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Le blog de Dasola

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25 avril 2024

Borgo - Stéphane Demoustier

Borgo réalisé par Stéphane Demoustiers est un film plutôt réussi avec un suspense qui tient en haleine jusqu’au bout. L’histoire se passe de nos jours en Corse du côté d’Ajaccio. Melissa, son compagnon et ses deux enfants sont venus sur l’île de Beauté pour prendre un nouveau départ. Melissa est « matonne » dans une prison où ce sont les prisonniers qui surveillent les gardiens. Elle est la seule femme parmi les gardiens. Elle prend ses marques rapidement. Un jeune détenu, Severiu, qu’elle a connu dans un autre centre de détention, se rappelle à son bon souvenir. Quand il est libéré, il la contacte pour lui demander « un service ». En parallèle, on assiste à l’assassinat de deux hommes qui sont tués à bout portant au moment où ils sortent de l’aéroport d’Ajaccio. Pendant un moment, on croit qu’il y a deux histoires séparées et pourtant elles se rejoignent et n’en font qu’une que je vous laisse découvrir. Hafsia Herzi domine le film de bout en bout avec son air buté et déterminé en même temps. Un film que je vous conseille vraiment tout comme Pascale et Selenie.

24 avril 2024

Monsieur Parent - Guy de Maupassant

Je (ta d loi du cine, squatter" chez dasola) vais pouvoir incrémenter une participation de plus au challenge "2024 sera classique aussi!" de Nathalie, grâce à Guy de Maupassant. 

Guy de Maupassant, Monsieur Parent (et autres nouvelles)
Le livre de Poche (N°4210), 4e trim. 1975, 186 p.

Ce recueil de nouvelles de Maupassant ne figure certes pas parmi les plus connus, la preuve: je ne le connaissais pas... Il est passé entre les mailles du filet que j'avais chargé une de mes tantes de me "remplir", lorsque j'étais ado: je possède depuis plus de 40 ans pour certains une grosse quinzaine de Maupassant en "Poche" (Le livre de Poche pour la plupart, et quelques autres). Je me le suis offert dans une "bouquinerie-salon de thé" (1) récemment ouverte dans le XVIIIe arrondissement de Paris. 

A la mode des livres de poche de cette époque, il ne contient, à part le "texte intégral" des nouvelles annoncé en couverture, qu'une page mi-biographie (12 lignes!) mi-"résumé" (deux lignes par nouvelle!) de son contenu. Pour ma part, j'ai trouvé que la majorité des neuf nouvelles regroupées dans ce volume avaient en commun le thème de la famille (parentalité - forcément!, filiation - ou son absence, fraternité...). Après, évidemment, il ne s'agit certes pas des plus célèbres parmi les centaines de nouvelles écrites par Maupassant. Je vais dire quelques mots de chacune, en espérant, comme toujours, donner envie...

* Monsieur Parent nous montre en une soixantaine de pages un "brave homme" bafoué et trompé dès l'origine (le mariage) par sa femme et son meilleur ami. Son univers s'écroule lorsque sa vieille servante lui ouvre les yeux, et la moitié de sa rente de 20 000 francs va finir en pension alimentaire (même si le divorce n'était guère pratiqué à l'époque). Il s'agit d'une étude sociologique dans laquelle je lis peut-être davantage que ce que Maupassant avait voulu y mettre: ce "petit-bourgeois" oisif est un "inutile", qui n'a jamais travaillé, n'est pas un intellectuel, n'a pas grand-chose pour lui à part sa candeur. Une fois seul, il va passer le reste de sa vie dans un troquet, où il arrive le matin pour un bock de bière, déjeune (puis café, puis cognac en pousse-café), puis sieste, et re-bocks, jusqu'à la fermeture. De nos jours, il resterait vautré devant une télé... Sa "vengeance" finale pourrira à coup sûr la vie du bambin qu'il adorait des années plus tôt. 

* Par un soir de printemps évoque un cousin et une cousine issus de germains (leurs mères sont soeurs) qui se laissent nonchalamment marier (solution de facilité!). Une tante (la troisième soeur), elle, est restée vieille fille... Cela tient en 10 pages. 

* Un lâche: dans d'autres nouvelles (d'autres recueils), on a connu tels ou tels gros bourgeois qui se tiennent mieux devant l'éventualité d'un duel au pistolet que le vicomte Gontran-Joseph de Signoles. Il serait intéressant de savoir s'il arrivait à Maupassant d'écrire des nouvelles "à clé"... mais je suppose que l'Université se penche sur la question depuis bien longtemps déjà!

* La chevelure est une nouvelle d'une douzaine de pages dans le genre morbide. 

* Le champs d'oliviers est, je crois, la nouvelle que j'ai préférée (40 pages). Un curé, ancien homme du monde et bienfaiteur de la cure obscure dans laquelle il s'est retiré, voit arriver un rappel de son passé... 

* Mademoiselle cocotte est un conte animalier de huit pages, tout aussi amer que Coco ou Pierrot (deux autres nouvelles d'autres recueils). Ici, il s'agit d'une chienne... à caractère spécial. 

* Le loup est une aventure de chasse... narrée par l'arrière-petit-fils de l'un des protagonistes, qui explique en une douzaine de pages pourquoi, dans sa famille, on ne chasse plus, depuis plusieurs générations.

* Malades et médecins est marqué "inédit" et daté du 11 mai 1884. Mais c'est ambigu: la nouvelle a-t-elle juste été éditée directement en volume sans être publiée dans la presse, ou bien était-elle inédite jusqu'à sa publication chez Albin Michel en 1957, avant l'édition en livre de poche? Bref, la nouvelle "démonte" de manière fort ironique la mode des "villes d'eau" et les espérances que peut nourrir un curiste, encore en une douzaine de pages. 

* En wagon permet aussi de "voir le loup"... tout en en privant des collégiens (12 p.!). En terme d'aventures en "chemin de fer", j'inscrirais un peu cette nouvelle dans la même veine que la nouvelle Idylle, bien connue.

Décidément, Maupassant avait bien de l'imagination... Encore une fois, je me demande d'où lui venait son inspiration, je suppose qu'il faudra que je cherche une biographie pour l'apprendre...

Je n'ai pas trouvé de blog parlant de Monsieur Parent et autres nouvelles, que ce soit dans mon édition ou dans une autre. Je suis passé en vain par "moteur de recherche", ce qui m'a au moins permis de découvrir que la première édition sous ce titre, du vivant de Maupassant (fin 1885), comportait non pas 9, mais 17 nouvelles, parues pour la plupart dans l'année dans des journaux. J'ai regardé dans les près de 70 blogs littéraires en activité et figurant dans la "blogroll" (colonne de droite) à ce jour: on y trouve des billets essentiellement sur les romans (Une vie doit être le plus représenté), ou sur quelques nouvelles isolées (La parure)... J'ai même trouvé trace d'une activité "lecture de Maupassant" fédérée par l'ancien blog d'Une comète en 2019-2020. 

(1) Lien rajouté après le commentaire de Parisianne (merci!).

