lundi 25 janvier 2010

Un avion d'Ethiopian Airlines s'abîme au large de Beyrouth


Un avion de la compagnie Ethiopian Airlines, avec au moins 90 personnes à bord, s'est abîmé, près des côtes libanaises tôt ce matin, peu après son décollage de Beyrouth. Les autorités écartent l'hypothèse d'un acte de terrorisme ou de sabotage.

Par Marie Sophie JOUBERT, 25 janvier 2010 - 04H42, France24

Quelques heures après le crash d'un avion de la compagnie Ethiopian Airlines, au large de Beyrouth, les opérations de recherches sont en cours pour retrouver les 83 passagers parmi lesquels se trouve Marla Pietton, l'épouse de l'ambassadeur de France au Liban, Denis Pietton. Le couple, en Afrique du sud pendant trois ans, était arrivé au Liban mi-octobre.
Outre l’ambassadrice française et les sept membres d’équipage, 54 Libanais, 22 Ethiopiens, un Irakien, un Syrien, deux Libano-Britanniques, un Libano-Canadien et un Libano-Russe auraient embarqué à bord du vol 409 d'Ethiopian Airlines, selon un responsable de l'aéroport.

Quelques heures après l’accident, les équipes de secouristes libanais, aidés de l’armée libanaise et de la force intérimaire des Nations-unies au Liban (Finul), ont retrouvé vingt corps près de la zone où a été localisée l'épave du Boeing. Les plongeurs tentent, également, de récupérer les boîtes noires. Girma Wake, le président de la compagnie aérienne, affirme déjà qu'"il ne devrait pas y avoir survivants".

En outre, les conditions climatiques compliquent les recherches : un orage particulièrement fort sévit sur la capitale libanaise depuis cette nuit et la mer est démontée.

"Une énorme boule de feu"
La possibilité que l’avion ait été touché par la foudre est d’ailleurs envisagée, a-t-on appris d’une source proche de la présidence. Un employé du ministère de la Défense affirme, quant à lui, que l’avion se serait délité en plusieurs morceaux alors qu’il était encore dans les airs. Une thèse appuyée par les dires des salariés d’une station essence située près du lieu de l’accident, qui auraient vu l’appareil explosé en plein vol. "On a vu une énorme boule de feu tomber dans la mer", raconte l’un d’entre eux.

Le boeing s’est abîmé à une vingtaine de km au sud de l'aéroport, et à 5 km des côtes, quelques minutes seulement après son décollage à 02h10 du matin (heure locale). Il devait atterrir à Addis Abeba à 07h50 (heure locale) mais on ne sait toujours pas si l’avion devait seulement faire escale. Il a rapidement perdu contact avec la tour de contrôle. La compagnie aérienne Ethiopian Airlines a dépêché une équipe d'enquêteurs au Liban pour déterminer les causes de l'accident. Le Bureau français d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) pour la sécurité de l'aviation civile participe également à l'enquête.

Le président libanais a fait savoir lors d’une conférence de presse que, pour l’instant, la possibilité d’un acte terroriste était exclu. "Jusqu'ici nous avons écarté tout acte de sabotage", a-t-il affirmé. Le gouvernement libanais a décrété un jour de deuil.

dimanche 24 janvier 2010

Momo et les Lions au CCF, un hommage mérité aux vieilles gloires




L’artiste plasticien et graphiste exposera en février prochain les photos des vieilles gloires des Lions Indomptables du Cameroun au Centre Culturel Français François Villon de Yaoundé, le projet vise à ne pas faire oublier ces héros d’hier qui ont fait la fierté du peuple camerounais.
L’annonce de l’événement nous est parvenue en pleine discussion durant une autre partie du café foot que les journalistes de sports entretiennent chaque jour à l’occasion de la 27e CAN en Angola, c’est la chargée de la communication du Centre, Nadège Bourguignon, qui nous a glissés l’information en nous invitant d’aller visiter le chantier du jeune Hervé Momo. L’exposition cadre avec la coupe d’Afrique qui se joue en ce moment mais elle se tiendra effectivement du 1er au 28 février prochain, pratiquement après la clôture de la compétition. Il s’agit pour l’initiateur u projet de magnifier par la peinture les prouesses de ceux qui ont bâti la renommée de notre équipe nationale, ces héros qui ont fait la fierté de notre pays, mais qui malheureusement n’ont pas eu la chance d’émerger ou de bénéficier d’un retour sur investissement et même de la reconnaissance de la nation, en dehors peut-être de Roger Milla qui a été fait ambassadeur itinérant. Sachant que, comme il le souligne pour expliquer ce qui l’a motivé, le temps dissipe l’image des héros, l’artiste qui se consacre beaucoup plus au portrait, voudrait envoyer un message à chaque Camerounais, aux autorités d’abord, pour que l’histoire de ces grands hommes ne cesse de défiler dans la mémoire collective.

L’artiste, peintre et graphiste Hervé Momo a confectionné des tableaux représentant les portraits des figures emblématiques comme le Maréchal Mbappé Leppé, Mvé Emmanuel, Jean Pierre Tokoto, Nlend Paul, Roger Milla, Mbida Grégoire, Thomas Nkono, Abéga Mbida Théophile, Bell Joseph Antoine, Omam Biyick François, Patrick Mboma, Aoudou Ibrahim, Jean Manga Onguéné, Mbété Isaac et bien d’autres. Même s’il y a quelques traits qui manquent à certaines figures, le peintre est dans son élément, il dessine bien et mérite des encouragements pour améliorer sa passion sur les couleurs, les pinceaux, les tableaux et les photos qu’il observe avant de reproduire. En faisant le tour de sa salle des travaux, l’officier de réserve Roger Milla qui était l’invité du café foot de ce 18 janvier, est allé lui-même apprécier son portrait et ceux des autres, il a d’ailleurs promis de confier d’autres photos à l’artiste pour compléter son stand avant le début du mois de l’histoire des noirs américains.

Dans les documents de référence que nous avons reçus, on note que cette exposition est soutenue par la Fondation Samuel Eto’o et le Centre Culturel Français. Et c’est ici qu’il y a quelque chose qui ne va pas, dans la panoplie des portraits déjà réalisés, on retrouve justement Samuel Eto’o Fils, Idriss Carlos Kaméni, Gérémi Sorel Njitap et Rigobert Song Bahanag qui n’ont pas encore la carrure des anciens cités plus haut. Certes certains ont joué avec quelques anciens, mais parce qu’ils sont encore en service, ils ne devraient pas paraître par respect aux côtés des vieilles gloires, sauf si l’artiste exposera en délimitant les époques ou bien en relevant quelques figures actuelles qui sont de futurs héros chez les Lions.

Jean Charles Jérémie

Un athlète français dans un orphelinat à Yaoundé



Il a pris part à la dernière ascension du mont Mbankolo pour préparer la course de l’Espoir, mais Jamt Laurent voulait taper dans l’œil des capitaines d’industries en vue de porter à leur attention les besoins de l’orphelinat qu’il soutient.
A la fin de l’ascension du mont Mbankolo le 16 janvier dernier à Yaoundé, malgré les difficultés et les problèmes que nous avons mentionnés au niveau de l’organisation, nous avons approché celui qui a été classé premier de la légion étrangère. Il s’agit du Français Jamt Laurent, il travaille dans un service secret à l’ambassade de France à Yaoundé au Cameroun, mais il est surtout à la disposition de l’orphelinat « Le Bon Berger » qui est situé à Nkoabang, une banlieue de la capitale Yaoundé. En prenant le départ de la course samedi dernier dans des conditions peu orthodoxes, même si l’athlète pense que les choses se sont bien passées, Laurent avait deux objectifs, on pourrait peut-être ajouter un troisième, il voulait assurer sa préparation et sa qualification pour l’ascension du mont Cameroun en février prochain à Buèa.
Ensuite, il entendait attirer l’attention des mécènes pour aider l’orphelinat à résoudre ses multiples difficultés quotidiennes depuis dix ans. Il nous a expliqués la méthode Laurent pour bénéficier des dons en nature, « pour 42 kilomètres à parcourir au mont Cameroun, je devrais récupérer 42 baskets en France, chaussures qui serviront aux enfants que nous encadrons ici. » Comme pour dire que rien ne doit se donner pour rien dans sa logique, enfin la participation des Français à cette épreuve rentre dans le cadre de l’animation des compétitions par les expatriés et aussi de l’entraînement personnel de ces anciens athlètes qui veulent garder leur forme. A côté de Laurent, on a également vu son compatriote Thierry sur les pistes de Mbankolo, à la fin il nous a confiés qu’il prépare déjà la course de l’Espoir, pour lui « le circuit est magnifique, très beau mais il est très cassant et dur à parcourir. »

Suspicion des potentiels donateurs
L’acte de présence à la course pour Laurent étant de sensibiliser les chefs d’entreprises pour faire connaître l’orphelinat « Le Bon Berger », le Français rassure tous ceux qui auraient des doutes sur l’usage qu’on fera de leurs dons qu’ils n’ont pas à se faire du mauvais sang, parce qu’il a l’impression que les gens hésitent à faire le geste de solidarité. En fait, l’orphelinat reçoit déjà beaucoup de dons venant de l’association « Le Bon Berger » basée en France, c’est elle qui récupère les dons et les envoie au Cameroun. Mais les moyens que la structure reçoit ne suffisent pas, c’est pour cette raison qu’il court pour les œuvres humanitaires.
Dans le fonctionnement de la maison, c’est madame Audy Lydwine qui est au-dessus de Laurent Jamt, elle a hérité de l’initiative des mains de maman Marie José qui était déjà à bout de force par rapport aux charges qui devenaient de plus en plus lourdes pour la pauvre. Au départ le bâtiment était en terre battue, mais les volontaires français l’ont mis en dur, puis ils se sont fixés d’autres objectifs. Il fallait améliorer les conditions de vie des enfants, en assurant leur scolarisation lorsqu’ils sont récupérés au foyer du Bon Berger. A court terme, les promoteurs de cet orphelinat veulent créer un puits sur le site, électrifier le coin et agrandir les installations actuelles. Pour le moment, les enfants dont l’âge varie entre 1 et 17 ans, sont douze par chambre, mais il faudrait réduire cette capacité qui n’est pas loin de la promiscuité. Tout cela ne peut se faire que s’il y a les moyens que les volontaires français recherchent avec une conduite astucieuse.

Jean Charles Jérémie

Le Français Hervé Maheux sur des braises ardentes aux CCF





Le Directeur des centres culturels français de Yaoundé et Douala, le Français Hervé Maheux ne sait plus comment travailler avec les Camerounais, tout ce qu’il entreprend est critiqué, nos compatriotes lui reprochent des choses qu’il ne reconnaît pas. Mais il n’entend pas s’arrêter en chemin malgré les coups de poignards, de nombreux jeunes talents ont besoin du soutien des CCF.
Dans la fièvre de la 27e coupe d’Afrique des nations de football qui se dispute en ce moment en Angola, le Centre culturel français François Villon de Yaoundé est occupé par une bonne partie des activités ayant trait à la CAN, il y a le Café foot qui rassemble chaque jour les journalistes dans une salle de presse aménagée spécialement pour cet événement, il y a la projection des rencontres au quotidien, il y a les multiples affiches des Lions et de leurs partenaires et il y a bien sûr l’exposition des photos d’anciens Lions Indomptables qui aura lieu en février prochain à Yaoundé. Après la capitale politique, l’exposant se rendra à Douala en juin, durant la coupe du monde, pour le même objectif : rendre hommage aux vieilles gloires. Le peintre Hervé Momo qui présentera 23 portraits, comme les 23 sélectionnés des nations, n’est pas arrivé au CCF de Yaoundé au hasard comme certains le pensent, il a proposé son projet à la direction du Centre Culturel Français, qui l’a soutenu pour son talent et non pour autre chose. « On soutient les jeunes qui ont du talent et surtout si leurs projets correspondent à nos critères de sélection dans plusieurs domaines, le cinéma, la danse et autres. », confie Hubert Maheux qui est déçu par l’attitude des autres Camerounais qui veulent tout pour eux.

