhistoriques et d'assimiler les graffitis à des souillures.

Pourtant, les sites rupestres ou souterrains ont été décorés, effacés, surchargés durant de longues périodes, par différentes cultures sans qu'aucune réglementation n'ait été imposée aux intervenants. Les natifs (aborigènes, indiens, etc.) ne font d'ailleurs aucune différence entre ce qui a été dessiné il y a plusieurs milliers d'années et ce qui a été fait récemment.[Information douteuse] Certes, la tradition des signatures et graffitis dans les cavités naturelles est aujourd'hui un sujet plus sensible, mais renseigne sur les dates des incursions, les identités des protagonistes et les galeries connues à une période donnée. Les parois de la grotte ne sont qu'un support semblable aux pages d'un livre : elles peuvent fournir des indications précieuses sur la fréquentation des cavités.

Cellograff ou cellograffiti[modifier | modifier le code]

Cellograph en cours d'exécution sous le pont de Bir-Hakeim à Paris.

Cette discipline inventée par les graffeurs Astro et Kanos[réf. nécessaire] consiste à peindre un graffiti sur de la cellophane. Le cellograff (marque déposée par Cellograff et l'agence OSARO) est une démarche qui permet à ses auteurs de s’exprimer légalement dans l’espace urbain, ce procédé est en accord avec les institutions[réf. nécessaire]. Ce principe matérialise un vide pour créer de nouvelles surfaces en utilisant par exemple deux arbres pour tendre un mur artificiel et temporaire. Il offre une grande liberté plastique sans dégradations de l'espace urbain et se donne pour objectif de rendre une image positive du graffiti du fait de sa réversibilité.

Styles[modifier | modifier le code]

Les styles[51] appartiennent au jargon spécifique du graffiti de tradition new-yorkaise et hip-hop.

Graffiti wildstyle par Shuck2, Porte de Saint-Ouen à Paris en 2004.

Wildstyle[modifier | modifier le code]

Le wildstyle (littéralement « style sauvage ») est un style de graffiti dans lequel les lettres sont entremêlées, fusionnées et extravagantes. Leurs extrémités sont dynamiques et peuvent se transformer en flèches ou pointes. Les lettres sont tellement travaillées et déformées qu'il est difficile de déchiffrer un wildstyle pour les non initiés. C'est un style complexe à réaliser qui demande beaucoup de technique et d'entraînement. Dans ce style de graffiti, les lettres sont la plupart du temps tellement rapprochées qu'elles forment un bloc compact. Le wildstyle s'est d'abord développé à New York[52], puis a été singularisé par les européens pour en faire une esthétique propre, tout en maintenant le principe du lettrage déformé, stylisé et dynamique[53].

Bubble[modifier | modifier le code]

Genre de graffiti. Également appelé flop ou throw-up, ce style circulaire aux extrémités parfois effilées est souvent réalisé très rapidement. L'impact d'un flop réside dans la répétition entre les lettres[réf. nécessaire].

Old-school[modifier | modifier le code]

Style de graffiti issu des premières vagues de graffiti. Des années 1970 aux années 1980[réf. nécessaire]. Reprise des moyens et connaissances de l'époque avec par exemple des codes couleurs moins riches qu'aujourd'hui, des lettrages et personnages simplifiés et les origines des styles plus récents.

Abstrait[modifier | modifier le code]

Graffitis abstraits par les artistes Tokeo, Greve, Pose et C3po à Chicago en 2006.

Graffiti abstrait. La lisibilité du lettrage n'est pas la caractéristique fondamentale[réf. nécessaire].

Bloc Letters[modifier | modifier le code]

Un bloc letters "1UP" sur le pignon d'un immeuble.

Ce style fait intervenir des formes en bloc dans le travail des lettres. Les formes sont carrées ou rectangulaires ce qui donne un effet de lourdeur, de solidité à la pièce[réf. nécessaire]. Le bloc letters se fait généralement dans des grandes dimensions et avec peu de moyens, en utilisant par exemple des rouleaux à peinture accrochés à des perches. Le but du bloc letters est de pouvoir se faire remarquer, sans trop chercher à développer le style. On le retrouve par exemple sur des toits, des facades d'immeubles ou des zones difficiles à atteindre

Ignorant[modifier | modifier le code]

Ce style de graffiti se veut une réaction aux différents styles, techniques, et compliqués comme le wildstyle ou la 3D. L'ignorant style est un style basique, enfantin mais innovant. Ne pas confondre un graffiti raté et un graffiti au style ignorant. Derrière la simplicité de ce genre de pièce se cache une technique bien particulière et une liberté des formes.

Hardcore[modifier | modifier le code]

Ce style qualifie tous les tags, flops, pièces vandales particulièrement violentes[Quoi ?][réf. nécessaire]. La coulure et l'occupation de l'espace en sont par exemple des moyens.

Shalm[modifier | modifier le code]

Trait fin utile pour les finitions.

Motivations[modifier | modifier le code]

Années 1930, 1940, 1950, 2000… des inscriptions d'amoureux et de passants, sur le mur d'une chapelle de Bétharram.

De nombreuses raisons expliquent l'existence de graffitis. Certains relèvent de la communication pure et servent donc à diffuser un message, par exemple un message politique, souvent clandestin : nationalismes régionaux en Irlande du nord, en Bretagne ou en Corse, « V » de la victoire et de la liberté sous l'occupation nazie.

Certains graffitis contiennent des informations secrètes ou publiques se rapportant au lieu qui leur sert de support. C'est le cas par exemple des graffitis discrets et codés laissés par les cambrioleurs sur des habitations pour indiquer à leurs collègues si le lieu est intéressant, dangereux, mal gardé, etc. C'est le cas aussi des étoiles de David ou des mentions « juden » peintes ostensiblement sur les boutiques de commerçants juifs par les nazis en Allemagne dans les années 1930, inscriptions qui étaient souvent des appels à vandaliser les lieux, à molester leurs locataires et à boycotter les commerces. Dans le même registre, certains graffitis sont des messages diffamatoires ou des dénonciations anonymes émanant de « corbeaux » divers. Certains graffitis servent à baliser un territoire, comme le font les gangs criminels tels que les Crips et les Bloods à Los Angeles.

