15 septembre 2008
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La caisse intégralement mise à nue et les trains roulants démontés, la voiture ne fait plus vraiment le poids …. L’avantage d’une structure monocoque est la rigidité de l’ensemble, très pratique vue la position que la voiture va trouver pendant quelques semaines. Cela me fera l’économie d’une rôtissoire géante
Miss Marpple trouve cette idée renversante…
Je remercie d'ailleurs mes voisins d'avoir accouru pour m'aider. Il faut dire que seul j’aurai eu un peu plus de mal, même si dépouillée comme telle la caisse ne doit pas peser plus de 150 kilos.
Le premier week-end après le retournement stratégique était consacré au décapage de l'anti-gravillon recouvrant le châssis, ou plutôt au commencement. C'est un travail long et pénible, qui va me prendre un certain temps, mais inévitable pour faire ressortir les défauts éventuels de la structure. L’étape suivante sera consacrée au sablage du châssis. La tôle saine sortira et la tôle malade se percera. Si un trou doit apparaître, autant qu’il apparaisse lors des travaux plutôt qu’après quelques mois d’utilisation. Y aura qu’à boucher …..
Le décapage de l’anti-gravillon se fait à la spatule et au décapeur thermique. J’ai bien essayé la brosse métallique sur la perceuse, mais elle a trop vite fait de s’encrasser. La brosse sera éventuellement utile pour la finition seulement, lorsqu’elle ne servira qu’à supprimer les « bavures » oubliées. Quoiqu’avec le sablage ….
Le castle rail côté droit est en véritable dentelle. Il s’agit de la pièce de raccord entre le plancher et le bas de caisse. Même si cet élément n'est pas capital pour la structure, du fait de la présence d’une traverse de bonne dimension, il contribue à la rigidité de l'ensemble et évite des déformations importantes de la caisse en cas de conduite un peu sauvage. Une pièce neuve sera nécessaire.
Comme prévu, après le décapage de l’anti-gravillon vient le grand moment du sablage, chose que je n’ai jamais faite. C'est plus long que prévu, et 1 journée complète m'a seulement permis de faire le plancher de coffre et les bacs a batteries. Une couche de stop-rouille est passée en fin de sablage pour stabiliser la tôle.
2 semaines d'indisponibilité avant d'avoir pu terminer la protection antirouille ont eu pour effet de voir la rouille revenir. Il faut dire que c’est tentant de la tôle de 40 ans d’âge. Elle s'avère heureusement superficielle (simplement prise dans la pellicule de stop-rouille passée 15 jours avant).
Etant bien décidé à gagner ma lutte contre cette satanée rouille, les grands travaux recommencent donc par effacer cette « surprise » due à 2 semaines d’inactivité. Pour obtenir un résultat digne d'une restauration de qualité, comme les montrent les photos ci-dessous, voici le programme du nettoyage des soubassements, qui vont durer quelque chose comme 1 mois :
Mettre la caisse sous abri pour éviter les retombées humides (on est quand-même en Novembre).
Décapage de l'ancien anti-gravillon au décapeur thermique dans les zones oubliées.
Micro-sablage aux billes de silice pour éliminer les résidus et nettoyer les joints de soudures.
Passage de la partie arrière à la brosse métallique pour éliminer le stop-rouille « sale ».
Nettoyage à l'acétone pour dégraisser la tôle
Passage du stop-rouille
Brossage pour éliminer l’humidité prisonnière du stop-rouille
Passage du dérouillant-phosphatant
Nettoyage à grandes eaux pour stabiliser les réactions chimiques
Apres la brosse métallique sur la partie arrière et le sablage de tout le reste, la tôle s’avère franchement très saine. Dommage pour le castle rail en dentelle, c’est bien le seul point noir des soubassements.
L’oxydation de surface revient vite, très vite même. En 2 jours la tôle commence à se colorer malgres la couche de stop-rouille. Ce produit ne me convient décidement vraiment pas. Ca aura ete la derniere fois que je l’utilise.
La bataille anti rouille reprend donc de plus de belle.
Châssis après brossage du stop rouille et traitement au dérouillant-phosphatant :
Rinçage du dérouillant-phosphatant à grandes eaux avec un nettoyeur haute-pression :
La préparation terminée, c’est-à-dire la tôle mise à nue, le travail de protection et de peinture peut commencer.
