La sainte ignorance: le temps de la religion sans culture

ignoranceen photo: « moi et ma sainte ignorance »…  

En octobre dernier est paru aux Editions du Seuil, dans la collection « La couleur des idées » le dernier ouvrage d’Olivier Roy (le lien renvoie à sa page de présentation à l’EHESS), La sainte ignorance: le temps de la religion sans culture. J’avoue que j’attendais avec impatience de pouvoir le lire, et ce, pour deux raisons: 

  • tout d’abord parce qu’Olivier Roy est un excellent auteur. Je me souviens avoir lu ses ouvrages sur l’Islam à l’occasion de ma maîtrise (notamment L’Islam mondialisé et Vers un Islam européen). Quand il intervient à la télévision il apporte toujours une réflexion constructive sur l’Islam (ce qui ces derniers temps se fait bien rare). 
  • Ensuite, parce que l’ouvrage entend traiter des grandes religions en général (Islam, Christianisme et Bouddhisme). Un exercice de synthèse audacieux et périlleux auquel se livrent peu de chercheurs. On a ainsi beaucoup de publications sur un type de religion, mais rarement des tentatives de synthèses.

Et je ne fus pas déçu. La lecture est aisée et vraiment stimulante car Olivier Roy porte à la connaissance d’un large public (La couleur des Idées n’est pas une collection réservée aux chercheurs) des thèmes assez peu connus (en tout cas en France): l’approche  de la religion en termes de marché par certains auteurs américains, la question de la mondialisation des biens religieux, ou encore les relations entretenues entre une religion et la culture globale. 

Plutôt que de faire un long papier à propos du livre, je souhaite proposer plusieurs éclairages successifs sur des points importants. Si tout va bien il y aura en tout 3 :

  1. le premier portera sur une présentation générale de l’ouvrage: la thèse principale, l’économie interne, les grandes étapes de la réflexion.  
  2. le second se concentrera plus spécifiquement sur la question du lien entre religion et ethnicité. On verra qu’Olivier Roy fait l’hypothèse d’une « désesthnisation » (pas évident à prononcer) qu’il est important de discuter. Il appuie son propos à l’aide d’un article du chercheur Fenggang Yang paru dans la revue Sociology of Religion (1998, vol. 59, No. 3): « Chinese conversion to Evangelical Christianity: the importance of social and cultural contexts ». On fera un retour précis sur l’article en question et sur d’autres contributions du même numéro. Il me semble qu’Olivier Roy a tendance à tirer des conclusions de l’article allant dans le sens de son hypothèse quant à la désethnisation. 
  3. le dernier papier traitera de la question de l’espace et du territoire (géographie oblige) telle qu’elle est abordée par Olivier Roy. On y discutera en particulier de la thèse de la « déterritorialisation du local » qui n’est d’ailleurs pas propre à la Sainte ignorance.

  

Une réflexion au sujet de « La sainte ignorance: le temps de la religion sans culture »

  1. Je ne vous imaginais pas si barbu.

    Bon, on attend les trois suites. Ça m’intéresserait de savoir s’il parvient à conserver une unité conceptuelle à travers les cultes et les espaces (c’est-à-dire, si des termes comme religion, croyance, pratique, prosélytisme, etc., valent partout et pour tous).

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