22 avril 2024

Le sang des innocents - S. A. Cosby

Après Les routes oubliées et La colère, je voulais lire le troisième roman écrit par S. A. Cosby, Le sang des innocents (Sonatine Editions, 397 pages) publié cette année 2024. L'histoire se passe à Charon en Virginie, un ancien état confédéré où les Noirs sont toujours moins bien considérés que les Blancs. Comme dans les deux autres romans de Cosby, le racisme est un thème récurrent. Titus Crown, un Afro-Américain ancien agent du FBI, a été élu shérif de comté de Charon. Quand le roman commence, une fusillade vient d'avoir lieu. Latrell, un jeune Noir, vient de tirer sur Monsieur Spearman, le professeur préféré du lycée où il enseigne. Spearman meurt et mais Latrell aussi. Un policier lui a tiré dessus. Une enquête difficile commence car les populations blanche et noire ne comprennent pas ce qui s'est passé. On apprend assez vite que Spearman n'était pas le professeur modèle que tout le monde croyait. Il avait du sang sur les mains avec la complicité de Latrell et d'un troisième homme qui portait un masque de loup.   C'est ce troisième homme que Titus et ses collègues recherchent. Ils doivent arrêter un humain qui est devenu un monstre. On s'attache à tous les personnages dont Titus, son frère dont le prénom est Marquis ainsi que leur père Albert. Titus a une vie sentimentale pas simple avec Darlene. C'est un roman qui se lit bien mais La colère reste pour le moment, mon roman préféré. Lire les billets de Blacknovel, Motspourmots, Meséchappéeslivresques, Belette2911, Aude bouquine, MAM et BMR

19 avril 2024

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant - Ariane Louis-Seize

C'est Ta d loi du cine qui, après avoir lu le billet de Pascale, m'a emmenée voir Vampire humaniste cherche suicidaire consentant (quel titre!). J'avoue que je suis moins enthousiaste que Pascale (et Ta d loi du cine) car j'ai trouvé que le film, un peu longuet (bien qu'il soit court), manquait de rythme même si Sasha, la vampirette (qui joue très bien du piano) et ses parents sont plutôt sympathiques. C'est eux qui fournissent des poches de sang à Sasha, âgée de 68 ans bien qu'elle paraisse cinquante ans de moins, car le problème de Sasha est qu'elle n'arrive pas à tuer des humains en buvant leur sang. Pourtant ses canines poussent enfin et le papa et la maman décident de confier Sasha à la cousine Denise qui, elle, adore tuer pour se nourrir. Sasha, de plus en plus dégoutée devant l'attitude sanguinaire de sa parentèle, ne sait plus quoi faire jusqu'à ce qu'elle rencontre Paul, un lycéen dépressif qui veut se suicider. Sasha a donc l'idée de se nourrir du sang de Paul, mais auparavant elle propose à ce dernier d'accomplir quelques dernières volontés (comme se venger d'élèves qui le harcèlent). Le film lorgne du côté d'un film comme Morse. La jeune actrice Sara Montpetit (Sasha) avec ses cheveux très longs, couleur aile de corbeau, et son teint blafard, m'a fait penser à Morticia de la famille Adams. J'ai un sentiment en demi-teinte pour ce film. Lire le billet de Trillian. Le blog Baz'artWilyrah et Jipéhel en parlent aussi.

16 avril 2024

Les doigts coupés - Hannelore Cayre

J'ai été convaincue de lire Les doigts coupés d'Hannelore Cayre (Edition Métailié noir, 191 pages) après avoir lu quelques billets dont celui de Simone. Le récit alterne entre de nos jours et 35000 ans avant le présent au temps de l'Aurignacien, en Dordogne, à l'époque où quelques groupes de Sapiens ont rencontré des Néandertaliens. J'avoue que j'ai appris que les Sapiens avaient la peau foncée. Pour en revenir à l'histoire, en Dordogne, près de la Vézère, une de nos contemporaines veut creuser une piscine dans son jardin et elle est aidée par des ouvriers polonais. Pendant qu'ils creusent, ces ouvriers découvrent deux squelettes qui semblent être très vieux. Et en effet, à partir de là, Hannelore Cayre nous raconte l'histoire des ces personnes qui ont vécu il y a très longtemps. L'un des deux squelettes, un homme, a connu une mort violente. Le deuxième squelette, une femme qui semble avoir vécu plus de 60 ans, est entouré d'objets hétéroclites. Et à partir de là, on fait la connaissance d'Oli, une jeune Sapiens qui est l'héroïne de l'histoire. N'ayant pas 20 ans, c'est la seule femme du groupe qui n'a pas encore enfanté. Elle ne rêve que de chasse et de vivre sa vie sans que les hommes de son clan (quelle plaie!) se mêlent de la manière dont elle le fait. Sa soeur Wilma qui meurt en couches a le temps de lui apprendre à chasser avec une sorte de javelot alors que la chasse jusqu'alors se pratiquait au plus près des animaux. C'est une histoire où les femmes s'émancipent, où elles essayent de se libérer de la domination masculine. Car déjà, à cette époque, il existe la division sexuée du travail: les hommes chassent et les femmes font tout le reste et se nourrissent de ce que les hommes veulent bien leur laisser. "La ligne, c'est l'homme. La femme, c'est le cercle". C'est pourquoi, pour maintenir l'ordre, les hommes mutilent les femmes en leur coupant des doigts dès qu'elles ne se soumettent pas. Grâce à Oli, les femmes de son clan apprennent que de faire l'amour avec un homme aboutit immanquablement à tomber enceinte sans forcément en avoir envie. C'est un roman sur le féminisme au paléolithique. L'histoire n'est pas amusante mais c'est passionnant à lire et vous apprendrez qui est l'homme mort et comment il est décédé. Hannelore Cayre s'est beaucoup inspirée du travail d'une paléontologue italienne, Paola Tabet et en particulier l'un de ses ouvrages "Les doigts coupés, une anthropologie féministe". Lire les billets de Zazy, Actu Du Noir, Cathulu, Je lis, Je blogue et La chèvre grise.

14 avril 2024

Boléro - Anne Fontaine

Je pense que la mutation du canalblog avec la migration forcée vers overblog fait que je souffre de "flemmingite " aiguë pour rédiger des billets. Toujours est-il que voici, tout de même, un billet sur un film que j'ai bien apprécié... en attendant que j'aie le courage d'en rédiger sur une demi-douzaine d'autres.

Je commence donc avec Boléro d'Anne Fontaine, vu il y a 3 semaines, qui est une évocation de la vie de Maurice Ravel en général et de la création du Boléro, "tube" mondialement célèbre du compositeur, en particulier. J'avais lu Ravel, le livre de Jean Echenoz (que je vous conseille), mais Anne Fontaine s'est inspirée d'une biographie écrite par un musicologue et journaliste, Marcel Marnat. Le film grâce à des flash-back évoque l'enfance de Maurice Ravel (1875-1937) qui a été couvé par sa maman (Anne Alvaro, très bien). Devenu adulte, Ravel a échoué au Prix de Rome, mais il ne se décourage pas. On le voit entouré de femmes comme Ida Rubinstein (Jeanne Balibar, égale à elle-même) grâce à qui Boléro fut créé. Il tombe amoureux de Misia Sert (Dora Tillier), déjà mariée, tandis que Marguerite Long (Emmanuelle Devos), la célèbre pianiste, est souvent là pour l'encourager. C'est en 1928 que Ravel compose enfin le Boléro qui est un triomphe, puis c'est le Concerto en sol majeur et le Concerto pour la main gauche, et après c'est fini. Maurice Ravel souffre d'une maladie qui le prive de l'usage de ses mains, de sa motricité et du langage, alors qu'il avait gardé ses facultés intellectuelles. J'ai beaucoup aimé l'interprétation de Raphaël Personnaz dans le rôle de Ravel, et on a le plaisir d'écouter des extraits du Boléro et d'autres oeuvres comme La Valse. Un film que je conseille. 

Pascale en avait parlé le mois dernier. Voir aussi les billets de Selenie, Princecranoir, Martin.