Parfois les graffitis peuvent être décrits comme des réactions à d'autres messages diffusés dans l'espace urbain, telles que les publicités détournées (« Le Pen » se voit ajouter « is » ou « dre ») ou commentées (« non à la malbouffe ! », « halte au porno ! ») et les panneaux de signalisation, ou des détournements d'autres graffitis (« vive le roi », qui devient « vive le rôti » dans les années 1930 en France). Le collectif des « déboulonneurs », créé en 2005, s'est par exemple spécialisé dans le graffiti sur des affiches publicitaires, dans un but militant de préservation du paysage.

Les graffiti se trouvent aussi dans les cimetières et mémoriaux comme forme d’écriture spontanée et occasionnelle, au-delà des inscriptions funéraires gravées sur les monuments ou apposées sur les souvenirs placés par des proches. Les tombes des gens célèbres – chanteurs et chanteuses, poètes et poétesses, acteurs et actrices, hommes et femmes politiques - en sont des exemples éclatants. Mais cela concerne également des hommes et des femmes que la tradition ou la foi populaire a transformés en « saints », non reconnus par l'Église. Les visiteurs laissent des graffitis ou confient leurs pensées et leurs émotions à un support papier : simple billet ou longue lettre. Ces écrits posent des problèmes de gestion et de sauvegarde des monuments ; c’est pourquoi ils sont généralement et périodiquement éliminés, par la famille ou plus souvent par l’administration du lieu[54]. Comme pour d’autres lieux et à d’autres époques, ces formes d’écrits constituent aussi des sources documentaires importantes pour l’Histoire, mais également pour l’anthropologie et la sociologie[55].

Des tags réalisés à l'acide à Chicago.

De nombreux graffiteurs-artistes affirment justement créer leurs images en réaction à la saturation publicitaire : à des images aux buts vénaux, ils opposent des images gratuites ; à des messages faisant la promotion de produits standardisés, ils opposent une publicité pour eux-mêmes. Il s'agit d'ailleurs parfois de publicité au sens propre : publicité pour un disque diffusé de manière confidentielle, pour un groupe de rock, pour un artiste, ou pour un parti politique, notamment. Certains graffitis sont la simple expression, anonyme ou non, de sentiments : cris du cœur divers, joie (« il fait beau et je suis content »), déclaration d'amour (« Mélissa je t'aime ») ou de haine. On recense depuis l'antiquité de nombreux exemples d'hommages à des défunts, sur leurs sépultures (voir par exemple les tombes de certains artistes ou poètes au cimetière du Père-Lachaise à Paris) ou dans d'autres lieux : le mur de la maison de Serge Gainsbourg, rue de Verneuil à Paris, était couvert de graffiti-hommages après le décès du chanteur. Les hommages de ce type sont courants aussi dans le graffiti « new-yorkais »[56]. Les attentats du 11 septembre 2001 ont généré une grande quantité de graffitis mémoriels, rendant notamment hommage aux services (police, pompiers) de la ville. Il est fréquent aujourd'hui que lorsqu'un tagueur meurt, les tagueurs qui le connaissaient lui rendent hommage en continuant à poser son « blaze », suivi de la mention R.I.P. ou R.E.P.

« Bush contre le monde », graffiti suisse.

La question d'hommage est, désormais, souvent liée à la notion de propriété, dans le sens où de plus en plus, les tagueurs posent le « blaze » d'amis, collègues, etc. Cette mouvance qui tend à s'accentuer a plusieurs origines : d'abord celle de faire plaisir à la personne ainsi honorée. Rituel fréquent au sein d'un « crew ». Cela se fait aussi beaucoup pour montrer aux autres un lien entre le « dédicacé » et le « dédicacer » si le premier a de la notoriété. Ensuite, il peut également s'agir de plagiat. Un rival décide d'usurper un nom qu'il a vu. Enfin, par phénomène de mode, des gens utilisent un blaze en vogue, pour en tirer le prestige. Ainsi la notion d'hommage dans le graffiti est assujettie à bien des débordements. Le propriétaire d'un nom n'est pas forcément celui qui en laisse les traces, et inversement, nombreuses sont les traces laissées à l'insu du propriétaire.

La mémoire en tant que trace est d'ailleurs un aspect important du graffiti : en gravant sur un arbre ses amours, en dessinant sur ses bancs d'école ou en inscrivant sur un mur le témoignage de son passage (comme les pionniers de la piste de l'Oregon, en 1864, ou comme « Kilroy » en 1944), l'auteur de graffiti transforme son support en un véritable pan de mémoire : mémoire collective, mémoire des événements, mémoire individuelle… Cette motivation prend un tour exemplaire avec Restif de la Bretonne qui tenait le journal de ses souvenirs sur les parapets des ponts de Paris. Le graffiti relève parfois de l'art visuel, de la littérature ou encore de l'humour. Il constitue alors une manifestation de l'esprit humain, poétique de par son aspect éphémère et altruiste de par son mode de diffusion. Enfin, certains graffitis relèvent du simple vandalisme, de l’incivilité, actions qui pour certains sociologues sont une manière d'affirmer son existence (« je casse donc je suis »). Certains jeunes peuvent en effet trouver à travers le graffiti, un désir de revanche sur la vie et d'affirmation de soi, ou encore un moyen d'oublier la morosité et la tristesse de leur vie.

Le graffiti « hip-hop », ou « tag », qui représente 90 % des graffitis aux États-Unis[57] et sans doute autant dans la plupart des pays, est un cas complexe. Il se donne souvent des ambitions esthétiques mais constitue dans le même temps une forme de langage secret, destiné à n'être compris que par une population limitée, ce qui ne va pas sans irriter le public qui perçoit bien qu'on lui impose la vue d'images qui ne lui sont pas destinées[58].

