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Archive for the ‘Sensibilisation’ Category

Le gouvernement fédéral a annoncé ces dernières semaines plusieurs mesures politiques qui bénéficieront aux organismes sans but lucratif et aux organismes de bienfaisance, incluant les 350 millions $ du Fonds d’urgence pour l’appui communautaire, annoncés le 21 avril 2020. Ceci est une mesure bienvenue qui allégera en partie la pression qui pèse sur les organismes de bienfaisance et sans but lucratif qui assurent la prestation de services aux Canadiens vulnérables. Cela dit, la taille du Fonds est limitée par rapport aux immenses pertes de revenus que les organismes caritatifs ont subies et qu’ils continueront de subir. Tel que le souligne Imagine Canada, des mesures de soutien supplémentaires sont nécessaires pour financer les coûts de fonctionnement de base que les organismes caritatifs doivent prendre en charge afin de maintenir leurs locaux et leurs programmes ouverts, malgré les nouveaux défis posés par la COVID-19.

Pour nous assurer que notre secteur soit en mesure d’offrir ses services vitaux alors que les coûts augmentent rapidement, que les revenus chutent et que, pour beaucoup, la demande est en forte hausse, nous exhortons le gouvernement à mettre en œuvre un Programme de subventions pour la résilience du secteur. Les organismes de bienfaisance et sans but lucratif ont besoin d’investissements pour survivre à cette crise et pour jouer un rôle de chef de file dans le travail de rétablissement qui s’ensuivra quand la société reprendra ses activités. Prenez une minute pour adresser une lettre à votre député(e) et aux ministres concernés.

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Chaque crise majeure a l’effet positif d’accroître le niveau de sensibilisation de la population envers quelques enjeux sociaux sur lesquels des organismes caritatifs travaillent avec acharnement, souvent sans la reconnaissance méritée. Que la crise soit politique, économique, environnementale ou sanitaire comme c’est le cas en ce moment, il y aura plus de mobilisation autour de certaines causes une fois la crise résolue. En tant que directeur général de la Fondation Dr Clown qui oeuvre en pédiatrie et en gériatrie, je remarque que l’après-crise nous permettra peut-être de trouver de nouveaux appuis pour un volet de notre mission qui a toujours été un peu plus difficile à promouvoir : le sort des aînés qui subissent les effets négatifs de l’isolement. Clairement, les québécois sont aujourd’hui plus conscientisés sur cette problématique.

La crise met bien entendu de l’avant ceux qui sont en première ligne, le personnel médical qui tous les jours continue de travailler dans des conditions difficiles et risquées. Il y a aussi plusieurs organismes caritatifs qui continuent de livrer leur mission en mode urgence pour satisfaire des besoins de première ligne qui sont compliqués par notre confinement général. Pour notre OBNL qui vise à humaniser les milieu de soins et briser l’isolement des aînés, le temps viendra de communiquer davantage l’impact de notre travail et élargir la communauté des gens qui nous aident à financer la mission. Dans l’immédiat, on peut tout de même poser certaines actions afin de préparer le terrain. En voici quelques-unes :

  • Revoir notre argumentaire servant à supporter nos demandes de financement à la lumière de nombreux commentaires et analyses qui se font en ce moment autour de l’isolement des aînés. Depuis 2002 que nous visitons des CHSLD, nous avons beaucoup de matériel de communication pour lequel la réceptivité sera meilleure.
  • Identifier de nouveaux ambassadeurs qui pourront nous aider à rejoindre un public élargi. Ces derniers sont occupés en ce moment à porter la cause des aînés, mais plus tard ils seront peut-être intéressés à nous aider dans la communication de la solution que nous préconisons pour avoir un impact positif.
  • Supporter les membres du personnel médical qui sont nos alliés au quotidien en temps normal. Ceux qui travaillent dans les établissements pour aînés méritent toute notre admiration. Leur sort à eux aussi et l’importance de leur rôle sont mieux compris aujourd’hui.
  • Sans faire de politique et se mettre à dos des leaders d’opinion, il est sûrement propice en ce moment de se positionner comme une voix qui communique avec délicatesse que l’isolement social des aînés ne disparaîtra pas avec la fin de la crise sanitaire. Et que plus jamais les organismes caritatifs vont devoir être appuyés pour optimiser leur impact social.

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Imagine Canada annonçait dernièrement, via le travail et l’article de Brian Emmett qui est un de leurs économistes, que d’ici 2026 le Canada serait en grave déficit social si les OBNL ne doublent pas leur capacité à amasser des fonds afin de répondre à la demande grandissante de la population en termes de services divers. En confirmant un chiffre et une date, cette communication vient officialiser l’opinion de plusieurs observateurs : la demande en services sociaux augmente beaucoup plus rapidement que la capacité des organismes caritatifs à amasser des fonds pour y répondre.