13 avril 2024

Une étoile m'a dit - Fredric Brown

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) continue mes explorations via le challenge marsien. Dasola m'a déniché dans son fonds de bibliothèque (avant déménagement) un recueil de nouvelles publié chez Denoël (coll. Présence du futur, N°2, 1954 pour la 1ère édition), Une étoile m'a dit, de Fredric Brown. La fois précédente, c'est une autre oeuvre de cet auteur de SF qui avait été lue et chroniquée (son célèbre Martiens, go home!). 

Fredric Brown, Une étoile m'a dit, 1981 [imprimé en], 252 p.

Mars est citée dans ce recueil (sinon, bien sûr, je ne pourrais pas en parler ici), mais n'en forme pas le sujet principal. Seules deux nouvelles y font référence.

* Dans Quelque chose de vert..., la planète rouge dont il est principalement question, et où erre un pilote perdu, n'est pas Mars. Mais quand son sauveteur y arrive enfin, celui-ci lui propose, à défaut de la Terre, de lui faire gagner Mars, "les belles collines jaune et brun de Mars"... 

* La nouvelle Cauchemar cite incidemment le dégoût d'être "souillé par du sang martien". Nous sommes sur la colonie de Callisto, un des satellites de Jupiter. En principe, est déjà lointaine l'"époque où les peuples se prenaient à la gorge les trois quarts du temps, à l'époque des guerres, des haines, de la lutte pour la suprématie. Ceci s'était passé avant que le Conseil Solaire, réunit d'abord sur une planète inhabitée, puis sur une autre, eût ramené l'ordre et l'union grâce à son arbitrage. Maintenant, la guerre appartenait au passé. Les différentes parties habitables du système solaire (la Terre, Vénus, Mars, et deux des lunes de Jupiter) se trouvaient toutes régies par un seul gouvernement. Jadis, au cours de cette période sanglante, les peuples avaient dû éprouver les mêmes sentiments auxquels il avait été en proie pendant son rêve: au cours de cette période où les nations de la Terre, unies par la découverte des voyages intersidéraux, avaient conquis la planète Mars, la seule qui fût déjà habitée par une race intelligente, pour fonder ensuite des colonies partout où l'Homme avait pu prendre pied."... Mais cette looongue citation n'est, bien sûr, qu'une des éléments de contexte de cette nouvelle. La bête immonde (du racisme, du fascisme) risque toujours de resurgir si nul ne réagit... 

Je vais dire deux mots des six autres nouvelles du recueil (sans rapport, elles, avec Mars).

* Anarchie dans le ciel m'a fait songer au roman La chasse au météore de Jules Verne. D'autres lecteurs (plus ou moins jeunes?) y verront peut-être les prémices de Z comme Zorglub (album de la série Spirou dû à Franquin). 

* Tu n'as point tué est une jolie nouvelle psycho-policière. Le détecteur de mensonges favorise la rédemption... 

* Mitkey est en partance pour la lune (et non pour Mars), lorsque la fusée est déviée...

* Les Myeups utilise le même argument que Martiens, go home! : un auteur en proie au syndrome de la page blanche est amené à divaguer... 

* Tu seras fou se déroule, en grande partie, à l'asile... 

* Enfin, figurez-vous que la découverte d'Un coup à la porte a représenté, pour moi, une jolie petite madeleine: j'y ai enfin lu une "nouvelle" que mon père nous racontait, lorsque j'étais gamin, alors qu'il avait sans doute dû la lire lui-même à parution, une vingtaine d'années auparavant... Quel plaisir de lire cette "nouvelle d'épouvante": Le dernier homme sur la terre était assis tout seul dans une pièce. Il y eut un coup à la porte...

 

Comme à mon habitude (et même si c'est c'est plus en plus pénible à réaliser), j'ai cherché d'autres chroniques de ce livre. Nebal avait consacré à une autre édition de ce recueil un billet en 2009. Baroona aussi, plus récemment (en 2020). Si d'autres font leur apparition plus tard, je ne m'interdis pas de les rajouter!

 

Avec ce titre, je participe encore au "12e challenge de l'imaginaire" repris par Tornade en 2024 et au challenge "2024 sera classique aussi!" chez Nathalie

 

10 avril 2024

La promesse verte - Edouard Bergeon

J'ai été tentée de voir La promesse verte d'Edouard Bergeon, ayant été attirée par la bande-annonce, et je n'ai pas regretté d'y être allée. L'histoire se passe de nos jours entre l'Indonésie, Paris et la Vendée. Carole (Alexandra Lamy) a un grand fils, Martin (Félix Moati), qui est parti en Indonésie sur l'île de Bornéo, pour travailler dans une ONG qui gère un dispensaire. Martin est bien reçu par Paul Lepage (d'origine québecoise) qui y travaille. Martin fait la connaissance de Nila Jawad, une activiste qui lutte contre la déforestation des forêts primaires de la région. Un soir, le village où habitent Nila et son cousin est attaqué. Les maisons sont brûlées et il y a au moins un mort. Martin filme tout avec son appareil. Peu de temps auparavant, une milice privée au service d'une entreprise fabriquant de l'huile de palme avait proféré des menaces envers les villageois pour les obliger à partir. Quand Martin décide de quitter l'Indonésie, son cauchemar commence, car il se trouve que l'on trouve 600 grammes de cocaïne dans son sac à dos. Il est arrêté, jugé et condamné à mort. Comme par hasard, la carte mémoire de son appareil photo a été détruite. Il ne peut pas prouver son innocence et montrer ce qu'il a vu. Sa mère fait tout pour le faire libérer mais Felix devient un pion dans un bras de fer économique à l'échelle internationale, car on trouve de l'huile de palme dans presque tous les aliments, cela sert aussi d'énergie verte. L'impact financier est énorme. J'ai trouvé le film bien fait avec un scénario solide avec plein de rebondissements en 2H04 minutes. Un film que je conseille, servi par des acteurs bien dans leur rôle. 

7 avril 2024

Arcachon, le long exil des marins sénégalais - Coline Renault (texte) & Riss (dessins)

Il est rare que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) consacre un billet à un article paru dans Charlie Hebdo, mais il y a eu au moins un précédent, lorsque j'avais présenté le témoignage du webmestre de Charlie blessé lors de l'attentat, "Se réveiller dans un sarcophage". Cette fois-ci, mon intérêt a été attiré par la double-page centrale (rubrique "Charlie reporter") consacrée à une communauté dont j'ignorais l'existence, celle des marins-pêcheurs sénégalais qui travaillent dans le Bassin d'Arcachon (Gironde, 33). 

Le "E" du mot "Exil" au centre de la page a été un peu trop "étroitisé" à l'impression.

C'est dans le numéro 1650 daté du 06/03/2024 que j'ai pu lire un article qui commence par l'histoire dramatique d'un naufrage, celui d'un petit bateau de pêche, survenu fin décembre 2023. Si le capitaine a survécu, les deux matelots, tous deux sénégalais, se sont noyés. Puis l'article déroule l'histoire de ces marins-pêcheurs originaires du Sénégal et qui se retrouvent à travailler dans ce port de pêche. A partir des années 1970, des marins sénégalais sont venus renforcer les équipages d'armateurs arcachonnais dont les navires et leurs capitaines avaient connu ces marins lorsqu'ils pêchaient, quelques années auparavant, au large du Sénégal. Des marins efficaces, ne rechignant pas à la besogne, ne buvant pas puisque musulmans... La journaliste cite dans son article de nombreux témoignages de ces marins africains venus travailler sur des navires de pêche sur la côte atlantique française. La raison de leur venue? l'argent! Gagner davantage qu'au Sénégal, et y envoyer la plus grande partie de l'argent gagné. Les plus âgés de ces marins sont désormais à la retraite, mais pas encore tous repartis rejoindre femme et enfants restés au pays. 