Y a-t-il des artistes qui contestent le soutien que vous apportez au jeune Momo Hervé ou le travail qu’il a fait ? Le Directeur des CCF a refusé de répondre à cette question, pourtant dans sa voix, on sent une déception de la part de nos compatriotes, « Je constate que les Camerounais aiment beaucoup la critique dans votre pays, c’est difficile ici. », ajoute le Directeur qui cache mal sa peine. Arrivé au Cameroun en septembre 2008, Hubert Maheux s’est vite mis au travail, il a des projets et de grandes ambitions tant qu’il dirige les Centres de Douala et Yaoundé, certains de ses collaborateurs sont plus stricts dans la manière de voir les choses, mais il est obligé d’être plus souple et de comprendre ceux qui viennent vers lui. L’année 2010 étant très importante pour le football camerounais et le pays tout entier, il souhaite que l’exposition des 23 portraits circule entre mars et mai à l’intérieur du triangle national, mais il avoue qu’il manque encore de moyens financiers pour réussir son coup. Il serait curieux de constater que cette aventure n’ait pas lieu, alors qu’Orange, Air France et de nombreuses autres firmes françaises sont pourtant bien présentes au Cameroun.

Le foot un élément fédérateur et de cohésion nationale
En cherchant à savoir pourquoi Hubert Maheux accorde tant d’importance à la CAN en ce moment dans les locaux des CCF de Yaoundé et de Douala, il nous a dit qu’il s’agit d’abord d’un événement important pour l’Afrique et pour chaque pays, c’est pour cela qu’il y a de l’adhésion partout. « Ensuite le foot c’est un élément fédérateur du pays, il assure aussi la cohésion nationale. » Est-ce que tout ce que vous faîtes autour du football aujourd’hui n’est pas engagé parce qu’il y a un coach français à la tête des Lions Indomptables ? « Non ! Je vous ai dit que c’est parce que le football fédère, il génère la cohésion de la nation, c’est quelque chose qu’il faut mettre en avant, c’est consécutif à l’identité nationale. », Répond le maître du CCF qui n’est pas d’accord avec notre appréciation.
Même si Hubert Maheux est mal à l’aise à chaque interrogation, nous ne nous lassons pas de nous inquiéter, puisque beaucoup de Camerounais pensent que les CCF ne travaillent qu’avec les mêmes personnes, là encore le Directeur est presque rouge de colère. Il est obligé d’appeler le jeune Rodrigue Mbog qui sirote une bière au bar du CCf pour qu’il se défende lui-même, compte tenu de ces accusations qu’il trouve graves et non fondées. « Je n’avait jamais exposé ici avant, il y a une nouvelle génération d’artistes que le Directeur encourage, des efforts sont fait pour diversifier les centres d’intérêts. C’est une bonne chose pour nous autres qui entrons dans la maison. », Explique Mbog qui expose de jolis tableaux en photographie en ce moment au Centre Culturel François Villon. Si on peut dire que beaucoup d’accusations sont fausses au sujet de la prise en compte des projets des jeunes au Cameroun, il reste que si les artistes et les talents se plaignent, on peut dire qu’il n’y a pas de fumé sans feu. Par contre, il est souhaitable que les Centres culturels que dirige le Français Maheux élargissent leur zone d’intervention au niveau de la sélection des projets, au lieu de se borner uniquement sur la danse, le chant, la poésie ou le cinéma.

Jean Charles Jérémie

Les Lions Indomptables retrouvent une dynamique



Pour leur dernier match de poule à Lubango, les Camerounais ont repris la verve qui rassure face à une très bonne équipe tunisienne. Les changements qu’on réclamait tant ont payé, les Lions classés deuxième sur la base des critères compliqués retrouveront Pharaons d’Egypte en quart de finale. Mais rien ne sera facile.
Tous ceux qui ne vendaient pas cher la peau des Aigles de Carthage ont eu la réponse à leur conclusion hâtive à la première minute de jeu lorsque d’une tête splendide, Chermiti ouvre la marque pour la Tunisie. Ce but rapide va replonger les supporters camerounais dans le doute, surtout que Paul Marie Le Guen a fait les changements demandés depuis la défaite contre les Panthères du Gabon. Rigobert Song Gérémi Sorel Njitap, Achille Emana (peut-être pas) ne sont pas alignés, le début du match manqué est vite justifié par les inconditionnels. Ils trouvent que les changements sont à l’origine du but encaissé, pourtant à l’observation, le remaniement dans l’équipe sera salutaire au cours de la rencontre.
On a retrouvé une bonne équipe des Lions, une certaine détermination avec des réactions quand il le faut, un engagement digne des Lions et un jeu qui rassure ceux qui ne tremblent pas. Pour une fois le coach qui n’avait plus de choix, a fait confiance aux jeunes qui ont su saisir leur chance, Georges Mandjeck a pris le couloir droit où Gérémie dansait, Augustin Binya a remplacé Bédimo Henri qui ne voyait plus clair, avant d’être lui-même remplacé. A l’axe, Aurélien Chedjou de Lille remplace Rigobert Song qui est finalement entré lorsque Binya tergiversait déjà, le libéro Nicolas Nkoulou n’a pas bougé d’un cran. Dans l’entre jeu, Eyong Enoch (remplacé par André Stéphane Bikey pratiquement à la fin du match) a pris la place d’Achille Emana, il fera l’affaire avec Alexandre Song le métronome et Jean II Makoun qui abandonnera sa place à Achille Wébo. A l’attaque, Landry Nguémo, Idrissou Mohamadou et Eto’o sont lancés pour se battre. Les Lions ont joué la première manche en montrant qu’on pouvait encore compter sur eux, certes en face il y avait une équipe tunisienne musclée, qui avait de la vitesse et des contres très dangereux, mais le Cameroun a su gérer les vols planés des Aigles de Carthage. Même si les Tunisiens ont compris que le côté faible des Lions était à gauche. Alors que les Camerounais sont sur une belle lancée à la 30e minute, le portier tunisien saute hors de sa surface et prend le cuir de la main, l’arbitre lui donne un carton jaune au lieu d’un rouge. La faute technique est grave, mais le coup franc qui s’en suit ne donnera rien.
Deux minutes après la reprise, Samuel Eto’o Fils égalise sur une passe de Wébo servie par Idrissou Mohamadou, le jeu est relancé, les Lions montent, menacent, même si de temps en temps, les Tunisiens réagissent pour les contrer. Les indécis qui redoutaient les changements comprennent que ça peut marcher, mais seulement à la 63e minute, Aurélien Chedjou n’a pas remarqué que son gardien est en train de se balader dans sa surface. Sur la pression d’un attaquant tunisien, il tête pour remettre une balle à Kameni très avancé, mais marque dans son propre camp, l’ambiance au Centre Culturel Français retombe. Les Lions sont à nouveau menés, 1 – 2. ça va vite à partir du rond central, les nôtres essayent de mouiller le maillot et remontent dans le camp tunisien, une minute exactement après le 2e but des Aigles, c’est Landry Nguémo qui rétablit l’équilibre sur un service de Wébo qui concluait une action collective. A 2 – 2, le match va se jouer à couteaux tirés entre les deux protagonistes, on enregistrera beaucoup de blessures, des tacles irréguliers de part et d’autre. Lorsque Rigobert Song fait son entrée, Chedjou se replace en position de latéral gauche, plus de peur que de mal, on a compris que Paul Le Guen essaie encore ses joueurs mais dans l’ensemble les gars n’ont pas déçu.

Le Cameroun n’a pas pu éviter l’Egypte en quart de finale
La bêtise des bêtises sera enregistrée vers la fin de la rencontre lorsque Jemal reçoit un carton rouge pour avoir poussé et craché sur Idrissou en proférant des insultes racistes. Les six minutes de temps additionnel accordés ne vont pas suffire pour voir un autre but, le Cameroun voulait juste un match nul pour passer, le coup a été réussi. Le deuxième match de la poule D entre le Gabon et la Zambie qui se jouait à Benguela s’est achevé en faveur des Chipolopolo sur le score de 2 – 1. Le Cameroun, le Gabon et la Zambie totalisant tous 4 points au classement final, c’est le nombre de buts marqués qui a départagé les uns et les autres, les Camerounais et les Zambiens ont 5 buts marqués et 5 encaissés alors que le Gabon n’en a que deux marqués. Trois critères ont été nécessaires pour valider le classement du groupe D, la Zambie termine en tête devant le Cameroun, les trois ayant obtenu le même nombre de points au cours des rencontres directs, et ayant la même différence de buts dans les rencontres directs, c’est le critère N°3, le plus grands nombres de buts marqués lors des rencontres directs qui a prévalu. La Zambie ayant inscrit quatre buts, le Cameroun trois et le Gabon deux, les Panthères sont éliminés pour un simple but. Par contre c’est la différence de buts entre les trois pays qui fait passer les Lions en tête du classement de cette poule. En quart de finale, les Camerounais qui n’ont pas pu éviter les Egyptiens auront maille à faire en quart de finale lundi prochain. On assistera à un remake de la finale de 2008, comme on le pressentait déjà, le Nigeria croisera finalement le fer avec la Zambie, les deux matches se joueront le 25 janvier prochain à Lubango.

Jean Charles Jérémie

Les Pharaons n’ont pas peur des Lions Indomptables



En battant les Ecureuils du Bénin hier sur le score de 2 – 0, les Egyptiens savaient bien qu’ils pouvaient croiser les Camerounais en quarts de finale, mais ils ne se sont faits de soucis, alors qu’ils avaient déjà leur qualification en poche. Les doubles champions d’Afrique en titre attendent tout ce qui bouge dans la forêt angolaise.
Dans nos spéculations avant le dernier match du groupe C hier, on voyait les Pharaons lever le pied devant les Ecureuils du Bénin, parce qu’ils n’avaient plus à chercher leur qualification comme c’est le cas pour les Lions In-Domptables aujourd’hui, mais à notre grande surprise, les Egyptiens ont continué à jouer à fond. Ils ont nettement battu les Béninois, 2 – 0, pour le compte du dernier match de leur poule. Ce qui leur a permis de conforter leur position de leader du groupe avec 9 points sur 9 et de se présenter désormais comme le super favoris de cette 27e coupe, en même temps les Pharaons sont en voie de réaliser un exploit historique en remportant trois CAN d’affilé. On le relevait déjà hier, au cas où les Lions Indomptables parviennent à terrasser les Aigles de Carthage ce soir, étant deuxième du groupe D, ils croiseront forcément l’Egypte. Depuis que le classement de la poule est connu, tout porte à croire que l’affiche de la CAN 2008 passera en quart de finale en Angola, ce n’est qu’un faux pas des Panthères du Gabon qui peut remettre les choses en question, au cas par exemple où les Gabonais se font battre et que le Cameroun remporte difficilement son match, comme les Lions nous ont habitué à le voir depuis le début du tournoi. Au cas aussi où les Gabonais font un match nul et que les Lions battent toujours difficilement les Tunisiens, ils seront dans ces deux hypothèses les premiers du groupe et là ils fuiront des Pharaons redoutables et décidés à en découdre avec tout sur leur passage. Mais fuir l’Egypte c’est aller rencontrer le géant voisin qui soif de se venger contre le Cameroun après ses deux défaites en finale en 2004 et 2008, sans oublier celle retentissante de la Presqu’île de Bakassi.