Le « tag » a effectivement sa culture propre. Chaque tagueur a un pseudonyme et une signature (blaze) qu'il utilise pour revendiquer des œuvres ambitieuses mais aussi (plus couramment, car c'est plus facile), pour signaler sa présence dans un lieu et se faire connaître, transformant la ville en une sorte de jeu de piste et de stratégie géant. Un tagueur peut avoir plusieurs talents : une capacité à peindre dans des endroits difficilement accessibles (le goût de l'exploit — profusion, dimensions, emplacements, danger — peut constituer une partie de la motivation des graffeurs), l'énergie et le culot suffisants pour écrire son nom partout (le vocabulaire consacré est explicite : « exploser », « détruire », « cartonner », etc.) ou encore un talent artistique véritable. Le but du « tag » est apparemment difficile à expliquer. Il s'agit de la forme de graffiti qui déclenche le plus de controverses, notamment du fait de l'ampleur du phénomène mais aussi, sans doute, du fait qu'il est l'expression d'une culture bien définie. Pour une majorité de citadins, qui sont les premiers concernés par cette forme d'art qui s'exerce surtout en ville (et que certains taggueurs considèrent comme de la « réappropriation » du mobilier urbain), le tag est avant tout du vandalisme dont le but est la destruction ; ils peignent illégalement. Mais pour d'autres, le graffiti est un art de vivre, un loisir qu'ils pratiquent dans des terrains légaux, cette frontière entre ces deux faces est parfois inexistante : un graffeur ayant fait une superbe fresque colorée, dessinée, la journée, peut aller dans la rue et inscrire sa signature rapidement, illégalement pour qu'il puisse être reconnu. Cela fait partie d'un même ensemble, le tag et le graffiti.

Statut juridique[modifier | modifier le code]

Le statut juridique du street art est complexe et peut fortement varier selon les pays. Il faut souligner dans certains pays la privation des droits d'auteur d'œuvres qui ont été réalisées dans l'illégalité, comme des graffitis réalisés en France sans l'autorisation du propriétaire du support.

Lutte anti-graffiti[modifier | modifier le code]

Nettoyage chimique de graffiti sur un train en Allemagne.

La lutte anti-graffiti se base sur différentes techniques : supports anti-tags, encadrement des graffeurs, réparation des surfaces couvertes de graffiti, surveillance et communication ou lutte par les moyens judiciaires.

Danger[modifier | modifier le code]

Chaque année des personnes pratiquant le graffiti meurent parfois dans des endroits illégaux. Par exemple, en France, un passager a été mutilé en passant sa tête dans une fenêtre à l'entrée d'un tunnel[59].

Économie[modifier | modifier le code]

Bombe de peinture de la marque Altona, très populaire pendant les années 1980.

Assez tôt dans l'histoire du graffiti « new-yorkais », de jeunes artistes ont été rémunérés pour décorer des boîtes de nuit et des devantures ou des rideaux de fer de boutiques. Certains vivent véritablement de cette activité, notamment les artistes « légendaires » dont d'autres graffeurs débutants n'oseront pas saccager le travail : avoir un rideau de fer peint par un graffeur respecté est l'assurance[réf. nécessaire] que celui-ci ne sera plus constamment recouvert par d'autres tagueurs. Certains graffeurs vendent leur travail sous forme de toiles peintes, ou le déclinent sous forme de tee-shirts et autres décorations vestimentaires, de prestations graphiques (cf. la « Carte-Jeunes » de la fin des années 1980 dessinée par le peintre Megaton), d'illustrations pour des pochettes de disques, de bijoux, et de planches de skateboard. Des graffitis sont parfois exécutés, contre rémunération, en présence du public pendant certains évènements tels que des concerts ou des matchs de sports populaires.

Le graffiti engendre un phénomène éditorial qui n'a rien de négligeable depuis la parution du livre Subway Art[60] qui sera suivi d'un grand nombre d'autres ouvrages et deviendra une section à part entière dans les rayons « Arts graphiques » des librairies. Une presse se développe aussi avec des journaux tels que Aérosol (1978) en Belgique, le International Graffiti Times' (1984) aux États-Unis, le pionnier 1 Tox, Paris Tonkar Magazine, Graff it!, Graf Bombz, Mix Grill ou le gratuit The Truth en France, Graphotism au Royaume-Uni, Sicopats en Espagne, Stress aux États-Unis, Bomber megazine aux Pays-Basetc.[61] Les journaux « généralistes » consacrés au hip-hop ouvrent souvent largement leurs colonnes au graffiti.

Publicité spontanée (?) et enthousiaste pour la marque de bombes de peinture « Altona », par le graffiti-artist Bando, Paris, palissades du Louvre, 1984.

Beaucoup de magazines français, World signs par exemple, ont souffert, voire disparu, à la suite de la décision de la commission paritaire de ne plus attribuer aux magazines consacrés graffiti de numéro de commission paritaire, sésame permettant aux magazines accrédités d'avoir un taux de TVA réduit de 2,1 % et des aides à l'acheminement postal[62], argumentant que ces magazines présentaient sous un jour favorable une activité réprimée par la loi. Dans le cas de la revue Graf it!, la décision de la commission paritaire avait été confirmée par le Conseil d'État[63].

Des sites internet voient le jour à la fin des années 1990, comme Art Crimes, certains disparaissent et d'autres se structurent en SARL ou en association loi de 1901 comme AERO. Des boutiques consacrées à l'achat de matériel pour les graffeurs existent dans plusieurs grandes villes d'Europe ou d'Amérique du Nord. On y trouve notamment des peintures aux couleurs rares et aux propriétés couvrantes adaptées, des « caps » (le bouchon diffuseur de l'aérosol) servant à faire des traits aux formes précises — très fins ou très épais, par exemple —, des marqueurs très larges, des masques, et des lunettes ou des combinaisons de protection.

Plusieurs marques de peintures aérosol plébiscitées par les graffeurs ont profité de cette célébrité : Krylon, Red Devil, Altona, Alac, SIM2, Dupli-color, Marabout-Buntlack. La plupart ont essayé de dissocier leur image de marque du graffiti, comme Krylon qui a lancé un programme de sensibilisation nommé Graffiti Hurts (en français : le graffiti fait mal). Inversement, quelques marques telles que Clash paint, Beat paint, Montana colors et Montana Cans visent nettement la clientèle des graffiteurs.

Expositions[modifier | modifier le code]

Exposition de Tag au Grand Palais.
Graffiti ancien représentant un pèlerin. Maison du graffiti ancien à Marsilly.