Car l'article évoque aussi, à Arcachon, des univers qui ne se côtoient que de loin, si ce n'est à l'occasion des catastrophes, comme lorsque la presse locale voire nationale avait parlé de la perte du Cynos (le "fileyeur" cité ci-dessus), et de la mort de ses deux matelots sénégalais. Le métier de la mer est dur et reste périlleux. J'ai appris que le Banc d'Arguin n'existe pas seulement au large de la Mauritanie (là où s'est échouée La Méduse), mais qu'un autre borde aussi le dangereux goulet permettant de sortir du Bassin d'Arcachon vers la pleine mer. 

Après la lecture de ce reportage dont le sujet m'avait intéressé, j'ai cherché à en apprendre davantage. Pour aller plus loin, on peut découvrir un documentaire de près de 25 minutes titré Les immigrés de l’océan, France 3 Ouest, 2006, accessible depuis 2017 sur Y**t*b*. Si j'ai bien compris, les images en ont été réalisées par Philippe Lespinasse (déjà auteur en 1999 d’un documentaire de 41 minutes sur les passes du bassin d’Arcachon), produit et co-distribué par la société Grand angle productions, créée en 1997 et établie en Gironde, qui revendique de "privilégier[er] une implication forte sur les thématiques Histoire, Société, Mer & Découverte". 

Dans ce documentaire, j'ai trouvé entre autres intéressant le moment où un des Sénégalais témoigne, tout en tenant la barre d'un chalutier, qu'il a préparé les certificats pour devenir patron de pêche (si j'ai bien compris), mais s'est heurté au "plafond de verre" quand on lui a fait comprendre que, diplômé ou non, il ne pourrait jamais commander son propre navire à Arcachon faute d'être de nationalité française (ou du moins européenne, je suppose?). D'où une certaine frustration (même s'il a du mal à mettre les mots sur ce qu'il ressent). Un Européen y témoigne aussi de l'adaptabilité de ces marins, qui viennent de la pêche sur pirogue: en deux semaines, il apprennent à travailler au filet, à entretenir ceux-ci (épissures...). Y sont aussi interviewés tels ou tels de ces Sénégalais qui, visiblement, ne souhaitaient pas devenir pêcheurs comme leur entourage, mais qui ont bien dû constater que ce dur métier pratiqué comme "expatrié" était rémunérateur, tandis que leurs diplômes locaux ne leur donnaient pas accès à un métier permettant de gagner de quoi vivre au Sénégal. Quelques chiffres: en 2006, un mois avec de bonnes "marées" pouvait rapporter entre 2500 et 2800 euros en France. Déduction faite du loyer et des dépenses indispensable en France, cela permettait d'envoyer quelque 1400 euros au Sénégal, de quoi y faire vivre une famille (au sens large: ascendants et collatéraux compris) de quelque 20 personnes!

 

Enfin, je signalerai l'existence d'un polar local (que je n’ai pas lu): Le bassin broie du noir, Fabrice Duffour, Latitude Sud, 2020. 

En plus de mon "hommage du 7", faire connaître ici cet article m'a permis de présenter aussi bien un "métier" qu'une aventure maritime (et de participer ainsi aux deux "challenges bloguesques" dont j'ai mis les logos, chez Fanja pour l'un et chez Ingannmic pour l'autre).

Les internautes qui ne se sont jamais encore connecté sur le site de Charlie devraient pouvoir y lire l'intégralité du texte

 

Edit du 10/04/2024: je viens de voir que depuis hier, en raison de modifications apportées par les récentes tempêtes, il y a des restrictions (interdictions) pour les entrées et sorties du Bassin d'Arcachon, essentiellement pour les navires de plaisance. Pour les professionnels, des conditions en terme de possession de brevet (STCW...) sont posées.

*** Je suis Charlie ***

6 avril 2024

Heureux gagnants - Maxime Govare et Romain Choay

Je ne m'attendais pas à voir un film aussi "trash" après avoir vu la bande-annonce d'Heureux gagnants où il est montré que gagner de l'argent au loto ne fait pas forcément le bonheur et peut virer au cauchemar. En quatre sketches à l'humour noir et où les gains vont crescendo (5, 10, 40 et 60 millions d'euros à "Top millions"), un couple fauché avec deux enfants, une jeune femme en mal d'amour un peu naïve, trois apprentis terroristes et cinq personnes d'un Ehpad, vont vivre des émotions fortes qui ne se terminent pas forcément très bien. Le film va à tout allure comme la voiture du couple dans le premier sketch. C'est plutôt bien joué. Les scénarios des quatre sketches tiennent bien la route car le constat de départ est crédible.

Et personnellement, je me pose la question : admettons que quelqu'un meurt devant vous avec un ticket de loto gagnant à la main : qu'est-ce que vous faites? Vous prenez le ticket ou pas? Après tout, le gagnant est mort. Il  n'est pas évident de choisir. J'ai passé un bon moment (on sourit souvent) mais je ne suis pas sûre de revoir le film. Lire le billet d'Henri Golant et celui de Selenie.

2 avril 2024

Les Aiguilles d'or - Michael McDowell

J'ai déjà lu les deux premiers tomes de la série Blackwater de Michael McDowell (1950-1999) et comme ça m'a plu, je vais continuer mais en attendant, je viens de terminer Les aiguilles d'or du même auteur (Edition Monsieur Toussaint Louverture, 517 pages, édité en français en 2023). J'avoue que j'ai dévoré ce roman (un vrai "page-turner") qui se passe entre le jour de l'An 1882 et la fin 1883 à New-York. D'un côté, on a une famille de notables qui habite dans des quartiers cossus de la ville, à Washington Square et Gramercy Park, les Stallworth dont James, le patriarche septuagénaire, veuf par deux fois et qui exerce encore comme juge d'instruction mène sa famille d'une main de fer. Il a un fils, Edward, qui est pasteur presbytérien et auteur de nombreux sermons. Lui aussi est veuf et il est le père de Benjamin (garçon faible et joueur invétéré), et de Helen. James Stallworth a aussi une fille, Marian mariée à Duncan, un avocat. Tous les deux sont parents de deux jeunes enfants, Edwin et Edith. Cette famille décide d'éradiquer la corruption et le crime dans un quartier de New-York. Ce quartier situé entre Canal Street, McDougal Street et Bleecker Street (merci de vérifier sur un plan de New-York où ces rues se situent dans Manhattan) est surnommé "Le triangle noir". C'est là que vit la tribu des Shanks dont la matriarche, qui est prêteuse sur gages, s'appelle Lena (la noire). D'origine allemande, elle arrivée par bateau, 30 ans auparavant, en compagnie de son frère. Lena s'est mariée et a eu quatre enfants dont deux filles qui ont survécu: Daisy et Louisa (devenue muette). Daisy qui 22 ou 23 ans s'est spécialisée dans les avortements et elle a des jumeaux de 8 ans, Rob et Ella. Le mari de Lena a été pendu des années auparavant. La sentence avait été prononcée par le juge James Stallworth. Mais c'est le meurtre d'un avocat appelé Cyrus Butterfield le Jour de l'An 1882 qui va déclencher l'affrontement entre les Stallworth et les Shanks aboutissant à plusieurs morts violentes. Butterfield a été tué avec une aiguille en or qui sert à la préparation de pipes à opium. Cette aiguille appartenait à Maggie, une jolie mulâtre, belle-soeur de Lena. La vengeance des Shanks envers les Stallworth va être terrible car Maggie est reconnue coupable. Je vous laisse découvrir ce qui va se passer. Le roman est haletant de bout en bout. Lire les billets de Titine, Mimipinson, Eva

