Art. 19 DDHC ch. renc. et plus si affinité.
Je suis l’esprit qui toujours nie… qui toujours nie. Je nie je nie je nie. Pas de fantaisie là dedans, c’est juste pour exister. Pour exister contre. Fallait pas me laisser seul.
On nous a appris des tas de trucs, enfants. Qu’il existait là haut un mec qui descendait une fois l’an pour déposer, cheminée par cheminée, une par une, des cadeaux au pied des sapins. Que quand tu perdais une dent, une souris venait sous ton oreiller pour te la chopper en échange d’une pièce. Que les petites filles, si elles étaient pas faites comme toi, c’est parce que, elles, elles naissaient dans des roses et les garçons dans des choux. Plus tard, on te raconte que là haut c’est pas le père Noël qui fait la loi mais un grand barbu très bon (mais qui m’a toujours semblé très colérique), qui décide un peu du temps qui fera, de ce qui te tombe au coin de la gueule. Après ça, on me dit que des mecs ont été assez cons pour y croire et qu’une famille de types en couronne, sperme sacré, s’en réclamaient pour gouverner des pays entiers, des royaumes, puis des empires. La monarchie de droit divin que ça s’appelait. Tout ça tient debout assez longtemps visiblement, on a un moyen âge haut et bas (au passage, moi, quand on me dit, qu’un truc moyen est haut et bas, je commence déjà à douter non ?). Puis un beau jour, on m’apprend que deux trois pourcent de la population n’y tient plus, décide d’en finir avec l’obscurantisme – c’est comme ça qu’ils appellent la tare de leur époque, mais, je crois, pour mieux se mettre en valeur en fait, parce que ces mecs proposent un nouveau truc, plus sexy : les lumières. La ça commence à briller pas mal et on entre dans la modernité (vous suivez toujours ?). Ici, c’est déjà le boxon un peu plus souvent, je dirais même que c’est comme ça que ça aurait pu s’appeler la modernité : le boxon permanent, mais le mot boxon a été inventé trop tard. Et puis lumières, ça parle quand même plus aux philosophes, c’est plus clinquant. Ça évoque en plus des souvenirs socratiques, le mythe de la caverne. Tiens, encore un truc que j’ai failli oublier : le mythe de la caverne. Il paraitrait qu’avant (et quand exactement ?), les hommes vivaient dans une grotte où se réfléchissaient seulement les ombres des objets, projetées sur les murs, si tu veux, ils mattaient que le mur de la grotte les mecs à l'époque, de sorte qu’ils voyaient jamais la lumière et se perdaient dans la vague admiration de silhouettes dansantes et floues. Ça vous rappelle rien ? Moi, je suis pas tout à fait convaincu qu’on en soit tous sortis… parce que l’époque qu’on vit actuellement, c’est la postmodernité parait-il… la postmodernité… Qui est assez con et aussi faignant pour avoir inventé un truc pareil ? Même pas foutu de passer à autre chose que "modernité" : on est dans la modernité mais presque plus, juste après quoi, donc pas tout à fait dedans ni pas tout à fait dehors. Postmodernité. Après la modernité, mais presque pas ou pas encore et presque plus. Et la modernité c’est quoi déjà ? Le transitoire le fugitif le contingent. Et on serait dans la période de la moitié de ça ? Ça fait un peu maigre moi je dis.
Et après tout ça, question : y a quoi ?