France[modifier | modifier le code]

  • Galerie du Jour, agnès b., 1989.
  • Graffiti Art, Musée national des Monuments français, 1991, avec des œuvres des collections Speerstra, Pijnenburg, Rodriguez, Wiegersma, Navarra.
  • Paris Graffiti, Espace de la rue Chapon, en 1992[64]. Exposition organisée par Jack Lang.
  • Graff, Galerie du Jour, agnès b., 2001, avec des œuvres de JonOne, Futura 2000, André, les BBC (JayOne, Ash, Skki), L'Atlas, Mist, Moze, Os Gêmeos, O'Clock, Psykoze, Invader, Zevs.
  • L'art Modeste sous les bombes, Musée international des arts modestes (MIAM), Musée Paul-Valéry, Sète, Collection Speerstra, juin 2007.
  • Calligraffiti, Grande halle de la Villette, Paris, 2008. Collection Alain-Dominique Gallizia.
  • En avril 2009, Tag au Grand Palais. Exposition organisée par Alain-Dominique Gallizia, réunissant 300 œuvres commandées aux plus grands graffeurs internationaux. Projet unique et première exposition internationale de graffitis qu'vue avec succès par plus de 80 000 visiteurs en un mois.
  • Première vente, de Millon-Cornette de Saint Cyr entièrement consacrée au Graffiti à la Cigal Paris, le 20 juin 2009.
  • Exposition-vente T.A.G. Les lettres de noblesse au Palais de Tokyo les 13, 14 et 15 février 2010, 5 000 visiteurs en deux jours. Les œuvres exposées ont été vendues le lundi 15 février par la société Pierre Bergé et Associés au profit de l’association SOS Racisme. Avec la participation d'Alain-Dominique Gallizia. Le record a été obtenu par une toile de Taki 183.
  • Expositions à la Fondation Cartier en 2009/2010[65], Né dans la rue.
  • Mars à juillet 2010 Paris : Exposition de la Bâche Wagram organisée par Alain-Dominique Gallizia. 2 000 m2 d'exposition offerte à la ville dans ce premier musée à ciel ouvert. Œuvres vendues au profit de l'Association Paris Tout P'Tits.
  • Février 2011 : exposition-vente "Empreintes urbaines" au Palais d'Iéna Les œuvres exposées ont été vendues par la société Pierre Bergé et Associés au profit de l’association SOS Racisme. Avec la participation d'Alain-Dominique Gallizia.
  • Juillet à août 2011 Monaco : Exposition L'Art du graffiti : 40 ans de Pressionnisme, organisée par Alain-Dominique Gallizia.
  • Février 2013 : Paris, Exposition Tableaux de Maîtres dans les espaces privatifs du Palais de Tokyo. Avec vente au profit de SOS Racisme. Avec la participation d'Alain-Dominique Gallizia.
  • Mai 2013, le graffiti entre à l'Hôtel de Matignon à la demande de Jean-Marc Ayrault et de son épouse, avec la mise à disposition par Alain-Dominique Gallizia de douze œuvres de sa collection. Réparties dans les espaces privés et publics, elles ont été présentées au public lors des Journées du patrimoine.
  • Teenage Kicks, biennale internationale d'art contemporain urbain (expositions, muralisme, performances) de Rennes, créée par l'association Graffiteam. La première édition a eu lieu en septembre 2013.
  • Street Art, l'innovation au cœur d'un mouvement, Espace Electra, Fondation EDF, Paris, 2014.
  • Mars 2015 : Le Pressionnisme 1970-1990, les chefs-d’œuvre du graffiti sur toile de Basquiat à Bando à La Pinacothèque de Paris. L'exposition organisée par Alain-Dominique Gallizia met en avant 120 tableaux et esquisses d'époque[66].
  • Avril à septembre 2016 : L’Institut Culturel de Bordeaux, à l'initiative de son président, Bernard Magrez, accueille une cinquantaine d'œuvres de la Collection Gallizia Vintage au château Labottière.
  • L'Aérosol[67], musée éphémère du graffiti, créé par Maquis-Art, grâce à l'accueil de la SNCF, Paris, septembre 2017.

D'autres musées comme celui de la Mémoire des murs, unique en Europe, Verneuil-en-Halatte[68] dans l'Oise ou encore le musée des graffitis anciens, Marsilly (Charente-Maritime) ont permis à cette expression artistique marginale d'avoir un début de reconnaissance officielle. Le MUR propose un panneau publicitaire au graffiti, Place Verte, à Paris.

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

En dehors des fictions consacrées à la culture hip-hop, de nombreux récits recèlent des moments narratifs où les graffitis ont une importance sur le cours des événements.

Littérature[modifier | modifier le code]

  • Dans l'Exode, Dieu commande à Moïse de marquer les maisons des hébreux avec du sang de petit bétail, afin qu'il extermine les premiers-nés égyptiens, dans les maisons qui ne sont pas marquées. Cette méthode a aussi été utilisée plusieurs fois dans l'histoire du monde, au début du génocide arménien par exemple.
  • Dans Ali Baba et les Quarante Voleurs, un voleur venu en ville pour trouver Ali Baba marque la maison de ce dernier d'une croix, afin que ses compagnons reviennent, de nuit, tuer l'aventurier. Mais sa servante remarque la croix et en trace sur toutes les maisons de la ville.
  • Dans Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien, Gandalf marque la porte de Bilbo d'un signe (dont le sens est « Cambrioleur désire bon boulot, comportant sensations fortes et rémunération raisonnable » selon la traduction de F. Ledoux), afin de la signaler aux nains qui doivent les rejoindre.
  • Dans L’Écharpe rouge de Maurice Leblanc, un garçon employé par Lupin dessine des graffitis destinés à mettre l'inspecteur Ganymède sur une piste.
  • Dans le roman policier Pars vite et reviens tard, de Fred Vargas, un « 4 de chiffre » est peint sur de nombreuses portes d'appartements et sème le trouble parmi la population.

Bandes dessinées[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

  • Dans la série télévisée Benny Hill show, une séquence redondante présente un mur sur lequel se trouvent des graffitis qui se juxtaposent et se répondent.
  • Dans la série animée les Simpson, Bart Simpson est un graffeur sous le nom d'El-Barto.
  • Dans la série télévisée V, le V est un symbole de résistance.
  • La série télévisée Le Monde de demain (2022) est une reconstitution des prémisses de la culture Hip-Hop en France. Elle suit les parcours de JoeyStarr, Kool Shen et Dee Nasty et donne la part belle au graffiti, avec notamment des portraits de Bando, Lady V et Chino. Plusieurs graffitis du terrain vague de La Chapelle ou des quais de Seine ont été reconstitués pour l'occasion.