Le coach d’un mondialiste doit être à l’image d’Assan Shehata
Une fois de plus les Egyptiens ont montré que leur élimination de la coupe du monde par les Fennecs d’Algérie dans un match très chaud au Soudan était quelque chose d’injuste, ils montrent par leur efficacité comment un mondialiste doit se comporter devant ceux qui ne vont pas en coupe du monde. Un pays qualifié en coupe du monde doit être prêt à tout moment pour attaquer la compétition, il ne doit pas tester ses joueurs dans une phase finale de CAN, ils ne doit pas avoir des cadres qui continuent à faire la loi et à faire trembler l’entraîneur, un mondialiste se prépare bien et se sépare des acteurs inutiles, un mondialiste mérite un entraîneur qui sait prendre ses responsabilités, qui sait faire ses choix, qui n’a pas de préférence pour telle ou telle compétition pour justifier facilement son échec. Le sélectionneur d’un mondialiste ne se fait pas marcher dessus, parce que si cela lui arrive, il n’a plus les mains libres, le coach des Pharaons Assan Shehata est passé maître dans la gestion de ses effectifs depuis plusieurs années. Ce qui est arrivé au joueur Hassan Mido qui lui avait manqué de respect au cours d’une CAN en est une illustration parfaite.

Obafemi Martins jouera contre son pays
A côté des Pharaons qui se trouvaient déjà de l’autre côté de la mer qui menace encore les Lions, le Nigeria n’a pas tremblé hier face à une formation mozambicaine qui a montré des qualités athlétiques appréciables lors de précédentes sorties. Les Supers Eagles qui totalisaient 3 points avec une défaite dans le sac, comme le Cameroun, ont bien torturé les Mamba sur le score sans appel de 3 – 0. Etant deuxième du groupe, le Nigeria croisera le premier du groupe des Camerounais, soit le Gabon soit le Cameroun au pire des cas. Hier on a vu le réveil du jeune attaquant Peter Odemwingie qui a inscrit deux buts et surtout le retour après une sale blessure du Camerounais devenu Nigérian, Obafemi Martins, alias Obagol ou encore Oba Oba, il a aussi marqué un but en passant. Ce dernier avait refusé en 2003 de jouer pour le Cameroun, sans doute à cause de la mafia qui avait fait partir Lauren Etamé Mayer, Lucien Mettomo, Joseph Désiré Job, Pensée Billong, Pierre Womé Nlend, Alioum Boukar, William Andem et j’en oublie certainement. Aujourd’hui la mafia d’hier est en train de s’abattre sur les Lions Indomptables eux-mêmes, comme quoi, le méchant tombe toujours dans la fosse qu’il a creusée.

Jean Charles Jérémie

Les deux premiers quarts de finale sont connus



Au terme des rencontres des groupe A et B en Angola, l’on est désormais fixé sur les premières affiches des quarts de finale qui démarrent dimanche prochain, trois mondialistes sont concernés et deux d’entre eux vont devoir s’affronter pour une explication qui mettra forcément l’un hors de cette 27e CAN. On est véritablement entré dans la phase de l’élimination directe.
Hier les Black tars du Ghana n’avaient pas droit à l’erreur en croisant les Etalons du Burkina Faso après leur douloureuse défaite contre les Eléphants de la Côte d’Ivoire, lors de leur première sortie. Le match a été difficile comme on pouvait s’y attendre à cause de l’absence de l’expérimenté capitaine Michaël Essien et des autres blessés du groupe, mais on redoutait encore plus la jeunesse de l’équipe Ghanéenne qui a montré quelques limites au départ. Comme on dit souvent, si jeunesse savait, les juniors ghanéens ont su surmonter leurs handicaps et faire oublier l’absence de leurs aînés, c’est d’ailleurs le capitaine des champions du monde juniors, André Ayew, le fils du père, qui a inscrit l’unique but de l’unique rencontre de la journée, ce qui a assuré la qualification du pays d’Abédi Ayew Pélé pour le deuxième tour. Le Ghana a ainsi rejoint la Côte d’Ivoire qui a été le premier pays à se doter de son ticket du deuxième tour. Avec les tableaux finaux des deux premières poules, les deux premiers quarts de finales sont connus, le dimanche 24 janvier à Luanda, le pays organisateur attendra sur place les Blacks Stars du Ghana pour une chaleureuse explication qui est à l’avantage des Angolais sur tous les plans. Surtout qu’ils n’ont pas oublié leur élimination en quart de finale au Ghana en 2008. Du côté de Cabinda, un plus tard, deux mondialistes vont se serrer les tripes, Ivoiriens et Algériens ne se feront pas de cadeaux après une entrée en compétition timide pour chacun. D’un côté il y a des Eléphants qui rêvent toujours de remporter leur premier trophée et qui ont reçu du chef de l’Etat Laurent Gbagbo, l’instruction de ramener la coupe à la maison, de l’autre il y a des Fennecs pas très fainéants mais qui n’ont pas encore véritablement pris la vraie température de cette compétition.
Pour avoir les affiches des deux derniers quarts de finale, on suivra les dernières combinaisons des poules C et D, d’abord la poule C aujourd’hui avec le duel amical Egypte contre Bénin et Nigeria - Mozambique. L’Egypte étant déjà qualifié peut lever le pied et donner la chance aux Ecureuils de passer, il conviendrait donc aux Super Eagles de jouer à fond pour remporter les trois points en jeu, de manière à totaliser 6 points pour se qualifier, quel que soit le résultat des Béninois. Donc tout est à jouer dans la rencontre des géants voisins du Nigeria. Les qualifiés du groupe C devront attendre les résultats du groupe D, D comme demain 21 janvier, pour connaître leurs adversaires des quarts de finale, on suivra particulièrement le comportement des Camerounais qui souffrent depuis le début de cette coupe à Lubango. Il ne sera plus question d’encaisser d’abord comme aux précédentes sorties, pour vouloir égaliser, il ne sera non plus question de compter sur un but préparé au village pour décanter une situation, demain ça passe ou ça casse une bonne fois pour toute.
La probabilité de croiser les Pharaons est très forte en cas de qualification
Sans trop aller dans les supputations, si le Cameroun perd, il est éliminé et sera le premier mondialiste à quitter l’Angola, s’il fait un match nul et la Zambie fait également match nul, il y aura trois pays avec quatre points, il se qualifie parce qu’il a battu la Zambie mais sera deuxième derrière le Gabon, parce que les Panthères l’ont bien mangé. Si les Lions Gagnent et le Gabon gagnent aussi, ils seront toujours deuxièmes, et là ils affronteront les redoutables Pharaons d’Egypte qui sont premiers de la poule C. Ce sera sans commentaires pour cette autre confrontation qui est souvent perdue d’avance pour les nôtres. Pour éviter les doubles champions d’Afrique en titre, il est seulement recommander de prier pour que le Gabon soit battu par la Zambie et que le Cameroun batte la Tunisie. Ce n’est qu’ici que le Cameroun est premier du groupe et pourra croiser le Nigeria. Si certains pensent que le Nigeria est la femme du Cameroun en s’appuyant sur l’histoire, il faut faire attention à la surprise de Cameroun – Gabon. Par ailleurs, au cas où le Gabon est battu, il se retrouvera à égalité de points avec la Zambie, et comme c’est la Zambie qui l’a battu, les Panthères seraient éliminés, difficile donc de compter sur un faux pas des Gabonais. Mais une chose est déjà sûr, si le Cameroun passe, ce qui n’est pas encore évident tant que la Tunisie respire encore, il croisera soit le Nigeria, soit l’Egypte, C’est là que commencera ou s’achèvera notre coupe, parce que tous ces deux adversaires vont se venger eu égard au passé lointain ou récent.

Jean Charles Jérémie

vendredi 22 janvier 2010

Un micro en berne: Oncle Donald abandonne Plein Tube et Racines


Le présentateur vedette de l’émission culturelle du soir sur Magic FM « Plein Tube » a tiré sa révérence le 15 décembre 2009 au bout de plusieurs mois de souffrance entre la médecine moderne et traditionnelle. Bonaventure Tsala, alias Oncle Donald, n’a pas commencé en radio comme animateur, c’était d’abord un technicien bien formé, ordonné et très imaginatif. C’est lorsque la radio d’Essos perd plusieurs de ses meilleurs joueurs entre 2003 et 2005 que Donald décide de partir de la cabine technique pour le studio. Ses débuts ne seront pas faciles mais son sens élevé du devoir et l’amour du travail font qu’il s’adapte rapidement et devienne l’une des principales vedettes des émissions matinales et vespérales de la capitale politique. Il devient très sollicité par les artistes musiciens, il anime même dans les cabarets et grandes manifestations. On reconnaît l’Oncle par sa grosse voix posée et charmante, en matinée il réveille les Yaoundéens avec un style calqué sur le modèle du Camerounais américanisé Georges Collinau. Le soir, ses tubes font le plein d’œuf et valorisent les rythmes locaux.

A la radio, il est au four et au moulin, quand il ne parle pas, il contrôle lui-même sa technique, en distillant des effets spéciaux, comme il savait lui seul le faire. Un jour, alors que je lui rendais une visite de courtoisie en pleine émission, il réprimandait un technicien qui ne comprenait pas grand-chose sur ce qu’il lui demandait, « quand on essaie de vous montrer ce qu’il faut faire, vous vous amusez, vous riez comme si c’était de la blague et plus tard vous allez dire que vos aînés ne vous ont rien montré », lançait-il au metteur en ondes qui était programmé à son heure. Si bien qu’il a été obligé de l’utiliser uniquement ce jour comme celui qui lui passait juste le micro, Donald revenait lui-même à la cabine pour manipuler à son goût et à sa guise les boutons du pupitre technique.

Mamy Wata est parti hors de la capitale
Mamy Wata c’est comme cela qu’on s’appelait lui et moi, lorsqu’on était ensemble dans la même radio. Il était technicien de la maison, mais il était surtout le technicien et le réalisateur de l’émission « Racines » que je présentais chaque dimanche soir, au grand plaisir des auditeurs de la Chaîne qui déchaînait encore à l’époque. On parlait de Mamy Wata lorsque quelque chose dépassait notre entendement et l’expression est devenue un modèle, un mot de passe qui annonçait qu’on était présent dans le secteur. On prenait les mêmes bières ensemble et on rigolait régulièrement à la vu des pratiques parfois impensables et inadmissibles qui se déroulaient devant nous.

