mercredi 3 mars 2010

Corrélation VS Causalité

Un jour, j'ai eu à traiter un incident de production qui s'est déclaré sous la forme d'une application de production qui s'est brusquement ralentie au point de ne plus fonctionner.Dans le même temps, un serveur hébergeant un service utilisé par cette application s'est arrêté de fonctionner.
Déferlement d'e-mails, cacophonie de sonneries de téléphone et confusion généralisée. Que faire?! Quelques redémarrages de services plus loin et le système était reparti tant bien que mal.
De par sa rareté, le problème était difficile à reproduire. Une démarche simpliste dans ce cas, est de tenter plusieurs interventions sur les différents services impliqués, dans différents ordres pour tenter d'en déduire la séquence fatale. Peu efficace. Cette Méthode empirique s'appuie sur la dépendance intuitive entre des phénomènes.
La seule conclusion à laquelle nous aboutissons (permettons nous un peu de probabilités), est que les variables aléatoires correspondant aux éventualités d'occurrence d'un résultat sont liées entre elles plus ou moins fortement. Cette liaison s'exprime, dans la théorie de la probabilité, par une corrélation définie par son coefficient. Plus ce dernier est élevé plus forte est cette liaison.
La corrélation ne suffit pas pour se prononcer sur ce que l'on tente de vérifier réellement: une causalité! La modéliser n'est pas une mince affaire!
Introduisons un autre niveau de probabilité: celui concernant l'occurrence de relations de causalité entre les variables aléatoires. Nous obtenons un graphe (de causalités) et une table de probabilité. Le tout est appelé: réseau Bayésien.
Dans ce graphe les relations de cause à effet ne sont pas déterministes mais probabilistes. Nous n'exprimons plus une cause mais une probabilité précise qu'un effet soit du à cette cause.
Appliqué à notre problème, cela nous aurais permis d'exclure les fausses pistes jusqu'à se rapprocher de l'origine du problème.
Dans une architecture distribuée modélisée par un graphe acyclique fortement connexe, les nœuds représentent des services (ou des serveurs) et les arcs sont les protocoles réseau les reliant. Nous disposons d'une connaissance (le savoir empirique cumulé par notre expérience sur cette architecture) et des inférences (observations intuitives sur notre système). Comment vérifier ces inférences? Posé ainsi, le problème se modélise de lui même en réseau Bayésien.
Combien de fois avons nous entendu des phrases contenant des termes comme: "très probable", "peu probable"... et combien de fois nous en avons été peu convaincus, nous avons cependant refermé le dossier par manque d'outils, mais aussi, avouons le... par paresse ;-)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire