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Projet de SCIC d'économie alternative
  1. CONTEXTE
    1. historique en préambule
    2. écologique économique et social
    3. État de la technique
    4. État de notre science
    5. Conclusion
  2. LES SOLUTIONS ALTERNATIVES
    1. Trois principes
    2. déclinés en quatre métiers
    3. Solutions opérationnelles
    4. Solutions en développement
    5. Solutions en recherche
  3. MISE EN OEUVRE DE LA SCIC
    1. Organisation moyens matériels
    2. Le statut juridique SCIC
    3. Relations et moyens humains
  4. Trame des Statuts
Valid XHTML 1.1! Valid CSS! Mise à jour 17 juin 2005

PROJET DE S.C.I.C.
(Société Coopérative d'Intérêt Collectif)

d'Économie Locale Sociale et Solidaire
par la réalisation des solutions d'écologie globale posées par l'Économie Cosmo-Énergétique :


Sommaire

  1. CONTEXTE
    1. Contexte historique en guise de préambule
    2. Contexte écologique, économique et social
    3. ÉTAT actuel de la TECHNIQUE
    4. ÉTAT actuel de notre SCIENCE
    5. CONCLUSION sur le contexte.
  2. LES SOLUTIONS ALTERNATIVES
    1. Trois principes directeurs
    2. Déclinés en quatre métiers
    3. Solutions techniques sur l'étagère opérationnelles rapidement.
    4. Solutions en développement nécessitant un prototype démonstrateur
    5. Solutions encore au stade de recherche expérimentale, mais prometteuses
  3. MISE EN OEUVRE DU PROJET DANS LE CADRE D'UNE CRÉATION DE S.C.I.C
    1. Organisation et Moyens Matériels
    2. Le Statut Juridique S.C.I.C
    3. Relations et Moyens Humains
  4. Projet de Statuts, CHARTE

CONTEXTE

I−A − Contexte historique en guise de préambule

La société DeleSTAGE fut créée, sous forme de sàrl, à Quimper en avril 1989 par Nicole JACQUIN, alors diagnosticienne énergie associée de la SCOP Cabinet BERNARD d'audit énergétique sur le territoire national. Cette création prolongeait le dépôt d'un brevet (Rosistop®, système de régulation anticondensation).

Restée entreprise uni-personnelle de fait (sociétariat « dormant »), DeleSTAGE a poursuivi jusqu'à ce jour sa recherche pour l'amélioration de la gestion énergétique en la nourrissant continuellement par la pratique sur le terrain des diagnostics énergie du Cabinet BERNARD (et ADEME), d'expertises et contrôles (Qualigaz), de contrôles d'installations de combustion (décret 98-833 du 16/9/98). Et aussi en développant des logiciels de simulation et de comptabilité énergétiques.

Vingt ans de cette recherche, d'abord appliquée puis de plus en plus fondamentale, et de ce fait de moins en moins lucrative, débouchent aujourd'hui sur une évidence qui s'impose à nous : cet objectif d'économie énergétique respectueuse de l'environnement, c'est à dire des lois physiques qui règlent la nature, et donc de la Vie; ne peut être poursuivi plus avant, et ne peut donc être atteint, par l'économie autocrate, fondée sur la négation de ces lois, qui règne aujourd'hui sur le Monde.

Autrement dit, et sous la plume du Professeur Albert Jacquard, « Le modèle que propose cette société est incompatible avec les conditions aux limites [2] imposées par la nature; il génère, par la nature même de l'attitude présentée comme le moteur de tout progrès, la compétition, des inégalités toujours plus insupportables. Il est clair que la recherche et la mise en pratique d'un autre modèle sont urgentes si l'on veut éviter à nos descendants les soubresauts d'une révolte aveugle des exclus, ou la lente décrépitude d'une humanité écœurée d'elle même. » [2].

C'est dans la connaissance des lois de la nature que nous proposons ici de trouver à la fois cet autre modèle qu'appelle Albert Jacquard, et le type d'économie nécessaire à sa mise en pratique dont nous voyons s'ouvrir aujourd'hui la possibilité dans la construction d'une économie alternative, sociale et solidaire.


I−B − Contexte écologique, économique et social

Pour prendre la mesure du recul écologique induit par le progrès technique durant les dernières décennies dans nos pays développés, il faut remonter à 1972 quand furent publiés simultanément en France le rapport Meadows du M.I.T. au Club de Rome the limits to growth sous le titre Halte à la croissance ? qui intronisait le terme de astreinte écologique [3]  par l'activité économique, et le premier programme de politique écologique à s'en inspirer Changer ou disparaître dans lequel une quarantaine de scientifiques proposait un plan pour la survie (titre original A blueprint for survival).

Le caractère écologique, notion nouvelle à l'époque, de ce cri d'alarme de la communauté scientifique a été aussitôt occulté par la dimension économique qu'a pris le problème dès le premier choc pétrolier qui survint en 1973. Ce qui se traduisit en France par la focalisation sur l'indépendance énergétique [4] qui a permis au pharaonien projet de centrales électro-nucléaires (programme Mesmer) de décoller et qui est encore en 2005 soutenu par ce mythe.

Ainsi, la chasse au gaspi lancée par la première agence française pour les économies d'énergie (AEE) fut-elle priée de ne pas chasser sur le territoire du gaspillage d'électricité qui s'organisait alors au niveau institutionnel de la nation comme nécessaire à la réalisation de ce programme. C'est ainsi que l'AEE, contournée dans sa politique de véritable économie d'énergie, notamment par l'interdiction de publicités encourageant la consommation énergétique, abandonna l'idée d'économiser l'énergie et entreprit de la maîtriser en devenant AFME.

Dans le même temps, le Cabinet BERNARD se créait à la suite du dépôt de bilan d'une petite entreprise, qui promouvait − avant tout le monde − la pompe à chaleur [5], et inventait, de concert avec sa première ville cliente, le diagnostic énergie approfondi, que l'AFME puis plus tard l'ADEME reprirent à leur compte, en le dénaturant hélas quelque peu.

Ces deux événements, le rapport du Club de Rome et le premier choc pétrolier, le second ayant paradoxalement occulté le premier, ont posé l'opposition entre deux politiques énergétiques possibles du choix d'entre lesquelles devait dépendre l'évolution de notre histoire des années 1970 à nos jours.

Il s'agissait

C'est la seconde voie qui a été suivie et a conduit la Société, maintenant mondialisée, dans l'impasse écologique, sociale, économique et politique où elles se trouve aujourd'hui à différents degrés. La seule réponse qui nous est proposée, y compris la dernière supercherie made in France du mix énergétique mélangeant le pire avec le meilleur, est la fuite en avant toujours dans la même direction... Creuser toujours plus profond vers l'enfer.