Ben déjà y a moi. Et c’est pas rien, moi. Y a pas que les psychanalystes qui le disent. Je suis formel. Parce que moi je me demande si des fois on s’est pas un peu foutu de ma gueule dans cette histoire avec un petit h. Et puis l’histoire, moi, je lui fais moins confiance qu’à ma mémoire. C’est pas des lois qui me diront ce que j’ai vu, ou pas vu. Moi, je sais très bien ce que j’ai vu, par exemple, quand les avions du 11 décembre sont venus se planter dans les tours jumelles. Moi, j’ai bien vu un truc que personne n’a vu et je m’en souviens très bien de l’avoir vu. J’entamais tranquillement ma troisième bière quand je revois très distinctement mon voisin de coudée me regarder d’un air pensif qui disait : c’est que le début. C’était très clair. Bon, le fond de son œil l’était pas forcément mais ça doit être du aux méditations intenses, à ce genre de pratique en perte de vitesse dans notre société, dans l’époque du Grand Mensonge. Parce que voilà comment je l’appelle moi, une société qui prête plus attention aux mecs qui ont des yeux louches et qui se prend des avions dans la gueule. Le Grand Mensonge. Ben quoi ? Y a bien eu, parait-il, un Grand Architecte, non ? Alors pourquoi pas un Grand Mensonge, le Grand Menteur, Président de la Grande Loge Mensongère de France, assisté du Grand Ourdisseur de France et d’Orient. La voilà, projetée sur les événements d’aujourd’hui la lumière crue de la vérité. La voilà la sortie de la grotte où vous croupissez tous ! Vous n’avez donc rien vu ? Vous avez tous cru voir, mais vous n’avez rien vu !
Moi, je sais. Moi, je sais. Et personne ne me fera changer d’avis ! J’en ai plein le cul d’apprendre des autres moi, des trucs qui se révèlent être de pures conneries deux ans plus tard. La gueule que j’ai faite, moi, quand je me suis aperçu que les cadeaux de Noël c’était Auchan Noyelles-Godault le fournisseur, et pas des cons de lutins ; et que le gros barbu rouge c’était mon connard de père à moitié bourré ! L’affront que ça a été quand j’ai compris que la petite souris c’était ma conne de mère qui venait faire l’aumône sous mon oreiller, MON oreiller. Que le mec de la messe, y était payé pour faire ses homélies, avec du pain même pas cuit. Et puis qu’après les Diderot, Voltaire et compagnie, même pas cinq pourcent de la population que ça représentait, tous des illuminés de famille bourgeoises en plus, pas foutus de tenir leur rang. Puis qu’après on retrouve des métèques, des juifs et des franc-mac’, tout ça dans le même bazar ! Tout ça pour la même conspiration, oui, je dis bien con-spi-ra-tion, le mot est lâché. Les conspirationnistes, voilà des gens qui ont tout compris. Voilà de gens qui ne laissent pas marcher dessus. C'est eux qui ont raison, contre tous! Contre le Nouvel Ordre Mondial qu’on nous annonce ! Le vol n° 77 c’était qu’un symptôme que personne n’a su lire ! Mais moi oui ! J’ai vu ! Et je m'en vais "répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées" par tous les moyens d'onformation possibles (article 19 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen!). JE suis dans la lumière. JE suis la lumière! Putain le feu de la caverne c’est jamais qu’une métaphore qui appelle à se retourner. A faire face. Ouvrez les yeux. Je suis l’esprit qui toujours nie qui toujours nie. Parce que la vérité est trop chère pour nous ! Je dirais même que c’est le mythe, la vérité, le mythe le plus impardonnable qui ait jamais été inventé. Moi je sais très bien que derrière tout ça y a quelque chose de tellement visible qu’on le voit pas. C’est d’abord les évidences, en fait, qui nous sont le moins accessibles non ? Moi, je sais très bien que John Swaiton, l'éditeur du New York Times, avait raison dans son discours d’adieu : « nous sommes les pantins qui sautent et qui dansent quand ils tirent sur les fils. Notre savoir faire, nos capacités et notre vie même leur appartiennent », il savait de quoi il parlait, lui. Moi, je sais très bien que Thierry Meyssan n’est pas interdit pour rien sur le territoire américain. Sa théorie du « false flag », d’après laquelle les attentas du 11 septembre