Montréal, 2 septembre 2000  /  No 66
 
 
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Martin Masse est directeur du QL. La page du directeur.
 
LECTURE INACTUELLE
  
LA RÉVOLUTION FRANÇAISE AU QUÉBEC:
DU REJET À L'ACCEPTATION
 
par Martin Masse
  
  
          L'esprit de la Révolution française est bien vivant au Québec depuis quelques décennies et malgré les violences qui l'ont accompagné, on considère en général cet événement comme une étape positive dans le développement de la société française et de la civilisation occidentale. Cela n'a pourtant pas toujours été le cas. Nos ancêtres avaient en effet plus de jugement que nous. Pendant un siècle et demi, la Révolution française a eu mauvaise presse et a été dénigrée ici comme un événement tragique, destructeur des traditions, de la liberté et de la civilisation, ce qu'elle a évidemment été si on examine froidement et sans romantisme les horreurs commises en son nom et les répercussions politiques néfastes qu'elle a engendrées jusqu'à nos jours.
 
          Il est pertinent de se demander: Comment les Canadiens d'il y a 200 ans ont-ils perçu la Révolution française? Quelques recueils sur la question ont été publiés autour du bicentenaire de 1989(1), mais l'étude fondamentale qui fait la chronique des événements et opinions des habitants de la province britannique de Québec à cette époque reste celle de Claude Galarneau, La France devant l'opinion canadienne, 1760-1815 (Québec: Les Presses de l'Université Laval), publié en 1970. 
 
L'opinion publique 
 
          Ce sont bien sûr surtout les opinions des élites lettrées qui ont survécu jusqu'à nous. Les historiens peuvent consulter les documents officiels de l'administration coloniale, les mandements des évêques, la correspondance des communautés religieuses et des individus qui ont de la famille ou des contacts en France. Plusieurs journaux paraissent aussi depuis la Conquête, d'abord à Québec avec le lancement de La Gazette de Québec / The Quebec Gazette en 1764, puis une douzaine d'années plus tard à Montréal. D'autres suivront au cours des années 1780 et les lecteurs de ces périodiques pourront suivre de près ce qui se déroule sur le Vieux Continent.  
 
          Ces journaux sont un bon reflet de l'« opinion publique » et on y perçoit d'abord une sympathie ouverte à l'endroit du mouvement de révolte contre l'absolutisme royal dans la période de 1789 à 1792, c'est-à-dire avant que l'expérience révolutionnaire ne perde complètement son élan libéral et ne tourne à la tyrannie collectiviste et à la boucherie. Dans des commentaires de plus en plus nombreux – les journaux n'avaient pas jusque-là de position éditoriale – on y célèbre la fin du despotisme et du féodalisme, la fin des privilèges cléricaux, la liberté et les droits du citoyen, l'esprit de la philosophie des Lumières. C'est le progrès et le libéralisme qu'on perçoit d'abord dans la Révolution.  
 
          L'opinion diffusée dans les journaux, 
          (...) cela voulait dire sans doute [celle de] certains nobles libéraux, des membres des professions libérales, juges, avocats, notaires, médecins et plusieurs marchands et artisans instruits des villes et des environs. C'est la seule opinion qui s'exprimait publiquement, qui devait sans nul doute faire les frais des conversations des salons, des clubs et des rencontres de famille ou d'amis. Il y avait certes une opinion beaucoup moins accueillante, celle des évêques Hubert et Briand, des ursulines, du séminaire de Québec, opinion attentive au début, inquiète à partir de la nationalisation des biens d'église, – d'autant que l'Église canadienne était touchée directement par la perte de ses rentes –, de plus en plus méfiante, voire même hostile, avec la Constitution civile du clergé. Les clercs et les communautés religieuses ne pouvaient pas lire avec joie la confession de la soeur carmélite et accepter les difficultés dont l'Église de France était la proie. D'autre part, une fraction de la noblesse, comme la correspondance La Corne l'a montré, s'est tournée bien vite contre la Révolution. Mais du fait sans doute de l'opinion publique prorévolutionnaire, il n'apparaît en aucun cas que cette hostilité du clergé ou de la noblesse ait été déclarée ouvertement entre 1789 et 1792, encore moins que la Révolution ait été condamnée comme telle. (p. 138)
          L'atelier de Fleury Mesplet à la Gazette de Montréal est le centre des intellectuels révolutionnaires et du républicanisme. On y publie Voltaire et des commentaires anticléricaux dans le style des Philosophes. Mesplet lui-même avait été un adepte du Congrès américain et était venu à Montréal avec Benjamin Franklin en 1776 pendant l'occupation américaine de la ville, chargé de faire la propagande des rebelles américains en français. Il était resté après l'échec de cette entreprise et avait fondé le premier journal francophone unilingue d'Amérique du Nord, La Gazette du commerce et littéraire, deux ans plus tard. 
 