Or la seule voie de sortie d'une impasse... est celle par où on y est entré. Il nous faut donc remonter à cette entrée et reprendre la route où nous l'avions quittée. La route de la compréhension de la nature par l' Homme pour qu'il puisse enfin vivre en harmonie avec elle. Il est le seul animal dépendant de son intelligence pour découvrir scientifiquement cette harmonie que trouvent naturellement les animaux qui n'ont pourtant pas notre science mais appliquent la loi de Kirchhoff sans besoin de la connaître, en allant directement au plus évident.

Aujourd'hui nous faisons moins bien qu'eux parce que nous avons prostitué notre intelligence au dogme impensé et insensé de la croissance économique, fille naturelle du mythe du mouvement perpétuel [7]; malgré les limites de la croissance mises en évidence dès 1972 par le rapport Meadows & al. et que notre société est en train de pulvériser dans une fuite en avant suicidaire.

Nous pouvons pourtant faire mieux que les animaux pour peu que nous acceptions les réponses que la nature donne à notre expérimentation et nous les utilisions pour notre bien, c'est à dire celui du vivant, sans chercher à tricher mais au contraire en dialoguant avec elle. C'est cela la Science, et non de chercher à dominer la nature avec des technologies, sciences perverties à des impératifs économiques, c'est à dire surnaturels, artefacts créés de toutes pièces et coupés de la réalité physique de l' Univers. C'est pourtant ce que nous faisons depuis le début de la révolution industrielle. [8]

Ceux parmi les porteurs de ce projet qui sont marins ou anciens marins savent l'humilité face à la Mer qui seule permet de survivre en son milieu, qu'on ne triche pas avec elle, qu'on ne peut la maîtriser, mais que si on la respecte elle nous épargne, mieux elle nous abrite. Il en va de même de la nature en général, du monde et ce qui le fait tourner, c'est à dire l' Énergie : on ne lutte pas contre mais on compose avec.


I−C − ÉTAT actuel de la TECHNIQUE

À l'époque où l'économie (par démission du politique) nous a engagés sur cette fausse piste, les techniques d'utilisation rationnelle de l' Énergie Renouvelable (ER), existaient déjà sous une forme plus naturelle, moins sophistiquée, donc plus fonctionnelle, plus accessible au commun et plus fiable que le mode élitiste, compétition oblige, dans lequel le marché la développe aujourd'hui.

Ces énergies renouvelables (dites EnR) sont dans l'économie actuelle dénaturées par une technicisation uniformisante qui les éloigne de leur fonction naturelle première qui est de capter l'énergie sous forme de chaleur, d'un courant d'eau ou d'air, d'un changement de phase de la matière (adiabatique)... sans rien dégrader d'autre. À la place, on les a réduites à un algorithme unique, standard et clonable à l'infini. Pour l'eau chaude sanitaire par exemple, on traite indifféremment toute installation sur un modèle unique (kit) de chauffe-eau solaire pensé et conçu pour un cas idéal d'installation qui n'existe strictement pas dans la réalité tellement diverse.

Il en découle un résultat économique et écologique médiocre. Car la récupération d'énergie gratuite est alors noyée dans des consommations auxiliaires ou parasites, qui ne peuvent en outre être toutes mesurées, et qui rend impossible tout contrôle. Cette moyenne fluctue autour de zéro sur la médiane d'une courbe de Gauss résultante du principe d'indétermination de Heisenberg. Ce résultat est celui de ce que nous appellerons une computerisation aléatoire déconnectée des phénomènes physiques qui évoluent en réalité tous différemment et selon des conditions initiales différentes. Cette évolution est imprévisible car il faudrait non seulement connaître ces conditions initiales, mais aussi les actualiser dans le temps.

C'est ce one-lay-fit-all que nous appelons la régulation divinatoire, aujourd'hui généralisée à tout système susceptible de rencontrer un marché. Nous lui opposons la mise en œuvre d'un appareillage simple directement piloté par les phénomènes naturels dont on veut contrôler les effets, et qui relève de l'auto-régulation, dont l'exemple le plus emblématique est le thermosiphon de nos aînés.

Or, en ignorant les lois de la gravitation, les nouvelles technologies ne les ont pas pour autant abolies ! Elles pourraient pourtant en tenir compte, par exemple dans le cas d'un chauffe-eau solaire, en transposant cette régulation naturelle à une pompe de circulation directement pilotée et alimentée par panneau photo-voltaïque dans un circuit à auto-vidange (voir plus loin solutions II−A).

Ces distorsions néo-technologiques découlent donc moins de carences scientifiques réelles que de la politique qui dirige la techno-science industrielle et qui induit ces modes de faire. Nous développerons donc nos solutions alternatives autant dans l'approche circonspecte, l'analyse, le diagnostic des problèmes et la formation, que dans les modes opératoires et leur mise en oeuvre


I−D − ÉTAT actuel de notre SCIENCE

Notre critique de ce traitement cyber-industriel de l'énergétique, c'est à dire de ce qui devrait rester dans l'ordre de la nature, se fonde sur une analyse élémentaire du système thermodynamique quasi-isolé que forment ensemble la Terre et le Soleil. Nous la résumerons synthétiquement ainsi :

Notre Terre, qui n'échange pas de matière avec le cosmos, constitue par là un système thermodynamique fermé. Mais elle reçoit de l'énergie rayonnée par le Soleil (de l'ordre de 168 W moyens par m2 assez facilement utilisables, plus si on domestiquait la thermodynamique de l'atmosphère). La Terre n'est pas en cela un système thermodynamique isolé [11].

Il découle directement du second principe de la thermodynamique que toute matière de stock terrestre, c'est à dire provenant du sous-sol hors d'atteinte des rayons solaires, qui est consommée [12] sur Terre augmente irréversiblement l'entropie du système Terre, et réduit proportionnellement la durée de la vie à l'intérieur de ce système (accélération exponentielle vers son état final d'équilibre au maximum d'entropie).

Par contre l'énergie solaire qui arrose continuellement la Terre de son rayonnement, qu'on utilise celui-ci ou non, correspond à une augmentation d'entropie déjà survenue et hors notre contrôle dans le système fermé que constitue le Soleil. En cela elle n'augmente pas l'entropie terrestre, c'est à dire qu'elle n'y épuise aucune ressource pas plus qu'elle n'y accumule de déchets.

Si on considère raisonnablement que l'humanité est prisonnière de ce Système Terre, on ne peut que conclure qu'une économie qui garantirait une vie harmonieuse à l'humanité enfin réconciliée avec sa biosphère ne peut être qu'une économie humaine qui, suivant l'exemple de l'ensemble du règne vivant, ne fonctionnerait que sur la seule énergie solaire en abandonnant complètement et dans le délai le plus court possible tout recours à quelque énergie et matière fossile.

