La corrida est une manifestation troublante dans la mesure où elle part d'un rituel issu de la civilisation méditerranéenne et elle y mêle une véritable performance sportive doublée d'une
esthétique très riche.
Cette chorégraphie ambigüe confrontant l'Homme à la force animale et divine du Minotaure nous trouble car elle nous confronte aussi à la mort, celle de l'animal et la nôtre.
Il est vrai que dans notre 3ème millénaire occidental et sur une planète qui souffrira bientôt de surpopulation, l'animal domestiqué compense auprès de nombreux humains ce paradoxal
sentiment de solitude, ou cette difficulté croissante à supporter nos semblables. J'entends par là que compte tenu du rapport que nous entretenons aujourd'hui avec les animaux, je
comprends qu'il ne soit pas évident d'éprouver du plaisir face à leur souffrance et leur mort.
Ce processus est complexe, riche et subtil. On ne peut pas le réduire à de la cruauté et à du sadisme, il fait intervenir tant de références constitutives d'une personnalité comme d'une
culture.
Je ne me crois pas capable de développer ces éléments par écrit, je reste par contre à la disposition de ceux qui voudraient en savoir plus et en discuter de vive voix.
Pour ce qui est du rendez-vous de La Brède, le 20 juin dernier, j'étais certes "en manque" de corrida mais j'ai cependant trouvé l'élevage de grande qualité, et les trois lidiadors, Julien
Lescarret, Fernando Cruz et Joselito Adame particulièrement en forme. De plus, la petite place de La Brède, que je découvrais à cette occasion, offre une proximité qui optimise la prise de vue
photographique.
La chronologie du rituel voudrait que je vous présente les images dans l'ordre des tercios, celui de la pique, celui des banderilles et celui des faenas.
Je préfère modifier cet ordre et terminer par les images qui pourraient heurter certaines sensibilités. Je positionnerai en évidence un avertissement dans les brefs commentaires pour ceux qui ne
souhaiteraient pas terminer la visite.
Bonne corrida et bravo aux organisateurs de La Brède !
Je vous livre le cartel de cette corrida du 20 juin à La Brède, qui nous donne les trois matadors invités avec leur "pédigrée" et dans l'ordre de passage.
Chaque matador combattra deux toros, chacun à tour de rôle. Ce sont donc six toros qui piétineront le ruedo, selon le tirage au sort ci-joint.
Les trois matadors :
Julien Lescarret, le pessacais.
Fernando Cruz, le madrilène.
Et Joselito Adame, le mexicain.
L'Alguacil (officier de cérémonie), reçoit les clés du toril des mains du Maire de la commune, et est garant du déroulement de la corrida dans les règles de l'art.
Le mérite du matador est proportionnel à la valeur du toro qu'il combat. De fait, les amateurs de corrida viennent d'abord admirer la corpulence et la bravoure du toro.
Quand le toro sort dans l'arène, il est en pleine possession de ses moyens, on observe sa vaillance, sa force et sa bravoure.
Ce toro a subit les tercios des piques et des banderilles. On a testé sa combativité et on l'a aussi affaibli. Ses réactions sont désormais imprévisibles et le combat avec le matador n'en est que
plus dangereux.
Julien Lescarret invite le toro au combat.
On prépare le tercio des banderilles.
Fernando Cruz combat en chaussettes.
Joselito Adame invite le toro au combat.
ATTENTION : Les photos qui suivent montrent les toros qui chargent sur les piques, les poses de banderilles et les mises à mort. Ces images peuvent heurter certaines
sensibilités.
Protection des chevaux de pique.
Los peones posent les banderilles.
Le Maestro, Joselito Adame, à la demande du public, pose lui-même les banderilles à son deuxième toro.
Julien Lescarret prépare l'estocade.
Julien Lescarret attend l'effondrement de son toro.
Vuelta de Julien Lescarret.
Fernando Cruz prépare l'estocade.
Fernando Cruz brandit les deux oreilles de son deuxième toro.
Estocade de Joselito Adame.
Vuelta de Joselito Adame avec les deux oreilles de son deuxième toro.
Sortie en triomphe, a hombros, et par la puerta grande des trois matadors.