L’école buissonnière

 

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Toxines et venins chez les Arachnides

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Sommaire :

- Toxines et venins chez les araignées

- Toxines et venins chez les scorpions

- Venins d’arachnides

- Venins de mygales, source de traitement anti-douleur

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Toxines et venins chez les araignées

 

Certaines araignées peuvent nous inquiéter de par leur taille impressionnante telles les grandes Hétéropodidés qui peuvent pénétrer dans les maisons ou les grandes araignées loups, lycoses qui vivent dans la nature.

Cependant leur taille ne donne aucune indication sur leur dangerosité.

 

Les araignées sont des animaux timides et peureux qui en règle générale préfèrent fuir pour se cacher quand ils en ont la possibilité.

Dans le cas contraire, si elles se sentent acculées, elles se mettent en position de défense et tentent d'exagérer leurs dimensions en levant la première paire de pattes (pédipalpes) et parfois en découvrant les crochets (chélicères) découverts.

Elles fabriquent un poison chimique redouté dans les esprits, cependant ils n'ont pas tous les mêmes effets et leur toxicité diffère selon les espèces.

De plus, l'inoculation d'enzymes digestives entraîne de possibles réactions locales.

 

Chez les araignées, la fonction venimeuse est située dans le céphalothorax.

Les venins ont un rôle essentiellement alimentaires et sont synthétisés par des glandes salivaires modifiées; ils s'écoulent  ensuite dans un canal et passent dans les chélicères.

Ces chélicères sont des pièces buccales situées au milieu juste entre les pédipalpes; si leur forme et placement diffère selon les espèces, ils ne donnent par contre aucune indication sur la toxicité du venin.

Ils sont par contre révélateurs de l'utilisation que l'araignée en fait selon les proies concernées les chélicères sont plus ou moins longues pour percer des carapaces dures par exemple.

 

Les Aranéomorphes sont pour la plupart incapables de transpercer la peau humaine, le peu de venin qu'elles pourraient inoculer est insignifiant  pour un être humain même s'il est mortel pour un insecte.

 

Ils servent à tuer et digérer les proies.

L'injection de venin n'est pas systématique, notamment quand l'araignée parvient à contenir la proie uniquement avec les crochets, les pédipalpes et les pattes.

Les araignées digèrent leurs proies à l'extérieur de leur corps et ne peuvent ingurgiter que des liquides et de la bouillie.

Quand le venin et les enzymes ont fait leur effet, la nourriture est réduite à une masse informe.

La soie qui emballe et maintient les proies permet souvent  d'éviter qu'elles ne se disloquent quand l'araignée en absorbe le contenu.

Certaines comme les Thomisidés (araignées crabes) au venin proportionnellement  puissant ne font que deux trous par lesquels elles injectent leurs toxines et absorbent le contenu; leurs proies conservent un aspect extérieur intact.

 

Leurs composants sont très divers aussi pour simplifier on les divisera en deux catégories :

- neurotoxiques (Atrax, Phonentria, Latrodectus)

- nécrosant (Segestria, Loxoceles, Lampona, Lycosa, Cheiracanthium, Tegenaria)

 

Comme certaines toxines de scorpions, plusieurs venins d'araignées agissent sur les récepteurs des canaux assurant la transmission  de l'information nerveuse en libérant des neurotransmetteurs ou médiateurs chimiques.

 

Les polyamines provoquent une paralysie flasque (décontraction totale comme avec le curare) quasi inoffensifs sur l'homme mais pas sur les insectes.

Ils agissent sur les récepteurs des canaux ioniques.

 

Les peptides agissent sur ces mêmes canaux chez les insectes et les humains et sont actifs sur les jonctions entre les neurones (synapses) ou entre les neurones et les muscles (plaque motrice).

la synapse est un minuscules espace entre deux neurones.

L'influx nerveux(potentiel électrique) déverse des molécules transmettant un message au neurone suivant.

En une fraction de seconde, la transmission de l'information passe d'électrique à chimique.

