Toutes proportions gardées, vous êtes aujourd'hui, à mes yeux, comme le "bon français" de 1944, celui qui est responsable de la vie d'un homme : le jeune Ibrahim APARCI, dont je connais très bien la situation personnelle, tout comme vous... Si vous preniez la décision de faire expulser, ce vendredi, ce jeune Kurde vers la Turquie, dans les conditions des tensions actuelles entre la Turquie et les Kurdes, alors qu'il refuse d'effectuer son service militaire, ce qui est tout à fait logique, vous vous comporteriez, Monsieur le Préfet, comme le "bon français", qui a fait son "devoir" en 1944. Sachez que je serai très attentif à vos décisions. Si, par malheur, vous n'entendiez pas l'appel des voix de tous ceux qui s'élèvent contre l'ignominie et si vous décidiez de renvoyer Ibrahim vers les geôles turques - et personne ne peut ignorer les conditions qui y sont réservées aux prisonniers kurdes -, je vous considèrerais comme personnellement responsable de chacun de ses cheveux !
Je transmets la copie de ce courrier à l'ensemble de mes correspondants français et étrangers, en leur demandant de le diffuser à leur tour, afin que nul n'ignore votre responsabilité ! J'ose espérer que, pour vous, la vie d'un homme a plus de poids que l'évolution de votre carrière ou votre notation auprès de votre Ministre de tutelle ou de celui de l'indignité nationale, Brice HORTEFEUX !
Sachez, que dans la droite ligne des Guy MOQUET, Marcel HOUDART ou Raymond DELIENNE, je serai toujours un résistant contre l'injustice et contre les crimes contre l'humanité !
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l'expression de mes considérations humanitaires.
Jean-Luc DURIEZ
13005 MARSEILLE