Cinéma[modifier | modifier le code]

  • Dans M le maudit, un membre de la pègre, chargé d'identifier l'assassin des petites filles, lui marque un « M » sur le dos, à la craie.
  • Dans Monty Python's Life of Brian, 1979, de Terry Jones (en français : Monty Python : La Vie de Brian), Brian, qui a été recruté par le « Front du Peuple de Judée », écrit sur un mur un message hostile aux Romains, « Romanes eunt domus » (« Romains, rentrez chez vous »). Il est surpris par une patrouille, dont le chef le tance pour ses erreurs de grammaire puis le corrige point par point, lui faisant trouver la formulation exacte, « Romani ite domum », avant de le contraindre à recopier cent fois cette phrase sur ce mur.
  • Dans L'Armée des douze singes, James Cole, venu du futur, enquête sur un groupe écologiste radical, les douze singes du titre, dont la piste est parsemée de graffitis au pochoir. C'est à l'aide d'un graffiti réalisé à la bombe de peinture que Cassandra, autre protagoniste du récit, adressera un message à James Cole.
  • Dans IP5 : L'île aux pachydermes, Olivier Martinez interprète Tony un gaffeur en rupture de ban. L'acteur est doublé par Darco pour les scènes de graff.
  • Dans Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, Amélie écrit sur les murs de son quartier des phrases tirées de la prose d'Hipolito, son ami l'écrivain raté.
  • Au début du film Shrek le troisième, on aperçoit des graffitis du graffeur Cope 2.
  • dans Le Hobbit Gandalf grave une rune naine sur la porte de Cul-de-sac (maison de Bilbo Sacquet) pour indiquer aux douze nains le lieu de leur réunion.
  • Dans Beur sur la ville de Djamel Bensalah de nombreux graffitis du graffeur français Shuck2[69].
  • Tout au long du film Vandal de Hélier Cisterne.
  • Neuilly sa mère, sa mère ! comédie de Gabriel Julien-Lafferière (graffitis, l'artiste Shuck Two).

Jeux[modifier | modifier le code]

