Vancouver 2010 : Et l’impact sur l’environnement?

Les Jeux Olympiques d’hiver de 1994 à Lillehammer ont été  les premiers Jeux Olympiques écologiques. Aussi,Vancouver se voulait des Jeux encore plus verts et a tenté d’y mettre tous les moyens nécessaires pour y parvenir.

Les moyens mis en œuvre

Chacun des nouveaux sites des Jeux Olympiques d’hiver de 2010 a été conçu conformément au système d’évaluation Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) du Green Building Rating System (Leadership en conception axée sur l’économie d’énergie et la préservation de l’environnement du système d’évaluation d’immeubles verts.

Les actions en faveur de la protection de l’environnement se sont basées sur :

– les efforts de construction de lieux de rencontres éco-énergétiques ;

– l’utilisation de sources d’énergie non polluantes ;

– l’adoption de moyens de transports en commun ;

– la compensation d’une partie des émissions de gaz à effet de serre;

– les toits végétalisés avec système de récupération d’eau de pluie  au village olympique de Vancouver.

A l’issue d’un rapport concernant l’impact sur l’environnement des Jeux Olympiques de Vancouver, le comité d’organisation (Covan) a obtenu  la médaille de bronze.

Les points noirs : les transports

Une ligne de métro a été installée entre l’aéroport et le centre de Vancouver et des bus fonctionnant à piles à combustibles à l’hydrogène ont été mis en service à Whistler. Ces deux idées sont bonnes mais certains bus et l’hydrogène ont été acheminés  par camions du Québec et ils quitteront la station dès la fin des Jeux.

L’autoroute a été agrandie entre Vancouver et Whistler détruisant l’Eagleridge, un espace sauvage abritant un certain nombre d’espèces menacées. Le trafic routier à donc augmenté au détriment d’une ligne de train qui aurait pu être améliorée.  Les  infrastructures de transports en commun n’ont pas été pensées pour exister au delà des Jeux Olympiques.

Les émissions de gaz à effet de serre  sont 15 % inférieures à l’organisation des Jeux Olympiques en général. Mais les tonnes de CO2 émis par les déplacements du public, des fournisseurs, des sponsors, ni celles des camions et des hélicoptères qui ont fait des milliers de kilomètres pour ramener de la neige sur les pistes de Cypress Mountain n’ont pas été intégrés dans ce chiffre. En incluant les rejets omis précédemment l’évaluation est actuellement à 3,7 millions de tonnes d’émission de CO2 ce qui représente le rejet de 50 pays en développement actuellement.

Dans les faits

12 hectares soit 4800 arbres dont plus d’une centaine faisant issus l’une des dernières forêts (âgées de 500 ans)  ont été coupés. Ces Jeux ont entraîné la coupe de plus de 100 000 arbres, la création de plusieurs hectares de stationnement, le dynamitage et l’asphaltage de milieux naturels sauvages, le remplissage de milieux humides, l’excavation de fonds aquatiques, la construction d’une incroyable quantité de pavillons et d’hôtels, d’un village olympique de 7 hectares, de ponts, de routes, de viaducs, d’une ligne de train reliant l’aéroport au centre-ville, de systèmes d’aqueduc, d’installations sportives dont l’utilisation à long terme n’est pas garantie.

La résistance autochtone

Je vous rappelle que la Colombie-Britannique a rencontré une résistance autochtone particulièrement vigoureuse qui  a permis  aux Native Land de demeurer les propriétaires (selon la législation) de la quasi-totalité du territoire. Aujourd’hui, même si une grande partie des autochtones ont abdiqué leurs droits devant les instances occidentales, différents groupes autochtones continuent de se battre afin de bloquer l’expansion, le développement ou l’ouverture de différents centres de ski répartis sur plus d’une douzaine de montagnes.

La nature

En plus d’être assiégées par toute une série de nouveaux produits chimiques visant à augmenter la production de neige artificielle et nuisant à l’environnement, les montagnes de Colombie-Britannique, au cœur des territoires et des cultures autochtones, sont prises d’assaut par les promoteurs qui, avec l’aval du gouvernement provincial, visent à multiplier les pistes, les remontées mécaniques, les hôtels et  les routes, les aqueducs, l’électricité et les  stationnements, les forfaits d’  » héli-skiing » ou de  « snowmobil-skiing « .

Les terres autochtones  sur lesquelles ont été menés ces projets de développement, sont généralement vendues au rabais ou cédées par le gouvernement provincial au privé. Les Jeux Olympiques constituent  la justification qui a permis au gouvernement de mettre en place une série de réformes qui ont favorisé et accéléré l’acceptation et la réalisation d’une multitude de ces projets de développement.

A méditer…

~ par hugs04 sur février 24, 2010.

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