1 avril 2024

Pot-pourri de poissons (sans numéro)

Après m'être abstenu depuis 18 mois de publier une revue de presse chaque 1er, je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) ne relance pas ma série sur le covid-19... Mais j'ai voulu m'amuser voire amuser un peu avec des nouvelles (mêlant le vrai et le faux?) que l'on peut pêcher en ce moment grâce aux news de Y*h** dans des articles de presse sur internet (sachant que, par exemple, un hebdomadaire toujours en vente le 1er avril a dû paraître quelques jours plus tôt...). Tout n'est bien entendu pas faux là-dedans, mais disons que tout est remarquable, à mon avis - que je partage. On peut en tout cas s'émerveiller de la "puissance de démultiplication" apportée par internet. Je ne parle même pas des réseaux sociaux, mais de la reprise, par plusieurs titres, d'une même information, parfois avec exactement les mêmes mots, parfois avec de plus en plus d'informations...
A vos zygomatiques!

Ouvrons le bal avec la planigale, dont j'ai découvert l'existence grâce à Slate: un minuscule rongeur féroce, un marsupial arrivé en Australie caché dans un bateau... 

Gare à vos orteils! Des punaises d'eau géantes envahissent Chypre, selon Ouest France (mais aussi moult titres en ligne vous demandant d'accepter leurs cookies ou de s'abonner). Cette info-là, elle semble avoir été programmée de longue date, en tout cas.

En Histoire, voire en Préhistoire, une nouvelle sensationnelle: des empreintes de dinosaures "sur" des gravures rupestres... C'est un feu d'artifices avec des gros titres plus racoleurs les uns que les autres. Ça m'intéresse, Le tribunal du net, Sciencepost... Dis, grand-mère, tu as déjà vu des dinosaures, toi?

En restant dans le culturel, Le Point qui nous présente une exposition aux Archives nationales présentant le blasphème ou le crime de lèse-majesté... Je n'ai surtout pas voulu vérifier, de peur que ce ne fût point vrai.

J'avais rigolé quand Mer et Marine nous a montré il y a quelques jours notre Mistral national peint en rouge (bah oui, ce genre de navire qu'on a failli vendre naguère aux rouges, pardon, aux Russes).

Grave impact du changement climatique selon Sciences et avenir: la vitesse de la terre s'en trouve modifiée (bien vu, ça agit même sur la vitesse de désintégration des éléments radioactifs... Bah oui, d'une heure en hiver et d'une heure en été). 

A 20 minutes, ils n'ont pas dû prendre trop de temps pour réfléchir... Ils veulent la mort du petit commerce, ou quoi? Et encore, qu'est-ce que c'est que cette attitude anti-sportive?

20 minutes, encore, pour tenter de vous calculer l'empreinte écologique d'une banane quand on la mange? Laissez-vous berner si vous voulez...

Ça balance sec, la politique américaine, aujourd'hui. Entre Trump qui serait atteint de démence sénile (selon The Mirror... d'après Closer) et Meta qui supprimerait son outil de lutte contre la désinformation (selon RFId'après l'AFP) en vue des prochaines élections... que croire?

En France, nous avons une grave interrogation: Michel-Edouard Leclerc en politique, bonne ou très mauvaise affaire... pardon, idée? 

On voudrait nous endormir qu'on ne s'y prendrait pas autrement... 

Et ce reportage montrant des requins qu'on dresse pour leur apprendre à manger les poissons-lions qui broutent les coraux, sur Arte, vous l'avez vu?

Ça m'intéresse nous liste en titre nos objets du quotidien que l'on doit à la Nasa. Ah, Ça m'intéresse ... Tout un poème! On se demande parfois, à longueur d'année, si le choix de leur image d'appel systématiquement décalée est dû à une intelligence artificielle ou à celle d'un stagiaire pas doué. 

Bon, je vais relever mes filets et cliquer sur "publier", sinon ce billet ne verra jamais le jour, ce qui serait dommage. Dès demain, je commence celui pour l'an prochain. Après tout, nous avons bien connu, en 2024, un journal qui ne reviendra qu'en 2028... mais à quelle date (La bougie du sapeur)?

30 mars 2024

La salle des profs - Ilker Çatak

Ta d loi du cine m'a accompagnée pour voir La salle des profs, un film allemand réalisé par un cinéaste d'origine turque. J'avais vu la bande-annonce mais je n'avais rien lu à son sujet. De nos jours, dans un lycée (gymnasium) allemand, Carla Nowak (d'origine polonaise) vient d'être nommée professeur de mathématiques et de sport. Dans sa classe d'une trentaine d'élèves, il y a une mixité entre enfants issus de l'immigration et Allemands de souche. Depuis quelque temps, il y a des vols d'argent au sein du lycée et en particulier dans la grande salle des profs. Ali, un jeune immigré, est mis en cause mais l'accusation ne tient pas. Carla imagine un stratagème pour "coincer" la personne qui dérobe l'argent. Elle laisse une certaine somme dans son porte-monnaie rangé dans sa veste qu'elle laisse sans surveillance dans la salle des profs, tout en branchant la caméra de son ordinateur. Et le vol a lieu. Carla est très embêtée car elle voudrait que le ou la coupable se dénonce. Je ne vous dirai pas qui, ni quel lien professionnel il peut y avoir entre Carla et l'auteur du larcin. En tout cas, la vie du lycée est chamboulée, les autres professeurs deviennent presque hostiles envers Carla, tout comme les élèves de cette dernière. L'histoire monte en tension très vite et ce d'autant plus que l'on ne quitte guère l'enceinte du lycée. C'est un vrai huis-clos qui devient étouffant. Il faut noter que les acteurs sont tous excellents, en particulier les jeunes qui interprètent les élèves. Un film qui a été un succès mérité en Allemagne et qui a représenté ce pays aux derniers Oscars. Lire les billets de MHF, Le bleu du miroir, Pascale, Selenie, Chris, Shangols

27 mars 2024

Comme un fils - Nicolas Boukhrief

Comme un fils de Nicolas Boukhrief n'est déjà presque plus à l'affiche et c'est bien dommage. Jacques Romand (Vincent Lindon, très bien comme souvent) est un professeur qui vient de se mettre en retrait de l'enseignement suite à une rixe qui s'est mal terminée entre élèves. Il est désabusé et n'a plus la "niaque" pour enseigner. Ce veuf qui a une fille qui vit à Toronto est bien seul dans sa grande maison. Sa fille voudrait qu'il s'en sépare mais lui hésite encore. Un jour, il fait des courses dans un supermarché et il se trouve mêler à un vol à l'étalage dont lequel Victor, un jeune de 14 ans, est impliqué. Victor, qui est déscolarisé, est arrivé en France avec son oncle qui le bat comme plâtre au cas où le garçon ne ramène pas d'argent. Et par ailleurs, Victor qui est très intelligent et observateur, est mal considéré par ceux qui cohabitent avec lui car il est né d'un père Roumain et d'une mère Rom. Jacques et Victor vont se retrouver à différentes reprises car Jacques voudrait faire quelque chose pour sortir Victor de sa condition mais ce n'est pas facile car le garçon ne se laisse pas faire. J'ai trouvé l'histoire intéressante. Cela se laisse voir. Lire le billet de Pascale (qui en dit beaucoup).