  • Jet Set Radio (2000), par l'éditeur Sega, est un jeu d'arcade qui bien que mettant en scène des actes de graffiti vandalismes, ne fut pas controversé. Le jeu comportait certaines illustrations de graffeurs reconnues, tel Haze (en).
  • ZeWall (2001), graffiti sur les murs d'une ville virtuelle. Dessin collectif sur internet sans inscription ni installation de logiciel. Les meilleurs dessins servent depuis 2001, à construire une immense fresque.
  • Marc Eckō's Getting Up: Contents Under Pressure (2006), par l'éditeur Atari, est un jeu d'aventure dont le but est de devenir le graffiti-artist le plus réputé de la ville. Interdit aux moins de 16 ans dans de nombreux pays, banni en Australie, ce jeu a souvent été accusé de glorifier la délinquance. Il a été réalisé sous les conseils de graffiti-artists tels que T-Kid, Seen, Futura 2000 ou Cope 2.
  • Certains jeux vidéo mettent en avant des graffitis en milieu urbain, des jeux comme Grand Theft Auto: San Andreas, Saints Row, Spider man 2, Grand Theft Auto IV, The Warriors (jeu vidéo) (ou apparaissent notamment Cope 2 et Indie), etc.
  • Dans Assassin's Creed II, Brotherhood et Revelation, on peut voir des personnes dessiner sur les murs des villes.
  • Subway surf est un jeu que l'on peut télécharger sur portable ou tablette, dans lequel le joueur incarne un tagueur poursuivit dans le métro aérien par un vigile qui l'a surprit en train de taguer. Le but et de courir le plus longtemps possible en évitant les obstacles pour ne pas être rattrapé par le vigile. Il s'agit d'un jeu sans fin.
  • Devil May Cry 4 (DMC), jeu d'action de la firme capcom ou l'on peut voir un monde de destruction ou se mêlent graffitis et scène de fin du monde.
  • Infamous: Second Son (2014). Delsin est un artiste de rue, vous pouvez tagger tous les murs et panneaux de Seattle.
  • Splatoon (2015). Le jeu prends place dans une grande ville, Chromapolis, où les murs sont couverts de stickers, Graffitis et tags. Ce jeu s'inspire de la culture hip-hop des années 2010.
  • Sludge Life (2020) édité par Devolver Digital est un jeu à la première personne, en monde ouvert et axé sur le vandalisme. Le tout sur une île polluée, avec une atmosphère horriblement pesante et peuplée d'êtres idiots et grincheux.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Brassaï, Graffiti, 1960.
  • Jean Baudrillard, Kool Killer ou l'insurrection par les signes in L'échange symbolique et la mort, Gallimard, 1976.
  • Henry Chalfant, Martha Cooper, Subway Art, éd. Thames and Hudson, 1984.
  • Denys Riout, Dominique Gurdjian, Jean-Pierre Leroux, Le Livre du graffiti, Éditions Alternatives, 1985.
  • Solange Pierson (Interviews, textes) et Guillaume Dambier (photographies), Pochoir à la une, éditions Parallèles,
  • Henry Chalfant, James Prigoff, Spraycan Art, éd. Thames and Hudson, 1987.
  • Boyer André, A Plaisir et à gré le Vent - Graffiti de Marine de Loire, éd. Art et Découverte, Montsoreau, 1990.
  • Alain-Vulbeau, Du tag au tag, 1992. (SBN-10: 2220033201)
  • Tarek Ben Yakhlef, Sylvain Doriath, Paris Tonkar, éditions Florent Massot 1991, seconde édition 1992.
  • Olivier Monmagnon, Sabotage !, Le Graffiti-Art sur les trains d'Europe, éditions Florent Massot 1996
  • Roger Avau, Graffitis d'humour, d'amour, d'humeur, éd. Dricot, 1996 (ISBN 2-87095-181-7)
  • Alain Milon, L'étranger dans la ville. Du rap au graff mural, Paris, PUF, col. Sociologie d'aujourd'hui, 1999.
  • Félonneau M.-L., Busquets S., Tags et grafs : les jeunes à la conquête de la ville, L'Harmattan, Psychologiques, 2001.
  • Federico Calo, Le Monde du Graff, Paris, L'Harmattan, 2003.
  • Julien Malland, Gautier Bischoff, Kapital : Un ans de Graffiti à Paris, 2 septembre 2003.
  • Colors Zoo, Welcome to Colors Zoo, éd. ColorsZoo, 2004.
  • Daniel Cresson, Stencil Project -Paris 2004, paru en janvier 2005
  • Alain Milon, « La Ville et son lieu à travers la vision de surligneurs de la Ville : L’Atlas, Faucheur, Mazout, Tomtom » in C'est ma ville (dir. N. Hossard et M. Jarvin), Paris, L’Harmattan, 2005.
  • Stéphanie Lemoine, Julien Terral, In situ, un panorama de l'art urbain de 1975 à nos jours, Éditions Alternatives, 2005.
  • Christophe Genin, Le Street art au tournant : Reconnaissance d'un genre, Bruxelles, Les Impressions nouvelles, , 253 p. (ISBN 9782874491801)
  • L. Halfen, From Spray 2 Screen, éd. ColorsZoo, 2005
  • A. Giverne, Hors du temps, éd. ColorsZoo, 2005
  • Collection Wasted Talents, volume 3, Darco - Code Art, paru en 2006.
  • Collection Wasted Talents, volume 5, Zeky ombre Chinoise, paru en 2006.
  • S. Huet, L. Le Floc’h, V. Veyret, After Eight8, Still Rollin, éd. ColorsZoo, 2006.
  • Collectif, AnART, Graffiti, Graffs et Tags, Paris, Les éditeurs libres, 2006.
  • Still Rollin Sylvain Huet et L. Le Floc'h, After Eight 8, 2006.
  • Jon Naar, Sacha Jenkins, The Birth of Graffiti, éd. Prestel, 2007.
  • François Chastanet, Pixação São Paulo Signature, éd. XG Press, 2007, (ISBN 978-2952809702)
  • Claudia Walde, Sticker City. L'art du graffiti papier. Éditions Pyramid, 2007, (ISBN 978-2350170657).
  • Julien Malland, Globe-Painter, éd. Alternatives, 2007
  • Frank Sandevoir, Y'a écrit kwa - Le graffiti expliqué aux curieux et aux débutants, Éditions Alternatives, 2008, (ISBN 978-286227-573-4).
  • Alain Vulbeau, Legende-Des-Tags (dessins de shuck2), éditions Sens & Tonka, 28 février 2009.
  • Collectif, Paris 1993-2001, Keag : mémoires d'un Vandal, 2009.
  • Comer, Lionel Patron, Romano Ross, Paris City graffiti, 2010.
  • Comer Obk, Marqué à vie ! : 30 ans de graffiti "vandal", Da Real, , 340 p. (ISBN 2956278207)
  • Karim Boukercha, Descente Interdite : graffiti dans le métro parisien, édition Alternative, coll. Wasted Talent, 2011.
  • Bernard Fontaine, Graffiti : une histoire en images, Paris, Eyrolles, , 128 p. (ISBN 978-2-212-13258-8).
  • Pascal Zoghbi et Don Karl (trad. de l'anglais par Charlotte Woillez), Le graffiti arabe, Paris, Eyrolles, , 208 p. (ISBN 978-2-212-13523-7).
  • Mank, Matière Grise : Paris Nord 1986-2013, Wild Edition, 2013.
  • Charlotte Guichard, Graffitis. Inscrire son nom à Rome, XVIe – XIXe siècle, Seuil, 2014.
  • Mehdi Ben Cheik, Tour Paris 13, 2014.
  • Christian Gerini, « Le street art, entre institutionnalisation et altérité » dans L'artiste, un chercheur pas comme les autres, Revue Hermes, 2015/2 (no 72), CNRS éd., Paris, novembre 2015.
  • Cédric Naïmi, Loïc Gallet, État des Lieux du Graffiti et du Street Art, 2015.
  • Alain Milon. « Les expressions murales illicites : le graff comme acte de résistance » in Machines de guerre (dir. Manola Antonioli), Paris, ed. loco, 2015.
  • Gian Marco Vidor, « Écrits pour les morts. Les graffitis et les messages sur papier dans les cimetières. Fragilité d’une source historique ». In Bruno Bertherat, Les sources du funéraire en France, Avignon, Éditions universitaires d'Avignon, 2015, p. 345-361
  • Yves Pagès, Tiens ils ont repeint - 50 ans d'aphorismes urbains de 1968 à nos jours, La Découverte, 2017.
  • Laure Pressac (dir.), Sur les murs : Histoire(s) de graffitis, Paris/impr. en République tchèque, Éditions du Patrimoine, , 190 p. (ISBN 978-2-75770-582-7)
  • Gilles Prilaux, Graffitis et bas-reliefs de la Grande Guerre : archives souterraines de combattants, Paris, Michalon, 2018.
  • Jean-Louis Van Belle et Anne-Sophie Brun, Le graffiti-signature. Reflet d'histoire, Bruxelles, Safran (éditions), coll. « Précisions, 6 », (ISBN 978-2-87457-116-9, présentation en ligne)
  • Nicola Guerra, We Want it All. Vogliamo Tutto, Inside Art n.119, 2020. lire en ligne.

Films[modifier | modifier le code]

Documentaires[modifier | modifier le code]