Au moment où il s’apprête à prendre le chemin du grand voyage, je ne serais pas intellectuellement honnête si je ne dis pas officiellement que mon réalisateur et technicien qu’on appelait « Le petit Donald dans la bande annonce de Racines, qui porte la voix de Jean Vincent Djenda Mondon, aujourd’hui à Paris, est en fait celui qui a eu l’idée et le nom de mon émission fétiche. En réalité, au moment où je réfléchissais sur la formule et le nom de l’émission Racines, le petit Donald m’avait déjà devancé, parce qu’on avait la même idée en tête. Finalement, ayant été battu par sa vitesse et son génie, tout ce que j’avais fait c’est de réécrire le synopsis, de préparer et de présenter le programme sous sa direction technique. Je me rappelle que nous sommes allés ensemble pour enregistrer Anne Marie Ndzié à son domicile à la Cité Verte et il avait savamment monté cette émission, nous sommes allés chez le chef de 3e degré la regrettée Ndzié Martine Elouse d’Elig Essono Ngozoa et bien d’autres personnalités ou acteurs comme Junior Fouda qui nous parlait de la Diaspora camerounaise. Aujourd’hui, il s’en va, je promets la douleur dans le cœur de reprendre bientôt le concept pour sa mémoire, et je lui rendrais un hommage mérité dans l’édition de la reprise.

Comme on dit, chaque chose a son temps, tout ce qui se dit autour de sa disparition nous importe peu, parce que nous ne pouvons plus le ramener à la vie, nous n’ignorons pas que chaque fois qu’un être nous quitte, il ne manque pas de raisons au sujet de sa disparition. Pour ma part, il est mort point barre. Si quelqu’un connait quelque chose sur les causes de son départ, Dieu dit dans sa parole qu’à lui la vengeance, à lui la rétribution. Je pris Mon le tout puissant de soutenir sa famille et surtout son enfant pour qu’on n’oublie pas qu’il était une fois, un homme de radio nommé « Le petit Donald.
Son inhumation a eu lieu le samedi 9 janvier à Esse, sur la route d’Akonolinga, son village natal.
« L’homme n’est pas maître de son souffle pour le retenir, et il n’a aucune puissance sur le jour de la mort ; il n’y a point de délivrance dans ce combat, et la méchanceté ne saurait sauver les méchants. » Ecclésiaste 8 :8

Jean Charles Jérémie, son compagnon de lutte

L’enfer des Camerounais dans les grandes métropoles



Yaoundé et Douala, nos deux plus grandes métropoles connaissent depuis quelques années une grave crise de logements. Les raisons de cette situation sont multiples, d’où la nécessité d’agir avec célérité et efficacité pour éviter l’insalubrité, l’insécurité et l’habitat anarchique observés partout. Et Paul Biya vient de se saisir du dossier mais attention aux erreurs passées.
Le constat est visible à tous les niveaux, le niveau et le genre de vie de la majorité des Camerounais est très bas, les conditions de vie qui en dépendent son par conséquent médiocres dans les capitales politiques et économiques. Malgré les politiques mises sur pied pars les autorités de la place pour réduire la crise du logement dans notre pays, il reste d’énormes efforts à faire pour en sortir. Pour ce qui est déjà des habitations existantes, les bailleurs se croient tout permis, ils fixent leurs prix à la tête du client, sans respecter une certaine réglementation. Les logements SIC et Maetur qui ont été pensé pour les couches pauvres ne profitent qu’aux riches et moyens qui ont fait de ces locaux leurs business préférés, les démunis n’ont qu’à mettre leurs têtes dans le feu. Personne ne s’occupe d’eux et de leurs problèmes. Etant noyés par leurs soucis doublés d’une pauvreté ambiante, les Camerounais à revenus moyens et faibles sont obligés de s’installer dans des zones interdites, les marécages, les collines qui sont exposées aux éboulements avec tout ce que cela comporte comme corollaires.

En ce qui concerne les causes de la crise du logement, les experts parlent de la croissance démographique, de l’urbanisation galopante, des catastrophes naturelles, de l’instabilité politique et de la pauvreté des plus grandes couches des populations. Dans le cas du Cameroun, trois causes essentielles sont généralement retenues, la croissance démographique, l’urbanisation forte et la paupérisation des populations. On peut surtout ajouter l’accaparement des richesses par une certaine caste assoiffée et cupide. Le Cameroun étant volontairement classé parmi les pays pauvres et très endettés, il y a peut-être une réflexion à faire sur les priorités entre l’embellissement des grandes villes et la résolution des problèmes de logements.

La croissance démographique en question
On estime aujourd’hui la population de Yaoundé à plus de 1,5 million d’habitants, celle de Douala entre 2 à 3 millions d’habitants. A l’horizon 2025, ces chiffres pourraient dépasser les 5 millions d’habitants, d’où l’extrême urgence de trouver des solutions convenables dès maintenant avec des politiques d’urbanisation à court, à moyen et à long terme. Il faut pour ainsi dire mettre des stratégies viables visant à valoriser le logement pour tous dans un avenir proche. Cela sous entend que toutes les idées qui peuvent contribuer à résoudre la crise du logement sont les bienvenues, au lieu d’avoir des entraves qui bloquent des initiatives privées. Le cas des logements sociaux soutenus par un Camerounais qui avaient des partenaires tunisiens au quartier Ahala – Echangeur, mais qui a été étouffé par les hommes du gouvernement camerounais, pour des intérêts égoïstes. On n’oubliera pas ce qui s’est passé en 2005 à Douala avec le projet du Sawa Beach qui est l’histoire d’une jeune Camerounaise qui avait des partenaires américains pour la construction de plus 10.000 logements sociaux vers Bonabéri, l’affaire a été enterrée par le Délégué du gouvernement, pour les mêmes calculs égoïstes.

Pauvreté chronique
Les statistiques indiquent que plus de 80% de citadins camerounais sont pauvres et ce nombre ne fait que s’accroître avec le temps. Les populations faisant d’abord difficilement face aux besoins élémentaires, tels que la nourriture, le transport, le mariage et les soins médicaux, les problèmes de logements deviennent un rêve irréalisable. N’en parlons plus de l’achat ou de la construction d’une maison. Il convient donc aux autorités de prendre d’importantes mesures avec les structures en place, comme la SIC et la Maetur, en ouvrant davantage le secteur aux initiatives privées, pour faciliter l’accès aux logements, pourquoi pas pour loger gratuitement des Camerounais de plus en plus pauvres et réduits à la mendicité. Heureusement dans son discours traditionnel à la nation le 31 décembre dernier, le président de la République a évoqué ce casse-tête qu’est le logement, en rassurant ses compatriotes que son gouvernement est en train de se démener pour trouver des solutions à cette crise qui renforce l’insécurité et la haine de son pouvoir dans les quartiers. C’est ainsi que Paul Biya a annoncé l’aboutissement des 1200 logements sociaux d’Olembé, les 4500 de Douala et probablement à Awaè qu’il a oublié de citer.

Un programme de 10.000 logements en perspectives
Pour ce qui est d’Olembé, le PM Philémon Yang a procéder à la pose de la première pierre sur le site le 23 décembre dernier au cours d’une cérémonie qui n’a pas laissé de nombreux Camerounais indifférents. Le projet s’étale sur une superficie de 10 hectares, il sera constitué de 60 immeubles de 20 appartements chacun en R+4, les travaux qui coûteront environ 25 milliards de nos francs dureront 15 mois. Des parkings, aires de jeux, de loisirs, des centres commerciaux et de santé, des lieux de culte sont prévus pour ne plus tomber sous le coup de l’improvisation actuelle dans nos villes. Il est à noter que pour devenir propriétaire d’un logement il faudra débourser au moins 15 millions de francs CFA, ce qui n’est pas donné à tous, surtout que la satisfaction de ce besoin vise à soulager les foyers à revenus modestes. Rappelons que le programme en question est mis en œuvre par le ministère du Développement Urbain et de l’Habitat (Minduh) par le biais de la Société Immobilière du Cameroun (SIC).

En fait il s’agit d’un vaste programme de construction de 10.000 logements sociaux et l’aménagement de 50.000 parcelles à l’horizon 2013, Olembé prendra 4500 logements et un chantier similaire naîtra aussi à Douala avec le même nombre de logements. Il convient aussi de noter que les chefs-lieux de régions, les villes universitaires et industrielles, tout comme quelques chefs-lieux de départements sont aussi concernés, on parle de 400 logements sociaux pour les régions, 150 pour les villes universitaires, 150 pour les villes industrielles et 300 pour les départements. Ce programme arrive après plusieurs années de gel dans ce genre d’investissements, le PM rassure qu’il sera comblé progressivement avec le concours des opérateurs institutionnels et privés, mais il y a encore des doutes sur l’usage qu’on en fera et les cibles visées. Car on sait ce qui se passe dans les logements de la SIC qui étaient réservés aux fonctionnaires et démunis, mais qui sont aujourd’hui l’apanage des nantis et des caciques de la République. Au niveau de la Maetur, les coûts des logements ne sont pas à la portée de tous, ce sont en particulier ceux qui détournent les deniers publics, les hommes d’affaires et les compatriotes de la diaspora qui ont le privilège d’acquérir les maisons de ce côté-là. Il faut donc en dehors des projets qui sont appréciables, être regardant en ce qui concerne les bénéficiaires de ces infrastructures.

Jean Charles Jérémie

Les Semences n’ont pas poussé à Nlongkak


La 10e édition du tournoi Semences Olympiques s’est achevée le 2 janvier dernier au stade du camp sic Nlongkak, où les trois représentants du centre de football que dirige Pascal Atangana ont tous échoué en finale. Mais l’objectif recherché a été atteint par les promoteurs du football à la base.
C’est depuis dix ans que le Centre de formation de Football Semences Olympiques – Horst Widmann organise des tournois tout au long de l’année, il y a la compétition de Pâque, Noël qui permettent souvent aux autres centres ou écoles de football d’évaluer leurs rejetons. Surtout que le football des jeunes au Cameroun n’est pas une priorité, tous les efforts sont faits autour des Lions Indomptables et dans la moindre mesure sur les championnats Elite One et Two. Pour contourner cette marginalisation périlleuse qui tue le football à la base, le sieur Pascal Atangana qui est d’ailleurs sous le coup d’une suspension de 3 ans pour avoir considéré Iya Mohammed comme un chef bandit à la fédération camerounaise de football, a pris sur lui d’organiser ces regroupements qui montrent qu’il y a du talent au Cameroun. Même si le sélectionneur national trouve de son côté qu’il n’y a pas de joueurs au niveau local.

Les finales de la séquence de Noël se sont jouées curieusement le 2 janvier en présence de l’inamovible ambassadeur itinérant Albert Roger Milla et de la Déléguée du ministère des Sports et de l’Education Physique, Mandjia Abiba, qui représentait le Minsep Michel Zoah. Sur les quatre finales qui se sont effectivement disputées, Semences Olympiques, le pays organisateur, en a pris part à trois et s’est planté sur les trois. Chez les Benjamins, les enfants de Pascal Atangana ont échoué aux trois tirs aux buts, 2 – 3 ; chez les minimes, ils se sont inclinés devant Green City, 1 – 2 et chez les cadets, un match bien enlevé, c’est Shalom qui s’est imposé devant eux par le plus petit des scores, 1 – 0. Au total trois sortie et trois défaites, au point où les jeunes semences ont remporté le prix et le trophée de meilleur perdant. Les semences n’ont pas pu pousser sur le terrain poussiéreux du Camp Sic Nlongkak, sans doute à cause de la mauvaise saison sèche actuelle à Yaoundé. Il faut dire que la première finale chez les poussins qui opposait Chelsea à Téléfoot a vu la victoire des Blues du Cameroun, 2 – 0. Au terme des différentes finales, plusieurs distinctions et trophées ont été remis aux méritants, dont le prix du Fair-Play à l’équipe Renouveau Center, le meilleur joueur des Poussins à Apoha de Chelsea, celui des Benjamins à Ndanga le gardien de semences Olympiques, celui des minimes à Chaya Paul et celui des cadets à Sikana Iken le capitaine de Shalom.