Ce projet n'est ni utopique ni irréaliste. Il est au contraire nécessaire à la survie de l'humanité dans la seule économie viable, une économie végétale aquatique et aérienne, dans ses activités agricole, artisanale, artistique et philosophique. Ainsi que le clamait dès 1972  A blueprint for survival, nous sommes bel et bien condamnés à changer ou à disparaître.

C'est dans cette perspective que nous concevons nos solutions alternatives que ce projet vise à mettre en œuvre maintenant dans la société, d'abord localement dans notre Bout du Monde (Pen ar Bed) mais dans la perspective d'une mondialisation rapide car urgente pour éviter le naufrage de l'humanité dont le compte à rebours est dorénavant enclenché.


I-E − CONCLUSION sur le CONTEXTE

S'il ne fallait conclure qu'une seule chose du contexte dans lequel émerge le présent projet, nous dirions que nous sommes contraints de cesser de jouer, comme si elle n'existait pas, avec l'irréversibilité des processus physiques que nous manipulons tous les jours, sciant ainsi la branche sur laquelle nous sommes assis.

Qui d'autre mieux que le père de la flèche du temps, Ilya Prigogine [2], pouvait exprimer cette conclusion dans le passage suivant que nous recevons comme son testament [13] :

« Lorsque j'ai entrepris mes premières recherches sur le temps en physique, l'opinion dominante était que ce problème avait été résolu par Newton, et complété par Einstein. Ce n'est plus aujourd'hui l'avis majoritaire. Tous les ans paraissent de nouveaux livres parlant des problèmes de l'irréversibilité du temps. Les opinions présentées dans ces ouvrages sont certes très divergentes, et souvent spéculatives; mais il me sera permis de proposer quelques remarques. »

« Il est bien connu qu'en Relativité le temps constitue la quatrième dimension. Dans de nombreux ouvrages, on en déduit que la notion d'irréversibilité est incompatible avec la Relativité. Il est vrai que la notion de simultanéité dépend des observateurs, en mouvements libres les uns par rapport aux autres. En revanche, rien n'empêche que pour la Relativité la flèche du temps ait pour tous les observateurs la même orientation. La phrase célèbre d'Einstein selon laquelle le temps orienté n'est qu'une illusion n'est pas un résultat de la Relativité, mais une conviction philosophique d'Einstein. »

« Notons aussi les affirmation récentes selon lesquelles le nombre de dimensions de l'Univers serait 10, 26, ou l'infini... ou qu'il existerait plusieurs dimensions temporelles macroscopiques. Mais pour le moment, rien d'expérimental n'est venu appuyer ces conclusions. Par contre, il semble établi que la flèche du temps donne à l'Univers son unité. Nous vieillissons dans la même direction que les étoiles et les galaxies. Et c'est l'existence de cette flèche du temps qui permet aussi la créativité de la nature et celle de l'homme. »

« Le physicien Bernard d'Espagnat parle de réel voilé. Dans un certain sens, ce mot convient bien à la physique moderne. La nouvelle description conduit à une réalité plus voilée que l'ancienne, réductible à des trajectoires ou à des fonctions d'onde. Mais on peut se demander : pour qui cette réalité est-elle voilée ? Pour l'homme ? Ce serait mettre en cause le caractère objectif des lois de la nature. Si l'Univers est voilé, il l'est à lui-même. »

« La tentation subsiste d'introduire un démon pour lequel la description de la nature serait différente de celle que peut avoir l'homme et pour lequel il n'y aurait pas de voile. C'est ainsi que nous trouvons dans de nombreux textes des références au démon de Laplace, qui pourrait prédire avec certitude l'avenir d'un système physique. Mais il me semble que l'existence même d'un tel démon implique une contradiction. »

« Si toutes les particules de l'Univers étaient indépendantes, le démon aurait raison, la nature fournirait un système intégrable au sens de Poincaré, il n'y aurait pas de vie, et nous ne serions pas là pour observer ce monde. Pour nous mettre d'accord avec l'expérience, nous devons concevoir un Univers compatible avec la thermodynamique. Dans ce cas, comme nous l'avons vu, la notion de trajectoire ne s'applique pas et le démon devient une fiction. »

« Notons enfin qu'il existe plusieurs niveaux de réalité. Nous pouvons suivre ici Arthur Eddington : une chaise existe telle que perçue par les sens; ou conçue en termes de molécules, de particules élémentaires, et ainsi de suite... L'homme semble être le seul être vivant capable de distinguer plusieurs niveaux de réalité. C'est pourquoi il est important de montrer la cohérence de ces niveau. C'est l'un des buts de ce texte. »

« Il est temps de conclure. La créativité humaine a ses racines, Einstein y a insisté, dans notre étonnement devant la nature. peut-être n'avons-nous jamais été aussi étonnées qu'aujourd'hui devant cet Univers imprévu. Nous sommes aux débuts de la science. Faire partager cet étonnement aux jeunes générations, c'est l'un des voeux que je forme au soir de ma vie. » [13]


II − LES SOLUTIONS ALTERNATIVES

Ce qu'elles ont d'alternatif par rapport aux solutions critiquées plus haut − déjà souvent présentées elle mêmes comme alternatives, c'est qu'elles sont conçues en suivant trois principes intangibles.

II−A − Trois principes directeurs

La mise en oeuvre de ces principes implique une démarche globale et intégrée dans l'espace (environnement) et le temps (durée) qui commence par la définition du besoin qui, de cible dans l'économie industrielle de croissance, devient source de notre économie solidaire cosmo-énergétique. Toute démarche de mise en œuvre suivra donc un processus évolutionnaire semblable à une thérapie médicale suivant l'enchaînement :

diagnostic opération consolidation rééducation et suivi.
Dans le cas de notre « thérapie » environnementale, l'enchaînement sera :
diagnostic  réalisation bilans et contrôles formation et accompagnement.

II-B − Déclinés en quatre métiers :

Les deux métiers actuels de Délestage seront repensés pour constituer le cœur de métier de cette démarche :

S'y ajouteront deux nouveaux métiers pour constituer les quatre départements qui constitueront la tramme de départ du réseau artisanal intégré de la nouvelle SCIC :

L'organigramme d'intégration de ces quatre métiers dans cette démarche évolutionnaire peut se résumer dans le tableau suivant.

Démarche Départements (métiers)
Diagnostic initial (ordonnance) Conseil, Études, Contrôles Recherche & Développement Laboratoire de Cosmo-Énergétique
Réalisation des améliorations (exécution de l'ordonnance) Installations
Contrôle réception & Bilan à un an Conseil, Études, Contrôles
Accompagnement, suivi
Formation

II-C − SOLUTIONS TECHNIQUES sur l'étagère opérationnelles rapidement

Ce sont des mises en œuvre différentes des techniques et matériels présents actuellement sur le marché sous une forme (relativement) satisfaisante, mais dont la mise en œuvre suit les impératifs de l'économie de croissance et non ceux d'une économie de décroissance énergétique telle que nous venons de l'esquisser.