La quantité de molécules (neurotransmetteur) conditionne donc la force et la durée de la contraction.

Si la sécrétion de neurotransmetteur stoppe, plus aucune communocation ne passe, donc plus aucune contraction n'est possible (paralysie flasque)

Si cette sécrétion augmente, la contraction est constante (paralysie contracturante).

 

Les enzymes s'attaquent aussi au sang (hémolyse) et à l'épiderme (nécrose) ce qui augmente ainsi la diffusion du venin dans les tissus.

Chez beaucoup d'araignées, les protéines sont actives sur les invertébrés (proies) et aussi sur les vertébrés qui sont leurs prédateurs.

 

On cherche des applications en physiopathologie pour lutter contre les cancers, épilepsie, etc...

 

Composition: 3 types de molécules

- Petits composés : ions, acides aminés, neurotransmetteurs, amines biogènes.

- Plus grands : peptides (chaines d'acides aminés).

- Enormes : protéines (chaines de peptides).

 

Il n'est pas encore certain que les enzymes digestives retrouvées dans les venins fassent à proprement parler partie de ce même venin.

Ces enzymes complètent l'action du venin mais ont au départ une fonction alimentaire.

De plus on a remarqué qu'après la morsure, les araignées régurgitent  de la salive qui contient des enzymes digestives.

 

Toxines nécrosantes : mélanges d'enzymes détruisant nos propres protéines, graisses, eau, tissus et sang.

 

L'envenimation dépend de l'espèce concernée, du sexe (la femelle étant plus dangereuse), de l'âge et de la santé de l'animal.

Sur 60 familles de Labidognathes, 1 sur 5 compte des espèces potentiellement dangereuses.

Sur 37 000 araignées connues, moins de 100 présentent un danger passager et bénin pour l'Homme.

8 ou 10 espèces sont réellement dangereuses.

L'issue mortelle reste exceptionnelle.

 

Familles européennes "dangereuses":

 

Latrodectisme:

Latrodectus tredecimguttatus et autres espèces, les célèbres veuves noires.

Aussi cité le genre Steatoda, mais controverse...

Famille des Théridiidés :

Compte 1500 espèces.

Seul le genre Latrodectus comporte des espèces réellement dangereuses : les fameuses veuves noires.

Présentes sur tous les continents, elles sont plus ou moins dangereuses et portent pour la plupart un dessin assez caractéristique en forme de sablier ou diabolo, souvent rouge, parfois seulement deux bandes ou points sur l'abdomen; le dessin est parfois peu visible.

Ces motifs sont variables selon les espèces, certaines ne sont pas noires mais bien plus colorées.

De moeurs discrètes, elles tissent des toiles de formes désordonnées dans des endroits peu accessibles et sombres.

 

De toutes les araignées habitant la région méditerranéenne, seule la veuve noire ou malmignatte Latrodestus decimguttatus est réellement dangereuse.

Cette espèce reste le plus souvent dans un petit tunnel débouchant dans sa toile qui a sa base sous un rocher ou dans une anfractuosité et son extension dans la végétation environnante.

Elle ne s'en éloigne guère et disparaît dans le tunnel à la moindre alerte.

Cette toile est peu visible à hauteur d'homme, les accidents concernent donc le plus souvent des agriculteurs en périodes de récoltes ou des travailleurs routiers en période de travaux.

 

La morsure, peu douloureuse au début et est négligée sur le moment.

Cependant, le système lymphatique commence à enfler douloureusement au bout de 10mn à 1 h.

Le venin contenant une neurotoxine provoque une tétanisation des muscles faciaux et abdominaux.

Si les muscles respiratoires sont concernés, l'issue peut être fatale...

Après quelques heures on ressent  des contractures abdominales, hypersudation, fièvres puis refroidissement hypertension, nausées, vomissements, tremblements.

Parfois troubles visuels et respiratoires, accélération du rythme cardiaque, perte de connaissance.

Ces symptômes sont accompagnés d'angoisses pouvant durer plusieurs jours.