sont qu’un coup monté par le complexe militaro-industriel des Etats-Unis destiné à manipuler les opinions publiques pour accélérer l’avènement du Nouvel Ordre Mondial, ça a quand même plus de gueule que la petite souris non ? Que la guerre en Afghanistan c’est rien d’autre qu’une croisade contre l’Islam pour légitimer ensuite la suppression des libertés individuelles aux USA, et créer un régime militaire ; que tout ça, finalement, c’est que le résultat de la confiscation du gouvernement des Etats-Unis par les grands groupes industriels de l’armement, pharmaceutiques, et pétroliers, ça c’est l’Effroyable Imposture ! Ça, c’est pas des blagounettes de Père Noël ! Evidemment, c’est pas avec des théories comme ça qu’on passe sur France 2 hein ? Moi, je sais bien que quand tu prétends à la télé que le bâtiment n°7 du World Trade Center a volontairement été détruit pour éviter les dégâts, c’est dans l’ordre des choses – dans le Nouvel Ordre des Choses devrais-je peut-être dire ? – de se faire amputer de son droit à la parole. Parce que le CSA, lui, il a carrément interdit à Meyssan de s’exprimer sur le sujet ! Ah ben elle est belle la lumière des philosophes d’aujourd’hui ! Elle est claire, tiens ! C’est de la manipulation moi je dis, je suis l'esprit qui toujours nie, on s’attaque à ses ennemis en leur prenant leur seule arme ! Bravo ! C’est franc ! Moi, CSA, je me suis renseigné bien personnellement avec ma petite lumière à moi, la nuit au coin de l’ordi, tous feux éteints, ben ça signifie Conseil des Sages Architectes… tu vois le rapport. Alors quand tu sais certaines choses, ben certaines choses en appellent certaines autres tu vois ce que je veux dire? Je suis l'esprit qui toujours nie. Je me renseigne, je mène ma petite enquête. Et j’apprends quoi ? J’apprends que rien, mais RIEN de ce que j’ai appris n’existe, que tout est faux, tout ! Que l’Histoire est écrite par une minorité. Que la majorité, c’est jamais qu’un minorité qui en impose. Qu’il appartient à personne d’écrire mon histoire, notre histoire! Qui sait que le Protocole des Sages de Kyoto existe ? Qui sait la conspiration internationale ourdie par les Juifs à travers le message subliminal contenu dans « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » ? Qui sait que le Pentagone prépare avec les japonais un plan de conquête des esprits avec les Pokemons et Digimons ? Qui ? Et qui sait que Georges Bush est à la solde d’une forme de vie extra-terrestre responsable de l’ajout du temps ? Qui sait ça? Qui ? PERSONNE ! Et moi, moi qui tourne en rond dans ce monde de fou, je suis aveuglé par tant de lumière et je ne parviens même pas à vous ouvrir les yeux alors que la vérité est en face de vous et que vous ne voyez pas, la lumière luit dans les ténèbres mais les ténèbres ne l’ont point reçue ! Je suis l'esprit qui toujours nie! Je fais quoi, de ma petite souris et de mon barbu de décembre, du mythe de Sisyphe, des islamistes crocophages, des francs-maçons mangeurs de thon, des hamburgers contaminés, des illuminati omnipotents, des adeptes de la conspiration mondiale, des enlèvements d’êtres humains par les « gris », de la CIA, des Entités Biologiques Extra-terrestres (EBE), des nanotechnologies, j’en fais quoi de l’histoire des Francs-Maçons et de la secte de Raël qui veulent détruire la Maison Blanche et accuser Marilyn Manson pour rendre le pouvoir au Grand Cthulhu ? Je fais quoi, moi, maintenant avec ma théorie des hommes lézards qui rajoutent le temps ?
Et j’en fais quoi, moi, tout seul, du mythe de l'Amour chez Platon ?
J’en fais quoi, moi, de l’idée qu’avant j’étais Un et qu’on m’a coupé en deux parties
Pour me punir de m’être attaqué aux dieux.
Et c’était même pas moi en plus, c’étaient les grecs.
Et j’en fais quoi, moi, de mon autre moitié ?
De l’Amour ?
J’en fais quoi, moi, de tout ça, depuis que t’es plus là ?
J’en fais quoi ?
Moi…
J’en fais quoi ?
Des confettis ?
Des histoires à dormir debout, à s’asseoir au plafond, à tourner en rond des une pièce carrée, à se lever assis, tout seul, dans la pénombre, dans ma petite grotte où il fait si froid, si seul.