Cela concerne au premier chef une démarche globale d'intégration du chauffe-eau solaire dans la vie des gens. Le CESI [14] tel que commercialisé actuellement n'a pas le niveau de banalisation requis. Cette démarche commence par la conception sur mesure plutôt que prêt à porter. Sa conception générale faite en amont favorise le fonctionnement en autorégulation : prioritairement en thermosiphon, subsidiairement à circulation mécanique pilotée directement par un panneau photo-voltaïque chargeant la pompe (autonomie sauvegardée). Dans cette solution palliative au thermosiphon [15], la pompe sera auto-amorçante et le circuit du caloporteur à vidange automatique par siphonnage. ÉLIMINANT AINSI TOUT RISQUE DE GEL des capteurs par rayonnement nocturne, ce caloporteur sera simplement de l'eau douce, plus efficace et non polluante.

Réhabilitations de bâtiments existants en solaire dit passif [16], notamment bardage solaire formant murs Trombe et systèmes de climatisation solaire, intégré à un ensemble de récupération d'eau de pluie, gestion générale des eaux entrantes et sortantes (prototypes en construction au laboratoire)


II-D − Solutions en développement nécessitant un prototype démonstrateur

Les récentes préconisations prises pour lutter contre le risque de légionnelles dans les eaux chaudes sanitaires se résument à produire chaud (≥60°C) et distribuer chaud (55°C), incitant particulièrement à maintenir en permanence des bouclages ECS à 55°. Une telle mesure, en plus de présenter des risques de brûlure pour les utilisateurs [17], annihilerait plus de 25 ans d'économies d'énergies, notamment la mesure phare consistant à arrêter les boucles ECS en dehors des heures d'utilisation. C'est un exemple type d'inanité de la manière dont l'économie développemendurabiliste traite de l'énergie avec son arsenal de labels, diplômes d'honneur et autres certifications, et qui met en évidence l'extrême urgence qu'il y a à en sortir.

Ce nouveau problème des légionnelles [18], pour peu qu'on l'analyse avec notre approche du retour à l'élémentaire plutôt qu'avec celle industrielle de toujours plus de sophistication, processus de cancérisation ajoutant indéfiniment de la matière à la matière, d'éléments à d'autres qui viendront les perturber; on trouve au contraire sa solution dans encore plus de simplification.

Car la cause est bien la complexification qu'on a fait subir au parcours de l'eau sanitaire à mesure que l'acte humain fondamental consistant à se laver devenait une fonction sociale de consommation de confort déconnectée de sont objet initial. On faisait alors subir à l'eau sanitaire la visite des moindres recoins de ce qu'avait mis le génie humain et ses tuyaux pour réinventer sans cesse l'eau chaude, dérangeant en ces recoins dans leur sieste séculaire de braves légionnelles qui n'avaient rien demandé, mais qui se trouvaient alors entraînées vers des aventures inédites dans quelques organismes humains affaiblis.

Homo industrialis ré-inventeur perpétuel de l'eau chaude trouva alors la parade : augmenter la température de l'eau jusqu'à tuer ces sales bêtes, au risque de brûler ceux dont il prétendait les protéger. « Et démontez-moi cette horloge pour que tourne perpétuellement la boucle semant à tous vents ses calories en chantant l'hymne au développement durable de la boucle ECS perpétuelle... »

La solution sage s'impose alors dans toute sa simplicité : laisser tranquilles les bestioles là où elles ont toujours été sans jamais déranger personne et où elle ont probablement une utilité dont les ré-inventeurs d'eau chaude marchands de métaux et de pétrochimie n'ont aucune idée. Il suffit pour cela de ne réchauffer l'eau sanitaire qu'au seul point de puisage, et instantanément durant le seul temps de puisage, et à la juste température indiquée pour celui-ci.

Ainsi l'eau délivrée par un éventuel brumisateur branché sur ce point de puisage (seule possibilité de contamination en ECS) ne risque-t-elle pas de véhiculer des légionnelles dans un éventuel poumon humain en mauvais état, puisque celle-ci − qui est toujours présente dans l'eau, n'aura pu se développer dans une canalisation où l'eau n'a séjourné qu'à une température inférieure à 22° et vient seulement d'être réchauffée à son état dynamique.

Ce réchauffage peut être obtenu simplement et avec précision par un petit échangeur à plaques disposé à chaque point de puisage. Aucun mitigeur n'est plus alors nécessaire puisque remplacé par un contact et une sonde de température de puisage commandant le circulateur du circuit primaire de l'échangeur (se substituant à l'éventuelle pompe de bouclage). Il suffira à un régulateur, sur lequel sera affichée une température de consigne, de démarrer à plein débit ce circulateur dès l'ouverture du robinet pour obtenir un réchauffage rapide, puis de réduire ce débit au fur et à mesure que la température de puisage indiquée par la sonde s'approchera de la température de consigne affichée au régulateur.

Il faudra installer un tel dispositif pour chaque point de puisage : mini-échangeur + robinet + sonde au point de puisage, réseau primaire de l'échangeur, la pompe et son régulateur étant centralisés près du poste de préparation d'eau chaude. Ainsi chaque point de puisage d'eau chaude se trouve thermostaté, aucun point de contact n'est possible entre l'usager et l'eau très chaude du circuit primaire. Et le réseau primaire de distribution de chaleur ne fonctionne que le temps du puisage (pertes réduites au strict minimum).

Le poste de préparation d'eau chaude, dans le cas d'accumulation qui est celui de notre chauffe-eau solaire, se trouve alors considérablement simplifié. Même volume de fluide caloporteur pour la production (panneaux solaires), le stockage et la distribution, suppression des échangeurs et régulations. La seule mise au point restant nécessaire pour qu'un tel système puisse être opérationnel et diffusé reste l'intégration de l'échangeur au robinet de puisage (en un seul ou deux appareils) et la régulation de la pompe correspondante (cf. schéma annexe).

Un autre prototype à construire concerne un récupérateur à condensation (post-comburateur) pour appareils individuels de chauffage au bois. Il s'agit d'un appareil s'adaptant sur les appareils de chauffage à bois individuels, poêles ou inserts, et dont le rôle sera triple : une post-combustion réduisant les émissions, un lavage des fumées récupérant les chaleurs sensible et de vaporisation de l'eau, et la récupération de cette chaleur pour l'eau chaude sanitaire et/ou le chauffage d'une pièce isolée par exemple.