Parfois symptômes dermatologiques 1 à 2 jours après.

Un sérum antivenin contre le latrodectisme existe et apporte une amélioration rapide.

L'injection de dentrolène (décontractant musculaire) fonctionne bien aussi.

 

Aux USA, 4% des morsures sont fatales.

En France, les venins de cette famille ont été encore peu étudiés et on peut donc penser qu'on retrouve certaines toxines semblables chez d'autres membres de la famille.

Steatoda paykulliana ressemble d'ailleurs beaucoup à une veuve noire et vit dans les régions méditerranéennes comme Teutona grossa.

La malmignatte ou veuve noire, Latrodectus tredecimguttatus, est cantonnée au Sud de la France et plus largement répandue en Corse et en Italie.

Le centre anti poison de Marseille a recensé en Provence Alpes Côte d'Azur, Corse et Languedoc Roussillon 30 cas d'envenimation entre 1973 et 1993, très variable selon les années :

25 en Corse,

3 dans les Bouches du Rhône,

1 dans les Alpes Maritimes,

1 dans les Hautes Alpes.

 

De la même famille, la malmignatte almoravide (Afrique du Nord et Espagne) et la malmignatte balafrée, (Steatoda paykulliana) du Sud de l'Europe.

Mode de chsse semblable à celui de Latrodectus.

La morsure des femelles adultes peut causer des complications.

 

Des études toxicologiques ont mis en évidence une similarité de son venin avec celui de la veuve noire.

 

Loxocelisme:

Loxoceles,

Famille des Loxocélidés :

Seules les espèces américaines semblent réellement dangereuses même si elles le sont toutes potentiellement .

Les Loxoceles se plaisent aux abords et dans les habitations humaines, dans les lieux sombres et parfois humides.

Ce sont des animaux très discrets qui portent sur le céphalothorax un dessin en forme de violon.

Loxoceles distincta et rufescens habitent le Sud de l'Europe et sont aujourd'hui cosmopolites.

Les deux espèces ont été mises en synonymie.

Sa morsure agit plus localement, en général les symptômes légers disparaissent en quelques jours.

Dans un cas sur dix apparait une dermite nécrosante parfois spectaculaire ressemblant à une brûlure.

La morsure se produit en général de nuit, pendant le sommeil.

Le lendemain, apparaît un érythème (rougeur) localisé puis vient la douleur.

La plaie présente un halo érythémateux rouge, une zone ischémique claire avec au centre une zone nécrotique noir bleuté.

Ecoulement et décollement cutané avec parfois une surinfection.

La guérison s'effectue sur plusieurs mois.

 

Ségestriidés :

80 espèces réparties dans toutes les régions tempérées.

Vivent dans une toile tissée dans une anfractuosité, muret de pierre.

La ségestrie florentine (Segestria florentina) est caractérisée par de gros et puissants chélicères dont les articles basaux  sont vert vif.

N'hésite pas à attaquer si elle se sent menacée.

Morsure très douloureuse.

Position caractéristique les 3 paires de pattes repliées en avant.

Pas de réel danger, mais des cas de plaies suppurantes ont été rapportées.

 

Salticidés, araignées sauteuses :

4000 espèces, très communes et très faciles à observer quoique très petites.

Facilement reconnaissables grâce à leurs gros yeux, elles avancent et chassent en sautant.

Pas d'espèce à redouter en Europe.

 

Gnaphosidés :

Vivent dans les milieux tempérés, dissimulées dans une loge pendant la journée, elles sortent la nuit pour chasser.

Lampona ( dangereuses nécroses cutanées), Herpyllus en Australie,  Megamymecion.

Quelques représentants en France et en Europe, petites araignées errantes aux moeurs nocturnes: Drassodes, Herpyllus, Zelotes.

Rien à redouter.

 

Thomisidés, les araignées crabes :

On rencontre les araignées crabes partout, il en existe 2000 espèces.

Souvent très colorées, elles se dissimulent dans les fleurs et sont capables de se déplacer de côté (latéralement).