Le castle rail abîmé est laissé tel quel, la pièce devra être changée donc la zone sera traitée à ce moment-là.
La première couche de protection est une peinture antirouille de chez Rustol, diluée à 10% avec de l'antirouille Rustol-Owatrol. J’apprendrai à mes dépends que le séchage en cette saison est assez long, quasi 1 semaine.
Au programme des festivités et pour achever le mois de Novembre sur une avancée spectaculaire :
- Etanchéifier les soudures avec un joint polyuréthane
Au programme des festivités et pour achever le mois de Novembre sur une avancée spectaculaire :
- Etanchéifier les soudures avec un joint polyuréthane
- Passage de l'antig-ravillon
Une matinée aura suffi pour jointoyer les soudures, l’anti-gravillon pouvant se faire le lendemain (le mastic polyuréthane a séché relativement vite).
L'anti-gravillon est commencé à l'avant du châssis (passages de roues, longerons, traverse). Je le passe au pinceau, je n'arrive pas à obtenir le "crachat" nécessaire avec mon pistolet à blaxon. Problème de réglage et manque de patience ne font pas bon ménage.
Tout se passait bien, mais le lendemain, après une nuit de séchage, c’est le drame. Voilà pas que l’anti-gravillon posé la veille se met à cloquer. Erreur d’impatience qui va me couter quelques jours de travail en plus. L'anti-gravillon, en séchant, formait une couche bien lisse et sèche en surface, mais encore humide à cœur. Aux endroits où l'antirouille a été passé cela a provoqué une réaction chimique faisant cloquer l’antirouille. Il y a 2 raisons combinées : la température trop basse et l'antirouille pas suffisamment sec.
Une journée est donc consacrée au décapage de l'anti-gravillon cloqué. En décapant l’anti-gravillon, l'antirouille pas réellement sec a aussi été éliminé, emmenant avec lui une pellicule d'oxydation résiduelle "capturée" par l'antirouille. Ceci laissant ainsi une tôle brillante exempte de rouille, l'occasion était trop belle. Me voilà donc reparti pour un décapage complet de l'antirouille, passé 3 jours avant, ce qui va me permettre d'éliminer les dernières traces d’oxydation et d’humidité. C’est à ce moment précis que vos voisins qui vous prenaient déjà pour un illuminé notoire n’ont absolument plus aucun doute à ce sujet …..
Une nouvelle couche d'antirouille, dilué a 30% avec du Rustol-Owatrol ce coup-ci, est passée au fur et à mesure que la tôle est remise à nu, afin d’éviter que la moindre reprise d’une quelconque oxydation, ne serait-ce que de surface.
Afin de ne pas renouveler "l'exploit" de mon impatience, rien ne sera fait avant que l'antirouille soit bien sec à cœur, le châssis va donc rester plusieurs jours en séchage. Les températures sont de toute façon trop froides pour passer l’anti-gravillon ou tout autre chose.
Les jours de mise au repos forcé pour temps de séchage m’ont d’ailleurs amené à réfléchir sur comment approfondir la protection contre la rouille. L’anti-gravillon contient une protection antirouille, certes, mais une sous-couche unique, aussi efficace soit-elle, m’a finalement paru bien trop légère pour assurer une protection durable.
Afin de renforcer la protection contre la rouille, le châssis entier est traité au Minium gris. Cet antirouille industriel très épais et très efficace assurera aussi une bonne accroche comme sous-couche pour l’anti-gravillon.
Apres 1 mois de préparation et près de 2 semaines de traitement les soubassements sont sauvés et prêt à recevoir l’anti-gravillon et la peinture. Petit bilan :
- - Décapage
- - Sablage
- - Traitement au dérouillant phosphatant
- - Rinçage
- - Traitement antirouille (Rustol)
- - Traitement au minium gris
Compte tenu du temps de séchage relativement important du minium gris – il fait froid et je n’ai pas trop envie de tout recommencer en raison d’une réaction quelconque avec l’anti-gravillon – J’en profite pour m’attaquer au réservoir d’essence.