Ce système vise à être l'énergie d'appoint privilégiée de nos chauffe-eau solaire dans le cas d'un poêle ou insert bois existant pour améliorer leurs performances qui sont médiocres. Dans le cas de l'habitat individuel où il n'existe pas de chauffage au bois, le poêle de masse s'impose. L'énergie d'appoint ne ne peut évidemment être l'électricité, sauf si celle-ci se trouvait être à la fois auto-produite par énergie renouvelable et en excès. Ce qui ne pourrait dans ce cas constituer la seule énergie d'appoint qui doit être disponible à tout moment (cf. schéma annexe ).


II-E − Solutions prometteuses au stade de recherche expérimentales.

Production de méthane sur systèmes d'épuration individuelle, prototypes à partir d'une fosse septique existante. Perspective à moyen-long terme.

Candélabre d'éclairage public photo-voltaïque, basé sur des LED et des accumulateurs de technologie Zinc Matrix Power. Perspective à moyen terme.

Enseignes lumineuses à faible consommation à base de LED, éventuellement autonomes solaires, pour remplacer les aussi prolifiques que dispendieuses lampes halogènes. Perspective à court terme.

Essais comparatifs en cours de différentes technologies photovoltaïques (silicium, CIS...)

Cogénération solaire utilisant des capteurs plans ordinaires avec un fluide organique à point d'ébullition/condensation entre 40 et 60 °C en circuit fermé transmettant la chaleur à travers un générateur-condenseur basé sur un cycle de Stirling (cycle de Carnot sans combustion). Comparaison avec des insolateurs à effet Peltier (thermo-électriques) dans le cas de préchauffage. Perspective à moyen-long terme.

Éolienne individuelle (500W à 3 kW) à faible vitesse et fort couple de démarrage. Deux types de rotor à axe vertical seront testés comparativement : rotor de Savonius et stato-éolien. Le but de cette éolienne résidentielle sera de produire de l'air comprimé plus facile à stocker, plutôt que de l'électricité. Les avantages sont un meilleur rendement (pas de transformation d'énergie entre production et consommation) et une souplesse totale d'utilisation (directement mécanique ou production électrique à la demande quasi sans pertes). Le raccordement au réseau électrique devient alors superflu. Perspective à moyen-long terme.

Véhicule à turbines air comprimé rechargé par énergie renouvelable. Idée à creuser...


III − MISE EN ŒUVRE DU PROJET DANS LE CADRE D'UNE CRÉATION DE S.C.I.C

Son ambition n'est rien moins qu'amorcer la remise de cette économie folle, aveugle et soumise à la main invisible du marché, sur les rails d'une cosmo-énergétique lucide, en opposant aux forces de l'argent celles de la nature. Elle constitue en cela et au sens thermodynamique, le point de bifurcation dans le processus économique au départ d'une nouvelle évolution culturelle.

III − A. Organisation et Moyens Matériels

III−A.1 Intelligences :

De même que l'a été toute la recherche qui a révélé la nécessité de ce projet, sa mise en œuvre ne pourra se faire, de par sa nature même, que par la mise en synergie des intelligences humaine et artificielle. Seul le logiciel libre (open source), en ce qui concerne la seconde, apporte l'indépendance nécessaire à cette mise en synergie. Délestage a commencé en 1999 à utiliser et développer ses outils logiciels sous système d'exploitation libre Debian GNU/Linux, et n'utilise plus de logiciels propriétaires depuis 2001, tant pour ses diagnostics que pour l'étude des solutions techniques présentées en II ci-dessus.

En effet l'objet du logiciel libre, rendre l'intelligence (dans les deux sens français et anglo-saxon) accessible à tous, était l'esprit même de Grace Hopper lorsqu'elle inventa à la fin des années 1950 le premier langage humain (dit évolué) de programmation, le Cobol (pour COmmon Business Oriented Language).

Aujourd'hui la communauté des libristes, héritière des pionniers de l'intelligence artificielle cultivée au sein des grandes universités étasuniennes avant son appropriation privée pour le profit immédiat, mène un véritable combat, notamment avec la licence GPL (General Public Licence), pour la libre mise en commun publique de la production intellectuelle, et ainsi son enrichissement mutuel, en interdisant l'appropriation individuelle de cette production qui la stérilise alors en tant que produit de consommation.

Ainsi, cette bataille du logiciel libre − et généralement de toute création humaine, dans la guerre de la propriété intellectuelle qui n'est en réalité que l'appropriation industrielle du travail d'autrui par quelques multinationales du logiciel propriétaire; n'est autre que la résistance de

l'artisanat cultivant en réseau le bien commun
à :
l'industrie sytématisant dans le secret l'appropriation individuelle

Le logiciel libre est en passe de gagner, ou du moins gagnera tôt ou tard cette bataille parce que si l'intelligence artificielle est marchandable, elle devient stupide comme marchandise. Alors que l'intelligence humaine ne peut quant à elle s'épanouir que collectivement : on n'existe que par les liens avec les autres.

C'est ainsi que le présent projet de solutions écologiques alternatives aux fausses solutions industrielles critiquées plus haut, ne peut se développer que dans la diversité et la coopération d'un artisanat en réseau, collaboration par en bas qui caractérise le développement du libre; mais en aucun cas dans un big one industriel et anonyme, organisation par en haut du capitalisme. C'est aussi pourquoi la formation, le développement et la diffusion concernant le logiciel libre − dont il est un outil central, font partie intégrante du présent projet qui en partage l'esprit. L'ordinateur étant le constituant actuel du Laboratoire de Cosmo-énergétique.

Au delà du domaine de la création logicielle, des instances comme par exemple le projet GNU, la licence publique générale GNU/GPL et la Free Software Foundation, inventées par Richard Stallman, représentent par leur réussite un paradigme pour l'économie sociale solidaire.

III−A.2 Méthode :

Comme on l'a vu, les solutions alternatives présentées en II constituent des modes de faire à l'opposé des solutions développement durable actuellement proposées par les marchés. Elles ressortent de l'expression de besoins réels auxquels on apporte des solutions adaptées, les secondes relèvent d'une offre résultant d'une production de masse généralement opportuniste à laquelle il faut trouver des débouchés, une niche en la créant de toutes pièces si elle n'existe pas.

Le mode de production des premières est naturellement artisanal,  fait à la demande. Le mode industriel ayant quant à lui été inventé pour répondre à la seconde, une consommation de masse où la demande n'est que l'exutoire de l'offre. Dans l'économie industrielle, le besoin n'est plus le but mais un simple agent économique. Ces deux modes, industriel et artisanal, poursuivent donc des buts fondamentalement antagonistes et ne sont pas interchangeables.

(voir organigramme en II-B)


III-B − Le Statut Juridique S.C.I.C.

Nous concluions le chapitre III-A.1 Intelligences en voyant dans la réussite du logiciel libre un paradigme d'économie sociale solidaire. La nouvelle forme de Société Coopérative d'Intérêt Collectif offre des possibilités privilégiées d'organisation sociale de notre projet. Il nous semble intéressant d'étudier, en les mettant en parallèle, le statut de SCIC d'une part et des textes régissant le logiciel libre comme la licence publique générale pour les logiciels libres GNU/GPL et le Contrat social Debian (annexe de ce dossier à faire).

