Une œuvre métallique en prise avec son environnement végétal.
J'ai rencontré l'œuvre de Jean-François Buisson sur la place des Quinconces en juin 2000, à l'occasion d'un salon sur l'environnement.
Il y avait recyclé un arbre bicentenaire déraciné par la tempête de 99.
Cet arbre géant, abattu par les éléments, avait été pansé, consolidé, réparé par des plaques métalliques, et de ses bras étendus pendaient, tels des mobiles, plusieurs éléments de décoration
comme ce fauteuil à la fois agressif et accueillant. Il est encore aujourd'hui exposé, sans ses extensions, devant l'immeuble Concorde, quai de Bacalan.
Le sculpteur avait investit l'entrée Est de la base sous-marine à Bordeaux Nord et ce lieux aiguisait encore plus ma curiosité. Je n'ai jamais réussi à le rencontrer dans ce vestige de la 2ème
guerre mondiale. Je suis devenu un adepte du restaurant le H36, au bord des bassins à flot, uniquement pour y admirer les tables, chandeliers, lustres, conçus par Jean-François Buisson.
La recette est toujours la même, mais on ne s'en lasse pas : des objets métalliques et mécaniques récupérés, rouillés et assemblés, connaissent une deuxième vie totalement insolite et imprévue.
Ainsi, les vilebrequins deviennent lampes sur pied, les embrayages, hublots, les godets de pelleteuse, canapés. Toute la magie réside dans l'art de la découpe et de la soudure. Nul doute,
Jean-François Buisson est bien un virtuose de la forge, un orfèvre de la soudure, sensible à l'environnement qui l'entoure.
J'ai suivi son œuvre jusqu'à l'église Saint Paul, rue des Ayres, où il a installé un lustre monumental, et je l'ai même retrouvée chez un coiffeur de Saint Pierre, rue du Pas Saint Georges.
Et puis récemment, par hasard, j'ai découvert que l'atelier de l'artiste avait déménagé place Raulin à Bacalan, avec un espace public qui lui permet d'exposer ses œuvres, offertes au
passant. Je n'ai pas résisté à la tentation de les photographier, et avec l'accord du sculpteur, je vous les livre dans cette page.
Je n'ai toujours pas rencontré l'artiste, cela ne saurait tarder. Mais en attendant, je trouve particulièrement passionnant de le chercher à travers son œuvre dont je suis loin d'avoir terminé
l'exploration.
Voici une première série de photos, d'autres suivront.
Bonne visite.
Place des Quinconces, juin 2000.