Les jeunes rendent hommage à Roger Milla
Il a toujours été des rendez vous des jeunes, il a particulièrement pris part à toutes les dix éditions du tournoi Semences Olympiques, Roger Milla, l’ambassadeur itinérant, est toujours aux côtés des jeunes pour les encourager, les soutenir et les inspirer. « Quand il est à côté de nous, ça nous motive à bien jouer, parce que nous voulons être comme lui. », disait le jeune Mfédé, le fils de l’ancien international Louis Paul Mfédé, sociétaire de Semences Olympiques. L’infatigable vieux Lion a dû se lever plusieurs fois pour aller donner le coup d’envoi ou accompagner la Déléguée du Minsep, il a pris tout son temps pour faire des photos de famille avec toutes les équipes participantes, il est resté sur place de 12 heures à 18 heures. Il faut avoir fait les stades, avoir poussé au ballon, pour avoir une telle patience. Lors de l’un des tournois en question il y a un peu plus de 7 ans, au stade annexe N°1, Roger Milla nous disait déjà qu’il aime être près des jeunes parce qu’il se rappelle qu’il a joué à leur âge pieds nus, et lorsqu’à leur époque ils avaient des blessures, leurs mamans leurs appliquaient du piment sur les pieds parce qu’il n’existait pas de pansements appropriés, nous racontait-il.
Fort de cette histoire et de son omniprésence, l’officier de réserve a aussi été distingué comme un jeune finaliste, un hommage lui a été rendu par les joueurs de Semences Olympiques, Roger Milla a reçu 4 maillots portant la griffe de Semences Olympiques et un ballon portant les signatures des joueurs finalistes. Répondant à cette distinction, Milla Roger a remercié les jeunes, leur promoteur Pascal Atangana qui a longtemps été dans la commission du football des jeunes à la Fecafoot, mais qui n’est pas aujourd’hui en odeur de sainteté avec les dirigeants de cet organe technique.

On retiendra que nous avons vu dans toutes les huit équipes finalistes des jeunes très talentueux qui ne demandent qu’un bon suivi, des jeunes qui méritent de meilleures conditions de travail et qui doivent bénéficier d’une attention particulière de ceux que Louis Marie Ondoa Bernard, l’ancien président de la commission du football des jeunes, a appelé les analphabètes du football. Malheureusement pour leurs idées, Ondoa cruff et Pascal Atangana, ont été vomis par la Fecafoot qui continue sa marche dans un élan de chute libre, alors qu’elle ne cesse parler du professionnalisme au Cameroun. Prochain stop du tournoi en avril 2010 avec un tournoi international qui fera appel aux équipes du Milan, Chelsea, Barça et bien d’autres.

Jean Charles Jérémie

2010 pour célébrer le jubilé de l’indépendance du Cameroun



Le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement camerounais, a attendu la dernière minute pour annoncer ce que les pouvoirs publics entendent faire pour célébrer les 50 ans marquant l’accession du Cameroun à l’indépendance. C’était le 1er janvier 1960 à l’ONU. Le programme des manifestations va s’étendre sur toute l’année 2010, mais le début du vaste programme a commencé au Musée National le 31 décembre 2009 avec des activités culturelles et patriotiques. Le Mincom appelle aussi les médias à couvrir largement la CAN et le Mondial 2010.
Pourtant le chef de l’Etat a annoncé les couleurs de cette commémoration dans l’un de ses discours il y a plusieurs mois, mais personne n’avait dû faire attention. Il a fallu du temps, presqu’au moment où le président de la République attend déjà que les ministres qu’il a nommés le 30 juin dernier lui remettent leurs copies pour les corrections, pour voir le gouvernement de la République se rappeler que le jubilé doit se célébrer avec faste. Le Mincom qui est très subtils dans ses démarches, a su passer l’épreuve et contourner les questions piège d’une presse libre mais de temps en temps nocive. En appelant la presse à la rescousse, Issa Tchiroma Bakary, n’a pas lésiné sur les moyens, il a remercié la presse nationale pour les efforts faits, il a regretté les dérapages souvent constatés et a souhaité que les médias soient davantage responsables. Il est question d’une célébration qui marque l’histoire controversée de notre pays sous l’administration coloniale, la répartition du Cameroun en trois après la défaite des Allemands à la grande guerre en 1945, la Référendum du 11 février 1961 sur l’Unification du Cameroun et la Réunification le 1er octobre 1961. Sans oublier de relayer le nationalisme de certains de nos compatriotes qui ont versé de leur sang pour rendre le Kamerun libre. Dans son discours de fin d’année ou de bonne année, Paul Biya a tenu à souligner que le peuple camerounais rende un hommage mérité aux héros qui ont laissé leur vie sur le carreau, pour notre indépendance. Il soutient également que le 1er janvier est un jour de recueillement et de regret pour le berceau de nos ancêtres, l’année 2010 est pour nous une année du cinquantenaire qui prendra fin le 20 mai 2010 avec le grand défilé de l’Unité Nationale.

Le ministre Tchiroma voudrait que la presse soit le relais, le tam-tam de résonnement pour mieux édifier les Camerounais sur l’importance que revêtent ces dates, le rôle qu’ont joué plusieurs héros et les différents événements qui ont entouré notre indépendance le 1er janvier 1960. Le Mincom demande aux Responsables des organes de presse de lui faire des propositions pour que cette célébration ait une couleur parfaite et soutenue. Le gouvernement attend des messages de réconciliation, d’amour, d’édification, de patriotisme, parce qu’on a constaté depuis quelques années qu’il y a un déficit de patriotisme chez nos compatriotes. Il faut refaire la part des choses, mettre chaque chose à sa place, cultivé le civisme aux Camerounais, le respect des autres, de la chose publique, de la chose d’autrui, des lois et règlements de la nation. L’Education de base étant la chose la moins partagée de l’heure dans notre pays, il faut faire quelque chose et vite en comptant sur les journalistes qui sont les éducateurs, les informateurs et les communicateurs.

L’hymne du national chanté à minuit partout au Cameroun
C’était la magie de cet événement, au Musée National et dans toutes les régions du Cameroun, l’hymne national qui devait être repris en chœur par le public présent a plutôt été chanté à regret par des étudiantes qui ont considérablement dégradé l’ « Ô Cameroun berceau de nos ancêtres ». C’était pour marquer la victoire du nationalisme sur les impérialismes. Au sein du site des manifestations culturelles, le ministère de tutelle a lancé plusieurs articulations, dont le concert géant qui a regroupé de nombreux artistes camerounais de renom. On n’oubliera pas le « Je vais à Yaoundé, Yaoundé la capitale » de Talla André Marie, « Liberté » de maman Anne Marie Ndzié et bien d’autres comme Lady ponce, X Maleya, Prince Afo Akom, Marole, Tonton Ebogo. Après le chant de ralliement, à minuit, l’armée a déclenché sans grand succès les feux d’artifice qui ont couvert le ciel du centre ville de Yaoundé. On espère seulement que tous les chefs-lieux de régions ont suivi le mouvement. En dehors de ces manifestations, une messe a été dite à Nsimalen par l’archevêque métropolitain de Yaoundé, Victor Tonyé Bakot, dans la poursuite des mêmes objectifs d’apaisement, d’amour et de patriotisme.

Et la CAN 2010 alors ?
En dehors de la célébration du jubilé de l’indépendance de notre pays, le ministre de la Communication a aussi tenu à rappeler aux hommes des médias que l’an 2010 commence avec un grand événement sportif en Angola, il question pour le gouvernement camerounais de faire une large communication autour de cette CAN . Après le dernier échec si près du but, le Cameroun a perdu en finale contre les Pharaons d’Egypte, au Ghana en 2008, il faut pouvoir remporter le 5e titre continental au terme de cette expédition pleine d’incertitudes et se comporter mieux qu’en 1990 à la coupe du monde qui aura lieu en Afrique du Sud en juin prochain. Les pouvoirs publics ont d’ailleurs mis beaucoup de moyens à la disposition des Lions Indomptables, pour y arriver.

Dans son discours traditionnel à la nation le 31 décembre, le président de la République n’a pas spécialement évoqué la campagne angolaise qui commence le 10 janvier prochain ou celle qui va se dérouler en Afrique du Sud en juin, mais il a pris une fois de plus les Lions comme exemple d’unité nationale. Il et donc plus que jamais question de consolider cette unité nationale chèrement acquise par des nationalistes qui ont payé de leur sang pour la paix et la stabilité que nous avons aujourd’hui. Même si le patron des Lions Indomptables trouve que sa priorité n’est pas la CAN mais la coupe du monde, il convient d’être vigilent, de faire la part des choses, en réalisant que bien que la coupe du monde se dispute sur le sol africain, aucun Africain ne dire avec circonspection et assurance qu’une équipe du continent peut remporter le trophée mondial. Nous ne devons pas seulement rêver, surtout personne ne doit rêver à notre place, parce que personne ne saurait être plus content ou plus fâché à notre place le moment venu. Il est plus facile de remporter une CAN par un pays africain, et c’est cette compétition qui doit d’abord passer avant tout autre chose. Les entraîneurs qui cherchent à se faire un nom en Afrique, font leur boulot, mais les gouvernements africains doivent définir leurs priorités à leurs employés de sélectionneurs.

Jean Charles Jérémie

Coton sport corrige le Canon à Yaoundé




A l’occasion de la 11e journée de D1 le 30 décembre dernier, les Mekok Me Ngonda encore enfouis dans une crise qui oppose et détruit ses dirigeants n’a pas pu se défaire du filet des Cotonniers partis de Garoua pour consolider à Yaoundé leur position de leader. La défaite de 0 – 2, n’a fait que relancer la fronde prête à rompre.
Alors que le président Célestin Mbombock a pris les choses en main face à la peine qu’éprouvait Henry Claude Mvondo Mbédé, pour assumer ses fonctions provisoires, il a juste eu deux journées de relaxation avec une victoire à l’extérieur, 3 – 1, contre AS Matelots de Douala et un match nul important toujours à l’extérieur, 0 – 0, face à l’Union sportive de Douala. Le troisième test devait se vérifier contre les Cotonniers dans la cuvette de Mfandena à Yaoundé, pour cette 11e journée, le Canon bénéficiait toujours des services de son coach adjoint le capitaine de l’armée Lessomo Bienvenu. C’était un match de défi pour les deux protagonistes mais le public n’a pas répondu présent comme on pouvait s’y attendre, dans quelques coins du stade, des supporters qui se comptent au bout des doigts agitent de petits drapeaux aux couleurs de l’équipe. Les deux formations vont s’observer durant les vingt premières minutes, mais il y a un bon écart dans le fond du jeu des visiteurs, ils ont retrouvé leur efficacité, leur dynamisme et un bon collectif depuis que le Français Denis Lavagne a repris la direction de la formation du club fanion du Nord.
Un but par manche pour bousiller le vieux fusil de Nkolndongo.

A la 30e minute, l’international camerounais atteint par la limite d’âge chez les juniors, Owona Brice, reprend un centre en retrait qui est passé au-dessus de la tête d’un défenseur du Kpa-kum, et inscrit le premier but de la partie. Ce sera le score de 1 – 0 qui accompagnera les deux formations aux vestiaires. Le but est mal venu pour les locaux, les supporters qui s’agitaient et agitaient les drapeaux vert et rouge, se sont calmés, dans les tribunes A et B du côté de la loge présidentielle, les deux présidents rivaux sont assis chacun dans son angle à une bonne distance. La présence des chaises, des micros, des instruments sonores et des images taillées rappellent la campagne d’évangélisation baptisée « Christade »qui se déroule au stade Ahmadou Ahidjo depuis quelques jours. Dans les airs, une colonne de corbeaux semble nous rappeler des souvenir malheureux par le passé, mais l’élan du match nous plonge dans le présent.