          Même les administrateurs anglais semblent d'abord favorables à la tournure des événements en France, comme c'est le cas en Angleterre même. L'impression générale au début de la Révolution est en effet que celle-ci rapproche la France de sa rivale d'outre-Manche, en mettant fin à l'absolutisme monarchique et en mettant en place un régime parlementaire libéral. 
 
          Les bouleversements des premières années de la Révolution auront toutefois suffisamment inquiété la métropole pour que le gouvernement britannique accélère l'adoption d'une seconde constitution pour sa colonie depuis la Conquête, question d'éviter que les Canadiens ne suivent l'exemple de leur ancienne mère-patrie. L'Acte de 1791 divise donc la province en deux (Haut-Canada comprenant surtout les nouveaux venus loyalistes ayant récemment fui la Révolution américaine, et Bas-Canada comprenant la majorité d'origine française). Il instaure également un premier régime parlementaire dont les pouvoirs restent toutefois limités par rapport à ceux du gouverneur et de sa clique. Ces institutions minimalement démocratiques sont une première pour la population canadienne habituée à l'absolutisme français, mais elles seront cause de troubles importants dans les décennies qui suivront. Au-delà des débats d'idées, la Révolution française – comme la Révolution américaine avant elle – a donc indirectement des répercussions politiques importantes au Canada. 
 
Le vent tourne 
 
          Entre-temps, cette opinion favorable change du tout au tout à partir de l'hiver 1793. En février, les journaux tiennent la population au courant du procès du roi. Puis, 
          Le 18 avril arrive en effet la nouvelle de l'exécution de Louis XVI et surtout, le 25 avril, celle de la déclaration de guerre contre l'Angleterre, qui change radicalement le cours des choses et interdit par le fait même à la presse de se montrer en faveur de la France: désormais, c'est la guerre, et la Révolution, c'est l'ennemie. (p. 302)
          La presse consacrera alors beaucoup d'espace pour relater les déboires de la famille royale, l'exécution de Marie-Antoinette, la mort de Louis XVII et les nombreuses boucheries à la guillotine de cette période. Au sein d'une population restée très attachée à la royauté, le régicide apparaît comme un crime impardonnable.  
          La Révolution n'avait cependant pas commis de meurtres qu'envers la famille royale et on l'allait bien voir. Les massacres, les atrocités, les blasphèmes et, pour résumer d'un mot, les « horreurs » de la France régicide seront un sujet de choix pour alimenter la flamme de la contre-révolution parmi les Canadiens. (...) En février 1794, on relate les horribles massacres « de milliers d'hommes, femmes et enfants de la ville de Lyons, par les Sans-Culottes qui ont brûlées la plus grande partie de cette superbe ville ». Viennent ensuite les « atrocités commises à Nantes » qui auraient fait périr 10 000 personnes dans la prison de cette ville alors que 30 000 ont été noyées ou autrement assassinées. Parmi les noyés, il y avait 500 enfants. (...) Bref, comme le disait un Canadien dans une lettre ouverte à la Gazette de Québec, les scènes de sang et d'horreur qui désolent le royaume de France sont le « déshonneur de la nature humaine », ou comme le chantait un autre: « Pauvre peuple, que ton sort est affreux ». Voilà comment on peut résumer le sentiment de la presse périodique canadienne sur les excès de la Révolution. (p. 305-307)
          À partir de ce moment, au lieu d'acquérir l'aura romantique de ses partisans en France et ailleurs dans le monde, la Révolution gardera pendant longtemps au Canada français cette image de cataclysme violent où l'on a tué le roi, persécuté l'Église, expulsé et tué des prêtres et des religieux, massacré des populations entières opposées au nouveau régime, et en général bouleversé l'ordre social et politique traditionnel pour engendrer une tyrannie pire que le régime précédent. 
 
  
     « Le mouvement nationaliste se fait l'héritier de l'esprit révolutionnaire et jacobin dans sa volonté de créer une société unifiée, pour ne pas dire uniforme, et sa tentative d'imposer une seule langue sur tout le territoire contrôlé par l'État. »  
 
