Retour de la paix dans la zone nord du Niger: l’ancien Ministre Rhissa Boula revient au bercail


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Après un peu près de deux ans d’errance entre certaines capitales occidentales, la Libye et le désert du Ténéré, l’ancien Ministre du Tourisme est de retour au pays. M. Rhissa Ag Boula est rentré, le samedi 26 décembre dernier, du côté de sa région natale d’Agadez, plus précisément à la cité minière d’Arlit où il a été accueilli en héros par les responsables de la région d’Agadez en présence de plusieurs gradés de l’armée, dont le Général de brigade Maïmanga Oumara, Chef d’Etat-major particulier du Président de la République. Chef du dernier mouvement rebelle à n’avoir pas rejoint le processus de paix entamé il y a plusieurs mois, Rhissa Ag Boula a finalement décidé de déposer les armes pour « un retour définitif » de la paix dans le Nord du Niger. Ce faisant, lui et ses combattants du Front des forces pour le redressement (FRR) doivent automatiquement bénéficier de l’amnistie dont jouissent déjà les responsables et combattants des autres mouvements armés. Cependant, le cas de Rhissa Boula est un cas atypique. Poursuivi dans le cadre d’une affaire de meurtre de l’ancien président de la sous-section du MNSD-NASSARA de Tchirozérine, feu Adam Amangué, M. Rhissa Ag Boula avait été condamné à mort, pendant qu’il était absent du pays. Un mandat d’arrêt international a même été décerné contre lui à cet effet. La question que bon nombre d’observateurs se posent est de savoir ce que deviendra cette condamnation maintenant que l’ancien Ministre et Chef rebelle a décidé de rentrer au bercail. Ce qui est sûr c’est que Rhissa Ag Boula s’est entouré de toutes les garanties avant de fouler le sol nigérien. On rappelle que par rapport à la même affaire du meurtre d’Adam Amangué, le même Rhissa Boula avait séjourné, pendant plus d’un an, à la prison civile de Say. Des proches à lui ont pris les armes et ont exigé sa libération. Ce que le pouvoir avait finalement accepté, après quelques tergiversations. Chef historique de la rébellion touarègue, Rhissa Ag Boula s’est constitué un vaste réseau d’amitiés, aussi bien en Afrique que dans de nombreuses capitales occidentales. Ici en Afrique, son plus grand soutien est sans doute le Guide de la Jamahiriya arabe libyenne, Mouammar Kadhafi accusé par ses détracteurs d’être derrière la plupart des rébellions armées qui naissent sur le continent. Soupçonné de vouloir être toujours dans les rouages du pouvoir, l’ancien Ministre Rhissa Ag Boula va-t-il rattraper le train de la refondation ? S’il le désire, ce ne sont pas quand même les arguments qui vont lui manquer. Son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS-AMANA) fait actuellement partie de la mouvance présidentielle et détient même un portefeuille ministériel dans le gouvernement du Président Tandja Mamadou.

M.D