Au début de la deuxième mi-temps le Canon tente de se réveiller, mais les Cotonculteurs ne laissent rien filtrer, c’est même encore les visiteurs qui rendent les affaires difficiles aux gars de Nkolndongo, à la 49e minute, Salli Edgar frappe un ballon qui est repoussé par le portier Bassilekin dépassé par les événements, malheureusement pour lui, Monkam Armand rôdait dans la surface. Il réussit à perforer le vieux fusil et les filets des Mvog Mbi, pour Coton 2 et canon 0. Dès lors, coton va commencer à gérer sa rencontre, mais le canon se relance dans la course pour essayer d’obtenir un but sans succès. Le représentant du Centre est victime de la maladresse et du manque de munitions de ses attaquants qui sombrent à la finition avec des tirs non cadrés et des obus mal positionnés dans les tranchées. Le score de 2 – 0 restera inchangé jusqu’au coup de sifflet final du central Djonkou Aurélien qui n’a été ni au-dessus ni en dessous de la moyenne.
Le coach Joseph Atangana pris à partie par des supporters aux abois
L’ancien coach du Canon qui a été limogé de l’équipe depuis plus de trois journées, s’est rendu au stade Ahmadou Ahidjo, pour regarder ses anciens poulains disputer cette rencontre très attendue, il voulait certainement aussi voir comment l’équipe s’exprime après son départ, puisqu’on l’a taxé de tous les noms d’oiseaux, mais mal lui en a pris à la fin du match. Blessés par la défaite cuisante sur leurs installations, quelques supporters véreux se sont mis à sa poursuite en vociférant tout et rien : « C’est toi qui nous a tués, ce sont tes recrutements qui nous mettent dans cette situation, on va te tuer, tu vas payer ce que tu nous as fait… », Ils le suivaient partout où il allait en le menaçant de mort, sous le regard très discret de quelques officiers de police qui n’attendaient qu’une petite erreur de leur part. Mais les sauvages ne sont pas allés au bout de leurs intentions diaboliques. Cette nouvelle défaite plonge à nouveau le club de Nkol-Ewoé dans un autre cycle de tourmente, les assisses de la fin de la phase aller vont sans doute repenser l’avenir du club le plus titré du Cameroun. Et certaines mauvaises langues soutiennent déjà que le président sortant le docteur Théophile Abéga Mbida qui n’est pas réellement parti, serait en train de se réchauffer pour reprendre son manteau. Mais comment ? Les prochaines batailles risques d’être plus vives à la tête de l’équipe. Le coach Jean Claude Bitomo qu’on annonçait à la suite du départ de Joseph Atangana a préféré déposer ses valises au sein Renaissance FC de Ngoumou, où les dirigeants voulaient aussi la tête de l’entraîneur Michel Ndongo Plateau. Mais à sa première sortie à Bangangté, il est aussi rentré avec une défaite de 0 – 2. Les supporters de Coton, eux, criaient et chantaient à la sortie du stade que leur victoire était leur « Bonne Année 2010 » au Kpa-kum.

Jean Charles Jérémie

Benoît Assou Ekotto: Une blessure suspecte à la veille de la CAN en Angola



L’arrière gauche des Lions Indomptables du Cameroun s’est blessé au cours de la rencontre Totthenam contre West Ham, en ligue anglaise, mais on se demande au vu des circonstances de son forfait si cette blessure est simple. Des accusations s’élèvent déjà.

Il y a quelques jours, alors qu’il avait déjà envoyé la liste des Lions Indomptables qui feront l’expédition angolaise à la CAF, Paul Le Guen s’est vu obliger de revoir sa copie en remplaçant Benoît Assou Ekotto par Gilles Augustin Binya qui ne rentrait plus dans le dispositif du coach français. Un coup de chance qui s’interprète différemment dans les milieux sportifs. Si le veinard peut sauter de joie pour sa récupération à l’ultime minute, par contre les raisons de ce forfait qui s’ajoute à celui de Sébastien Bassong, qui est lui aussi sociétaire de Totthenam, vont dans tous les sens. Au point où seuls les joueurs concernés peuvent nous faire la lumière sur ce qui se passe réellement. Un premier courant d’idées soutenait que le latéral gauche boudait parce que son coéquipiers et compatriote Sébastien Bassong a été viré du groupe, c’est pour cela qu’il a fait dire par ses dirigeants qu’il est blessé et indisponible pendant un mois, juste le temps d’une CAN. La loi du chantage déjà vécue et entendue au sein de l’équipe il y a quelques années.

L’autre courant attribue sa blessure aux histoires de gris-gris qui sont monnaie courante au sein des Lions depuis des décennies à l’approche des grandes échéances, on se rappelle encore les blessures de Maya Martin et Jean Manga Onguéné lors de la préparation de l’équipe en Allemagne pour la coupe du monde 1982 en Espagne. Les joueurs ont signé forfait et n’ont jamais pris part à une coupe du monde, à cause des règlements de compte internes. Durant la même coupe du monde, on a aussi longuement parlé de l’affaire Roger Milla et Eyobo Paul Alain, ce dernier avait passé le temps à s’échauffer durant la plupart des rencontres. La légende raconte que s’il avait pris part à une seule rencontre, Roger Milla n’aurait plus jamais joué en équipe nationale. Mais le vieux Lion avisé avait pu tirer son épingle du jeu. Simple légende ou sornettes de chez nous ? Dieu seul sait.
On peut aussi ajouter la fracture de Marc Vivien Foé en France, la veille de la coupe du monde française en 1998 ou même les diarrhées chroniques de Jean II Makoun et même de Joseph Désiré Djob à leur début en équipe nationale. La dernière version indexe directement le sélectionneur national des Lions qui ménagerait les deux anglais. Pourquoi ?
Paul Marie Le Guen prendra t-il Totthenam après ses 8 mois au Cameroun ?
Selon nos sources, lors du match Totthenam – West Ham, où le Lion aux renversées se serait blessé, Asou Ekotto a joué presque toute la rencontre et n’a été remplacé qu’à la 86e minute, pratiquement à la fin de la rencontre. Comment se fait-il qu’après la rencontre que le staff médical découvre qu’il a une blessure grave qui le privera des stades durant un mois ? Les premières thèses qui s’apparentent aux supputations se confondent à la vérité au regard des conclusions qu’on peut tirer de ce feuilleton qui ne fait que commencer. Nos sources soutiennent que c’est le sélectionneur national PLG qui veut ménager les deux joueurs de Totthenam, parce que disent ces sources, Paul Le Guen serait en contact avec le club pour un contrat après son job stratégique au Cameroun. Lui-même avait d’ailleurs dit lors de la conférence de presse qui avait suivi sa reconduction à la tête des Lions, qu’il avait des contacts avec l’équipe nationale de la Russie. L’argument principal évoqué par ces sources est que les textes de la Fifa prévoient qu’en cas de blessure, ce soit les médecins de l’équipe nationale du joueur qui donnent le résultat définitif avant une échéance comme celle qui vient.

Le Guen qui vit chez lui en France n’a pas pris la peine d’aller vérifier si le cas est grave ou pas, s’il est vrai ou pas, mais il s’est contenté de remplacer rapidement Ekotto, comme s’il avait une pression, il a agit sur la seule base que les dirigeants de Totthenam ont envoyé un fax notifiant le forfait suspect de notre compatriote. Au-delà des raisons évoquées plus haut, si PLG persiste encore à dire que les journalistes racontent les mensonges à son sujet et qu’il n’est pas un mercenaire au Cameroun, ce qui vient de se passer montre à ciel ouvert qu’il n’a pas les mains libres comme il le prétend depuis qu’il a pris la direction des Lions Indomptables du Cameroun. L’avenir nous éclairera sur ce qui se passe réellement, mais une fois de plus, seule la victoire finale en Angola donnera raison au Breton, aucune autre circonstance ne pourra le dédouaner.

Jean Charles Jérémie

Championnat national de boxe professionnelle : Un K.O et trois arrêts de l’arbitre lors des finales



La clôture du premier championnat national de boxe professionnelle a eu lieu le 26 décembre dernier au Camp de l’Unité à Yaoundé, sur les six combats au menu, seul deux sont allés au terme des rounds prévus. Mais en dehors des questions d’organisation et d’arbitrage qui se posent encore, les boxeurs camerounais, pourtant talentueux, restent abandonnés à eux-mêmes.
Le championnat national de boxe professionnelle, qu’a lancé en trois journées l’association Sportive Espoir Promotion (ASSESPRO), le 19 septembre 2009 à Yaoundé, s’est achevé le samedi 26 décembre dernier au Camp de l’Unité avec six finales qui n’ont malheureusement pas attirées grand monde. Comme d’ailleurs à chaque événement sportif dans notre pays ces derniers temps. Après le combat de levée de rideaux entre deux pupilles, combat soldé par un match nul controversé, le premier combat de la soirée, chez les 69 kg, prévu en six rounds n’a pas duré 30 secondes, Patrice Sanda de l’Adamaoua dit « Le Turbo » est tombé sous les masses de cailloux balancées par Mbanga Etienne du Sud. Masse de cailloux comme on l’appelle vulgairement n’en revenait pas lui-même, en voyant son adversaire tituber de coups comme un homme en état d’ivresse. C’est par l’arrêt de l’arbitre que le danger a été évité. Pour la presse, telles que les choses étaient entamées, la soirée ne devait pas être longue. Au cours du deuxième combat avec les 60 kg, le coach de Fouda Achille du Sud a vite jeté l’éponge à la fin du premier round, voyant que son poulain a reçu un nombre incalculable de coups de poings de la part du remuant Serge Mbarga, alias « Le Tigre » de la région du Centre.
Le troisième combat chez les 63,5 kg, s’est joué sur un K.O imprévisible. Le Lion Fogué Judicaël du Sud fonce dès le premier coup de gongs sur sa proie Ndoumo Fouda François du Centre, alias « Le Français », alors qu’il mène au jeu dans ce premier round, il lâche sa garde par trop de suffisance. Erreur, Le Français ne réfléchit pas et lui lâche un boulet en plein front, Le Lion s’effondre sans bouger. Le soigneur panique, on croit qu’il vient d’avaler sa langue, il essaie de revenir au centre du ring en vacillant, mais l’arbitre refuse d’autoriser une tuerie et arrête le massacre, le K.O est consommé. Deux autres combats vont suivre et iront jusqu’à huit rounds, mais c’est ici que l’on va constater les limites et l’incompétence du juge arbitre nommé Sa Majesté Ondoua Mbida, qui est allé diriger les combats étant en état d’ébriété avancé, lors du combat des 58 kg, entre Bekono Georges et Abdoulaye Hassane, tous du Centre. Le combat opposant les 75 kg, Ngathe Ignace et Endougou Tobie du Centre aura été sans doute le plus animé sur le plan technique, il opposait la puissance de Tobie à la résistance d’Ignace dit « La Machine », mais à la fin Ngathé avait la face gâtée par les frappes du solide et admirable Tobie.