26 mars 2024

L'aube est bleue sur Mars - Florence Hinckel

C'est grâce à la première contribution de ClaudiaLucia au "challenge marsien" que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente à mon tour L'aube est bleue sur Mars. Je l'avais déjà noté parmi ce que je prévoyais de lire ou voir d'ici au 31 mars de l'an prochain (2025), mais son billet m'a amené à regarder s'il était disponible en bibliothèque: deux exemplaires sur Paris, dont l'un emprunté... je me suis rué vers l'autre! Voici donc ma deuxième participation au challenge, et mon premier livre. Attention, hein, je ne vais pas m'engager à lire tous les livres chroniqués par les participant(e)s: j'espère bien qu'ils seront en trop grand nombre pour cela! ;-)

L'aube est bleue sur Mars, Florence Hinckel, éd. Nathan, 2022. 17,95 euros.

 

J'ai donc lu ce pavé léger (504 pages avec les "sources") en moins d'un week-end. "Imprimé en juin 2022" mais avec un copyright indiquant "août 2022", L'Aube est bleue sur Mars tire pourtant davantage du côté de la dystopie que de l'anticipation de par son contenu rédactionnel. En effet, aucune allusion n'y est faite au conflit russo-ukrainien, et les Russes y sont présentés comme coopérant activement avec les Occidentaux dans le secteur spatial - au contraire des Chinois.

 

De quoi s'agit-il? De la première expédition humaine vers la planète Mars, dans une coopération internationale impulsée par la Nasa qui, pour des raisons de communication, a souhaité embarquer, aux côtés de quatre astronautes "professionnel(le)s", trois "astronautes stagiaires" chargé(e)s de commenter l'expédition afin d'intéresser à l'aventure toute la jeunesse... Le "récit à la première personne" nous est raconté par Esther, jeune Française de 22 ans au départ, qui a pu être sélectionnée parmi les "happy fews".

 

Très maligne, à l'inverse des datations qui jalonnent les Chroniques martiennes (par exemple), l'autrice ne donne strictement aucune indication de date (d'année). Tout au plus peut-on spéculer, ce à quoi je me suis essayé, bien entendu. La covid-19 est encore un souvenir relativement récent lorsque survient un nouveau fléau, et puis 10 ans passent... avant que (re)commence véritablement l'action, ce qui amène la suite de l'histoire, je dirais, dans les années 2040, mais sans qu'aient eu lieu de véritables "ruptures" géopolitiques, technologiques ni sociétales, juste le "prolongement" de notre société du début des années 2020. Un univers très classique, donc, un peu comme Seul sur Mars auquel il est plusieurs fois fait allusion.

 

Avant son départ, Esther a eu une histoire avec un prénommé Hugo (j'ai beaucoup aimé l'histoire du "petit pas en arrière" lors de leur cheminement amoureux, p.77). J'ai apprécié à sa juste valeur une réflexion d'Esther qui se présente comme "athée" (p.281-282): "les Américains sont ainsi. Ils parlent pour tout le monde, mais en imposant leur point de vue. Et même leur dieu. On ne peut rien objecter, sur une mission à moitié financée par les Américains, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que le dieu le plus puissant, dans une mission comme la nôtre, est celui de l'argent." [ce qui se confirmera d'ailleurs plus tard!]. p.407, on a une vision de ce qui aurait pu être un autre titre de l'ouvrage: "un coucher de soleil martien est bleu. Presque violet. Le bleu se disperse plus vite du fait de ses longueurs d'onde plus grandes. C'est pour cette raison que l'atmosphère martienne, composée de particules très fines, laisse passer la lumière bleue plus facilement que les autres couleurs".

 

À la différence de la plupart de ses "collègues", Esther revient sur terre après bien des péripéties (500 pages, même écrites gros et avec un large interligne, cela en permet). Elle nous a exposé son vécu mais aussi ses états d'âme durant l'expédition, y compris un moment plutôt gore - brrr! - qui m'a fait songer au massacre d'astronautes dans le film Life - Origine inconnue. Mais je ne veux surtout pas tout vous dévoiler (ce qui se passe sur terre "pendant ce temps-là n'est pas non plus trop réjouissant...).

 

Pour moi, ce roman se situe dans la catégorie du "Young adult", avec une jeune héroïne peut-être identificatoire pour certaines lectrices? J'avais déjà lu et chroniqué de la 'littérature jeunesse" à l'occasion de la première édition ("challenge de la planète Mars"), mais les ouvrages que j'avais alors dénichés étaient nettement plus anciens... d'autant que L'aube... n'avait pas encore paru lors de sa clôture. Ca se laisse lire! L'histoire appellera-t-il une suite? La fin est quelque peu abrupte, et on aimerait connaître la suite tant du "vécu" d'Esther que de l'aventure martienne... et de la vie sur terre aussi, tout simplement! Il y a encore de quoi écrire.

 

Changeons de sujet: d'un point de vue matériel, je voudrais préciser que j'ai fait le constat, sur l'exemplaire que j'ai eu entre les mains, d'une "couture", pour renforcer la solidité du "dos collé" et éviter que les pages de cet ouvrage de bibliothèque se détachent. C'était la première fois que je remarquais cela. L'opération semble avoir été pratiqué à titre préventif et non curatif (sous la couverture plastifié autocollante). Je ne sais pas si cela a été fait avec ce qui pourrait être une grosse "machine à coudre" ou bien à la main. Je n'avais jamais vu cela je crois bien (ou n'y avais-je jamais prêté attention?). Ci-dessous, on peut apercevoir la "couture" côté 4e de couverture sur la droite. 

Outre le billet de ClaudiaLucia, d'autres blogs en avaient parlé avant même le début du challenge, essentiellement au moment de la sortie du livre: Judith (du blog Les chasseuses de livres), Tampopo24 (Les blablas de Tachan), Joy Halt-Roen, Le nocher des livres, Ororia, Mylène, Tchatcho (Les lectures de Ju) - liste non exhaustive. À noter que l'auteure en répertorie la plupart sur son propre site internet. Depuis L'aube est bleue sur Mars, elle a déjà publié, ou s'apprête à publier, plusieurs ouvrages... 

 

Edit du 28/03/2024: en ce qui concerne la couture de cet exemplaire, je me suis renseigné en le rendant à la bibliothèque. Voici ce que j'en ai retenu: ils ont un budget "réparation de livres", mais celui-ci est insuffisant. Du coup, ils font du "préventif" (et non du "curatif"), notamment pour les livres "jeunesse" qui "sortent" beaucoup, en interne. "Des collègues" ont été formées, elles ont un outil (une machine?) qui leur permet de faire les trous, puis elles passent le fil... 

 

PS: et bien entendu, ce billet rentre aussi dans le cadre du 12e Challenge de l'Imaginaire repris en 2024 par Tornade

 

23 mars 2024

Le café sans nom - Robert Seethaler

Après Le tabac Tresniek, Une vie entière et Le champ, je viens de terminer Le café sans nom de Robert Seethaler (Edition Sabine Wespieser, 246 pages, 2023). L'histoire se passe en 1966 à Vienne, Autriche. Robert Simon, 31 ans, travaille comme livreur dans les stands du marché dans le quartier du Prater. C'est son dernier jour de travail car il va réaliser son rêve de devenir gérant d'un café poussiéreux et à l'abandon depuis quelque temps. Ce café situé à côté du Prater n'aura pas d'enseigne, c'est un café sans nom mais pas sans clients. En effet, les commerçants et les passants prennent l'habitude de s'attabler pour manger (des tartines au saindoux, des oignons et des cornichons) ou pour boire de la bière. Robert s'adjoint l'aide de Mila, une jeune couturière récemment licenciée de l'usine où elle travaillait. Ils forment une bonne équipe. Cette aventure va durer 10 ans. Mila se mariera avec un boxeur. Robert, lui, perd trois doigts dans un accident et  continuera sa vie solitaire. En attendant, pendant 10 ans, ils noueront des liens plus ou moins amicaux avec des habitués comme un boucher ou un artiste peintre. C'est un roman qui se lit assez vite et très agréablement mais il faudrait un plan de Vienne pour se repérer avec tous les noms de rues que Robert Seethaler énumère. Pour ceux qui ne connaissent pas la capitale de l'Autriche, on s'y perd un peu mais ce n'est pas très grave. Toujours est-il que pour moi, Le tabac Tresniek et Une vie entière restent mes deux romans préférés de l'écrivain. 