J’en fais quoi ?
J’ai froid.
On nous a appris des tas de trucs, enfants. Qu’il existait là haut un mec qui descendait une fois l’an pour déposer, cheminée par cheminée, une par une, des cadeaux au pied des sapins. Que quand tu perdais une dent, une souris venait sous ton oreiller pour te la chopper en échange d’une pièce. Que les petites filles, si elles étaient pas faites comme toi, c’est parce que, elles, elles naissaient dans des roses et les garçons dans des choux. Plus tard, on te raconte que là haut c’est pas le père Noël qui fait la loi mais un grand barbu très bon (mais qui m’a toujours semblé très colérique), qui décide un peu du temps qui fera, de ce qui te tombe au coin de la gueule. Après ça, on me dit que des mecs ont été assez cons pour y croire et qu’une famille de types en couronne, sperme sacré, s’en réclamaient pour gouverner des pays entiers, des royaumes, puis des empires. La monarchie de droit divin que ça s’appelait. Tout ça tient debout assez longtemps visiblement, on a un moyen âge haut et bas (au passage, moi, quand on me dit, qu’un truc moyen est haut et bas, je commence déjà à douter non ?). Puis un beau jour, on m’apprend que deux trois pourcent de la population n’y tient plus, décide d’en finir avec l’obscurantisme – c’est comme ça qu’ils appellent la tare de leur époque, mais, je crois, pour mieux se mettre en valeur en fait, parce que ces mecs proposent un nouveau truc, plus sexy : les lumières. La ça commence à briller pas mal et on entre dans la modernité (vous suivez toujours ?). Ici, c’est déjà le boxon un peu plus souvent, je dirais même que c’est comme ça que ça aurait pu s’appeler la modernité : le boxon permanent, mais le mot boxon a été inventé trop tard. Et puis lumières, ça parle quand même plus aux philosophes, c’est plus clinquant. Ça évoque en plus des souvenirs socratiques, le mythe de la caverne. Tiens, encore un truc que j’ai failli oublier : le mythe de la caverne. Il paraitrait qu’avant (et quand exactement ?), les hommes vivaient dans une grotte où se réfléchissaient seulement les ombres des objets, projetées sur les murs, si tu veux, ils mattaient que le mur de la grotte les mecs à l'époque, de sorte qu’ils voyaient jamais la lumière et se perdaient dans la vague admiration de silhouettes dansantes et floues. Ça vous rappelle rien ? Moi, je suis pas tout à fait convaincu qu’on en soit tous sortis… parce que l’époque qu’on vit actuellement, c’est la postmodernité parait-il… la postmodernité… Qui est assez con et aussi faignant pour avoir inventé un truc pareil ? Même pas foutu de passer à autre chose que "modernité" : on est dans la modernité mais presque plus, juste après quoi, donc pas tout à fait dedans ni pas tout à fait dehors. Postmodernité. Après la modernité, mais presque pas ou pas encore et presque plus. Et la modernité c’est quoi déjà ? Le transitoire le fugitif le contingent. Et on serait dans la période de la moitié de ça ? Ça fait un peu maigre moi je dis.
Et après tout ça, question : y a quoi ?
