Application mobile

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Smartphones Android.

Une application mobile ou appli est un logiciel applicatif conçu pour un appareil électronique mobile, tel qu'un assistant personnel, un téléphone portable, un smartphone, un baladeur numérique, une tablette tactile.

Elles sont pour la plupart distribuées depuis des plateformes de téléchargement (parfois elles-mêmes contrôlées par les fabricants de smartphones) telles que l'App Store (plateforme d'Apple), le Google Play (plateforme de Google / Android), ou encore le Microsoft Store (plateforme de Microsoft pour Windows 10 Mobile). Mais des applications peuvent aussi être installées sur un ordinateur, grâce par exemple au logiciel iTunes distribué par Apple pour ses appareils. Les applications distribuées à partir des magasins d'applications sont soit payantes, soit gratuites mais généralement avec des publicités.

Sur certaines plateformes, les applications peuvent aussi être installées à partir de sources tierces, via un site non affilié au distributeur d'origine. Sur Android, cela est possible en activant le mode développeur. Sur iOS, cette manipulation est possible soit en étant développeur Apple, soit en possédant un appareil jailbreaké.

Terminologie et réglementation[modifier | modifier le code]

La réglementation européenne, notamment le règlement (UE) 2022/1925 du Parlement européen et du Conseil du 14 septembre 2022 relatif aux marchés contestables et équitables dans le secteur numérique considère :

  • « application logicielle » : « tout produit ou service numérique fonctionnant sur un système d’exploitation[1] » ;
  • « boutique d’applications logicielles » : « un type de services d’intermédiation en ligne qui se concentre sur les applications logicielles en tant que produit ou service intermédié[1] ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Les applications mobiles sont apparues dans les années 1990[2], elles sont liées aux développements d'Internet et des télécommunications, des réseaux sans fils et des technologies agents[3], et à l’apparition et la démocratisation des terminaux mobiles : smartphones, tablettes tactiles... Le nombre d'applications mobiles disponible augmente rapidement à partir de 2007 date du lancement de l'iPhone. Les deux principaux services de plateformes de téléchargement, l'App Store et le Google Play, sont lancés en 2008[4].

Développement[modifier | modifier le code]

Chacun des OS mobile dispose d'un langage de programmation qui lui est propre, permettant le développement de ses applications. Les applications pour les terminaux Apple sont développées dans un langage principalement dédié à ces applications mobiles, le Swift[5]. Celles pour Windows Mobile, sont développées en C#[6], langage aussi utilisé pour les programmes exécutables de Microsoft Windows (.exe). Le système Android utilise, quant à lui, un langage universel, le Java[7], langage pouvant être utilisé pour les ordinateurs, le développement Web (JEE).

Applications natives[modifier | modifier le code]

Les applications natives sont celles qui sont développées avec le langage de programmation natif propre au système d'exploitation, par exemple Java pour Android et Swift pour iOS[8].

Applications hybrides[modifier | modifier le code]

Progressive web apps[modifier | modifier le code]

Applications intelligentes[modifier | modifier le code]

Les applications intelligentes (« SmartApps » en anglais) sont un type d'applications qui évoluent en permanence en fonction des usages des utilisateurs. Ces applications intègrent des technologies d'apprentissage profond (en anglais « Deep Learning ») et d'apprentissage automatique (en anglais « Machine Learning »)[9].

Objectifs et évolutions[modifier | modifier le code]

Les applications visaient initialement l'amélioration de la productivité et la facilitation de la récupération d'informations telles que courrier électronique, calendrier électronique, contacts, marché boursier et informations météorologiques.

Vers 2005, elles pénètrent les sociétés[10].

Puis, les développeurs d'application répondent ensuite à une demande du public et la disponibilité d'outils de développement ont conduit à une expansion rapide dans d'autres domaines, comme :

  • les jeux mobiles ;
  • les automatismes industriels ;
  • le GPS et les services permettant la localisation ;
  • les opérations bancaires ;
  • les suivis des commandes, l'achat de billets ;
  • des applications médicales mobiles ;
  • la réalité virtuelle[11] ;
  • l'écoute de musiques ou de radios ;
  • la visualisation de vidéos ou de chaines de télévision ;
  • la consultation d'Internet ;
  • les réseaux sociaux généraux (type Facebook) ;
  • les réseaux sociaux spécialisés.