Selon les études et les statistiques sur le don en général, il n’y a rien qui indique que les canadiens (encore plus les québécois) ont tendance à donner plus qu’avant. Diverses raisons sont invoquées pour expliquer cette stagnation, raisons qui ont à voir avec la capacité de donner auxquelles j’ajouterais la performance des OBNL dans leurs efforts de collecte de fonds. Je n’ai pas de statistiques pour appuyer cette observation, mais on dirait qu’il y a une concentration du don vers un petit nombre d’organismes qui sont les plus populaires alors que la très grande majorité des OBNL est stable ou en décroissance.

Pour le secteur philanthropique, ce constat de déficit social que je partage entièrement pose des questions importantes :

  1. Quelle est la méthode utilisée pour calculer le déficit social? M. Emmett est économiste et j’imagine que pour annoncer qu’il faut doubler la collecte de fonds pour répondre à un besoin croissant, il a dû établir le coût des services à offrir. Je trouve cet exercice très porteur car il attribue une valeur économique assez précise aux services offerts par les OBNL. Il serait grandement bénéfique de partager cette méthode de calcul à tous et de l’appliquer davantage au travail de tous les OBNL. Tester et faire « approuver » la méthode de calcul de la valeur des services offerts ajouterait de la crédibilité à la théorie du déficit social.
  2. Est-ce pensable que le secteur philanthropique canadien double sa capacité d’amasser des fonds? Je pense que tous les responsables de financement des les OBNL canadiens répondraient non à cette question. L’assiette du don au Canada ne progresse pas vraiment depuis plusieurs années. Pourquoi grossirait-elle soudainement? Le déficit social est selon moi inévitable.
  3. Y aura-t-il du mouvement d’argent entre les organismes ciblés par les donateurs? Autrement dit, face à l’urgence des besoins sociaux non comblés, est-ce que certaines causes vont devenir plus importantes aux yeux des donateurs? L’exemple des dons aux aînés me vient en tête : ce segment de la population est proportionnellement négligé dans les dons, mais avec notre pyramide démographique inversée peut-être verrons-nous plus de dons pour financer des services qui leur sont offerts? Si oui, et partant du principe que l’assiette du don ne grandit pas ou peu, il y aura du mouvement d’argent entre les OBNL. Quels services seront coupés dans un contexte de manque encore plus grand de financement?
  4. Les OBNL seront-ils plus valorisés aux yeux de la population? J’ai toujours eu l’impression que le secteur philanthropique est sous-valorisé quand on considère son importance dans le maintien d’un tissus social acceptable. Plus l’état se désengage socialement et plus la contribution de ce secteur devient cruciale. Le déficit social pourrait aider à mieux évaluer l’importance des OBNL.
  5. Y aura-t-il une rationalisation parmi les OBNL? Dans une situation où il faut faire plus avec le même budget, il y aura peut-être des opportunités pour certains organismes de travailler davantage en collaboration, voire même d’unir leurs forces. Il y a sûrement des secteurs où plus d’un OBNL ont la même mission.
  6. Est-ce que l’état reprendra certaines responsabilités délaissées dernièrement? Le domaine de l’éducation est un bon exemple. On a vu les gouvernements couper ses dépenses dans l’éducation et cela a sûrement contribué à accélérer les services offerts dans ce domaine par divers OBNL qui font un excellent travail. Mais si les fonds manquent encore plus pour ces OBNL, qui reprendra le flambeau? Je pense que dans plusieurs cas les OBNL arrivent à offrir des services de meilleure qualité et à moindre coûts … il faudrait le reconnaître et leur donner plus de moyens. Ça ne coûtera pas moins cher si l’état offre les mêmes services.

Il y a sûrement d’autres questions importantes à se poser en vue du déficit social annoncé. En situation de crise, il y a toujours des opportunités de repenser les façons de faire. Je ne sais pas à quel les OBNL seront en mesure de faire preuve d’une plus grande cohésion pour mieux réaliser leurs missions respectives. Espérons au moins que la population en général mesurera mieux le rôle crucial joué par les organismes caritatifs et valorisera davantage les gens qui y travaillent…

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En juin 2015 je prenais le poste de directeur général de la Fondation Jovia. Ça ne me gêne pas de dire aujourd’hui que si je comprenais bien au début de ce nouveau mandat le  »quoi » et le  »comment » des clowns thérapeutiques, j’en savais un peu moins sur le « pourquoi ». Comme bien des gens, et pas juste en philanthropie, j’étais plus à l’aise à communiquer des détails sur le travail d’un artiste thérapeutique (le « quoi ») et les variables en jeu pour la réalisation de sa mission (le « comment ») que les raisons profondes qui justifient et mobilisent envers la cause (le « pourquoi »).

Sans trop me questionner, je pouvais dès le départ expliquer qu’un clown thérapeutique travaille (oui, il est rémunéré car il est un professionnel dans ce qu’il fait) seulement 2 jours 1/2 par semaine vu les défis émotionnels de sa fonction. J’étais en mesure de souligner que nous devons offrir un soutien psycho-social pour aider à gérer les cas de décès d’enfants visités durant des mois et auxquels on s’attache. Ou encore de décrire la formation continue qui doit être planifiée pour se maintenir à jour sur les diverses conditions médicales rencontrées à l’hôpital, au CHSLD ou dans les écoles… Toujours du  »quoi » et du  »comment ».