Ben déjà y a moi. Et c’est pas rien, moi. Y a pas que les psychanalystes qui le disent. Je suis formel. Parce que moi je me demande si des fois on s’est pas un peu foutu de ma gueule dans cette histoire avec un petit h. Et puis l’histoire, moi, je lui fais moins confiance qu’à ma mémoire. C’est pas des lois qui me diront ce que j’ai vu, ou pas vu. Moi, je sais très bien ce que j’ai vu, par exemple, quand les avions du 11 décembre sont venus se planter dans les tours jumelles. Moi, j’ai bien vu un truc que personne n’a vu et je m’en souviens très bien de l’avoir vu. J’entamais tranquillement ma troisième bière quand je revois très distinctement mon voisin de coudée me regarder d’un air pensif qui disait : c’est que le début. C’était très clair. Bon, le fond de son œil l’était pas forcément mais ça doit être du aux méditations intenses, à ce genre de pratique en perte de vitesse dans notre société, dans l’époque du Grand Mensonge. Parce que voilà comment je l’appelle moi, une société qui prête plus attention aux mecs qui ont des yeux louches et qui se prend des avions dans la gueule. Le Grand Mensonge. Ben quoi ? Y a bien eu, parait-il, un Grand Architecte, non ? Alors pourquoi pas un Grand Mensonge, le Grand Menteur, Président de la Grande Loge Mensongère de France, assisté du Grand Ourdisseur de France et d’Orient. La voilà, projetée sur les événements d’aujourd’hui la lumière crue de la vérité. La voilà la sortie de la grotte où vous croupissez tous ! Vous n’avez donc rien vu ? Vous avez tous cru voir, mais vous n’avez rien vu !
Moi, je sais. Moi, je sais. Et personne ne me fera changer d’avis ! J’en ai plein le cul d’apprendre des autres moi, des trucs qui se révèlent être de pures conneries deux ans plus tard. La gueule que j’ai faite, moi, quand je me suis aperçu que les cadeaux de Noël c’était Auchan Noyelles-Godault le fournisseur, et pas des cons de lutins ; et que le gros barbu rouge c’était mon connard de père à moitié bourré ! L’affront que ça a été quand j’ai compris que la petite souris c’était ma conne de mère qui venait faire l’aumône sous mon oreiller, MON oreiller. Que le mec de la messe, y était payé pour faire ses homélies, avec du pain même pas cuit. Et puis qu’après les Diderot, Voltaire et compagnie, même pas cinq pourcent de la population que ça représentait, tous des illuminés de famille bourgeoises en plus, pas foutus de tenir leur rang. Puis qu’après on retrouve des métèques, des juifs et des franc-mac’, tout ça dans le même bazar ! Tout ça pour la même conspiration, oui, je dis bien con-spi-ra-tion, le mot est lâché. Les conspirationnistes, voilà des gens qui ont tout compris. Voilà de gens qui ne laissent pas marcher dessus. C'est eux qui ont raison, contre tous! Contre le Nouvel Ordre Mondial qu’on nous annonce ! Le vol n° 77 c’était qu’un symptôme que personne n’a su lire ! Mais moi oui ! J’ai vu ! Et je m'en vais "répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées" par tous les moyens d'onformation possibles (article 19 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen!). JE suis dans la lumière. JE suis la lumière! Putain le feu de la caverne c’est jamais qu’une métaphore qui appelle à se retourner. A faire face. Ouvrez les yeux. Je suis l’esprit qui toujours nie qui toujours nie. Parce que la vérité est trop chère pour nous ! Je dirais même que c’est le mythe, la vérité, le mythe le plus impardonnable qui ait jamais été inventé. Moi je sais très bien que derrière tout ça y a quelque chose de tellement visible qu’on le voit pas. C’est d’abord les évidences, en fait, qui nous sont le moins accessibles non ? Moi, je sais très bien que John Swaiton, l'éditeur du New York Times, avait raison dans son discours d’adieu : « nous sommes les pantins qui sautent et qui dansent quand ils tirent sur les fils. Notre savoir faire, nos capacités et notre vie même leur appartiennent », il savait de quoi il parlait, lui. Moi, je sais très bien que Thierry Meyssan n’est pas interdit pour rien sur le territoire américain. Sa théorie du « false flag », d’après laquelle les attentas du 11 septembre sont qu’un