 
          Plusieurs ont même interprété dès lors à rebours la Conquête comme un événement providentiel, parce qu'elle aurait sauvé la branche nord-américaine du peuple français des affres de la tragédie de 1789, en nous faisant passer sous la juridiction d'une autre couronne trois décennies plus tôt. L'Église ultramontaine se servira de cet argument pendant tout le 19e et le début du 20e siècle pour mettre en garde contre l'anticléricalisme et les idées radicales importées de France. 
          La conquête providentielle allait connaître un sort aussi magnifique que la Révolution satanique, l'une portant l'autre. Un ultime témoignage nous en était fourni en 1963 à l'Assemblée législative de Québec, lorsqu'un député, s'adressant à la jeunesse qui est « en train d'aller à la révolte », lui demandait de ne pas oublier que, « grâce à cet esprit de l'Empire anglais qui conquérait des colonies et savait les abandonner en temps et lieu, grâce à cet esprit nous avons évité la révolution française et ses agonies. Nous n'avons pas guillotiné de prêtres et nous avons vécu en paix sous la protection de la Couronne anglaise ». (p. 339)
          On peut rire aujourd'hui de ce genre de commentaire, qui paraît naïf et suranné alors que la fin politiquement correcte justifie habituellement tous les moyens, et que le seul principe politique qui semble faire l'unanimité est celui de la démocratie sans limite, c'est-à-dire la tyrannie de la majorité. Et que penser de cette acceptation servile de la monarchie et d'un pouvoir étranger! Horreur! 
 
          Pourtant, nos ancêtres, cléricaux ou anticléricaux, conservateurs comme libéraux, qui chérissaient leurs « libertés anglaises » ont eu la chance de vivre, pendant plus d'un siècle et demi, dans l'un des trois ou quatre pays les plus libres du monde. Et ce, justement parce qu'ils « subissaient » un régime au pouvoir limité et divisé plutôt que de jouir des prétendues « liberté, égalité et fraternité » proclamées par les fanatiques de leur ancienne mère-patrie. 
 
La révolution importée 
 
          Des historiens et commentateurs se sont servi notamment de cette perception anti-révolutionnaire qui a longtemps dominé ici pour affirmer à tort que le Canada français était resté une société traditionnelle autoritaire, d'Ancien Régime, jusqu'à ce que la Révolution tranquille apporte la « modernité » inspirée de 1789. En fait, l'opposition radicale à la Révolution française peut au contraire se fonder sur une logique tout à fait libérale. 
 
          À la fin du 19e siècle, un observateur libéral pouvait ainsi comparer la France et le Canada et conclure que le second pays était plus libre que le premier à cause de son héritage britannique et nord-américain (voir le texte d'Alfred D. Decelles, Mot pour Mot, p. 8). La division des pouvoirs caractérisant le régime parlementaire fédéral canadien accordait en effet plus d'autonomie aux administrations locales et aux institutions privées et plus de liberté aux individus, alors qu'en France le jacobinisme hérité de la Révolution en faisait un pays centralisé et enrégimenté. 
 
          Comme l'explique toutefois Jean-Luc Migué (voir 1789 ET LA PENSÉE COLLECTIVISTE CHEZ NOUS, p. 12), depuis notre propre révolution soi-disant tranquille, ces idées jacobines ont été importées d'outre-mer et sont devenues l'idéologie dominante. L'idée que le pouvoir doit être divisé et décentralisé le plus possible pour éviter la montée du despotisme et pour garantir la liberté individuelle n'est plus une vérité évidente comme il y a un siècle. Au contraire, la notion selon laquelle la « volonté populaire » doit s'exprimer unanimement par la voix d'un gouvernement tout-puissant qui peut intervenir dans tous les aspects de la vie est devenue pratiquement un dogme. 
 
          À partir de 1960, l'État provincial québécois nationalise tout ce qui bouge, notamment les systèmes d'éducation et de santé, reléguant du même coup l'Église au rang de groupe de pression sans importance. Même s'il n'y a pas lieu de regretter le pouvoir clérical excessif qui s'exerçait jusqu'alors, on ne peut que constater que l'État éliminait ainsi le seul pouvoir qui lui avait réellement fait concurrence pendant les siècles précédents. Bref, l'étatisme triomphe et à partir de ce moment, dans tous les domaines, le pouvoir se concentre toujours un peu plus dans les mains des seuls politiciens et bureaucrates. 
 
          En 1968, le Conseil législatif – l'équivalent au parlement provincial du Sénat canadien ou des Lords à Londres  – est aboli par le gouvernement de l'Union nationale. Au lieu de le réformer (comme on devrait le faire à Ottawa) pour lui redonner son pouvoir traditionnel de réfréner les élans d'une chambre basse portée à violer les droits et libertés traditionnels dans ses élans interventionnistes, on s'en débarrasse simplement. Que faire d'autre lorsqu'on le considère comme une relique aristocratique devenue inutile et anachronique?  
  