La sortie spectaculaire de Bolo
Bolo c’est le boxeur du Centre qui s’appelle en réalité « Tchenga Ambomo, il est celui qui draine toujours avec lui un véritable fan club bien organisé et en ébullition. Il chauffe la salle quand sa star arrive, les adhérents arborent des tee shirts portant son sobriquet, ils savent danser et appuyer leur héros durant le combat. C’est un exemple de ce qui devrait se faire pour tous les pugilistes, mais sans moyens, sans idées, il est difficile de faire comme Bolo. Dans ce dernier combat de la soirée, Bolo affrontait Atangana dans les 81 kg, pour dix rounds. Les deux premiers rounds sont sans commentaires, quelques spectateurs disent de Bolo qu’il n’est pas aussi puissant qu’on le croyait. Mais dès le 3e round, Bolo ne permet pas à Atango de respirer, il fonce et colle sur son vis à vis avec des poings fermés, Atangana est cerné et coincé comme un rat palmiste aux filets, assommé par une machine à coups, l’arbitre ivre qui est revenu sur le ring après des contestations arrête cette décharge électrique de Bolo. Le fan club enflamme le Camp, « Bolo tue-le !, tue-le ! On va faire les comptes à l’hôpital ». Rien à faire à l’annonce de sa victoire, Bolo est porté en triomphe, le ring est assailli par des supporters et des badauds aux anges. Bolo a su se faire un petit monde là où règnent la misère et l’indigence des boxeurs.

Le calvaire des boxeurs camerounais
Sur ce plan tout est à refaire dans l’ensemble de notre mouvement sportif, les heures de lancement des manifestations ne sont jamais respectées, les pugilistes sont mal habillés, les arbitres sont saouls, le peu d’équipements disponibles est partagé entre les différents boxeurs en compétitions. On ne connaît pas le nombre d’équipes affiliées, la boxe féminine est marginalisée et les filles sont débordées par les pressions et le harcèlement des hommes du milieu. A la fin des compétitions, les boxeurs ne reçoivent aucune prime, en dehors de quelques modiques mises des parieurs, se montant entre 1000 et 5000 francs CFA. Certains boxeurs sont obligés de quitter le Camp de l’Unité à pied pour rejoindre leur domicile au milieu de la nuit, il n’y a pas d’éléments de récupération après les combats ou les entraînements. Un vrai calvaire. Tous les vainqueurs de la saison portaient la même ceinture qui faisait le tour de la salle avant de revenir chez le SG de la fédération, du vrai cinéma à la limite. Les boxeurs vaincus ne rentrent qu’avec leurs bosses et blessures, où les dirigeants leur demandent d’aller appliquer des glaçons et rien de plus à la maison. Les vainqueurs ne se contentent du port de la ceinture que le temps d’un tour d’honneur dans la salle. Par ailleurs les décisions arbitrales sont contestées à tout moment, on parle des stages de recyclage qui n’existent pas depuis des lustres pour expliquer cette insuffisance. Sur le plan sanitaire, pas de secouristes, pas d’assurance. Il y a juste un aide-soignant sans boîte à pharmacie qui passe le temps à prier pour qu’il n’y ait pas d’accident grave, on dirait une vraie course vers la mort. Dans son mot aux boxeurs à l’ouverture de la soirée, en tant que représentant du président de la fédération camerounaise de boxe, le Secrétaire général Nwaha Boniface, a supplié les mécènes pour venir soutenir le Noble art en décrépitude, il rappellera pour confirmer la mascarade et l’échec dans l’organisation de cette discipline, que les boxeurs camerounais sont souvent obligés de s’évader sous d’autres cieux et signer la nationalité de ces pays, pour survivre.
La salle même qui accueille les compétitions n’a rien à voir avec la classe du Cameroun sur le plan mondial, le Camp de l’Unité qui n’est qu’une vieille scierie coloniale adaptée en salle de sport est toujours le même, c’est ce hangar qui a servi de cadre d’entraînements à Joseph Bessala, Grand Joe qui a remporté la médaille d’argent aux Jeux olympiques du Mexique en 1968, à Martin Ndongo Ebanga, médaillé de bronze de Los Angeles aux USA en 1984, ou à d’autres comme Ngatchou Louis, Jean Marie Emebe, Ekassi Norbert, Essissima Emmanuel et plus récemment le jeune prodige Hassan Ndam Ndjikam qui fait des émules en France. On ne peut plus compter tous les jeunes qui ont fui le Cameroun à cause de ces conditions de travail suicidaires, citons : Riban Césaire, Anaba Thomas, Kaldjob et bien d’autres. Sans compter ceux qui sont restés sur place et qui n’ont pas pu résister à l’alcool pour noyer leurs soucis, c’est le cas du champion d’Afrique Georges Akono dit Cobra, dont la carrière s’est abîmée dans le vin, à cause d’un sport sans avenir au Cameroun.

Tableau des résultats
69 kg, Mbanga Etienne du Sud« Masse de Cailloux » bat par arrêt de l’arbitre au premier round Patrice Sanda « Le Turbo » de l’Adamaoua
60 kg, Mbarga Serge du centre « Le Tigre » bat Fouda Achille du Sud par arrêt de l’arbitre au premier round
63,5 kg, Ndoumo Fouda François du Centre « Le Français »bat par K.O Fogué Judicaël du Sud « Le Lion »
58 kg, Bekono Georges du Centre »Kounta Kinté est battu aux points par Abdoulaye Hassane du Centre
75 kg, Ngathé Ignace du Centre « La Machine » est traumatisé aux points par Endougou Tobie du Centre
81 kg, Tchenga Ambomo du Centre « Bolo » tabasse Atangana du Centre par arrêt de l’arbitre.

Jean Charles Jérémie

Reportage: En Haïti, "les esprits savaient"


LE MONDE | 22.01.10 | 15h49 • Mis à jour le 22.01.10 | 17h38
Port-au-Prince Envoyée spéciale



Comment oublier ce 5 janvier ? Comment ne pas se dire que les esprits, ce soir-là, avaient lancé un signe et tenté de prévenir ? A leur façon bien sûr, codée et mystérieuse. Difficile à interpréter. Mais enfin, leur comportement si étrange, une semaine avant le séisme, était à l'évidence un message. Et Jean-Alex Marc, prêtre vaudou à Tabarre, un faubourg de Port-au-Prince, reste troublé par le souvenir. Il n'avait pas su voir.



Les faits Port-au-Prince lance un vaste programme de relogement
C'était pour lui un grand jour, et la cérémonie qu'il avait longuement préparée promettait d'être à la fois fervente et délirante. "Une tradition pour moi ce 5 janvier. On l'appelle le "couché yanm", la communion de tous les esprits. Autant dire que c'est plein d'énergie !" Il avait invité d'autres hougans (prêtres vaudous), des dizaines d'initiés ; et très vite, après une longue prière, les tambours s'étaient déchaînés. Les esprits invoqués étaient venus, comme attendu. Mais ils étaient, comment dire, réticents. "Ils ne parlaient pas, ne mangeaient pas, ne festoyaient pas. Ils pleuraient. C'était bouleversant."

Papa Ogou, d'ordinaire si joyeux et festif, ne disait pas un mot. Les guédés (esprits des morts), qui ne craignent rien puisqu'ils ont déjà vécu, et forment une famille volontiers chahuteuse et paillarde, restaient mystérieusement éteints. Les chants et les danses ont quand même traversé la nuit. Mais au petit matin, le prêtre était perplexe. Et interrogeait ses pairs. Que s'était-il passé ? Où était l'erreur ? Avait-il commis une faute ? Fallait-il refaire la cérémonie ? "J'ai mis du temps à comprendre. Même le jour du séisme, je n'ai pas fait le lien. Mais l'évidence m'est apparue. Les esprits savaient qu'Haïti allait souffrir."

"Bien sûr, ils le savaient !", s'exclame André Ismaite, hougan lui aussi dans la commune de Tabarre, dont le temple - le hounfort - qu'il avait mis tant de temps à construire, s'est effondré en quelques secondes. "Nous étions avertis depuis le mois de novembre." Avertis ? "Disons que les esprits nous prévenaient par signes, par songes, par paraboles. Mais il y a tant de problèmes dans ce pays qu'on ne savait qu'attendre. Un énième soubresaut politique ? Un choc économique ? Quel tort de ne pas prendre plus au sérieux nos songes !" Qu'auraient pu faire les hougans, de toutes façons, s'ils avaient fait la bonne interprétation ? "Le gouvernement nous exclut, nous ignore, nous méprise", regrette André Ismaite. "On invite les pasteurs et les prêtres au palais présidentiel. Mais on fait comprendre qu'on n'y souhaite pas de cérémonie vaudoue. Quelle hypocrisie ! Ce pays a été fondé sur le vaudou. Tous les Haïtiens, qu'ils se proclament catholiques ou protestants, ont le vaudou dans le sang !"

L'itinéraire de Jean-Alex Marc n'était pas écrit à l'avance. Elevé par une maman catholique pratiquante éprouvant pour les rites vaudous une grande méfiance, il a beaucoup fréquenté l'église, avant d'être séduit par les Témoins de Jéhovah. Jusqu'à sa maladie. Soudaine. Mystérieuse. "Un 1er janvier, je me suis retrouvé aveugle. Sans raison apparente. Puis mon coeur a enflé. A la perplexité des médecins. Enfin, j'ai traversé une période de folie, avec de vrais délires. Et c'est à son issue que j'ai pris conscience de ma vraie place. J'étais un réclamé des esprits." Une cérémonie l'a confirmé : il était choisi pour être hougan. Impossible de refuser. A moins d'endurer des souffrances jusqu'à la mort. "Je voulais sauver ma vie. J'ai consenti. Et ma santé s'est rétablie."

Depuis, il officie dans une petite communauté pauvre qu'il chérit et dont il est, dit-il, malgré ses 36 ans, le "papa". Il organise les grandes cérémonies du calendrier vaudou, des mariages, des actions de grâces demandées (et payées) par des particuliers. Il sert de conseiller, de confesseur, d'arbitre, de psychologue. Et dans la petite cour entourée de bananiers et située entre son domicile et le petit hounfort qu'il nous fait visiter avec fierté, il reçoit sans cesse de la visite. Son téléphone portable est ouvert à tous.

Depuis le 12 janvier, "jour effroyable", il sonne sans arrêt. Pour poser mille questions : Pourquoi ? Quel sens ? Que faire ? Y a-t-il eu faute, donc punition collective ? Et puis, que faire des morts ?... Il a mûri ses réponses, littéralement "malade" de la souffrance de ses fidèles. "Dieu a créé le monde parfait ; nous les hommes, par ignorance ou méchanceté, l'avons dégradé ; on paie la conséquence. Mais Dieu et tous les esprits bien heureux peuvent alléger le fardeau."

Les cérémonies pour les morts ? Il ferme les yeux et soupire. Ah, les morts... Ces corps broyés sous les gravats. Ces cadavres suintant sur les trottoirs ou jetés dans des fosses communes. Comment ne pas frémir ? Comment ne pas s'épouvanter de cette violente entorse aux rituels du culte qui imposent notamment le dessounen, pratiqué juste avant ou juste après trépas pour libérer le corps des esprits qui le possédaient ? Mais il se veut pragmatique. Et apaisant. "Allons ! La grande catastrophe du 12 janvier balaie toute normalité. Adaptons-nous. Le corps, après tout, n'est qu'enveloppe. Débarrassons-nous des cadavres pour la sauvegarde de tous. C'est l'esprit qui importe. Nous ferons les cérémonies plus tard."