Leur venin est proportionnellement puissant car elles attrapent de grosses proies qu'elles tuent instantanément par une morsure derrière la tête.

Leurs chélicères sont acérés et les proies ne sont pas dilacérées mais leur contenu liquéfié est aspiré.

La poka malgache , Phrynarachne rugosa, pourrait être mortelle.

 

Eusparassidés et Hétéropodidés :

800 espèces, essentiellement sous les tropiques.

Corps aplati latéralement.

Cette famille compte quelques genres dont le venin est plus actif et les morsures douloureuses: Polybetes (Amérique du Sud) Palystes (Afrique du Sud) et Olios (Australie).

Se tiennent tête en bas et pattes écartées, face ventrale collée au substrat.

Se dissimulent le jour et chassent la nuit.

Familières dans les habitations tropicales qu'elles nettoient des insectes importuns.

De taille impressionnante mais pas dangereuses.

Une espèce d'Olios présente dans toute la région méditerranéenne.

D'autres espèces tropicales sont importées par bateaux et peuvent avoir des morsures venimeuses.

 

Clubionidés :

2000 espèces.

Présentes dans les régions tempérées, elles sont errantes et s'abritent  dans de petites loges de soie.

Même si elles possèdent de longs crochets effilés, la morsure n'est généralement  pas dangereuse.

Seules les espèces du genre Cheiracanthium, largement répandu en Europe, semblent être toxiques, la morsure est douloureuse et a souvent du mal à cicatriser.

Souvent caché au repos dans une loge bâtie à l'extrémité des herbes peut provoquer des nausées, vomissements et violents maux de têtes.

Ces symptômes se manifestent rarement jusqu'à 3 jours et demeurent généralement sans suite.

 

Lycosidés, les araignées loups :

Environ 2000 espèces.

Très connues car de grande taille, très rapides mais surtout de moeurs diurnes et donc facilement visibles.

La morsure de la tarentule ou lycose de Tarente, Lycosa tarentula, provoquait une étrange envenimation en Italie.

Les effets décrits font plutôt penser à la veuve noire Latrodectus tredecimguttatus.

Dans le Sud de la France vit Lycosa narbonensis.

Il pourrait y avoir eu la même confusion au Brésil entre Lycosa erythrotaenia et une Loxoceles.

Pour la plupart elles chassent à courre de jour; certaines construisent des retraites d'où elles jaillissent au passage d'une proie.

La femelle est assez irritable quand elle porte son cocon dans ses filières - ce qui est normal car elle défend sa progéniture.

Elles sont suffisamment grandes et puissamment armées pour mordre cruellement, aussi mieux vaut les laisser tranquilles à ce moment-là.

De même quand elles transportent leurs petits sur leur dos.

Morsure douloureuse.

 

Agélénidés :

700 espèces.

Compte des membres connus en Europe comme l'argyronète, Argyroneta aquatica, ou les araignées de maison du genre Tegenaria qui jouent un rôle important dans le contrôle des insectes domestiques.

Aux USA, Tegenaria agrestis a été responsable à plusieurs reprises de morsures entraînant des lésions cutanées nécrotiques.

 

Aranéidés :

3000 espèces.

Famille bien connue car certaines sont bien visibles, tissent des toiles géométriques (orbitèles) dans la végétation et se tiennent au centre.

La néphile est le représentant exotique le plus connu.

Même si les morsures peuvent être douloureuses, elles sont sans danger.

 

Quelques liens intéressants :

- témoignage d’une personne mordue par Loxoceles à Orange 1

- témoignage d’une personne mordue par Loxoceles à Orange 2

- témoignage d’une personne mordue par Loxoceles en Italie, avec l’explication de l’évolution des lésions

- à propos de la Veuve noire en Belgique

- à propos des Veuves noires australiennes les plus dangereuses

- et une belle photo de cette fameuse Veuve noire australienne (Latrodectus hasselti)

- à propos de la morsure de la Veuve noire australienne (Latrodectus hasselti)

- à propos d’une morsure de la Veuve noire (Latrodectus tredecimguttatus) survenue en Sicile (examen clinique et premiers soins à donner)

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Toxines et venins chez les scorpions

 

Vénéré chez les Egyptiens comme un dieu, le scorpion à tête de femme Selkis protégeait les morts.