          En même temps, on rebaptise l'assemblée législative de la province de Québec, qui devient une... Assemblée nationale. La même année aussi, une grand-messe nationaliste prétentieusement désignée « États généraux du Canada français » adopte des résolutions en faveur d'un rapatriement de tous les pouvoirs au Québec et de la création d'une Assemblée constituante, dans le but d'élaborer une constitution québécoise. Cette idée est régulièrement relancée depuis par des nostalgiques séparatistes, qui y voient une façon grandiose de « mobiliser le peuple québécois pour qu'il réfléchisse sur son avenir ». Assemblée nationale, États généraux, Assemblée constituante: comme on le voit, dans cette période, même la terminologie institutionnelle de la Révolution française a été intégrée au vocabulaire politique québécois(2) 
 
          Le mouvement nationaliste se fait par ailleurs l'héritier de l'esprit révolutionnaire et jacobin dans sa volonté de créer une société unifiée, pour ne pas dire uniforme, et sa tentative d'imposer une seule langue sur tout le territoire contrôlé par l'État. La destruction des langues et cultures régionales de l'Hexagone par la bureaucratie parisienne a son pendant ici dans l'hystérie anti-anglaise et le nettoyage linguistique amorcé par la loi 101, également au nom de l'« égalité » et de l'« unité nationale »(3). Quant au séparatisme, qui n'a pas encore réussi à atteindre ses fins, il vise bien sûr une autre élimination d'un pouvoir concurrent, celui du gouvernement fédéral, et la concentration de tous les « leviers de l'État » à Québec. Comment le peuple pourrait-il avoir deux voix?!  
  
          Enfin, qu'observe-t-on aujourd'hui dans l'attitude du gouvernement péquiste (et celle des soi-disant libéraux avant eux) envers les municipalités? On les endette arbitrairement, on les abolit et les fusionne à l'encontre de la volonté populaire, on les traite comme une simple extension au niveau local de l'administration de l'État, dans la tradition bien française du centralisme bureaucratique. Encore et toujours, les contrepoids au pouvoir du gouvernement – en fait, de la clique qui entoure le tyran qu'on appelle premier ministre – sont considérés comme des obstacle à la « volontaire populaire ». Le seul accroc toléré à ce centralisme bureaucratique est celui qu'opère l'arrangement corporatiste, qui permet à des groupes de pression soumis à l'État d'avoir voix au chapitre dans la définition des interventions de celui-ci, autour des « tables de concertation » et dans les « sommets socio-économiques » (voir PQ VS PLQ: UN CHOIX ENTRE DEUX CORPORATISME, p. 2). 
 
          Malgré la Conquête et l'héritage britannique qui nous y a fait échapper pendant plus d'un siècle et demi (nul besoin d'invoquer la Providence, les hasards de l'histoire font parfois bien les choses), la Révolution tranquille a ainsi finalement consacré l'héritage de 1789 chez les descendants des anciens Canadiens, au prix de notre liberté actuelle. C'est maintenant une contre-révolution qu'il nous faut. 
 
 
1. Cf. Pierre H. Boulle et Richard A. Lebrun (sous la direction de), Le Canada et la Révolution française: actes du 6e Colloque du CIEE, 29, 30, 31 octobre 1987, Montréal: Centre interuniversitaire d'études européennes / Interuniversity Centre for European Studies, 1989; Sylvain Simard (sous la direction de), La Révolution française au Canada français: actes du colloque tenu à l'Université d'Ottawa du 15 au 17 novembre 1989, Ottawa: Actexpress, c1991; et Michel Grenon (sous la direction de), L'Image de la Révolution française au Québec, 1789-1989, LaSalle, Québec: Hurtubise HMH, 1989.  >>
2. Brève chronologie des débuts de la Révolution: En mai 1789, les États généraux sont convoqués par le roi Louis XVI après 150 ans d'inactivité. En juin, le Tiers État - les représentants de ceux qui ne font partie ni de la noblesse, ni du clergé - et une partie du clergé se proclament Assemblée nationale. Le 9 juillet, l'Assemblé devient Constituante et prépare la Constitution. Cinq jours plus tard, la Bastille est prise...  >>
3. Étrangement, le débat se poursuit encore aujourd'hui exactement dans les mêmes termes dans le vieux pays. Il y a quelques jours en effet, un ministre socialiste pur et dur, Jean-Pierre Chevènement, démissionnait sur la question de l'autonomie de la Corse. Selon lui, le gouvernement fait entorse au principe républicain le plus fondamental en accordant à l'Assemblée de cette région des pouvoirs particuliers, dont celui d'adapter des lois votées à l'Assemblée nationale. L'article 1 de la Constitution de 1958 stipule pourtant que « la France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. »
    Sous la Royauté, les régions françaises avaient plus d'autonomie. Mais pour les révolutionnaires jacobins, la seule façon d'assurer l'« égalité » et la « liberté » pour tous les citoyens est d'imposer l'uniformité. En reconnaissant une réalité culturelle régionale et en permettant à la « volonté populaire » nationale de se fractionner ainsi, le gouvernement piétine donc les principes de 1789 et planifie un retour à l'Ancien Régime, selon M. Chevènement. C'est ce genre de logique tordue qui fascine les nationalo-gauchistes d'ici, aussi bien à Ottawa qu'à Québec.  >>
 
 
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