Statistiques[modifier | modifier le code]

Environ 200 milliards d'applications mobiles ont été téléchargées jusqu'en 2015, alors qu'en 2009, deux milliards seulement l'avaient été. De 2011 à 2015, les applications mobiles ont généré un revenu de 45,37 milliards de dollars.

En 2017, 178,1 milliards d'applications mobiles ont été téléchargées. En 2019, le chiffre monte à 205,4 milliards ; Facebook est classée au premier rang avec plus de 130 millions de téléchargements mensuels de cette application dans le monde[12].

Sécurité[modifier | modifier le code]

La sécurité des applications mobiles est un enjeu qui prend de l'ampleur avec le transfert des applications web contrôlées sur un serveur, vers des applications mobiles téléchargées et exécutées sur un appareil mobile[13]. Parmi les applications les plus critiques quant à la sécurité, on peut lister les applications bancaires, de santé, de commerce en ligne, et celles liées à l'identité.

Controverse entre applications Web et applications mobiles[modifier | modifier le code]

En 2012, Tim Berners-Lee (créateur du web) critique les applications mobiles fermées ne faisant pas usage du Web et du HTML. Le Web symbolise un monde ouvert, tandis que le monde des applications mobiles est cloisonné. Il propose aux développeurs de logiciels pour les applis mobiles une solution (open web apps) utilisant le standard HTML5[14],[15].

Craintes relatives à la non-protection des données personnelles[modifier | modifier le code]

Les obligations légales (information de l'utilisateur via les mentions légales, et respect de la loi pour la confiance dans l'économie numérique notamment) des applications sont les mêmes que celles des sites web.

En 2014, selon le parlement et la commission européenne « Neuf Européens sur dix (92 %) disent qu'ils sont préoccupés par les applications mobiles (App) susceptibles de collecter leurs données personnelles sans leur consentement »[16] et « Sept Européens sur dix sont préoccupés par l'utilisation potentielle que les entreprises peuvent faire de l'information divulguée »[16]. Le parlement européen prépare une nouvelle stratégie et une réglementation sur la protection des données[17].

Diffusion[modifier | modifier le code]

Une liste d'exemples de boutiques en ligne est disponible sur la page dédiée :

Prospective[modifier | modifier le code]

Leur potentiel est loin d'avoir été entièrement exploré et exploité ; de nombreuses innovations sont attendues, issues de la créativité des développeurs et des utilisateurs, ainsi que des évolutions technologiques. Les médias citent par exemple

Mode en ligne ou hors ligne[modifier | modifier le code]

Une application peut aussi être accessible en ligne ou hors ligne: l'application Euro Rescue destinée aux secouristes routier l'est car les lieux d’accident sont souvent très loin des zones urbanisées et mal couvertes par la 4G[20].

Critique[modifier | modifier le code]

De nombreux développeurs de produits mobiles et digitaux critiquent maintenant le Produit minimum viable (MVP ou Minimum Viable Product), parce que les clients peuvent facilement passer d'un produit concurrent à l'autre via des plateformes (par exemple les magasins d'applications)[21]. Les produits qui n'offrent pas la norme minimale de qualité demandée sont inférieurs à ceux des concurrents qui entrent sur le marché avec une norme supérieure. La critique de l'approche MVP a conduit à plusieurs nouvelles approches, par exemple l'Expérience Minimum Viable MVE[22] or the Minimum Awesome Product MAP[23].

Aspects financiers[modifier | modifier le code]