La SCIC est une entreprise coopérative comme la SCOP (société coopérative de production), c'est d'ailleurs une SCOP mais avec une dimension supplémentaire, l'utilité sociale. En effet si la SCOP appartient pour au moins 70% à ses salariés qui prennent les décisions à 1 personne = 1 voix, sans lien avec le capital détenu (c'est également le cas de la SCIC), cette dimension sociale ne concerne que l'organisation interne à l'entreprise sans juger de l'utilité sociale de l'entreprise.

Par exemple une entreprise fabricant des mines antipersonnel d'une part et des fauteuils roulants d'autre part, ou une entreprise produisant des graines transgéniques résistant à un herbicide en même temps que l'herbicide etc. Ces entreprises pourraient parfaitement être constituées en SCOP, alors que l'activité de la SCIC doit démontrer une utilité sociale et nécessite un agrément préfectoral.

Ce qui a une conséquence sur la composition (associés) de la SCIC. Les associés se répartissent en au moins trois catégories parmi : salariés, bénéficiaires (clients) de l'activité, bénévoles, collectivités, institutions etc. Les catégories salariés et bénéficiaires sont obligatoires comme étant les deux acteurs de l'activité (idem relation client/serveur en informatique). La troisième catégorie obligatoire et les éventuelles catégories supplémentaires sont choisies parmi celles restantes.

Ces associés adhèrent à une charte qui les réunit sur un projet commun qui constitue la société. Cette charte, placée en préambule des statuts, retrace les points essentiels du présent projet et définit clairement l'objectif de la société.


II-C − Relations et Moyens Humains

Relations et contraintes

Nous laissons ici à Isabelle Stengers le soin d'expliciter cette notion de contrainte [19] :

« La notion de contrainte offre le grand intérêt de faire intervenir le préfixe cum, avec. Elle invite donc à situer la question de l'entre-capure dans un paysage où ce qui devra être satisfait est de l'ordre du tenir ensemble avec d'autres. (...) »

« Suivre la manière dont, éventuellement, une idée neuve se matérialise, c'est d'abord et avant tout suivre les opérations de recrutement et d'alliance qui vont produire la véritable matière de l'innovation, l'ensemble hétérogène de ceux qui vont être mis en branle, modifiés et intéressés par elle. Chacun de ceux-là pourrait être dit poser ses conditions, mais la matérialisation est une véritable histoire car tout le talent des novateurs est de transformer les conditions en contraintes, c'est à dire de ne pas se soumettre aux rapports de force existants mais d'en rejouer, au moins partiellement, les implications. »

« C'est après, et seulement après, que se sera stabilisé l'ensemble nouveau des rapports entre tout un chacun − protagonistes humains, dispositifs techniques, non humains, etc. − que l'on pourra identifier les besoins satisfaits, la portée des preuves, la fiabilité des faits, la rentabilité du procédé, etc. Bref, en quoi, pourquoi et comment l'innovation marche. »

« La notion de contrainte permet donc de différencier l'usager du métro et les fabricants de faitiches, au sens moderne. Il est possible de réduire l'activité qui consiste à prendre le métro à un acte routinier, individuel, précisément parce que le métro marche. Mais la construction de ce que nous appelons métro, c'est à dire aussi la construction de l'identité de son usager, correspond, elle, à une pratique éminemment collective, qui a dû prendre en compte des contraintes éminemment hétérogènes, qui a noué ensemble des protagonistes éminemment disparates. » [19]

Initiatrice du projet :

Nicole JACQUIN, 56 ans, chercheuse libre, inventrice du concept de cosmo-énergétique. Voici mon c.v. :

Dès l'âge de 4 ans, j'ai senti que quelque-chose n'allait pas dans ce monde où je débarquais. Désertant l'école après le BEPC, j'entrepris de le découvrir en autodidacte, d'abord dans l'électrotechnique (1968), puis thermicienne (1982) j'effectuai des centaines de diagnostics, et désormais chercheuse libre en économie cosmoénergétique suivant l'enseignement du prix Nobel (1977) Ilya Prigogine sur la thermodynamique des processus irréversibles et les structures dissipatives. Au RMI depuis décembre 2004, parce que personne dans cette économie capitaliste industrielle de marché n'est prêt à payer un expert qui lui démontrerait qu'elle n'est pas viable, pire qu'elle touche à sa fin !

Afin de permettre à toutes les parties prenantes éventuelles au présent projet de se déterminer, une ébauche de charte leur est proposée dans le préambule des statuts ci-dessous. Ce n'est qu'une proposition rapide et encore trop succincte, une base de discussion dont les personnes intéressées au projet doivent s'emparer, l'amender et la compléter collectivement dans le processus de création.

Et vous ?

FORMULAIRE OBSOLÈTE RETIRÉ !

IV − PROJET DE STATUTS (trame)

Préambule ( Projet de charte de la SCIC <Nom>[20] )

Les associés constituant la SCIC <nom> [20]; ou ceux qui le deviendraient ultérieurement déclarent adhérer à la présente charte.

Conscients de la situation de crise écologique dans laquelle se trouve aujourd'hui la société mondiale; que les inégalités, les crises sociales et les guerres qui en découlent sont la conséquence directe de cette crise écologique qui est elle même la conséquence de la négation, par l'économie mondiale de croissance, de la finitude des ressources terrestres et de l'irréversibilité du temps.

Conscients que les palliatifs aux effets néfastes de la société industrielle marchande qui ne remet pas en cause cette négation spatio-temporelle, ne sont que de fausses solutions qu'elle propose pour retarder l'effondrement final qui demeure inéluctable par défaut de cette remise en cause.

Conscients que tant que l'économie humaine persistera dans cette voie, la crise ne pourra que s'aggraver alors même qu'elle atteint aujourd'hui au point de non retour : épuisement des ressources fossiles, dérèglement climatique, pollution et stérilisation des sols, disparition d'espèces vivantes, contaminations chimiques et radioactives, mutations génétiques, explosion des cancers, du SIDA... et ce n'est qu'un début.

Conscients que l'énergie est non pas un secteur de l'économie comme les autres mais une dimension de l'Univers sans laquelle la vie et donc ni l'humanité ni son économie n'auraient jamais existé.

Conscients que cette finitude concerne notre biosphère − notre vaisseau spatial que nous ne pouvons abandonner − et par conséquent ce qu'elle contient : les ressources et énergies fossiles;
que les énergies d'origine extra-terrestre se renouvellent continuellement, et que comme telles ces énergies sont aussi durables que le Soleil qui en est la source, mais dont le flux est limité en intensité toutefois suffisante pour satisfaire les besoins d'une économie humaine équitable dans laquelle ni le gaspillage ni l'utilisation de ressource épuisable n'a de place.

