Fanny Berger (Catherine Berstein)

Hier soir, sur Arte, j’ai vu un très beau documentaire fait par une membre de la famille de Fanny Berger, de son nom de baptême Odette Bernstein.
C’était une modiste qui avait sa boutique 5 rue Balzac à Paris pendant l’entre-deux guerre.
Issue d’une famille juive et de quatre grands-parents d’origine juive, cette pauvre femme a disparu dans un camp de concentration en 1942.
Comment l’on parle de mode et de fabrication de chapeau pour arriver aux archives de la Caisse des Dépôts et Consignations (spoliation de ses biens non-aryens), aux archives notariales (pour cession du fonds de commerce en vue de l’aryanisation de l’économie), aux archives de la police de l’Etat français vichyste et collaborationniste.
Je ne sais plus si c’est Jean-Marie Le Pen qui disait que la vie sous l’Occupation allemande n’était pas si dure que cela. Il faudrait lui coller l’étoile jaune, lui interdire d’aller dans les cafés, d’exercer une profession indépendante, d’aller dans les jardins publics, de faire de la bicyclette, d’aller au cinéma, de subir le couvre-feu de 20:00 à 6:00, etc.
Comment l’on commence l’histoire par un chapeau que fabriquait et créait Fanny Berger et l’on finit sur des registres de recensement d’extermination pour la question juive.
Quand on regarde ce reportage et que l’on entend le nom de ces lieux parisiens où l’on circule aujourd’hui librement et avec plaisir, on est ému et écœuré de ce qu’ils ont pu représenter à une certaine époque.
C’est un très beau reportage, vraiment très beau et il nous rappelle encore une fois comment nous pouvons du jour au lendemain devenir le bouc émissaire d’une société en mal de purification par la race supérieure existant seulement dans la tête de personnes aux idées bassement matérielles et démagogiques.

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