INDE (Sikkim), Trek monastique (du 07/02 au 15/02)

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C’est la fête à Rumtek, les moines préparent le nouvel an tibétain !!!


Trek Monastique (Sikkim) ;


Le “trek monastique” fait partie des peu nombreux sentiers de randonnée autorisés sans guide ni porteurs. Il prolonge l’itinéraire des rhododendrons que nous avons suivi jusque-là en direction de la capitale du Sikkim (Gangtok), plus à l’est du pays. On nous a dit beaucoup de bien des monastères du pays, réputés pour leur grande authenticité ! Un bon coup de pub, oui ! Peut-être que les mois de voyages nous ont rendues trop exigeantes ou que nous sommes un peu fatiguées par ce long périple, mais la gompa de Paymayangste, notre premier monastère du pays, nous laisse un goût plutôt amer.


 



Cette gompa, appelée le “Lotus Sublime”, a été construite en 1705 et est la deuxième plus ancienne du Sikkim, réputée pour sa lignée de purs moines. Au troisième étage, une pièce étrange de plusieurs mètres de haut, une pagode en bois : le “Zandog-Polri” nous apparaît comme un super terrain de jeu pour les enfants. Ce qui a tout de suite attiré notre attention dans la pièce, ce sont les tissus posés sur certaines peintures du mur. En bonnes Françaises, notre curiosité nous pousse à regarder ce qu’ils peuvent bien cacher : des images suggestives de divinités boudhiques dans les positions sexuelles du kama-sutra. Et bien, ils sont beaux nos moines de pure lignée !!! Il est 13 heures et les lamas sont à leur déjeuner. Une gompa sans moines, c’est une gompa triste, une gompa sans vie…


 










C’est sur la piste que nous poursuivons notre chemin en direction du lac des Souhaits : Keochapalri Lake. Une jeune femme nous propose de faire halte chez-elle. L’idée de partager un bon repas avec une famille locale nous séduit immédiatement, mais peut-être aurions-nous nous méfier… Nous voici donc à table avec une potée pour le moins étrange que nous devons manger devant nos hôtes qui nous observent. Il faut avaler ces morceaux de farine grossière cuits dans un bouillon sans goût et faire un grand sourire car “c’est offert de bon coeur”…  À la fin du repas, c’est l’heure de la clope... faite maison avec le tabac du jardin. Produit 100% naturel mais… Pfouaaa, ça arrache… Et à en croire la dentition du papa, c’est du pur et du bon ! Une expérience sympatique et très locale !


 

 






Au lac, un lama alcoolisé porte un chapeau de cow-boy et rabat les clients pour séjourner dans sa "ghest house" qui surplombe la vallée. La légende dit que les oiseaux gardent le lac et veillent à ce qu’aucune feuille ou brindille ne souille ses eaux, et c’est vrai qu’il est calme et clair. Considérant qu’il se trouve en pleine jungle et végétation luxuriante, c’est assez étrange… Très excitées à l’idée de planter la tente sur les bords du lac, mais nous devons finalement nous résigner à changer de plan. En effet il est impossible de planter une tente ici : les bords du lac sont sacrés et il n’y a que des marais et des roseaux aux alentours.

 




On nous a dit que deux Francais étaient montés au lodge du lama et plusieurs personnes ont confondu Barbara avec la jeune femme du couple… Aller retrouver la deuxième jumelle de Barbara nous semble être une raison suffisante pour faire la demi-heure de montée supplémentaire et se mettre au chaud.


 



Ce petit coin reculé est le lieu idéal pour une retraite sympathique de plusieurs jours. Le lama est un peu barré et c’est tant mieux, cela ajoute au charme des lieux. Il est marié, a des enfants, picole et accessoirement vend un peu d’herbe de sa récolte locale. Sa femme et ses enfants sont drôles, curieux et très ouverts d’esprit. La cuisine est excellente et le feu de camp est un endroit rêvé pour refaire le monde ! Nous passons la soirée avec les deux jeunes Français : Nico et Lola, à se raconter nos vies et nos histoires de voyage, un régal ! Nous retiendrons que ce qu’il y a d’intéressant au lac des Souhaits, c’est cette rencontre avec le couple sympatique, le lama et son lodge, bien plus que le lac lui-même.