Chez les Grecs il était un instrument de la vengeance; il piqua Orion au talon pour venger la déesse Artémis qu'il avait violée.

Mais de nombreuses civilisations le considèrent comme un être maléfique et vivant dans les ténèbres, attaquant les personnes sournoisement.

 

La plupart ne peuvent tuer un humain mais certaines espèces peuvent être mortelles.

Les scorpions utilisent leur dard ou telson situé au bout de la queue pour injecter leur venin.

Les seules espèces dangereuses appartiennent à la famille des Buthidés très répandue sur la planète et qui se caractérise par un sternum triangulaire et des pinces assez fines.

Cette famille compte 500 espèces, 48 genres dont seuls 9 sont potentiellement dangereux, soit moins d'une cinquantaine d'espèces, 3,6% des scorpions.

Répandus dans les régions chaudes, parfois là où les populations sont nombreuses et en expansion ce qui augmente les relations et donc les risques encourus.

Par de nombreux échanges, les populations participent aussi à leur dissémination.

Ils sévissent particulièrement dans les pays pauvres où les conditions sanitaires sont insuffisantes pour assurer une prévention ni des soins adaptés, quand encore ils sont prodigués.

La zone tropicale (Amérique centrale et du Sud, Afrique, Proche, Moyen et Extrême Orient) doit faire face à des envenimations et morts par envenimation par les scorpions (scorpionisme) importants car les dégâts sont plus importants que ceux causés par les serpents.

 

Armes :

 

Une dague de 1 à 10 mm appelée dard située au bout de la queue, un aiguillon acéré est relié à une poche contenant 2 glandes à venin  disposées symétriquement et qui sont indépendantes.

Une forte musculature le maintient au dessus du corps prêt à frapper.

Certaines espèces peuvent projeter leur venin à plus de 2 mètres.

 

Piqûres :

 

Il peut arriver de rencontrer des scorpions quand ils sortent se nourrir à la tombée de la nuit.

Les plus grosses espèces ne sont pas forcément les plus dangereuses.

 

Les piqûres sont généralement accidentelles, elles surviennent quand on se chausse, enfile un vêtement, quand on rentre dans un duvet ou si on dérange un animal en retournant une pierre, si on met sa main dans une anfractuosité obscure...

Des accidents surviennent aussi chez des éleveurs..

 

Quelques précautions faciles à prendre sont donc conseillées :

- Port de chaussures montantes lors des sorties dans la nature,

- Ne pas retourner les pierres ou explorer manuellement des cavités sombres,

- Secouer ses vêtements et ses chaussures avant des les enfiler.

 

Pour les éleveurs :

- Connaître le nom exact de l'animal,

- L'installer dans un terrarium à toute épreuve,

- Prévenir le centre anti poison en cas de détention d'espèce dangereuse,

-  Passer son certificat de capacité,

- Eviter les manipulations inutiles.

 

En cas de piqûre :

 

- Garder son calme et ne pas s'agiter inutilement ce qui accélère la diffusion du venin,

- Appeler le 15 et le centre anti poison en donnant le nom de l'espèce,

- Ne pas faire de garrot, compression ni aspiration buccale,

- Immobiliser le membre touché et appliquer de la glace,

- Attendre les secours.

 

Comparées à celles des serpents, les piqûres de scorpions ont des effets locaux souvent peu importants.

La douleur est localisée, très violente et peut durer 24 h avec des poussées qui s'accompagnent de fièvres, nausées, malaises et dérèglements intestinaux.

Cette douleur intense ne signifie pas que la vie est en danger.

Les venins de scorpions ont des effets neurotoxiques avec une action convulsivante sur le système nerveux et une action paralysante des nerfs périphériques.

Les paralysies peuvent être flasques ou contracturantes.

