L’apparition de cancers de la prostate agressifs est plus souvent observée chez les malades obèses que chez les non obèses. Afin de comprendre pourquoi l’obésité est un facteur aggravant dans ce type de cancer, une équipe du CNRS a étudié la progression des tumeurs de prostate chez des souris soumises ou non à un régime riche en graisses. Publiés dans la revue Nature Communications, les résultats montrent que les souris rendues obèses développaient des tumeurs à des stades phénotypiques et de dispersion plus avancés que les souris minces. Ceci serait en fait dû à la fonction sécrétoire du tissu adipeux. En effet, la graisse enrobant la prostate sécrète la chimiokine CCL7, capable d’attirer les cellules tumorales prostatiques en se fixant à leurs récepteurs de surface CCR3. L’infiltration des cellules tumorales dans le tissu adipeux périprostatique favorise ensuite leur propagation en dehors de la glande. En cas d’obésité, l’hypertrophie du tissu adipeux amplifie la production de CCL7 et donc la dispersion des cellules tumorales. Ces travaux ont démontré un mécanisme semblable chez l’homme obèse chez qui un taux de CCR3 élevé est associé à des tumeurs agressives et résistantes aux traitements actuels. CCR3 devient donc une nouvelle cible thérapeutique prometteuse.

Laurent V, Guérard A, Mazerolles C et al. Periprostatic adipocytes act as a driving force for prostate cancer progression in obesity. Nature Communication 2016 Jan 12; 7:10230. doi: 10.1038/ncomms10230.