La première action sur le réservoir a été de vérifier son étanchéité.
Oh! Il est certainement poreux vu son état … Mais si il n’est que poreux, il est solvable avec les kits de rénovations qui existent aujourd’hui. Et puis ce n’est qu’un peu de travail en plus dans ma quête du respect de l’état d’origine. Si je voulais une voiture neuve ….
La restauration du réservoir se fait en 2 étapes distinctes :
- L'interieur du reservoir:
- Mise en eau pour contrôle des fuites
- Nettoyage au super-dégraissant (inclus dans le kit pour réservoir Restom)
- Dégazage des vapeurs résiduelles
- traitement au dérouillant-phosphatant (inclus dans le kit pour réservoir Restom)
- passage d'une résine spécifique sur les parois intérieures (inclus dans le kit pour réservoir Restom)
- L'extérieur du réservoir :
- Dégrossissage a la brosse métallique
- Ponçage
- Traitement au dérouillant-phosphatant.
- Traitement antirouille (1 couche de Rustol-Owatrol + 1 couche de minium gris)
- Peinture époxy
Le réservoir d'essence au départ ……… Pas vraiment beau à voir :
L’intérieur est traité comme indiqué un peu plus haut.
Le kit pour réservoir est disponible sur le site de Restom :
Un reportage très bien réalisé sur la façon de procéder dans le Moto Légende numéro 249 :
Certes, c’est un réservoir de moto, mais ça ne change pas grand-chose.
L’extérieur du réservoir est dérouillé (brosse métallique et dérouillant-phosphatant) et ensuite protégé par 1 couche d’antirouille Rustol-Owatrol et 1 couche de minum gris.
La photo ci-dessous montre le réservoir protégé contre la rouille. Le crossmember (traverse du train avant) est aussi clairement visible après un traitement similaire.
Fin décembre le réservoir est peint à la peinture époxy (Ref EAF2092 chez Restom).
En raison de la vulnérabilité du réservoir (il peut facilement frotter à cause de sa position), j’ai décidé de ne pas diluer la peinture époxy pour une plus grande épaisseur et un meilleur recouvrement. Mais sans dilution c’est sacrement épais, on va donc jouer du pinceau.
Réservoir terminé :
Petit contrôle avant la reprise des travaux : aucun retour de l'oxydation en 5 semaines.
Le grand moment de la protection anti-gravillon est venu !
Passage de l'anti-gravillon sur la partie arrière du châssis (plancher de coffre): le résultat "peau d'orange" correspond à mes attentes. L'anti-gravillon accroche d’ailleurs très bien sur le minium.
Passage de l'anti-gravillon sur la partie arrière du châssis (plancher de coffre): le résultat "peau d'orange" correspond à mes attentes. L'anti-gravillon accroche d’ailleurs très bien sur le minium.
L'essai est concluant, me voilà d’attaque pour tout le châssis.
Après 3 semaines de séchage, températures hivernales obliges, les soubassements trouvent leur couleur définitive, à savoir la teinte de la carrosserie. D’origine, les soubassements ne subissent certainement pas le même traitement, mais quitte à effectuer les grands travaux, autant le faire jusqu’au bout, coquetteries comprises.
La teinte est un beige référencé avec le nom Bédouin, et de référence BLVC4.
La composition est la suivante (pour 1 litre) :
- MC45 208.6 grs
- M60 699.6 grs
- M5 234.5 grs
- M974 79.4 grs
- M38 17.5 grs
Pourquoi cette couleur en particulier ? Pour la simple raison que je la voulais beige.
Et la référence Bédouin est un beige disponible uniquement en 1971, année de la voiture.
1ere couche :
2eme couche :
2eme couche :
Et pour finir, 2 couches de vernis incolore :
Les travaux de remise à neuf des soubassements auront durés 4 mois, en comptant les temps de préparation, de séchage, etc … Le résultat me plait beaucoup, seul le castle rail perforé doit encore subir des travaux. Mais c’est très localisé donc ça pourra être fait plus tard, d’autant que je n’ai pas le matériel adéquat pour souder.
Reste maintenant à remettre les trains roulants en état pour reposer la caisse dans une position plus normale pour une voiture. Pour suivre cette prochaine étape, c’est là !