En conséquence, les associés adhérant sans réserve à la présente charte constituent ou rejoignent la S.C.I.C. <nom> [20] pour œuvrer collectivement en son sein par la mise en synergie fraternelle de leurs besoins, compétences et moyens de les satisfaire, chacun à son niveau, dans les buts de :

Les articles qui suivent restent à rédiger ;-)
Téléchargez la trame d'élaboration des statuts (format pdf).

  1. Titre I forme − dénomination - durée - objet - siège social
  2. Titre II capital social
  3. Titre III associés - admission - retrait
  4. Titre IV conseil d'administration et direction générale
  5. Titre V collèges
  6. Titre VI assemblées générales
  7. Titre VII commissaires aux comptes - révision coopérative
  8. Titre VIII comptes sociaux - répartition des excédents de gestion
  9. Titre IX dissolution - liquidation - contestation
  10. Titre X agrément et conditions suspensive
  11. Titre XI actes accomplis pour le compte de la société en formation
Voir documents sur le site scic.coop.
Notes
  1. Radicale implique ici jusqu'à arrêt total.[retour]
  2. Albert Jacquard, Les chemins de la Paix n°27 (1° trimestre 2000). C'est nous qui soulignons dans ce passage l'expression conditions aux limites en référence aux travaux du prix Nobel de chimie 1977 Ilya Prigogine, notamment sur la thermodynamique des processus irréversibles et les structures dissipatives que sont les êtres vivants. Ces travaux résolvent intégralement le paradoxe apparent qu'est l'apparition de la vie au niveau ultime d'évolution (entropie) de la matière, de l'auto-organisation à l'approche de l'équilibre, de l'ordre né du chaos... de la Vie fille du néant (cf le modèle de Bruxelles, appelé Brusselator par les Étasuniens ). L'oeuvre de Prigogine fournit selon nous l'esquisse de cette fameuse théorie unifiée que continuent de rechercher les physiciens du XXIème siècle, mais ailleurs de peur de « fausser » le marché. L'œuvre de Prigogine reste à ce jour inutilisée en écologie. Il est plus que temps de combler cette carence avant qu'il ne soit trop tard. [retour]
  3. Massachusetts Institute of Technology in Étude des problèmes critiques de l'environnement (E.P.C.E.) définit l'astreinte écologique comme la totalisation des astreintes infligées par l'homme à l'environnement, tant en extraction de ressources qu'en déjections d'effluents. [retour]
  4. Cette notion d'indépendance énergétique, comme tout néologisme forgé pour les besoins de l'économie libérale, n'a pas été définie lors de son introduction, ainsi que l'exige toute science lorsqu'elle introduit un nouveau concept. C'est là un des nombreux traits qui nous fait dire que l'économie n'est pas une science. Notion née de la crise du pétrole, il s'agit d'une indépendance purement géo-économique, plus liée à un savoir faire interne à la France (du CEA et de la COGEMA) qu'à une autonomie dans l'approvisionnement de celle-ci puisqu'elle importe son uranium autant que son pétrole, et dans des conditions encore plus désastreuses pour les pays pauvres auxquels on pille littéralement ces ressources. Mais l'ambiguïté du terme indépendance trompe les écologistes qui le comprennent comme autonomie. Alors que cette indépendance de la France n'est acquise qu'au détriment de l'autonomie des pays qu'elle pille ainsi et dont en conséquence elle dépend in fine.[retour]
  5. Ou PAC, pompe à chaleur, la (presque) même qu'on déguise aujourd'hui en géothermie après avoir tendu la PERCHe (Pac En Relève de CHaudières) aux chaudières à fuel, mais toujours pour écouler la surproduction d'électricité. Des tarifs EDF spéciaux ayant même été créés à cet effet. Mais avant ces détournements à des fins mercantiles, la PAC était à l'époque une technique trop ombrageuse pour le chauffage électrique intégré (CEI) qui était la panacée du moment où la mission assignée à l'électricité nucléaire, qu'on nous promettait inépuisable, était de remplacer totalement le pétrole. Marcel Boiteux, père fondateur de la religion EDF, gourou incontesté de l'économie française des années 1970, avait fixé l'objectif de doubler la consommation d'électricité tous les 7 ans. Objectif évidemment impossible à atteindre comme terme à l'infini d'une progression géométrique. Mais qu'il eut été fixé par un agrégé de mathématiques nous avait plongés à l'époque dans la stupeur. On voit mieux aujourd'hui combien il préfigurait l'impasse du développement durable dans laquelle on cherche aujourd'hui insidieusement à nous vitrifier tels des déchets nucléaires, et au risque d'y parvenir.[retour]
  6. C'est ainsi qu'on nommait à l'époque la déesse croissance qui règne aujourd'hui sans partage sur le Monde exsangue.[retour]
  7. Mythe qui a la peau dure, rejeté par la science il s'est réfugié dans la technoscience chérie par l'économie libérale. L'impossibilité du mouvement perpétuel a été définitivement établie depuis la découverte en 1850 du second principe de la thermodynamique par R. Clausius et W. Thompson qui constatèrent l'irréversibilité des phénomènes physiques macroscopiques. Cette impossibilité a été un moment mise à mal avec l'apparition au début du siècle dernier de la physique quantique et l'échec de Bolzmann d'accorder le second principe à la mécanique statistique. Mais en 1972, Prigogine a montré, là où Bolzmann avait échoué, que le second principe n'est pas relatif à une approximation probabiliste par rapport à la description dynamique, mais appartient à un autre type de description dynamique autorisée par cette classe de systèmes (Isabelle Stengers au nom de la flèche du temps: le défi Prigogine in Cosmopolitiques II, Paris La Découverte). Cela n'empêche pas des Géo-trouve-tout d'inventer régulièrement le moteur à eau ou des machines utilisant l'énergie infinie du vide (!!), ce qui trompe malheureusement nombre de gens conscients et soucieux d'économiser l'énergie, mais encore croyants en la promesse de la technoscience à solutionner tous les problèmes qu'elle créé.[retour]