Mais dès ma première visite d’observation, alors que j’accompagnais un duo de clowns à Ste-Justine, le « pourquoi » m’attendait. Nous approchions la chambre d’un petit garçon en attente d’une greffe de coeur depuis des semaines. À l’arrivée de ses amis les clowns, sa mère a compris qu’elle pouvait prendre une pause pour laisser son garçon jouer, chose que tous les enfants doivent faire, même à l’hôpital. J’ai vu que la routine existait entre le petit Kalyan et les Drs Clowns. Un petit rituel s’est déroulé, et après l’improvisation a pris le dessus pour donner lieu à une belle chasse aux étoiles filantes, à bord d’un vaisseau spatial imaginaire. Tout le long de ce jeu, mon regard alternait de l’enfant à sa mère et le  »pourquoi » commençait à prendre forme très clairement. Comme maman filmait une partie du jeu, je me suis dit que ça aussi faisait partie de la raison de notre présence : jouer, briser la routine, et laisser des souvenirs pour que le jeu se poursuive après notre départ.

Quand les clowns ont quitté la chambre, maman et fiston étaient reconnaissants. J’étais très ému, confiant que je pourrais mieux présenter la mission dans le futur et mobiliser des gens à nous suivre, surtout à nous appuyer financièrement. Le  »pourquoi » émeut et motive alors que le  »quoi » et le  »comment » peuvent faire partie des discussions, sans en être le point de départ.

Quelques semaines plus tard, la mauvaise nouvelle du décès de Kalyan nous a été communiquée. Le coeur qu’il attendait pour une transplantation n’est pas arrivé à temps. Sans hésiter, Dre Sanguine a été visiter la famille au salon funéraire, sur son temps. Quand elle m’en a parlé, j’ai encore une fois mieux mesuré notre  »pourquoi » car elle m’a dit que parmi les photos de Kalyan qui passaient en diaporama comme c’est souvent le cas au salon, nombreuses étaient celles avec des Drs Clowns. Pourquoi? Parce dans sa courte vie, ce sont sûrement les moments où il riait le plus, où il était pleinement un enfant malgré le sérieux du milieu dans lequel il a passé les derniers mois de sa vie. En d’autres mots, permettre à un enfant hospitalisé d’être un enfant est un des  »pourquoi » le plus important. Lui donner de la résilience par le fait même est aussi une justification. C’est pour ça qu’on existe.

Il ne me restait plus qu’à maîtriser mes émotion pour arriver à bien l’expliquer aux donateurs potentiels. Mais l’émotion ne m’a jamais quitté face à cette histoire. Heureusement pour moi, cette vidéo m’aide à faire passer le message …

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Ma collègue Cathia possède une belle sensibilité. Elle ressent fortement les émotions des gens qui l’entourent et sait habilement en susciter chez ceux avec qui elle communique. Quand elle m’a fait suivre cette vidéo, je n’ai pas été surpris d’être particulièrement touché par son contenu. En plus du message sublime qu’elle porte, cette vidéo est efficace dans son montage. Impeccable.

Pour tous les OBNL, il y a une belle leçon à en tirer : nos bénéficiaires, ceux dont la vie est positivement changée par nos gestes et notre mission, sont les mieux placés pour communiquer notre valeur. Ils sont crédibles, émouvants, convaincants et bien souvent plus intéressants. De plus, comme les mamans de la vidéo, notre passion envers la cause fait en sorte que nous sommes rarement satisfaits de nos résultats.

Comme les organismes caritatifs n’ont jamais assez d’occasions pour s’expliquer auprès de potentiels sympathisants, leur discours est presque toujours livré en utilisant le « nous ».  Pour cette raison, je vous recommande fortement de prendre trois minutes et visionnez cette vidéo. Vous verrez pourquoi il serait bien de donner davantage la parole à ceux qui profitent de votre action.

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scottharrison

Scott Harrison a fondé Charity: water en 2007. Dès cette première année, en introduisant une façon innovante de présenter son organisme et de rendre des comptes à ses donateurs/sympathisants, il est parvenu à collecter 1,7 million pour financer des projets donnant accès à de l’eau potable à des populations en ayant besoin. Depuis, Harrison joue un rôle de leader et de visionnaire en démontrant comment les OBNL doivent communiquer de façon différente. La croissance financière a été enregistrée année après année et c’est ainsi qu’en 2013, la somme de 36 millions a été amassée.

Si vous cherchez des exemples de communications de Charity: water, Youtube vous propose plusieurs vidéos de leurs campagnes où ce principe cher à Harrison est toujours mis en pratique : « The power of an upolished, raw story really connects people to a cause. »

Et si le sujet vous intéresse vraiment, cette entrevue de 34 minutes (merci Mathieu!) présente plus en détail le cheminement intellectuel qu’a suivi Harrison pour en arriver à développer, puis exécuter parfaitement, une stratégie de contenu mobilisante répondant à un problème qu’il avait identifié :

« I believed there were all these people that wanted to get involved but did not trust the charities. I believed that they were not communicated to in a way that moved them, in a way that was relevant. »

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