famille LEGENDRE

 

Toute l'information - histoire et généalogie - pertinente à la famille Legendre a été fournie par le docteur Ls.Philippe Legendre, de Sainte-Croix, en 1929 et 1930. Il était alors registrateur du comté, poste qu'il occupa de 1910 à 1946 . A la page 91 sont indiquées et sa filiation et sa relation avec Henriette Legendre que l'Ancêtre épousait en 1845.

L'Ancêtre, en prenant Henriette Legendre pour femme, se trouvait à intégrer la lignée des Legendre à sa descendance : Henriette devenait alors l'aieule de tous les descendants de l'Ancêtre .

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Du côté paternel, l'ascendance de la famille Legendre remonte au tout début du XVIIIe siècle. C'est en effet en 1722 que Jean-Baptiste ( prénoms prédestinés! )Legendre arrivait en Nouvelle-France. Il était né à Paris, en 1699, de Jacques Legendre et Catherine Orioto. Sa famille était originaire de Maine et Loire. Si l'Ancêtre " marcha " de New-York à Lotbinière, l'ancêtre Legendre fit une arrivée encore plus . . . spectaculaire en " nageant " un bon mille avant de prendre pied sur sa terre d'adoption ! Le jeune Legendre nourrissait le désir de venir s'établir en Nouvelle-France. Audacieux, il déserta sa famille, se rendit au Havre et s'engagea comme matelot à bord d'un voilier naviguant vers la colonie française. Le voilier fait escale à Québec ; pourquoi le jeune matelot ne quittait-il pas le bateau alors qu'il était amarré à cet endroit ? Aucune explication n'en a jamais été mentionnée. Le voilier continue son voyage vers Hochelaga ; comme la navigation nocturne était impossible, tout bateau devait jeter l'ancre à la tombée de la nuit. Le destin a voulu que ce fut à l'embouchure de la rivière Jacques-Cartier que le voilier ancra pour la première nuit. Sainte-Croix se trouvait à un mille, sur la rive sud. Il n'y avait qu'un quart de mille à peine pour la rive nord ! Durant la nuit, Jean-Baptiste se glisse doucement à l'eau et nage vers le sud et se laisse doucement porter par la marée montante. Peut-être avait-il craint le courant de la rivière Jacques Cartier. Eut-il atteri à la rive nord que la destinée de l'Ancêtre en aurait été modifiée! Il n'aurait probablement jamais épousé une Legendre . . .

Prenant terre, le jeune immigrant se repose et attend d'y voir clair et dès la première clarté de l'aube grimpe la falaise et se dirige vers la première habitation qu'il aperçoit. Une " vieille femme " le reçoit, l'héberge et voyant une chaloupe se détacher du voilier, le cache dans une barrique pour salaison ! Le capitaine et ses hommes mettent vite fin à leur recherche car la marée est montante et le voilier doit atteindre Hochelaga. Le lendemain, la " vieille femme " ( dont le nom n'a pas été retenu ) fait transporter le matelot à deux lieues dans les terres chez un de ses fils, appréhendant que l'équipage au retour, effectuerait une recherche beaucoup plus élaborée . . . Mais le bateau ne revint pas, le capitaine ayant sans doute décidé d'abandonner le jeune homme à son sort!

C'est donc ainsi que la famille Legendre s'implanta au Canada français . Le narrateur ajoutait: " Mon ancêtre était d'une bonne famille et trop bien élevé pour vivre avec la canaille matelote ! "

A son arrivée, Jean-Baptiste Legendre avait 22 ou 23 ans ; sa date de naissance n'a été retracée à nulle part. Il ne perdit pas de temps à s'établir puisqu'il se marie, à Charlesbourg, avec Suzanne Bourbos, fille d'Eustache Bourbos et Marguerite Brousseau. En 1724, il achetait une terre dans Lotbinière, et l'original de cet acte d'achat, en 1930, était encore parmi la documentation du docteur L.P.Legendre, et la terre aussi était sa propriété. Elle est toutefois localisée dans Sainte-Croix , vu certain ajustement de limites de paroisse. En 1727, devenu veuf, Jean-Baptiste se remarie et le contrat de mariage qu'il signe en date du 24 novembre 1727, vaut d'être reproduit textuellement. Le docteur Legendre disait que , de sa première épouse n'étaient nées que des filles, sans pouvoir préciser ce qu'elles étaient devenues. Logiquement, il ne devait pas être nées plus de deux de ces filles ! A toutes fins, leur existence ne peut aoir aucune influence dans l'évolution de la généalogie de la famille Legendre. Il faut conclure sans crainte d'errer que le jeune matelot avait rapidement changé l'objectif de sa vie puisqu'il était devenu colon.