coup monté par le complexe militaro-industriel des Etats-Unis destiné à manipuler les opinions publiques pour accélérer l’avènement du Nouvel Ordre Mondial, ça a quand même plus de gueule que la petite souris non ? Que la guerre en Afghanistan c’est rien d’autre qu’une croisade contre l’Islam pour légitimer ensuite la suppression des libertés individuelles aux USA, et créer un régime militaire ; que tout ça, finalement, c’est que le résultat de la confiscation du gouvernement des Etats-Unis par les grands groupes industriels de l’armement, pharmaceutiques, et pétroliers, ça c’est l’Effroyable Imposture ! Ça, c’est pas des blagounettes de Père Noël ! Evidemment, c’est pas avec des théories comme ça qu’on passe sur France 2 hein ? Moi, je sais bien que quand tu prétends à la télé que le bâtiment n°7 du World Trade Center a volontairement été détruit pour éviter les dégâts, c’est dans l’ordre des choses – dans le Nouvel Ordre des Choses devrais-je peut-être dire ? – de se faire amputer de son droit à la parole. Parce que le CSA, lui, il a carrément interdit à Meyssan de s’exprimer sur le sujet ! Ah ben elle est belle la lumière des philosophes d’aujourd’hui ! Elle est claire, tiens ! C’est de la manipulation moi je dis, je suis l'esprit qui toujours nie, on s’attaque à ses ennemis en leur prenant leur seule arme ! Bravo ! C’est franc ! Moi, CSA, je me suis renseigné bien personnellement avec ma petite lumière à moi, la nuit au coin de l’ordi, tous feux éteints, ben ça signifie Conseil des Sages Architectes… tu vois le rapport. Alors quand tu sais certaines choses, ben certaines choses en appellent certaines autres tu vois ce que je veux dire? Je suis l'esprit qui toujours nie. Je me renseigne, je mène ma petite enquête. Et j’apprends quoi ? J’apprends que rien, mais RIEN de ce que j’ai appris n’existe, que tout est faux, tout ! Que l’Histoire est écrite par une minorité. Que la majorité, c’est jamais qu’un minorité qui en impose. Qu’il appartient à personne d’écrire mon histoire, notre histoire! Qui sait que le Protocole des Sages de Kyoto existe ? Qui sait la conspiration internationale ourdie par les Juifs à travers le message subliminal contenu dans « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » ? Qui sait que le Pentagone prépare avec les japonais un plan de conquête des esprits avec les Pokemons et Digimons ? Qui ? Et qui sait que Georges Bush est à la solde d’une forme de vie extra-terrestre responsable de l’ajout du temps ? Qui sait ça? Qui ? PERSONNE ! Et moi, moi qui tourne en rond dans ce monde de fou, je suis aveuglé par tant de lumière et je ne parviens même pas à vous ouvrir les yeux alors que la vérité est en face de vous et que vous ne voyez pas, la lumière luit dans les ténèbres mais les ténèbres ne l’ont point reçue ! Je suis l'esprit qui toujours nie! Je fais quoi, de ma petite souris et de mon barbu de décembre, du mythe de Sisyphe, des islamistes crocophages, des francs-maçons mangeurs de thon, des hamburgers contaminés, des illuminati omnipotents, des adeptes de la conspiration mondiale, des enlèvements d’êtres humains par les « gris », de la CIA, des Entités Biologiques Extra-terrestres (EBE), des nanotechnologies, j’en fais quoi de l’histoire des Francs-Maçons et de la secte de Raël qui veulent détruire la Maison Blanche et accuser Marilyn Manson pour rendre le pouvoir au Grand Cthulhu ? Je fais quoi, moi, maintenant avec ma théorie des hommes lézards qui rajoutent le temps ?
Et j’en fais quoi, moi, tout seul, du mythe de l'Amour chez Platon ?
J’en fais quoi, moi, de l’idée qu’avant j’étais Un et qu’on m’a coupé en deux parties
Pour me punir de m’être attaqué aux dieux.
Et c’était même pas moi en plus, c’étaient les grecs.
Et j’en fais quoi, moi, de mon autre moitié ?
De l’Amour ?
J’en fais quoi, moi, de tout ça, depuis que t’es plus là ?
J’en fais quoi ?
Moi…
J’en fais quoi ?
Des confettis ?
Des histoires à dormir debout, à s’asseoir au plafond, à tourner en rond des une pièce carrée, à se lever assis, tout seul, dans la pénombre, dans ma petite grotte où il fait si froid, si seul.
J’en fais quoi ?
J’ai froid.