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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 14:32

Le département de l'Allier est l'un des deux derniers départements métropolitains, avec le Val-de-Marne, à être présidé par un communiste. Le président du conseil général est ainsi Jean-Paul Dufregne depuis mars 2008. Cette victoire, a rebours de l'histoire récente du PCF, est en fait une réédition de la conquête de 1998 qui avait vu le communiste Jean-Claude Mairal présider le conseil général jusqu'en 2001, date à laquelle il avait été battu par l'union républicaine du bourbonnais (majorité UMP et divers droite).
Le premier élément que l'on doit noter est que cette domination communiste ne s'exerce plus qu'au niveau local. Le parti comptait deux députés après le découpage de 1988 dans la deuxième circonscription autour de Montluçon et dans la troisième dans les campagnes du centre du département. Les deux dernières revenaient alors au PS. Le PCF a perdu une première fois ses deux députés après la vague bleue en 1993, mais il regagne ses deux sièges en 1997. Son influence décroit cependant aux élections législatives et il perd en 2002 la troisième circonscription au profit du PS. Plus urbaine, la deuxième est elle aussi perdue en 2007, toujours au profit du PS. Ces deux défaites ont eu lieu après le retrait du député sortant, André Lajoinie en 2002 dans la troisième et Pierre Goldberg, ancien maire de Montluçon, dans la deuxième.

Ainsi, depuis 2007, le communisme bourbonnais n'a plus de représentation à l'Assemblée Nationale, ce qui n'était plus arrivé depuis 1993. Le PS, toujours minoritaire aux élections locales, a ainsi su s'imposer face aux notables communistes. Le PCF a cependant gagné un siège de sénateur aux élections de 2008, signe de la vitalité et de la résistance de son implantation locale, dans les mairies et au conseil général.


Sur la carte ci-dessus (carte n°1), les mairies communistes sont indiquées en orange (village de moins de 3 500 habitants) et en rouge (villes de plus de 3 500 habitants). On peut clairement constater que le PC conserve une assise rurale forte dans les campagnes rouges du bourbonnais. Très tôt acquises au socialisme et au syndicalisme, elles passent au communisme entre 1936 (Front Populaire) et 1945 (Libération). Elles ne l'ont jamais vraiment abandonné depuis.
Au contraire, l'implantation urbaine du PCF a très largement décrue depuis les années 1980. Il est désormais marginalisé à Vichy (moins de 5 % des suffrages aux élections cantonales) et Moulins (entre 10 % et 15 % des voix aux élections cantonales). Surtout, il a perdu en 2001 la ville ouvrière de Montluçon qu'il détenait depuis 1977 et a échoué à la reprendre en 2008. Plus lourd de conséquences, il est désormais devancé par le PS dans tous les cantons de la ville, ce qui a été confirmé lors des dernières municipales. Enfin, il a perdu Domérat en 2008, une banlieue de Montluçon.
Le PCF ne conserve plus une influence importante que dans les banlieues des agglomérations (Cusset, dans la banlieue de Vichy, conquise en 2001 et Désertines dans la banlieue de Montluçon) et dans les bourgs ruraux (Varennes-sur-Allier).
La seconde carte ci-après représente les résultats du PCF au premier tour des élections cantonales de 2004 et de 2008 (les cantons sont en effet renouvelés par moitié), disponibles sur le site du ministère de l'intérieur. On retiendra ces résultats comme base pour analyser la géographie du vote communiste. Il reste à mentionner que les fonds de cartes ont été utilisés à partir du site internet http://www.atlaspol.com.
Le PCF détient actuellement neuf cantons dans l'Allier : Bourbon-l'Archambault, Chevagnes, Cusset-Nord, Ebreuil, Hérisson, Huriel, Le Montet, Lurcy-Lévis et Souvigny.



Les résultats présentés par la carte n°2 montrent bien la géographie départementale du PCF. Il obtient ses meilleurs résultats dans les campagnes rouges du centre du départment (Bourbon-l'Archambault, Souvigny), au coeur du bocage bourbonnais. Plus largement, l'ouest du département de l'agglomération montluçonaise à Moulins au Nord et Ebreuil au Sud constitue la zone de force du PCF. C'est d'ailleurs dans cette partie du département que le PC compte la plupart de ses élus (7 conseillers généraux sur neuf, à l'exception de Chevagne et Cusset-Nord). Il n'y obtient moins de 20 % des suffrages qu'à Commentry. A contrario, le PCF est moins implanté dans les petites montagnes du sud ouest du département, dont le comportement électoral est proche du
Puy-de-Dôme voisin.
Il faut cependant distinguer entre le déclin urbain du PC et la résistance de son implantation rurale. Ainsi, depuis 2004, le PCF a conquis trois cantons ruraux (Chevagnes, Le Montet, Lurcy-Lévis) et n'en a perdu aucun. A l'inverse, il a perdu six cantons à dominante urbaine (Montluçon Est, Nord-Est, Nord-Ouest, Ouest et Sud, ainsi que Moulins-Sud) mais n'en a repris aucun. Il est en particulier de plus en plus concurrencé par le PS qui le dépasse dans les villes (conquête de Montluçon Ouest et Nord-Ouest) mais reste dominé dans les campagnes.
Enfin, il faut noter que le PC n'occupe qu'une position très minoritaire dans l'est du département. S'il y détient quelques zones de force, en particulier Chevagne et dans une moindre mesure la ville de Cusset, il est globalement dépassé par une droite très présente (Saint-Pourçain-sur-Sioule, Varennes-sur-Allier, Escurolles, Gannat, Chantelle, les deux cantons de Vichy) et un PS en pleine progression (à Moulins, Yzeure, Le Donjon, Dompierre et Jaligny). Les radicaux conservent également une certaine influence, portés par le député Gérard Charasse. Ils détiennent ainsi Lapalisse et Cusset-Sud.

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commentaires

T
Nous avions beaucoup apprécié la montagne bourbonnaise, cet été 2006, à La loge des Gardes.
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L
Vous avez noté pour l'élection sénatoriale que le PCF conserve son siège en fait c'est un gain puisque le siège était détenu avant ces dernières sénatoriales par la droite
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A
<br /> Effectivement, je vais corriger cette erreur<br /> <br /> <br />