( Le document reproduit ici est transcrit mot à mot, même " lettre à lettre " . . Sa lecture laisse percevoir la difficulté de cette transciption. De tous les documents reproduits dans ce cahier, celui-ci est certainement le plus typique.)

JEAN BATISTE LEGENDRE, veuf de Suzanne Bourbos,

et MARIE ANNE LEMAY

1727, 24 Novembre devant DeHorné

Par devant le Nottaire Royal soubsigné et des témoings nommé et signé furent présent Jean-Baptiste LeGendre habittant demeuran en la paroisse de Ste Croix veuf de desfunte Suzanne Bourbos, le dit Jean Baptiste Le Gendre asisté de Germain Grenier son beau-frère comme ayant espouxé Marie Anne Bourbos, Joseph Houde et Guillaume Raugnon d'une part ;

Et Marie Anne Le May, fille de Ignace Le May et de desfunte Anne Girard ces père et mère habittan demeuran en la Seiugnerie de Lotbinière paroisse de St.Louis ; la ditte Marie Anne Le May asissté du dit Ignace Le May son père et de Joseph Le May son frère et de Gaspart Choret son Beau-frère au nom et comme ayant espouzé Marie Angélique LeMay et Joseph Houde amy d'autre part; Les dites parties asisté de leurs dits parens et amys ont ce jourd'hui reconnu et confessé avoir fait leur accord et promesse de mariage qui en suive, scavoir de la part du dit Jean-Baptiste Le Gendre a promis par loy et nom de mariage prendre la ditte Marie Anne Le May y cy présente pour sa femme et légitime espouze,

comme aussi la ditte Marie Anne Le May a promis et promet prendre le dit Jean Baptiste Le Gendre y cy présent pour son Mary et légitime espoux y celluy mariage faire et solennisé en face de Notre Mère Sainte Eglise Catholique Apostolique Romaine leplusto que faire se pourra qu'il sera adviz, et délibéré entre les dits parens et amys cy Dieu et Notre Mère et Sainte esglize y consente et accorde pour estre les dits futurs espoux uns et communs en tous biens Meuble acquest et conquest immeuble suivant la coutume de Paris suivie en ce pays ; les les dits futurs espoux se sont pris l'un pour l'autre avec leurs droits noms et raisons et actions ce qu'ils ont de présent et pourront avoir à l'avenir et les dits les dits futurs espoux ne seront tenus aux debtes l'un de l'autre mais ils ceront aquitté et payé de sur les biens de celluy quy les aura faitte et créé ;

E en cas de dissolution les dits futurs espoux le dernier vivant remportera son lit fourny linge et harde à son usage sans estre tenu à l'inventaire tel que ceront qun le cas escherra ; Et la ditte future espouze apporte à la communauté la somme de cinq cent soixante livres dont elle a deux cente livres des droits qu'il luy cont advenu de succession par la mort de feu Anne Girard sa Mère et les trois cent trente livres qu'elle a gagné de ses propres mains ; Joseph Le May son frère s'oblige de luy donner une somme de 23 livres et une père de soullier ; Et le futur espoux apporte à la communauté la somme de deux cent cinquante six livres et en outre dix huit livres et trois livres et dix sols, et pour l'amour qu'il luy porte il a fait donation d'une part ( espace blanc ) et a doué et doue la ditte future espouze de la somme de trois cent livres d douaire préfix ou de douaire Coustumier à son choix et option et le préciput cera esgal et réciproque entre les dits futurs espoux de la somme cent cinquante livres à prendre sur les biens meuble les plus apparissant de leur ditte communauté et sans cru faire insinuer ces présentes au greffe de la Prévoté de Québec partous ou besoings cera dans les autres mois de l'rdonnance ont constituer leur procureur général et spéciale le porteur d'ycelle auquel ils ont donné et donne tout pouvoir d'en requérir acte ;

Et en cas de dossolution la ditte future espouze pourra y renoncer en ce faisant reprendre ce qu'elle aura apporté avec son dit futur espoux ces douaires et préciput tous ce que dessus pendan et constan le dit mariage tous ce qu'il luy cera advenu et eschu tan par donation que que autrement le tous frans et quittemen sans payer aucune debte de leur ditte communauté ; encorre bien qu'elle y fut obligée ou con dannée dans les clause et conditions. Le dit mariage aurait fait ny accomply, tel a été accordé entre les dits parens et amys. Ce fut fait et pasé apès Midi en l'étude du dit Nottaire ce vingt quatre Novembre Mil sept cent vingt en présence de témoings qui ont avec le dit futur espoux et Nottaire signé ;

la ditte future espouze et tous les autres surnommé parens ont tous déclaré ne scavoir escrire ny signé.

