Ce volume présente la version définitive en langue française du journal d'Anne Frank. Ainsi que l'a montré l'édition
critique publiée en France en 1989, Anne Frank a rédigé successivement deux versions de son journal. En d'autres termes,
Anne Frank a tenu son journal pendant plus de deux ans (juin 1942-août 1944), mais en a retravaillé le texte dans
les derniers mois, parce que la rédaction primitive ne répondait plus à ses ambitions d'écrivain.
La présente édition comporte donc, à côté de la version du journal retouchée par Anne Frank elle-même, des extraits de sa
première rédaction, repris sans aucun changement. La rédaction de cette édition a été confiée à l'écrivain et traductrice
allemande Mirjam Pressler à l'initiative de l'ANNE FRANK-Fonds de Bâle. Mirjam Pressler en a profité pour rétablir les
passages supprimés par Otto Frank pour des raisons de décence ou de discrétion. Enfin, cette édition est présentée au
public français dans la traduction de Ph. Noble et Isabelle Rosselin-Bobulesco, qui était déjà celle de l'édition critique.
(Note des éditeurs) |
12 JUIN 1942:
Je vais pouvoir, j'espère, te confier toutes sortes de choses, comme je n'ai encore pu le faire à personne, et j'espère que tu me seras d'un grand soutien.(ajout du 28 SEPTEMBRE 1942)
Jusqu'à maintenant, j'ai trouvé en toi un grand soutien, comme auprès de Kitty à qui j'écris régulièrement, j'aime beaucoup mieux cette façon d'écrire dans mon journal et maintenant j'ai vraiment du mal à attendre le moment de te retrouver pour écrire. Oh, comme je suis contente de t'avoir emporté.DIMANCHE 14 JUIN 1942
Je vais commencer au moment où je t'ai reçu, c'est-à- dire quand je t'ai vu sur la table de mes cadeaux d'anniversaire (car j'étais là quand on t'a acheté, mais ça ne compte pas).LUNDI 15 JUIN 1942
Dimanche après-midi, j'ai eu ma petite réception d'anniversaire. Rin-tin-tin a beaucoup plu à mes camarades de classe. J'ai eu deux broches, un marque-page et deux livres. En plus, tante Hélène a apporté un puzzle, tante Stéphanie une adorable petite broche ; et tante Leny un livre formidable, Daisy à la montagne.SAMEDI 20 JUIN 1942
C'est une sensation très étrange, pour quelqu'un dans mon genre d'écrire un journal. Non seulement je n'ai jamais écrit mais il me semble que plus tard, ni moi ni personne ne s'intéressera aux confidences d'une écolière de treize ans. Mais à vrai dire, cela n'a pas d'importance. J'ai envie d'écrire et bien plus encore de dire vraiment ce que j'ai sur le coeur une bonne fois pour toutes à propos d'un tas de choses. Le papier a plus de patience que les gens : ce dicton m'est venu à l'esprit par un de ces jours de légère mélancolie où je m'ennuyais, la tête dans les mains, en me demandant dans mon apathie s'il fallait sor tir ou rester à la maison et où, au bout du compte, je restais plantée là à me morfondre. Oui, c'est vrai, le papier a de la patience, et comme je n'ai pas l'intention de jamais faire lire à qui que ce soit ce cahier cartonné paré du titre pompeux de « Journal », à moins de rencontrer une fois dans ma vie un ami ou une amie qui devienne l'ami ou l'amie avec un grand A, personne n'y verra probablement d'inconvénient.SAMEDI 20 JUIN 1942
Chère Kitty,DIMANCHE 21 JUIN 1942
Chère Kitty,MARDI 1er AOUT 1944 (dernière page du journal)