Son collègue approuve. Les hougans de la zone viennent d'ailleurs de se réunir pour décider des procédures. D'abord, bien sûr, se joindre à la prochaine cérémonie oecuménique prévue par le gouvernement. Ensuite se mettre à l'écoute des esprits qui indiqueront ce qui est bon et juste de faire pour les morts. Enfin, prévoir pour le 13 janvier 2011, soit un an et un jour après le séisme, la cérémonie essentielle du "brulezin". Les morts, dit-il, y parleront, donnant une explication à la fureur du séisme. "On sera prêt, alors, à les entendre. En ce moment, ça vacille nos têtes. Personne à Haïti n'est d'aplomb."

Annick Cojean

Angèle Aimée Djeumo: Suspendue par la Fecafoot pour avoir osé brandir une lettre à Paul Biya


La capitaine de l’équipe féminine Franck Rohliceck de Douala avait tenté de remettre une lettre au président de la République, lors de la remise des trophées aux lauréats de la saison 2009 au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Le geste qui cache des non dits lui a valu une suspension à la fédé.

Après la finale de la coupe du Cameroun 2009 remportée le 13 août par Panthère de Bangangté, 2 – 0, sur les Astres de Douala, rencontre qui marque souvent la clôture d’une saison sportive au Cameroun, la jeune footballeuse de 19 ans, Angèle Aimée Djeumo Kahenou, la capitaine de la formation de Franck Rohliceck de Douala, a tenté de remettre pendant la remise des trophées une correspondance au président de la République. C’est le protocole d’Etat qui l’a empêché d’aller jusqu’au bout de son plan. La garde rapprochée du président l’avait éconduit immédiatement, craignant d’avoir à faire à une autre histoire semblable à celle du Général Moucharaf avec une lettre qui tue à la place d’une caméra. Après toute investigation, on constatera juste que la jeune fille de première au collège Chevreul de Douala n’avait pas un plan diabolique en tête, elle voulait simplement présenter l’état de délabrement dans lequel est plongé le football féminin au Cameroun. Et Dieu seul sait qu’il s’agit d’une vraie poubelle dans notre pays. Nos pouliches subissent les foudres, les assouvissements et les pressions des dirigeants sportifs camerounais, sans oublier les pratiques contre nature qui ont libre cours dans ce football des jupons et des robes. En clair c’était des accusations suffisamment graves portées à l’encontre de la fédération camerounaise de football qui est l’organe technique.

Le coup de colère de la Fecafoot
Après les enquêtes menées par la Direction de la Sécurité Présidentielle (DSP), la fédération camerounaise de football qui était indexée a aussi lancé ses investigations comme une police secrète, pour connaître les vrais auteurs de cette plainte accablante. La footballeuse kamikaze protégeant ses sources comme un bon journaliste, la fédé a décidé de la mettre à la touche tant que la vérité ne jaillit pas. Comme une plaisanterie de mauvais goût, lors du démarrage de la saison dans la catégorie de première division chez les femmes le 5 décembre dernier dans la poussière du stade annexe N°2 de Yaoundé, Franck Rohlicec de Douala avait battu le Canon filles de Yaoundé sans sa capitaine, 2 – 1. On apprendra plus tard que la Fecafoot n’avait pas sorti le bordereau de la jeune fille poursuivie. Pourquoi ? Mystère. De plus en plus, on parle d’une suspension non écrite, ce que le président du club, Eloundou Bessala, refuse d’admettre. Pour lui, il faut que son équipe soit notifiée et que la suspension soit motivée, mais jusque-là la confusion règne autour de la question. La fédé sait souvent gérer ses problèmes avec rage et rancune. Entre temps, le coach de l’équipe, l’ancien international et sociétaire du Canon de Yaoundé, Mbom Ephraïm Marie, est obligé de jouer privé de sa capitaine pour des histoires qui n’ont ni tête ni queue.

Gestion-saucisson du foot féminin
C’est un football qui se gérait d’abord dans un sac au gré d’une présidente de la commission nationale, durant toute une année, elle jonglait en organisant un tournoi national qui regroupait quelques sélections régionales et quelques clubs tirés au pif. Au terme du tournoi, on fabriquait un champion national, on faisait de même pour désigner le vainqueur de la coupe du Cameroun ou le champion régional. Le tour était joué durant toute une saison pour justifier quelques millions arrachés de haute lutte auprès d’Iya Mohammed qui a toujours relégué le football féminin et le football des jeunes au second plan. Il n’y a pas de licences depuis des années, les équipes utilisent les bordereaux ou à défaut les cartes nationales d’identité, ce qui fait qu’il y ait des tricheries sur le terrain, certaines joueuses se retrouvent dans plusieurs clubs à la fois. Pendant plusieurs années, le football féminin a tourné ainsi en rond, mais durant son passage controversé au Minsep, Thierry Augustin Edjoa, avait demandé à la Fécafoot de mettre sur pied de véritables championnats des femmes. Cela a été fait avec la création en 2008 de la première et deuxième division de football féminin. De même, le mérite revient au même Augustin Edjoa pour l’acquisition du bus des Lions Indomptables aujourd’hui, puisque c’est lui qui avait demandé à Puma d’offrir un bus à l’équipe nationale, au cours d’une cérémonie de renouvellement de contrat entre les deux parties au Hilton hôtel. Nos amis de la fédé ont peut-être la mémoire courte.

Les clubs réclament encore 2 millions de nos francs seulement
Depuis que les deux divisions existent, les problèmes existent toujours, depuis quelques jours, les deux divisions sont bloquées pour des raisons de subventions. La première division qui avait déjà joué deux journées est bloquée à la troisième journée, la D2 n’a même pas commencé. Pour ce qui est de la D1, il y a la formation de Diamaré FC qui n’a même pas encore livré une seule rencontre des deux premières journées, faute de moyens pour descendre dans le Sud. Les clubs ont arrêté le championnat parce qu’ils n’avaient reçu que deux millions de franc CFA sur les 4 millions promis par la fédération. Les présidents veulent d’abord les 2 millions restants avant de reprendre le chemin des stades poussiéreux des régions. Que signifie en réalité 3 ou 4 millions pour un club qui doit se prendre en charge durant toute une saison ? Les dirigeants de la Fecafoot continuent à blaguer, en se nourrissant sur le dos des équipes. Il y a quelques semaines, le Secrétaire Général de la Fecafoot, Tombi A Roko Sidiki, meurtri par les complaintes qui venaient de toutes parts, était obligé de s’expliquer sur les subventions de la Fifa en ce qui concerne le football des jeunes et des femmes. Malgré les explications et précisions données, les clubs sont toujours obligés de tirer le diable par la queue pour survivre, ce qui leur revient ne leur est pas reversé en totalité. D’où la lettre qui tue et suspend aujourd’hui une innocente, mais il faut rappeler que la capitaine de Franck n’y est pour rien, puisque le président Eloundou a reconnu que ce sont les présidents de clubs qui ont accablé la fédération. Les suspensions au gré des humeurs c’est une spécialité de la Fecafoot, il y a quelques jours l’arbitre de D1 Ollé Ollé Chesnau broyait du noir, il était suspendu, pour avoir laissé perdre Coton sport à Garoua, devant le DG de la Sodecoton qui est son vrai président.

Jean Charles Jérémie

dimanche 10 janvier 2010

L'Irlande du Nord ébranlée par la liaison de Mrs. Robinson


9 janvier 2010, 17h59
AP David Morgan


Mrs. Robinson était âgée de 58 ans et son amant de 19, mais on n'est pas dans "Le Lauréat" et l'histoire pourrait faire tomber le Premier ministre d'Irlande du Nord. Car cette Mrs. Robinson-là n'est autre que son épouse et elle est soupçonnée d'avoir usé de son influence de députée pour trouver des investisseurs dans le restaurant de son petit ami.

Les nombreux adversaires politiques de Peter Robinson réclament sa démission mais le chef du gouvernement clame son innocence. Il a lui-même demandé une enquête sur l'affaire et refuse de quitter son poste. Son épouse va en revanche démissionner de ses mandats parlementaires, ont annoncé la BBC et l'agence Press Association samedi.

Le scandale a éclaté à la suite d'une enquête de la BBC à Belfast, diffusée jeudi soir à la télévision publique. Selon les journalistes, Iris Robinson, aujourd'hui âgée de 60 ans, a trompé son époux pendant plusieurs mois en 2008 avec Kirk McCambley, de 39 ans son cadet. Il venait de perdre son père, avec qui elle était amie. "Elle s'est intéressée à moi parce qu'elle voulait être sûre que j'allais bien", a déclaré le jeune homme à la BBC.

Mais l'affaire dépasse le cadre privé quand, selon lui, sa maîtresse lui remet deux chèques de 25.000 livres chacun (environ 27.800 euros; 40.000 dollars), puis veut récupérer 5.000 livres (5.561 euros; 8.000 dollars), peut-être pour en faire don à l'église évangélique (protestante) qu'elle fréquente.

Plus grave encore, la BBC affirme que Peter Robinson était au courant de l'accord financier qui, selon les règles parlementaires, aurait dû être signalé aux autorités de Belfast et de Londres. Iris Robinson aurait en effet obtenu les 50.000 livres auprès d'investisseurs, pour financer le pub que tient aujourd'hui son amant.

Mrs. Robinson a annoncé qu'elle ne briguerait pas de nouveau mandat au Parlement de Belfast en raison d'une dépression. Elle a ajouté avoir tenté de se suicider et a demandé à son époux ainsi qu'aux Irlandais de lui pardonner. "Tout le monde paie le prix fort pour mes actes (...) Je suis tellement, tellement désolée", a-t-elle déclaré.

Peter Robinson, qui a succédé en 2008 au pasteur Ian Paisley à la tête du gouvernement d'Irlande du Nord et du conservateur Parti unioniste démocrate (DUP, protestant), a assuré vendredi qu'il ne démissionnerait pas. "Je n'ai rien fait de mal, j'ai agi comme il le fallait", soutient-il. Rompant avec sa réserve coutumière, il a invité quatre journalistes chez lui mercredi et leur a livré sa version des faits, en évitant toutefois d'aborder le sujet politiquement brûlant des chèques.

Iris Robinson avait déjà embarrassé son mari par le passé en déclarant que les homosexuels devraient se faire aider par des psychiatres ou l'Eglise, arguant que si "un meurtrier peut obtenir la rédemption par le sang du Christ, un homosexuel aussi". Les Robinson sont mariés depuis 40 ans et ont trois enfants adultes.

Iris Robinson, députée depuis 2001, devrait annoncer dans les prochains jours qu'elle démissionne de ses mandats parlementaires à Londres et à l'Assemblée de Belfast, selon la BBC et l'agence PA, qui citent des sources non identifiées au sein du DUP.

L'affaire Mrs. Robinson survient à un moment déjà difficile pour le Premier ministre. Ses adversaires demandent sa démission de la tête de la fragile coalition protestante-catholique issue de l'accord de paix de Stormont de 1998 et, même au sein du DUP, certains doutent de sa survie politique.

Les relations entre le Premier ministre protestant et son vice-Premier ministre catholique se sont tendues courant 2009, le catholique Martin McGuinness, du Sinn Féin, reprochant à Peter Robinson de faire obstacle au transfert de Londres à Belfast des pouvoirs en matière de police et de justice, dans le cadre du processus dit de "dévolution".

En outre, la police nord-irlandaise ainsi que les soldats britanniques postés dans la province semi-autonome sont confrontés depuis quelque temps à des attaques de dissidents de l'Armée républicaine Irlandaise (IRA), dont la dernière en date a blessé grièvement un policier catholique vendredi matin.