  • Style Wars, par Henry Chalfant et Tony Silver, 1983[70].
  • Wild War, FAT Prod (2 DVD).
  • Trumac, par ATN, 2002.
  • Writers : 1983-2003, 20 ans de graffiti à Paris, par Marc-Aurèle Vecchione, 2003.
  • Chats Perchés, par Chris Marker, 2004.
  • Graffit' Instincts, ce documentaire sur la technique du graffiti réunit le gratin du graffiti européen, sortie 2005.
  • Graffiti ifs, par International Free Style, version française et anglaise, 2006 [voir en ligne]).
  • Dirty Handz : Destruction of Paris, 1999.
  • Dégradation volontaire 1 et 2.
  • Dirty Handz 2 : Back on Tracks, 2001.
  • Still Free : A New Graffiti Experience, 2006 Réalisé par Charles « OBSEN » Eloidin[71].
  • Dirty Handz 3 : Search and Destroy, 2006[72].
  • Graffiti Instincts[73].
  • Tag, la guerre souterraine, par Hugo Hayat, 2007[74]
  • Bomb It (en) The Global Graffiti Documentary 1 & 2, réalisé par Jon Reiss (en) en 2007, h 33.
  • The Art Pack meets Henry Chalfant
  • Playboy communiste, par David Thouroude et Pascal Héranval, 2009
  • Défense d’Afficher, un webdocumentaire sur le street art qui plonge l’internaute dans une déambulation urbaine sur les traces de 8 artistes, dans 8 villes du monde
  • Faites le mur !, par Banksy, 2010.
  • Le Clos Joli - Première partie : les derniers jours, Arielle Reynaud, production Aspasya, 2014
  • 2015 : Les messages du street art, de la rue au musée, vidéo d'une conférence grandement illustrée de Christian Gerini (Université de Toulon et Collège Méditerranéen des Libertés, avril 2015). [présentation en ligne].
  • Graffiti : Peintres et Vandales[75], un documentaire de Amine Bouziane produit par Stuff production avec la participation de France Télévision et TV5 Monde, 2015.
  • (pt) [vidéo] Gustavo Coelho, Marcelo Guerra e Bruno Caetano, Luz, Câmera, Pichação [English Subtitles], , h 42 min 33 s (consulté le ).
  • (pt) [vidéo] Magda Palma / Marcelo Mesquita e Guilherme Valiengo, Cidade Cinza [Portuguese Subtitles], , h 19 min 30 s (consulté le ).

Fictions[modifier | modifier le code]

Les fictions donnant une importante place aux auteurs de graffitis relèvent généralement de la culture hip-hop.

  • Wild Style, film de Charlie Ahern, 1982.
  • Beat Street, film de Stan Lathan, 1984.
  • Style Wars, film de Henry Chalfant, 1983.
  • IP5, film de Jean-Jacques Beinex, 1992.
  • Fatcap Express, 2000.
  • Whole Train, film de Florian Gaag, 2006.