Jean Baptiste Legendre

Jean Choret

Pierre Moricet

De Horné

Après lecture de ce document, chacun peut se rendre compte de la difficulté que sa reproduction imposait, sans apporter d'altération à sa rédaction . . . . Une unique lecture du document ne permet pas d'en saisir toutes les intentions!

Avec un peu d'imagination, se reporter 250 années dans le passé et se demander si les " parens et amys " pouvaient y comprendre quelque chose ? Il faut noter qu'à la toute fin du document ( dernière ligne de la page précédente) le " Nottaire " a omis le mot " sept " à la suite de " vingt ". Ce contrat était signé le 24 novembre 1727, non pas en 1720 . . .

 

Le vingt six novembre mil sept cent vingt sept, après publication de trois bans aux prônes des messes paroissiales, entre Jean-Baptiste Legendre, veuf de Suzanne Bourbeau, fils de Jacques Le Gendre et de Geneviève Orioto, de Paris, ses père et mère, ET Marie-Anne Le May fille de Ignace Le May et de Anne Girard ses père et mère de la paroisse de Saint Louis de Lotbinière d'autre part, sans qu'il s'est trouvé aucun empêchement, je soussigné Prêtre faisant les fonctions curiales dans la paroisse de Saint-Louis de Lotbinière ai reçu leur mutuel consentement de mariage et leur ai donné la bénédiction nuptiale avec les cérémonies prescrites par la Sainte-Eglise. Les témoins ont été Gervais Grenier, Joseph Boucher, François Hamel, Baptiste Panneton qui a signé, les trois autres ont déclaré ne savoir écrire ni signer de ce enquis suivant l'ordonnance, Fait à Lotbinière les jour et an que dessus.

 

Panneton

Angers, ptre.

La généalogie de chacune des familles Legendre et Hamelin est produite dans les pages qui suivent. Celle de la famille Legendre appelle une brève analyse. Il faut constater, en première génération ( colonne de droite ) qu'un couple y parait à deux reprises, celui de François Lemay et Marie Gaschet, tous deux nés en France. Parce qu'un de leurs fils, Michel, parait lui aussi à deux reprises dans la génération suivante. Deux fils de Michel, Ignace et Pierre, s'inscrivent dans l'ascendance Legendre, du fait qu'une fille du premier épouse Jean-Baptiste Legendre, tandis qu'un fils du second, Mathurin, devient le père de Josephte qui marie le fils de Jean-Baptiste . . . Tel que l'indique la note ( * ) le couple de François et Josephte a les deux frères Ignace et Pierre Lemay comme grands-pères ! En somme, il peut être dit que la généalogie Legendre est, pour une grande proportion, celle de la famille Lemay.

Louis Hamelin est le premier de ce nom à s'établir en Nouvelle-France. Il venait de Saint-Mathurin de la Baguenière, du diocèse d'Angers. Il obtenait une concession de territoire, sur la rive nord du Saint-Laurent qui devint la seigneurie Saint-Charles des Roches, aux Grondines. Cette concession était probablement contemporaine à celle accordée à Louis Théandre Chartier de Lotbinière, mais lorsque ce dernier obtenait sa deuxième concession ( en 1685 ), il eut la surprise de constater qu'une certaine étendue du territoire était déjà la propriété de Louis Hamelin ! Subséquemment cette propriété devenait celle d'une arrière petite fille, Julie, la mèr d'Henriette Legendre, propriété qui, au cours des ans, est devenue la " terre ancestrale " de la famille Parrot.

Cette généalogie de la famille Hamelin est abrégée; elle fournit quand même une bonne idée de l'ascendance de Julie Hamelin. Il y a lieu de noter qu'elle mentionne un Chavigny de Chevrotière qui était l'ancêtre de la famille de ce nom dont un descendant parait dans la généalogie collatérale de la famille de Villers dont Antoinette devenait l'épouse d'Aduire ( I-II-1 ) .

La famille Legendre passa bien près de ne pouvoir s'implanter en terre canadienne, même après que son ancêtre eut pris épouse à deux reprises ! La première, ainsi qu'il a été relaté, n'engendra que des filles ; quant à la seconde, Marie-Anne Lemay, l'histoire n'a pas rapporté le nombre de ses enfants, sauf qu'elle avait donné le jour à deux garçons. Malheureusement l'un d’eux ne revint pas d'une excursion de chasse . Le survivant devenait l'unique jalon pour perpétuer le nom ! Il remplit son devoir en engendrant neuf garçons, assurant la survivance du nom ! Le docteur Louis Philippe Legendre avait ( en 1930 ) en main une liste des noms de ces garçons, dressée par son père, qui est reproduite à la suite de la généalogie Hamelin. Il faut noter les annotations relatives à l'occupation, le domicile, etc. La famille Legendre était devenue très vaste et très dispersée.