  8. La révolution communiste n'a quant à elle pas enrayé la révolution capitaliste mais l'a au contraire pérennisée en reprenant et développant pour son propre compte l'industrie − au détriment des damnés de la Terre dans laquelle elle les a enrôlés − qui est l'arme de développement massif du capitalisme, qu'il soit privé ou d'état (et c'est parce qu'il est moins libertaire donc moins efficace que le second s'est écroulé). C'est la contradiction et l'erreur fondamentale du marxisme que, malgré sa prétention à abolir toutes les catégories du capitalisme, d'avoir épousé la même croyance que celui-ci en l'infinitude des ressources naturelles, qui est une de ces catégorie. Et partant, d'avoir partagé la même foi dans le progrès technique dont il suffirait selon lui de transférer la propriété du capital au prolétariat pour qu'il cesse par miracle de produire ses toxines. Cette erreur fatale de Marx, qui demeure à part elle le meilleur analyste du capitalisme, cette croyance en l'infinitude de la sphère naturelle ressort directement de l'ignorance de la flèche du temps qui a fait que la dynamique classique (avant Prigogine) concluait si facilement à la réversibilité des phénomènes et lui permettait de concevoir des processus cycliques, des révolutions et donc des théories révolutionnaires. La nôtre en cela, et contrairement à la grande majorité des courants de pensée, est non pas révolutionnaire, mais évolutionnaire.[retour]
  9. Nous disons Énergie Renouvelable (ER) au singulier car elle recouvre toutes formes d'énergie d'origine solaire suivant un cycle court. Tout ce qui sort de cette catégorie aussi unique que le Soleil, n'est pas renouvelable à l'échelle humaine. Nous nous démarquons en cela de la catégorie économique des énergies renouvelables au pluriel, qui ne correspond à aucune catégorie physique : l'énergie est, comme l'entropie, une fonction d'état, une grandeur extensive de la matière. Ce sont les sources et les vecteurs qui sont pluriels, pas L' Énergie. Or, parmi les sources qu'on désigne habituellement par le pluriel énergies renouvelables, on classe la géothermie qui est de la chaleur fossile tellurique donc non renouvelable. Est-ce pour cela que la littérature officielle utilise l'acronyme EnR qui fait penser à énergie non renouvelable ? Lapsus que certains hauts fonctionnaires se sont déjà empressés de faire, et qui n'en doutons pas ne manquera pas de se multiplier à l'avenir.[retour]
  10. La gratuité s'entend ici au sens de la production, ou pas justement, d'entropie dans le système Terre.[retour]
  11. Un tel système est défini en thermodynamique comme n'échangeant à travers ses frontières ni énergie, ni matière avec son environnement. Ce qui signifie qu'il n'a ni environnement ni frontières. Seul l'Univers dans son ensemble peut répondre à cette définition de système thermodynamique isolé. C'est pourquoi nous parlons de cosmo-énergétique, et d'économie cosmo-énergétique pour désigner notre praxis fondée sur les bilans énergétiques globaux de systèmes toujours définis en amont en tant que structures dissipatives à production minimale d'entropie.[retour]
  12. Par consommée nous entendons irréversiblement dégradée. Ainsi l'assertion des bio-économistes (N.G. Roegen) selon laquelle l'entropie de la feuille de cuivre est plus élevée que le minerai qui a servi à la fabriquer est fausse: quoi qu'on en fasse, le cuivre reste du cuivre c'est à dire un élément stable, non radioactif (noyau de 29 protons liés à 35 neutrons).[retour]
  13. Ilya Prigogine in article le futur n'est pas donné dans le dernier ouvrage collectif publié sous sa direction : L'homme devant l'incertain, Odile Jacob, mai 2001. Né à Moscou le 25 janvier 1917, le savant est mort à Bruxelles le 28 mai 2003 dans l'indifférence de la communauté scientifique francophone malgré son apport à la science dans la seconde moitié du XXe siècle aussi bouleversant que fut celui d'Einstein dans la première moitié. Prix Nobel de chimie 1977, fondateur du Ilya Prigogine Center for Studies in Statistical Mechanics and Complex Systems, devenu Center for Thermodynamics and Statistical Mechanics à l'Université de Texas à Austin, l'un des 5 centres de recherche Ilya Prigogine dans le monde. Il a dirigé l'Institut International Solvay de physique et chimie à Bruxelles où il vivait depuis son départ de l'Université de Texas, jusqu'au moment de sa mort. Autres ouvrages incontournables de Prigogine (parmi ses nombreuse productions) : La fin des certitudes, Paris Odile Jacob 1996; Les lois du chaos, Paris Flamarion 1994; Physique, temps et devenir, Paris Masson 1982 (pour les physiciens). Et co-auteur, avec l'inoxydable philosophe des sciences Isabelle Stengers, Entre le temps et l'éternité, Paris Fayard 1988 (pour les philosophes); La nouvelle Alliance, Paris Galimard 1979, réédition Folio-essais 1986 (que tout le monde devrait avoir lu).[retour]
  14. Acronyme de Chauffe-Eau-Solaire-Individuel selon les promoteurs de ce produit en tant que technologie innovante. Mais le chauffe-eau solaire collectif suit ce qu'il faut bien appeler les mêmes canons.[retour]
  15. Solution à laquelle le recours est bien moins souvent nécessaire que ce que les promoteurs de pompes et de régulations microprocédées aux desseins occultes à l'utilisateur voudraient faire croire. Car après une étude correcte intégrée dans une démarche globale écolonomique, les cas où l'installation d'un thermosiphon s'avèrerait impossible devraient être extrêmement rares.[retour]
  16. L'industrie du chauffage solaire distingue arbitrairement, au risque de les opposer, solaire actif et solaire passif selon que le système nécessite ou non une énergie auxiliaire qui est le plus souvent de l'électricité d'origine non renouvelable; donc selon des catégorie spécifiques de l'économie capitaliste qui n'ont aucun sens en dehors d'elle. Alors que notre principe cosmo-énergétique de n'utiliser d'énergie que renouvelable, d'origine exclusivement solaire, amenant à concevoir des installations solaires autonomes, donc hautement actives, se trouvent cataloguées solaire passif par cette classification qui n'est capable d'envisager l'énergie solaire que comme complément de la destruction d'énergie fossile génératrice de croissance autant que de pollutions.[retour]
  17. La seule contre-mesure actuellement préconisée pour garantir le risque de brûlure provoquée par de telles températures est d'apposer des étiquettes prévenant l'utilisateur du danger ![retour]
  18. On est en droit de se demander s'il s'agit d'un problème réel en soi, ou s'il ne s'agit pas plutôt d'un des nombreux effets rebond des modes de faire de la société industrielle dans laquelle elle s'engouffre pour pousser toujours plus la shaddockisation au nom du principe de précaution soudainement redécouvert, alors qu'on ne l'applique même pas à des problèmes depuis longtemps avérés et généralisés comme l'agrochimie ou le nucléaire.[retour]
  19. Isabelle Stengers la guerre des sciences in Cosmopolitiques I p. 49-50, Paris 2003 La Découverte/Poche. [retour]
  20. Que pensez-vous de 3Sol2ER ou 3SolEER pour SOLutions SOLaires et SOLidaires en Économie et Énergie Renouvelable. Ou encore 3SolEIL pour Solutions Solaires Solidaires d'Économie Iteractive Locale ?[retour]