 


Les petits sentiers à travers la jungle sont fabuleux. Que c’est bon de sortir de la piste !!! Le soleil, la vue sur les sommets au loin, devenue rare à cause du temps et de la brume, les chants incroyables des oiseaux, les senteurs de fleurs partout, tout cela nous rend guillerettes… En chantonnant, nous descendons vers le prochain village… Nous regrettons l'absence de Maman Ramaën, alias “la mono”, une véritable encyclopédie vivante des plantes et des oiseaux. Nous resterons donc dans l’ignorance devant ces multiples spécimens de la nature. Ceci dit, cela ne nous pose pas trop de problèmes…


 





La route remonte ensuite vers Yuksom où se tient aujourd’hui la cérémonie boudhiste annuelle de purification du lac : la puja “Kartuk”. Tous les moines des villages alentours se sont réunis ici pour prier. Les chants des prières sont très prenants et pour ne rien gâcher, on nous offre des gâteaux “purifiés” et du thé au lait. On adore !!! De là à dire que nous en ressortons pures…















En direction de Tashiding, nous prévoyons la visite de deux gompas égarées dans la montagne au milieu de la jungle. Les gompas sont vides car tous les moines sont à la puja. Le temps est brumeux et l’ambiance est triste et nostalgique…





 







Les locaux s’affairent à la tâche pour aménager les sentiers du Sikkim. Les uns brisent les pierres pour en faire de petits galets, les autres font des tas de ces petits galets, et d’autres encore les disposent sur le sentier, tête en l’air. Un résultat très esthétique mais que personnellement nous ne trouvons pas du tout pratique pour la marche, manquant à chaque instant de nous prendre les pieds dans ce “merdier”… Tout de travail délicat et difficile pour qu'au final nous trouvions cela pas très efficace… On pouffe mais on n'en dira rien…

 


 




De passage dans un village, trois gamins pillent un petit shop de ses bonbons, personne ne tient la boutique aujourd’hui… Et pour cause, tout le village est réuni pour le dernier jour de célébration d’un mariage. Devant la maison, les femmes dansent en rond, quelques hommes font la musique, tandis que les autres titubent à force d’abuser du «bamboo tchang» (bière à base de millet fermenté et servie dans une grande bolée de bambou avec une paille). Nous sommes invitées pour le thé et quelques succulents gâteaux maison. C’est l’heure du goûter et Tashiding est encore loin, alors “lets enjoy”. Les jeunes mariés nous affirment s’être choisis mutuellement, ce qui est assez rare dans le pays où le mariage est le plus souvent arrangé. Ils sont beaux tous les deux et semblent plein d’avenir. Cela nous rend le reste de la route plus doux et agréable.

 



Arrivée en fin de journée à Tashiding, soleil couchant, bise agréable, premières orchidées dans les jardins des habitations (c’est la fleur emblématique du pays). Au petit restaurant local, Fred et Eric, Américain et Coréen vivant à Saigon, au Japon sont également venus ici pour treker. Nous passons une bonne soirée en leur compagnie à refaire le monde et contempler un magnifique lever de lune sur les montagnes !

 



Le monastère de Tashiding, ou plutôt, les monastères sont fabuleux. Celui des nonnes est le premier du genre que nous visitons. Un des plus anciens, avec d’immenses et somptueux moulins à prières en bois sculpté et peint, tout autour de la pièce. “Ch’timi”, une des nonne, parle un peu anglais. Elle a choisi sa conversion il y a deux ans de son plein gré. “La vie de famille, pour rien au monde ! C’est bien trop compliqué !”. Elles sont trois nonnes sur le site. Grand mother, personne ne la considère vraiment comme une nonne car elle est arrivée ici après un mariage raté. Elle a décidé de se retrancher ici pour méditer. Cette vieille femme a l’apparence d’un gnome avec ses handicaps et sa démarche. Elle nous fait d’abord un peu pitié. Lorsque Maud enlève ses chaussures pour entrer dans le monastère, elle la regarde et pince son nez en montrant ses pieds… On éclate toutes de rire !!! “Comment çà ça pue ? Moi, je ne sens rien”. C’est vrai qu’après tout ce temps, on ne se sent plus vraiment et pourtant nous ne sommes pas bien propres.

 





 







Il fait grand soleil, le ciel est bleu roi, il fait chaud et l’endroit est calme et paisible. Idéal pour une petite sieste. N’est ce pas Barbara ? Dommage que les chiens rôdent partout, aboyant et menaçant à chaque instant de nous croquer un mollet…

 

 



Rumtek est la grosse gompa du pays. Nous avons la chance d’arriver juste au moment où les 150 moines font la répétition des danses en vue du très proche nouvel an tibétain. Tous ont revêtu les tenues officielles et les bottes tibétaines. Un régal pour les yeux et les oreilles que de les voir danser au son lourd et prenant des tambours.

 

 













Le “trek monastique” a été un moment agréable, mais bien loin des attentes que nous avions du Sikkim. Peut-être que le voyage nous a rendu trop exigeantes ou que, la fin approchant, nous ne sommes plus dans les mêmes dispositions de “découverte” et “d’ouverture” qu'au début…

Tout au Sikkim est misé sur le tourisme et cela le rend sûrement un peu trop accessible, presque trop facile. Nous avons le ressenti de ne pas avoir “gagné” cette région, pensant que c'est sur les chemins les plus difficiles que nous “adoptons” un pays et ses habitants.

Publié dans Carnet de voyage

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L
<br /> bravo les filles votre voyage me transporte à vos cotés<br /> c'est un vrai plaisir<br /> merci encore bravo<br /> <br /> <br />
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A
elles sont belles tes photos. Bisous audrey
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