Certaines espèces possèdent des venins cardiotoxiques (Tityus cambridgei pocock de Guyane).

 

Les effets des venins dépendent :

 

- de la taille du scorpion; à moins de 2 cm, les scorpions sont inoffensifs pour l'homme.

- de la localisation de la piqûre : le venin se répand bien mieux si un vaisseau sanguin est piqué.

- de l' âge et état de santé de la victime : particulièrement grave chez les jeunes enfants de moins de 6 ans, les personnes âgées de plus de 70 ans plus sensibles aussi au venin.

- de la la saison : certaines espèces ont un venin plus actif durant la saison chaude.

 

4 niveaux de piqûres (comme chez les serpents) pour classer les envenimations en plusieurs stades cliniques :

 

Grade 0 : piqûre blanche ou sèche, sans injection.

Grade 1 : quelques manifestations simples localisées autour de la blessure.

Grade 2 : symptômes cliniques généraux, la vie n'est pas en danger mais 10 à 20% des cas évoluent vers le grade 3.

Grade 3 : symptômes cliniques sérieux, risque de décès.

Après 24 h, la personne est sauve, mais dans un très faible pourcentage et même avec des soins médicaux la mort intervient dans les 6 premières heures.

 

Traitement :

 

Sérothérapie couplée à un traitement symptomatique (immobilisation, glace, antalgiques) et hospitalisation à partir du grade 2.

L'efficacité du sérum diminue rapidement, aussi une injection rapide garantit son efficacité.

Il existe des sérums spécifiques mais parfois difficiles à trouver.

L'Institut Pasteur ne fournit de sérum que pour les espèces étrangères.

Cela devrait freiner les terrariophiles débutants car les risques vitaux existent avec un bon nombre d'espèces exotiques dangereuses et vendues avec une trop grande facilité.

 

Toxines  des scorpions :

 

On a noté une très grande différence de composition entre les familles et les espèces de scorpions.

 

Le danger existe surtout dans la famille des Buthidés dont 10% sont dangereux.

 

Espèces présentant un danger:

Amérique: Tityus, Centruroides, Rhopalurus.

Afrique et Asie: Androctonus, Leiurus, Buthus, Hottentota.

Inde: Mesobuthus

 

4 types de toxines ont été mises en évidence, elles agissent sur les membranes des cellules nerveuses et musculaires.

Ells agissent sur les canaux permettant les échanges des ions (sodium, potassium, calcium, chlorure...) entre l'intérieur et l'extérieur des cellules.

Par ces canaux, l'influx nerveux est conduit sur une cellule du système nerveux ou sur une cellule musculaire.

Le contrôle de ces canaux permettrait le traitement de certaines affections.

Selon qu'ils bloquent ou activent le passage des ions, les venins provoquent des paralysies flasques ou contracturantes.

Certaines toxines sont actives sur les mammifères et d'autres sur les insectes et les crustacés.

 

Moins de 20% des piqûres sont mortelles pour de jeunes enfants et le décès d'adultes est assez rare.

La récupération est en général totale et rapide.

Cependant on dénombre dans la région d'Agadez (Niger) 200 morts par an  pour 2000 piqûres.

Au Niger, certaines régions comptent 18% de décès chez les adultes et 32% chez les enfants.

Ces cas restent heureusement exceptionnels.

 

En Europe :

 

Seul le scorpion languedocien ou scorpion jaune, Buthus occitanicus occitanicus, vivant en Europe (Espagne et midi de la France) est dangereux pour l'homme.

Cependant en connaissant leurs moeurs on réduit le risque qu'ils représentent; dans nos régions il n'existe pas d'espèce agressive et les rencontres sont rares.

Le venin des individus européens est moins virulent que celui des Africains.

Androctonus australis, Buthus occitanicus, Buthacus arenicola, Androctonus amoreuxi et Androctonus aeneas (espèces africaines) vivent tous au sol et sont nocturnes.

