Ces profs qui démissionnent

«Les conditions étaient devenues trop indignes». Après dix-neuf années de bons et loyaux services, d'abord comme instit' et six comme professeur spécialisé pour élèves en difficultés [Rased], Sylvie1, 48 ans, a rendu son tablier. Le métier la passionnait pourtant. Mais avec la suppression programmée de milliers de postes, l'ambiance n'a fait que de se dégrader dans son réseau d'aide aux élèves de la Sarthe. «Dans un système qui se délite, on est la proie des gens qui dysfonctionnent. Un directeur d'école faisait passer toute sa haine sur nous. On nous a clairement dit que nous allions être "supprimés". On nous harcelait, il fallait nous écraser». Désabusée, Sylvie a fini par tout lâcher. Cette année, elle fait sa rentrée non plus comme prof, mais comme étudiante dans un centre de formation pour devenir orthophoniste. Comme Sylvie, ils seraient de plus en plus nombreux à tourner le dos à l'Education nationale. Mais le sujet est pour le moins tabou. Si le ministère admet qu'à la rentrée 2010, 66 professeurs stagiaires avaient démissionné dès le mois de novembre, soit 32% de plus que l'an passé, il se refuse à communiquer d'autres chiffres. «Les abandonner, c'est terrible !» «Cela devient un véritable secret d'état, estime Christophe Barbillat, secrétaire national chargé de l'emploi au Snes (syndicat national des enseignements). On nous dit que c'est stable, mais de plus en plus de nos collègues se manifestent auprès de nous pour savoir comment démissionner». Arrêts maladie de longue durée, mise en «disponibilité pour convenance personnelle»... Les démissions qui ne disent par leur nom ne font elles aussi qu'augmenter, selon le syndicaliste, qui attribue le phénomène à la «dégradation croissante des conditions de travail». Quitter le «mammouth» ne se fait pas sans douleur. «J'ai le sentiment d'avoir abandonné les élèves au moment où ils avaient le plus besoin de nous, témoigne (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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