Bibliographie (5) : La drôle de Vie des expatriés au Cambodge

Un petit livre fait en ce moment grand bruit dans la microcosme de la communauté française au pays des Khmers. On le doit à Frédéric Amat, narbonnais d’origine, au Cambodge depuis les années 1990, ancien rédacteur en chef puis directeur de la rédaction du feu Cambodge Soir Hebdo.
La drôle de Vie des expatriés au Cambodge est un recueil de textes sur les aventures parfois tragicomiques de ces descendants de Vercingétorix qui ont choisi de porter bien haut les couleurs du drapeau gaulois dans ce petit royaume de l’ancienne Indochine française. Il tord un peu le cou à certains préjugés, et jette une lumière assez douce sur la « dure » vie de ces originaux qui ont décidé que, finalement, le tuk-tuk était un moyen de transport préférable au métro, et qui, rassemblant tout leur courage, persistent à risquer leur santé en s’exposant à la rigueur hivernale des 25° centigrades de décembre à Phnom-Penh.
Parmi les morceaux divers et variés qui composent ces tranches de vie, j’ai pour ma part bien aimé le chapitre II, « Cultiver son jardin au cœur d’une jungle sauvage », qui donne une description sans complaisance des différentes espèces « d’expats », dont les étonnants Barangs-éponges, assimilés, tropicalisés, voulant se fondre, pour le meilleur et pour le pire, dans la société paysanne cambodgienne. Le portrait des humanitaires qui s’accrochent à n’importe quel prix à leur joli bout de gras, dans le même chapitre, est aussi assez savoureux.
Intéressant aussi, et qui me semble donner une analyse assez juste, est le chapitre VII, « Les couples mixtes : itinéraires d’un drame annoncé », qui devrait de faire réfléchir ceux qui sont à la recherche de l’âme sœur dans un bouge quelconque de la rue 136.
Quand au chapitre V, « Rêves de gloire, décadentes réalités », sa lecture devrait être obligatoire pour tous ceux qui, persuadés de la supériorité de leur intelligence sur celle de l’indigène, se voient déjà en train de construire leur villa de 30 pièces avec piscine, boy en livrée et gants blancs, et escaliers descendant directement sur le sable fin d’une plage de Kep.
Certes, l’ouvrage de Frédéric Amat a peu de chances d’être retenu par le comité de lecture du Prix Nobel de Littérature, ni même par celui du Prix Pulitzer, mais il aura le mérite de faire parfois sourire son lecteur, qui, qu’il habite à Phnom-Penh, Saigon ou Bangkok, ne manquera pas de reconnaître certaines de ses relations, voire de se reconnaître lui-même, dans certains des portraits dessinés ici.
La drôle de Vie des expatriés au Cambodge est publié par Tuk-Tuk Éditions, nouvelle maison d’édition créée en janvier 2011, dont c’est le premier ouvrage. Le livre (ISBN : 978996359804) est en vente à la librairie Carnets d’Asie, et dans les meilleurs bistrots de Phnom Penh, au prix de dix dols.

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3 commentaires pour Bibliographie (5) : La drôle de Vie des expatriés au Cambodge

  1. Morinière dit :

    Bonjour, merci beaucoup pour ce bel article, c’est très sympa. M’autorisez-vous à le reprendre sur notre page web : http://www.tuktukeditions.com
    Nous en profiterons aussi pour mettre un lien vers votre blog, qui est lui même très bien.

    Bien cordialement
    Jérôme Morinière

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  3. Laurent dit :

    Je suis cambodgienne. Moi et toutes ma familles avons étaient contraints de quitter le cambodge à cause de la gerre.nous sommes venues en france en 1975 car nous portons le nom de famille Laurent du a mon grand-père Émile laurent qui été français.je voudrai voudrais retrouver une parti de ma famille qui n a pas pu quittaient le Cambodge.merci

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