20 mars 2024

Chroniques martiennes (série TV) - Michael Anderson & Richard Matheson (d'après Ray Bradbury)

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) remercie le même collègue qui m'avait créé le logo de ce "challenge marsien (autour de la planète Mars) - 2e édition", pour m'avoir aussi fait connaître le DVD de la série TV tirée des Chroniques martiennes de Ray Bradbury, par lequel j'entame mes propres contributions à ce challenge réitéré. 

Cette série en trois épisodes date de 1979-1980, du vivant de Ray Bradbury donc, et avant même la parution de l'édition ré-actualisée (avec recul des dates) des Chroniques martiennes (le livre). Je l'ai regardée avec intérêt. J'ai trouvé par moment le traitement de son "univers" quelque peu "kitsch" et proche de celui de la célèbre série TV Star Trek, mais la série lorgne aussi (à mon avis), par moment, vers Les envahisseurs. Le "livret" qui accompagne le DVD ne parle que du recueil de nouvelles et non de l'histoire de son adaptation à la télévision. 

 

Les trois épisodes, qui durent une heure et demi chacun, condensent (ou font appel à) plusieurs nouvelles du recueil à chaque fois, et sont articulés autour du personnage qui ouvre et clôt le livre (mais que l'on n'y retrouve que dans deux ou trois nouvelles au total), qui apparaît ici à la fois comme témoin et "acteur", le colonel Wilder. C'est Rock Hudson qui incarne ce militaire que l'on apprécie pour l'humanisme (l'humanité?) dont il fait preuve. 

 

L'introduction du premier épisode (titré Les expéditions) est astucieuse (1976 est déjà passé, à l'époque du tournage de cette série...). L'action commence véritablement en "janvier 1999" (comme dans l'édition de 1954 des Chroniques de Bradbury) avec des images d'un décollage de fusée plus authentiques que celles des films de James Bond. Bon, je n'en dirais pas autant des rendez-vous orbitaux. On peut apprécier à sa juste valeur le mélange de réalisme, et d'irréalisme, avec des opérations spatiales traitées sous forme quasi-poétique (durée du voyage vers Mars non précisé, communications radio qui semblent instantanées...). Les Martiens "dans leur état de nature" sont longilignes, chauves et évanescents. Ils ont des yeux impressionnants, et le même genre de relations de couple que les terriens. Et le sort de la première expédition est scellé à la 28e minute, cependant que le colonel Wilder et la salle de contrôle sur terre s'époumonent comme à la fin d'Objectif lune... Autre touche de réalisme "à l'américaine", entre deux expéditions, les dialogues entre officiers généraux, supérieurs ou subalternes sur le bien-fondé de leur mission (coloniser Mars)... Bref, nous sommes maintenant en avril 2000, et c'est au tour de la "deuxième" expédition de se poser... pour connaître la destinée de la troisième (dans le recueil de nouvelles), astucieusement traitée. A cette occasion, un Martien prend la parole, revendique la télépathie des siens et expose leur point de vue. Sans transition, nous sommes sur terre, à la veille de la troisième expédition (de la série), qui sera commandée par Wilder cette fois-ci. Lui et sa femme donnent d'ailleurs une soirée (on pense au "milieu" des astronautes américains d'Apollo, dont les familles se fréquentaient entre elles). En juin 2001, l'odyssée de la quatrième expédition (dans le livre) est donc transposée à cette expédition définitivement "victorieuse". Jeff Spender revient d'une exploration en autogyre et annonce "cette planète est morte, désormais" (varicelle, une maladie qui ne tue personne, sur terre). Même si quelques Martiens ont pu survivre en s'enfuyant dans les montagnes, leur civilisation qui avait évoluée durant un million d'années est anéantie. Et la lune luit toujours (selon le titre de la nouvelle originale, publiée en 1948). "Les Terriens sont doués pour détruire les choses"... Une ville martienne, même inhabitée, est impressionnante (très minérale). Spender (joué par Bernie Casey) prend parti contre les colonisateurs, jusqu'à la mort... au prix d'un petit western, et de débats philosophiques. 

 

Le deuxième épisode est titré (en version française) Les colons. Nous sommes en février 2004, trois ans après l'expédition Wilder, c'est l'envol de la colonisation de masse en direction de Mars. Une voix off nous annonce que le colonel Wilder a été nommé coordinateur de la planète, pour sauver ce qui peut l'être de l'antique civilisation martienne face à l'avancée inexorable des humains, quelques mots condensent aussi une nouvelle (qui traite du renommage des lieux). Chacun des colons a sa propre motivation. En fait, cet épisode "entrecroise" plusieurs nouvelles, au lieu de les faire se succéder. Septembre 2006: un couple accueille sur Mars leur fils disparu sur Terre... mais ils ne sont pas les seuls à l'espérer. Dans le même temps, des missionnaires arrivent sur la planète, dont le Père Peregrine (Fritz Weaver), en quête de Dieu lui-même. Lui et son acolyte Stone ("Pierre"!) sont accueillis chez la famille Wilder, qui remarque que leurs 12 (!) communautés ont grand besoin de guides spirituels (c'est ici la nouvelle "Les ballons de feu" qui va être développée). Cet aspect "mysticisme-religieux", les tourments existentiels du Père Peregrine et leur traitement sont peut-être plus "corrosifs" pour la mentalité américaine que pour un mécréant comme moi. Les "anciens" qu'il rencontre (âmes? anges?) sont sans doute plus sages que lui - pour autant que son "dialogue" avec eux ne soit pas le seul produit de son imagination. Dans le même temps, on apprend incidemment, lors d'une visioconférence avec le général qui est le supérieur de Wilder sur terre, que la situation s'y aggrave, au point que les candidats à l'exil martien sont de plus en plus nombreux. Nous revenons ensuite chez le couple qui fête le retour de l'enfant prodigue. La mère ne saura malheureusement pas écouter celui-ci qui lui dit qu'il n'a pas envie d'aller en ville (lieu de perdition, comme chacun sait)... Celui qui a toutes les apparences de leur fils ne veut pas s'y faire "attraper"... Il s'y évapore pourtant très vite, cependant que le Père Peregrine rencontre le Christ dans son église (mieux que Don Camillo! - ou que l'oeuvre originale de Bradbury, pauvre Martien martyr!). L'aventure s'achève par un drame provoqué par la foule, sous les yeux de Wilder. Pendant ce temps-là, la guerre est prête à éclater sur terre. Les colons vont être évacués de Mars... au plus mauvais moment, pour certains (nouvelle "La morte saison"). On assiste à une sorte de course de chars à voile, assez onirique (et la musique est dans le ton). Puis la terre s'illumine... 