Autres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Vandalisme », sur service-public.fr (consulté le ).
  2. a b et c « Graffiti », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales (sens 2 [consulté le 24 janvier 2017].
  3. a et b Informations lexicographiques et étymologiques de « B » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 24 janvier 2017].
  4. a et b Entrée « graffiti » (sens 1) des Dictionnaires de français [en ligne], sur le site des Éditions Larousse [consulté le 24 janvier 2017].
  5. « Graffiti » [Lexique], in: CNRTL, base CNRS/ATILF.
  6. Ouvrage édité par les éditions Autrement, cf. bibliographie. p.113
  7. Cf. le lexique de Paris Tonkar, de Tarek Ben Yakhlef et Sylvain Doriath, Florent Massot éd. 1992
  8. Lire l'introduction d'André Leroi-Gourhan, L'Art pariétal : langage de la Préhistoire, Grenoble, Jérôme Millon, coll. « L'Homme des Origines », 1992.
  9. Issus du site d'Alain Canu consacré à Pompéi et qui consacre plusieurs pages aux graffitis : Noctes Gallicanae
  10. Exemple cité dans Le Grand Livre du graffiti, cf. bibliographie.
  11. Voir à ce sujet le site web http://bruleursdecoles.free.fr
  12. Paul Cottin, préface à Mes inscriptions, 1889.
  13. [(fr) Nicolas Restif de la Bretonne, Mes inscriptions] sur Wikisource.
  14. a et b Claire Bommelaer, « Graffitis : les cris du cœur », sur Le Figaro, encart Le Figaro et vous, web.archive.org, samedi 3 / dimanche 4 février 2018 (consulté le ), p. 30.
  15. Olivier Granoux, « De Victor Hugo à Jack Nicholson, ces vandales célèbres qui ont fait entrer le graffiti dans l’histoire », sur telerama.fr, web.archive.org, (consulté le ).
  16. Antoine Oury, « Quand Victor Hugo et La Fontaine vandalisaient Chambord », sur actualitte.com, web.archive.org, (consulté le ).
  17. D'un monde à l'autre
  18. Pixo - YouTube [vidéo].
  19. Selon les auteurs de Spraycan Art, cf. Bibliographie.
  20. Dimitri Ehrlich et Gregor Ehrlich, « Graffiti in its own words », New York Magazine,‎ (lire en ligne)
  21. De nombreux rapprochements ont eu lieu plus tôt. En 1971, Hugo Martinez, sociologue à l'Université de New York, avec les United Graffiti Artists, a sélectionné les graffeurs en vogue du moment pour exposer leurs toiles à la Razor Gallery. Les artistes présents étaient Phase 2, Mico, Coco 144, Pistol, Flint 707, Bama, Snake et Stitch 1 (source : Galerie Speerstra)
  22. Brassaï, Graffiti, Paris, Les éditions du Temps,
  23. On en trouvera une belle liste ici. Lire aussi : Julien Besançon.– Les murs ont la parole.– éd. Tchou, 1968
  24. Le Livre du graffiti, p.113, cf. Bibliographie
  25. « Le terrain de Stalingrad, lieu mythique de l’histoire hip-hop »,
  26. « BIO ‹ SHUCK2 », sur shuck2.com (consulté le ).
  27. « Twilight Zone Crew (1983-1990) » (souvenirs de Spray des TZC)
  28. Comer Obk, Marqué à vie ! : 30 ans de graffiti "vandal", Da Real, , 340 p. (ISBN 2956278207)
  29. Youtube Clip Le lion est mort ce soir
  30. Téléréma 2014 : Mode2 un pionnier du graffiti expose à Paris à la galerie Sergeant Paper
  31. (en) J. F. Zevaco, P. Messina et D. Basciako, « Aeroclub. Casablanca », Informes de la Construcción, vol. 11, no 102,‎ , p. 9–14 (ISSN 1988-3234 et 0020-0883, DOI 10.3989/ic.1958.v11.i102.5522, lire en ligne, consulté le ).
  32. « A Florence, tes graffitis, tu les fais sur tablette s'il-te-plaît », La Dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. Cf. « Arrestation d'un gang de tagueurs à l'acide », dans Le Parisien, 24 février 2003.
  34. « La Pratique du Graffiti », sur sciencespo-lyon.fr (consulté le ).
  35. « Liste des types de graffitis », sur fatcap.org, web.archive.org (consulté le ).
  36. « Histoire du Throw up », Graffiti Blog,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  37. Notamment les bandes dessinées de l'auteur américain Vaughn Bodē. Le fils de Vaughn Bodé, Mark Bodé, est d'ailleurs lui-même graffiti-artist.
  38. Yves Gomy, Contribution à la connaissance des coléograffes du Nivernais (Coleoptera et Art périurbain), L'Entomologiste, , chap. 67, p. 337-345.
  39. Le blackbook se passe de graffeur en graffeur pour permettre aussi d'avoir les dédicaces d'autres writers.
  40. Jérémy Felkowski, « The Blind, l'artiste qui rend le graff aux aveugles », sur Le Zéphyr, (consulté le ).
  41. Blog faisant état du forfait du tagueur Azyle sur le Concorde. Sier et Typo l'ont également peint.
  42. Didier Felix, « STREET ART : la Cour de Cassation sanctionne les œuvres illicites », sur didierfelix-avocat.com, (consulté le ).
  43. « Des drones anti-graffiti à la SNCF », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  44. Sophie Courageot, « Besançon : “Toute la scène du graffiti est touchée”, une fresque en hommage au jeune graffeur gravement brûlé », sur francetvinfo.fr, France 3 Bourgogne-Franche-Comté, (consulté le ).
  45. Le premier whole train sur un métro parisien, réalisé par le DUC et le TCP crew, est relaté p.143 du livre Descente Interdite, « DESCENTE INTERDITE », sur SHUCK2.COM.
  46. Bando in Writers : 1983-2003, 20 ans de graffiti à Paris, par Marc Aurèle Vecchione, 2003
  47. Ceci est vrai pour les réseaux parisiens ou bruxellois par exemple ; certaines villes comme Lyon nettoient les tunnels.
  48. « Morts à cause des graffitis », sur Le Journal de Montréal (consulté le ).
  49. a et b « L'environnement ferroviaire / Prévention ferroviaire - SNCF Réseau », sur prevention-ferroviaire.fr (consulté le ).
  50. Jean-Yves Bigot, Fédération française de spéléologie, « Signatures et graffitis anciens des cavités naturelles », Spelunca, Paris, Fédération française de spéléologie, no 124,‎ , p. 44-46 (ISSN 0249-0544, lire en ligne).
  51. (en) « Styles de graffitis », sur FatCap, web.archive.org (consulté le ).
  52. (en) Troy Lovata et Olton, Understanding graffiti : multidisciplinary studies from prehistory to the present, Londres, Routledge, , 278 p. (ISBN 978-1-315-41612-0, lire en ligne), p. 75.
  53. (en) Lovata, Troy, 1972- et Olton, Elizabeth,, Understanding graffiti : multidisciplinary studies from prehistory to the present (ISBN 978-1-315-41613-7, 1-315-41613-1 et 978-1-315-41612-0, OCLC 953801984).
  54. Voir par exemple : Lucie Soullier, « Attentats du 13 novembre : le mémorial du Bataclan aux Archives de Paris », lemonde.fr, 14 décembre 2015.
  55. Gian Marco Vidor, « Écrits pour les morts. Les graffitis et les messages sur papier dans les cimetières. Fragilité d’une source historique ». In Bruno Bertherat, Les sources du funéraire en France […]. Avignon, Éditions universitaires d'Avignon, 2015, p. 345-361.
  56. Il existe même un ouvrage intégralement consacré au sujet : Martha Cooper et Joseph Sciorra, R.I.P.: Memorial wall art, éditions Thames and Hudson (ISBN 0500277761).
  57. Source : http://www.nograffiti.com
  58. des signes cabalistiques, mi-hiéroglyphes, mi-cyrilliques (…) que personne n'est capable de déchiffrer, disait l'Évènement du jeudi (semaine du 15 au 21 décembre 1988)
  59. « RER A : un graffeur en état de mort cérébrale », sur maquis-art.com, web.archive.org (consulté le ).
  60. Subway Art, Henry Chalfand et Martha Cooper, éd. Thames and Hudson, 1984
  61. Cette presse du graffiti, très étendue, va du fanzine « pro » au magazine distribué en kiosques. Les titres ne dépassent pas souvent les deux ou trois numéros. Ils sont régulièrement la cible de procès car certains les considèrent comme une incitation à commettre des actes délictueux.
  62. canard enchaîné n°4294
  63. « Arrêt du 10 mars 2004 (no 255284) », sur Conseil d’État,
  64. L'exposition a été organisée par Romain Pillement, Jean-Pierre Michon et Tarek Ben Yakhlef, l'auteur de Paris Tonkar. Celui-ci a réalisé l'affiche et le carton d'invitation en s'inspirant de la signalétique du métro parisien. Des artistes américains et des Français ont été exposés pour la première fois dans un même lieu sur quatre étages.
  65. Exposition Né dans la rue : un catalogue d'exposition a été édité pour cette occasion aux éditions Fondation Cartier pour l'art contemporain, 2009.
  66. « Pressionnisme, le graffiti sur toile à la Pinacothèque »
  67. Maquis-art 2017, « Maquis-art Hall of fame le Musée du Graffiti », sur www.laerosol.fr (consulté le ).
  68. créé par Serge Ramond en 1987 : le site pour plus d'informations
  69. SHUCK2 GRAFFITI, « Beur sur la ville, les premières minutes du film! », (consulté le ).
  70. C'est le documentaire de référence traitant du graffiti sur les trains à New York dans les années 1970 et début 1980
  71. Film expérimental et graphique sorti en DVD, tournant autour de l'univers du graffiti avec LEK, YKO, GISEL, ZENOY, JAYONE, POCH, SWEN, FINT, OBSEN, etc.
  72. Un film retraçant le parcours d'un des membres des SDK à travers l'Europe et les États-Unis
  73. DVD consacré aux fresques en couleurs. Montrant leur évolution ainsi que les techniques utilisées
  74. Un reportage pour Canal+ au cœur du graffiti vandale en France
  75. Shuck2 Graffiti, « Extrait (Peintres & Vandals) See & TCP crew Paris 2014 », (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles annexes[modifier | modifier le code]

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