Chassant de nuit, ils peuvent pénétrer dans les chaussures et vêtements. Il suffit donc de les secouer vigoureusement avant de les enfiler.

Dans la journée des chaussures montantes offrent une bonne protection car ils se trouvent cachés à ce moment là dans des anfractuosité ou sous des pierres, Buthacus arenicola,comme son nom l'indique, se tient dans le sable...

 

Après une piqûre, les réflexes nerveux baissent.

Chez les enfants surviennent quelquefois des spasmes, accélération du pouls, dilatation des pupilles et respiration irrégulière.

La victime peut parfois être prise de vomissements pendant 20 à 30 heures et aussi succomber de problèmes respiratoires.

Il est préférable de consulter un médecin.

Il existe des antivenins injectables par intraveineuse à raison de 20 à 30 ml.

 

Le venin de petites espèces comme Euscorpius peut provoquer  outre des irritations locales, des nausées et vomissements, hématuries (sang dans les urines) qui durent peu.

Une injection de procaïne à l'endroit de la piqûre soulage la douleur.

 

Ci-dessous, un lien vers une étude très intéressante sur les risques découlant des scorpions au Maroc :

http://www.memoireonline.com/06/09/2175/Situation-des-piqres-et-envenimations-scorpioniques-au-Maroc--tude-pidmiologique-et-analyti.html

 

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Venins d’arachnides

 

Des venins de tarentule et de scorpions ont été utilisés pour étudier la structure et la fonction des canaux ioniques potassiques à l'intérieur des cellules par Roderick Mac Kinnon, prix Nobel de chimie en 2003.

Les canauxioniques sont des conduits ou portes contrôlant la transmission d'impulsions électriques à l'intérieur des cellules.

L'entrée des ions potassium, calcium, sodium et chlorure dans la cellule dépendent de leur ouverture ou fermeture.

Avec leurs récepteurs, les canaux font office d'interrupteurs en permettant à une pensée de survenir ou à un mouvement d'avoir lieu.

Les toxines de tarentule peuvent stimuler ces récepteurs pour maintenir une porte ouverte (équivalent neurologique d'une surtension) ou de la refermer brutalement (panne de courant).

Une porte enfoncée par la toxine provoquera toutes sortes de troubles: engourdissement et paralysie complète ou à l'inverse contractions et convulsions musculaires.

Le même dysfonctionnement peut provoquer une hausse de la tension artérielle, une arythmie cardiaque ou des crises d'épilepsie.

 

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Venins de mygales, source de traitement anti-douleur

 

Le venin contient des milliers de substances chimiques dont certaines bloquent les récepteurs de la douleur; des chercheurs de Venome- Tech  basé à Sophia Antipolis (06) explorent cette nouvelle voie thérapeutique.

 

Si dans la nature, ces venins composés de milliers de molécules chimiques sont utilisés pour paralyser et tuer les proies via une action ciblée sur le système nerveux, les scientifiques ont imaginé détourner ces activités au profit de la santé humaine en développant des médicaments innovants dérivés des protéines qui composent les venins d’araignées en particulier.

Sélectionnées par l’évolution, pour leur efficacité, elles ont comme cibles naturelles les cellules du tissus nerveux et parfois d’autres tissus.

En testant l’action de certaines substances composant le venin de mygale sur les récepteurs de la douleur et les canaux ioniques qui interviennent dans sa perception, on a mis en évidence des actions inhibitrices. A partir de ce moment-là, on a passé au crible des milliers de substances composant le venin en fonction de leur capacité à bloquer ces récepteurs de la douleur.

Cette recherche est aujourd’hui bien avancée puisque des effets concluants ont été menés chez l’animal, mais des années de recherche et de développement seront néanmoins encore nécessaires pour créer en s’inspirant des substances issues du venin des médicaments anti-douleur dénués d’effets toxiques.

L’enjeu est de taille car le mode d’action de ces venins médicaments est différent de celui des autres analgésiques du marché et ils pourraient apporter un soulagement à toutes les personnes souffrant de douleurs réfractaires à tout traitement.

 

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