Le marché des boutiques d’applications mobiles et des applications est lucratif[24].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Règlement (UE) 2022/1925 du Parlement européen et du Conseil du 14 septembre 2022 relatif aux marchés contestables et équitables dans le secteur numérique
  2. HORN, U., KELLER, R., & NIEBERT, N. (1999). Services mobiles interactifs-La convergence de la radiodiffusion et des communications mobiles. UER-revue technique, (281), 14-19.
  3. Benmammar, B., & Krief, F. (2004). La technologie agent et les réseaux sans fil.
  4. (en) « iPhone App Store Downloads Top 10 Million in First Weekend », sur archive.wikiwix.com, (consulté le ).
  5. OpenClassrooms - Rudy De Visscher. [1]
  6. Site du Zéro - Nicolas Hilaire.[2]
  7. Site du Zéro - Frédéric Epsiau. [3]
  8. « Développement mobile maroc - Flexi Apps- Agence web et mobile », sur flexiapps, (consulté le ).
  9. « Agence mobile - FlexiApps : Développement mobile et web », sur flexiapps, (consulté le ).
  10. Ouellet, O. (2006). L’utilisation d’applications mobiles en entreprise stimulée par le téléphone évolué. Direction Informatique, 29.
  11. Champalle, O., David, B., Chalon, R., & Masserey, G. (2008). Ordinateur portable support de réalité augmentée pour des activités de maintenance et de dépannage. arXiv preprint arXiv:0807.2836
  12. (en) « Annual number of mobile app downloads worldwide 2016-2021 | Statistic », sur Statista (consulté le ).
  13. (en) Hugues Thiebeauld, « bout mobile application security » Accès libre, sur eshard.com, (consulté le ).
  14. « L'inventeur du Web dénonce les applis mobiles », Le Point, .
  15. « Le créateur du web critique les applications mobiles fermées », Numerama, .
  16. a et b Commission européenne (2014) Progress on EU data protection reform now irreversible following European Parliament vote, Strasbourg, 12 mars 2014
  17. European Parliament (2014) report on the Data Protection Regulation
  18. « Développement des applications mobiles en Réalité Augmentée ».
  19. a b c d et e « Le digital en 2019 : les prédictions des experts », sur aquafadas.com, (consulté le ).
  20. La sécurité routière en France - bilan 2019 - ONISR
  21. Carlos Beneyto, « The MVP is dead, long life to the MAP (Minimum Awesome Product) Données : 2018-02-05 », Medium (consulté le ).
  22. « Death to the Minimum Viable Product! Lean User Testing. Données : 2015-015-01-28 », Lean Customer Research (consulté le ).
  23. « Développeur d'application mobile », Luc Gireaud, (consulté le ).
  24. admin, « Boutiques d’applications mobiles : Apple et Google attaqués sur tous les fronts », sur euractiv.fr, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André, F., & Segarra, M. T. (2000). MolèNE: un système générique pour la construction d'applications mobiles. Numéro spécial" Évolution des plates-formes orientées objets répartis, 12.
  • David, R. (2003). Architecture reconfigurable dynamiquement pour applications mobiles (Doctoral dissertation, Rennes 1) (résumé).
  • Garin, F. (2009). ANDROID: Développer des applications mobiles pour les Google Phones. Dunod.
  • Garin, F. (2011). Android-Concevoir et développer des applications mobiles et tactiles-2e édition.: Concevoir et développer des applications mobiles et tactiles. Dunod.
  • Gonzalez, C., Huré, E., & Picot-Coupey, K. (2012, November). « http://thil-memoirevivante.prd.fr/sites/thil-memoirevivante.prd.fr/IMG/pdf/Gonzalez_Hure_Picot-Coupey.pdf »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) Usages et valeurs des applications mobiles pour les consommateurs: quelles implications pour les distributeurs?]. In 15e colloque Étienne Thil.
  • Kaddour, M. (2004). et Pautet L., «Une approche coopérative des applications mobiles basées sur MobileJMS». Premières journées francophones sur Mobilité et Ubiquité, Nice, France.
  • Kouici, N., Sabri, N., Conan, D., & Bernard, G. (2004, June). MADA, une approche pour le développement d’applications mobiles. In Proceedings of ACM UbiMob.
  • Le Mouël, F. (2003). http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/04/59/20/PDF/tel-00004161.pdf Environnement adaptatif d'exécution distribuée d'applications dans un contexte mobile] (Doctoral dissertation, Université Rennes 1).
  • Rossi, G., Gordillo, S., & Laurini, R. (2004). Génération de services dépendant du contexte pour des applications mobiles. Actes des Premières Journées Francophones: Mobilité et Ubiquité 2004, 1-, 3-13.
  • Viana, W., Bringel, J., Villanova-Oliver, M., Gensel, J., & Martin, H. (2009). Aide au développement et au déploiement d’applications mobiles et sensibles au contexte: l’architecture CoMMediA. Actes de l’Atelier ERTSI. INFORSID.

Articles connexes[modifier | modifier le code]