 

Dans le troisième et dernier épisode (Les Martiens), fin 2006, "la terre est morte" dès le prologue. Wilder y fait un passage à la recherche de son frère, avec ce qui m'a paru des citations de Docteur Folamour comme du Prisonnier... Ensuite, le scénario s'appuie sur plusieurs des nouvelles les plus connues (j'ai été amusé de voir qu'il s'agissait de celles adaptées en BD). Dans "Les villes muettes", Dan Driscoll, qui pensait être seul sur Mars (depuis combien d'années?), entend le téléphone sonner dans une ville humaine désertée... ce qui l'amène à se lancer dans un long voyage en autogyre. Dans le même temps, alors que nous sommes dans "Les longues années", Peter Hathaway scrute le ciel. Il aperçoit une fusée dans le ciel étoilé, et entreprend de lui faire signe (La guerre des étoiles est passée par là!), en vain. De son côté, arrivé à destination, Driscoll a les yeux qui brillent autant que ceux d'un Martien. Puis il déchantera, jurant, mais un peu tard, que Geneviève Selsor ne l'y prendrait plus. Cependant, la fusée revient se poser à proximité de la maison d'Hathaway, à la grande joie de celui-ci. Wilder et le Père Stone en descendent. Mais quand ils font connaissance de la femme et de la fille d'Hathaway, quelque chose cloche... Mais tout est bien qui finit bien: Driscoll arrive! Nous sommes maintenant en mars 2007, et on revoit la belle "camionnette martienne" utilisée par Wilder dans les épisodes précédents. Il va enfin réussir à parler à un "véritable" Martien (comme dans la nouvelle "Rencontre nocturne"). Celui-ci lui donne une leçon de philosophie de vie, en lui parlant de sa propre planète, qu'il appelle non pas Mars, mais Tir... Finalement, Wilder emmène sa propre petite famille (femme et enfants) en pique-nique sur le canal (nouvelle "Pique-nique dans un million d'années"). A cette occasion, il entame un feu de joie en brûlant des paperasses inutiles (renvoyant ainsi dos à dos Le Capital et - il faut être très vigilant! - La richesse des Nations [d'Adam Smith]) et enfin "ses" (ou plutôt son) vaisseau(x).

 

Le troisième DVD contient un "bonus" de 28 minutes fort instructif. J'ai globalement bien apprécié ces visionnages. 

De son côté, Rock07 s'était montré très critique, en 2015, sur cette série (édition DVD précédente).

19 mars 2024

Scandaleusement vôtre - Thea Scharrock

Juste après Chroniques de Téhéran, j'ai enchaîné avec Scandaleusement vôtre de Thea Scharrock, un film délicieusement british qui se passe à Littlehampton, une petite ville d'Angleterre dans les années 20. Quand l'histoire commence (tirée de faits qui se sont vraiment déroulés), Edith Swan reçoit sa énième lettre anonyme d'injures. Edith est une "vieille fille" qui vit encore avec ses parents. Elle leur sert de factotum. Les lettres ont commencé à arriver juste après qu'Edith se soit brouillée avec Rose Gooding, leur jeune voisine, veuve de guerre et mère d'une petite fille appelée Nancy. Rose, une Irlandaise, parle dans un langage de charretier et bien entendu elle est suspectée d'avoir écrit ces lettres. Elle nie tout en bloc mais rien n'y fait. Pourtant, Gladys Moss, une femme, agent de police de la petite ville, est convaincue que Rose est innocente grâce à la graphologie qui n'est pourtant pas reconnue pour confondre un coupable. Je ne vous dirai pas qui est le "corbeau" mais on l'apprend sans surprise aux deux tiers du film. C'est très bien interprété par Olivia Colman (qui est co-productrice du film) et Jessie Buckley. On passe vraiment un bon moment. Je note avec plaisir que les spectateurs sont revenus dans les salles. Les derniers films que j'ai vus étaient projetés dans des salles presque pleines.

16 mars 2024

Chroniques de Téhéran - Ali Asgari et Alireza Khatami

Voici un film que je vous conseille absolument : Chroniques de Téhéran d'Ali Asgari et Alireza Khatami qui est sorti le mercredi 13 mars 2024. Il s'agit de neuf saynètes avec des hommes et des femmes dans différentes situations à Téhéran aujourd'hui. 

Le film commence avec un plan fixe de Téhéran, immense mégalopole et il se termine par un tremblement de terre qui fait s'écrouler des bâtiments

Un homme déclare la naissance de son fils David, un prénom occidental qui est proscrit en Iran.

Une mère dans un magasin habille sa fille pour la rentrée. Il faut voir la gamine Selena qui, au départ, danse avec un casque sur les oreilles et qui se retrouve presque voilée.

Une élève est convoquée par la directrice. Cette lycéenne a réponse à tout et surtout elle nie être venue sur une moto conduite par un jeune homme. 

Une jeune femme chauffeur de taxi au crâne presque rasé conteste une contravention car son hijab aurait glissé pendant qu'elle conduisait.

Une jeune femme de trente ans pas encore mariée se présente à un entretien d'embauche dans une société privée dans le domaine du béton. Cette jeune femme a du courage et ne se laisse pas faire face à quelqu'un de très entreprenant et qui a la fin l'injurie.

Un homme tatoué sur les bras et le corps avec les vers d'un poème, vient retirer son permis de conduire. Il est délirant de constater que du fait d'être tatoué, on peut ne pas obtenir son permis.

Un homme au chômage depuis cinq mois qui vend des chaussettes sur un marché pour vivre, répond à une annonce. L'entretien est surréaliste puisque, étant musulman chiite, on lui demande des choses comme quels sont les piliers de l'Islam, ou s'il connaît par coeur des sourates. Et en fin de compte, il doit mimer sa manière de faire ses ablutions.

Un réalisateur demande une autorisation de tournage devant un fonctionnaire qui fait des remarques sur le scénario, c'est génial et d'une tristesse infinie car à la fin, il n'y a plus de scénario.

Une femme cherche à retrouver son chien (animal impur en Iran).

Il y a neuf saynètes pendant 1H15, j'en aurais voulu au moins neuf de plus. 

Lire les billets d'Henri Golant et Pascale

14 mars 2024

Les routes oubliées - S.A. Cosby

Après La colère qui m'avait emballée cet été, et avant Le sang des innocents que je ne manquerai pas de lire, j'ai terminé Les routes oubliées de S. A. Cosby (Edition Sonatine, 342 pages). S. A. Cosby est un écrivain qui monte, qui monte et c'est justifié. Dans Les routes oubliées dont l'histoire se passe en VirginieBeauregard Montage (un nom qui ne s'invente pas) est un ancien jeune délinquant afro-américain qui a réussi à s'en sortir grâce à sa grande habilité dans la conduite de voitures et autres pick-up. Désormais, il dirige un garage avec son cousin Kelvin. Marié à Kia, il a deux garçons, une mère en maison de retraite qui coûte cher et une fille d'un premier lit qui voudrait faire des études universitaires en comptabilité. Il vit dans un mobile home avec sa femme et ses fils. Sa femme rêve d'habiter un jour une maison en "dur". Quand le roman commence, force est de constater que les affaires du garage ne vont pas fort car un concurrent qui s'est installé pas loin prend moins cher pour les révisions et réparations. Beauregard commence à avoir du mal à joindre les deux bouts et il accepte de participer en tant que chauffeur à un braquage d'une bijouterie, afin de régler les différentes dettes accumulées. Bien entendu, l'affaire tourne mal car la bijouterie appartient à un gangster nommé Lazy qui est entouré de vraies brutes. La tension monte rapidement et on se demande comme Beauregard va s'en sortir. Un roman très bien mené que je vous recommande. 

Lire le billet de Jérôme.

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