La Colombie reste l'un des pays au monde où la criminalité est la plus élevée. Reste que cet Etat célèbre pour sa production de drogues et ses mouvements rebelles – paramilitaires d'extrême droite et FARC d'extrême gauche, notamment – a connu en 2006 une nouvelle baisse du nombre d'assassinats, qui n'a jamais été aussi bas depuis deux décennies : 17 206 personnes ont péri de mort violente, soit 517 de moins qu'en 2005. Le nombre d'enlèvements est, lui, passé de 329 en 2005 à 200 en 2006, a précisé le chef de la police, le général Jorge Daniel Castro.
A l'inverse, le Mexique, traditionnelle plaque tournante du trafic de drogue entre la Colombie et les Etats-Unis et territoire de production, a vu presque doubler en cinq ans le nombre de morts violentes liées à ce trafic, annonce le quotidien El Universal du 2 janvier, citant les chiffres de la commission de sécurité publique de la Chambre des députés : il est passé progressivement de 1 080 en 2001 à 2 221 en 2006, portant le total sur cinq ans à plus de 9 000 victimes d'assassinats ou d'affrontements. Les experts estiment que la hausse de ce qu'ils appellent la "narcoviolence" est due au fait que le Mexique est devenu un important lieu de consommation de drogue. En outre, les autorités locales, souvent corrompues, ont montré leur incapacité à lutter contre ces fléaux.
PLUS DE 3 000 POLICIERS POUR L'OPÉRATION TIJUANA
Les victimes sont généralement des membres des cartels de la drogue – qui se livrent à une guerre sans merci pour le contrôle des routes d'approvisionnement vers les Etats-Unis –, des anciens policiers, des policiers en activité, des magistrats ou leurs proches.
La moitié des 9 000 décès ont été enregistrés dans l'Etat de Michoacan, d'où est originaire le président mexicain, Felipe Calderon. Une grande opération des forces de l'ordre, mobilisant 7 000 soldats et policiers, avait été lancée il y a un mois pour combattre la violence dans cette région.
Mardi 2 janvier, le ministre de l'intérieur, Francisco Ramirez, a annoncé le lancement de l'opération "Tijuana" dans cette région frontalière des Etats-Unis, où "les indices de la délinquance ont augmenté de manière exponentielle". "L'opération vise à mettre un terme à l'impunité des malfrats qui mettent en péril la sécurité des familles mexicaines", a-t-il souligné. Un contingent de 3 296 soldats et policiers va être dépêché pour lutter contre le trafic de drogue et l'immigration illégale. L'opération prévoit aussi des inspections en haute mer de bateaux se dirigeant vers les Etats-Unis.