Budget du CCAS. Le mauvais calcul de la ville d’Orléans

Le budget du Centre Communal d’Action Sociale a été voté mardi soir par son conseil d’administration. Or, dans un contexte économique et social très difficile, ce budget enregistre un recul très sensible de l’effort de solidaritéconsenti par la municipalité à l’égard des publics les plus fragiles.

En premier lieu, la subvention accordée par la ville au CCAS en 2011 est en baisse sensible par rapport à 2010 (de 8 497 000 euros, cette subvention s’est réduite à 8 336 000 euros soit une baisse de 2%). Cette baisse vient s’ajouter aux diminutions de crédits versés aux associations œuvrant dans le secteur social. Ces associations jouent pourtant un rôle fondamental d’amortisseur de crise. Sur un plan politique, cette baisse de subvention est également contraire aux engagements solennels pris par la majorité. Lors du débat d’orientation budgétaire de novembre dernier, M. Grouard et Martin n’avaient-ils pas témoigné d’une volonté affichée de « sanctuariser » le secteur social?

Plus grave encore : le CCAS s’engage, à partir de 2011, à rembourser à la ville une somme de 638 949 euros, au titre des missions que la ville effectue pour son compte. Avant 2011, ces missions n’étaient pas valorisées en tant que telles et donc, de fait, prises en charge par le budget de la ville, ce qui soulageait d’autant les finances du CCAS. Certes, une partie de ces missions étaient auparavant assurés par des agents du CCAS qui sont maintenant intégrés dans les effectifs de la ville, et donc payés par elle (soit une économie de 187 000 euros pour le CCAS). Il n’en demeure pas moins que la valorisation de ces missions, même défalquée de ces frais de personnel, constitue une charge nouvelle de 450 000 euros net pour le CCAS. En d’autres termes, non seulement la commune d’Orléans donne moins pour l’action sociale, mais encore elle reprend une partie de l’argent qu’elle a si parcimonieusement versé pour soutenir cette action.

Au-delà de ces chiffres, ce qui est en jeu dans ce progressif retrait de la ville du secteur de la solidarité, c’est la baisse du niveau de service offert à nos concitoyens. Car comment faire plus, voire aussi bien, avec moins? On pourra bien sûr objecter qu’il est toujours possible de dégager des marges de manœuvre « en gérant au plus près ». Mais, là encore, la structure du budget 2011 du CCAS laisse sceptique. Alors que les dépenses de fonctionnement du secteur des personnes âgées (+0,09%), de l’insertion sociale (-0,05%) ou de la petite enfance (-4,05%) sont stables ou en baisse (et donc « gérées au plus près »!!), le secteur de l’administration générale est, lui, en explosion de 35%, malgré la réduction des dépenses de personnel! Est-ce là, vraiment, une utilisation optimale des ressources?

Les Orléanais, pour leur part, ne peuvent que constater une chose simple : les prestations proposées dans les foyers logements (restaurations, animation) et les crèches de la ville ne leur sont pas facturées à la baisse !

S’il est bien un domaine où l’aide de la ville ne doit pas baisser en cette période, c’est le domaine social !

Monsieur Grouard un effort s’il vous plait ! Sortez des rails de votre modèle national et pensez SOLIDARITE !

Corinne Leveleux-Teixeira et Marie-Thérèse Noël

 

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2 commentaires pour Budget du CCAS. Le mauvais calcul de la ville d’Orléans

  1. Michel MARION dit :

    Cela va dans une certaine logique : on ne peut pas créer de nouveaux postes de DGA sans leur donner les moyens de leurs ambitions… et comme un budget fonctionne sur le principe des vases communicants, pour reprendre un proverbe connu, on déshabille Paul pour habiller Pierre. Au moins, en ce qui concerne les acquisitions de livres, le processus est bien entamé et c’est bien dommage car on prive aussi les plus démunis de leur nourriture intellectuelle.

  2. Michel MARION dit :

    Je rajoute une nouveau commentaire…

    On savait que les capitalistes amis du pouvoir n’avaient pas lésiné – et ne lésineront pas si on ne les arrête lors de prochaines élections – pour mieux se goinfrer et faire partie du premier cercle des amis du président… sur l’augmentation (on n’en a hélas aucune prise à moins que de se transformer en statue) des charges fluides : eau, gaz, électricité, pétrole, « TVA internet » soi-disant guidée par Bruxelles, mais qui profite à Bercy…etc. Mais même s’ils en avaient rêvé, ils n’ont pas été jusqu’à demander une hausse de 35%. Il va falloir trouver une autre explication

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