Fin mai, quand le mercure n’en finit plus de s’emballer, que le bétail commence à crier famine faute de fourrage, NKM annonce une cellule de crise chargée de veiller « à la satisfaction des besoins logistiques des agriculteurs pour les transports de fourrage à destination des zones les plus touchées par la sécheresse ». « Une question de solidarité entre les régions », insiste la ministre de l’Écologie, du Dév. Durable et des Transports.

Première réunion de crise le 1er juin (toujours 28° au mercure) entre le monde agricole, Réseau Ferré de France qui  distribue les sillons ferroviaires, la SNCF et d’autres opérateurs ferroviaires privés.

L’idée est simple : faire des wagons de fourrage (qui se négocie à prix d’or, jusqu’à jusqu’à 240 euros la tonne de paille), histoire de montrer que le train a aussi du bon. Un million de tonnes de foin à transporter selon les estimations officielles pour nourrir nos amies les vaches. Exit les sales camions qui polluent, sauf pour les derniers kilomètres. Très Grenellement correct.

Mais une réunion plus tard, le 7 juin, plus question de priorité au train, le transport ferroviaire demande de la manutention supplémentaire dans les gares de départ et d’arrivée, et personne n’est en mesure de chiffrer le coût d’une telle opération de fourrage par le rail
La machine SNCF manquerait-elle de moyens techniques et de sillons ? Sans compter les risques d’incendie, un feu de paille est si vite arrivé …
À Paris, la deuxième réunion de crise convoquée au secrétariat d’État aux Transports, a réuni cette fois des représentants du transport routier de marchandises, autrement dit les camionneurs auxquels Thierry Mariani demandent de faire la charité pour les pov’ agriculteurs. Réplique immédiate des « pailleux » : pas question de faire du transport en dessous des coûts de revient. Agriculteurs, camionneurs, même combat !
La campagne doit démarrer le 20 juin 2011 pour les camions et le 1er juillet pour le train. En pleine période de départs en vacances, lorsque les interdictions de circuler pour les poids lourds sont légion.
Et au fait, y aura-t-il assez de sillons pour les trains de fourrage et les trains de vacanciers ?