Bon allez, on dit du bien de … Yves Desautels


Yves Desautels, pour les impurs, c’est le Monsieur trafic de la radio de Radio-Canada à l’émission C’est bien meilleur le matin de René Homier-Roy, et l’après-midi à l’heure du retour à la maison. C’est mon idole, mon frère, mon guide.

Jamais volontaire mais docile, je quitte le sommeil du lundi au vendredi, à 6:15. M’étant reproduit sans difficulté il y a une dizaine d’années, une petite course folle s’engage chaque matin afin d’assurer à ma descendance le Quick et la gauffre chaude, ainsi que tous les services (il est en tout-inclus) nécessaires à son existence. Pour la nourriture de l’esprit, je le confie à l’école, et je complète et corrige le soir.

Et pour mener à bien ma course matinale, j’ai besoin d’Yves. Je me fous de la météo puisque j’ai des fenêtres. Par contre, ce qu’il va se passer sur mon chemin de croix, ça m’inquiète terriblement. Mais qui est donc cette âme qui se promène en hérisson sans jamais en écraser pour me faciliter la vie et me montrer le chemin ?

Sa voix, invariablement douce et rassurante, m’accompagne depuis le café. Pourtant, il ne me ménage pas, et plus souvent qu’autrement, ce n’est pas une promenade de printemps qu’il me prédit, mais plutôt une course contre la montre, encore. J’aurais bien des raisons de l’haïr, ce prophète de sur-place, cet empêcheur de prendre mon temps et une autre tasse. Mais ça n’arrive jamais, le message n’affecte pas le messager, et je sais pourquoi.

Yves, il est de mon bord.

Yves, ça l’écœure quand j’arrive en retard au bureau.  Yves, ça l’affecte ce que je vis. Yves,  il comprend tout de moi. Yves, il a décidé de prendre soin de moi. Yves, il m’aime.

Yves est un saint. Plutôt que de me réciter l’attente pour Papineau, 35 minutes au moins depuis Concorde, il ouvre la mer en deux et me dégote un détour par Pie IX, me rappelle que j’ai besoin de lave-glace, me dit de faire attention, c’est glissant. C’est pas très intelligent ce camion d’asphalte à l’heure de pointe René, j’appelle la Ville ! Yves ne me raconte pas le trafic, il le modifie, pour moi. Parce qu’il m’aime. Et depuis si longtemps.

Yves, c’est Jésus en moins trentenaire.

Je n’ai jamais appelé Yves pour signaler un pneu sur la route. Je n’ose pas. J’aimerais être de ses disciples, qu’il m’appelle fidèle collaborateur, qu’il soit mon ami, qu’il soit de ma famille. Qu’il me raconte le flamenco.

Merci Yves.
Véronique ?

Ajout 26/02/2010, 16:45
Quoi de mieux qu’un message qui arrive à son destinataire ! René Homier-Roy a lu mon texte ce matin en ondes à Yves Desautels : http://www.radio-canada.ca/Medianet/2010/CBF/CestBienMeilleurLeMatin201002260605_1.asx

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