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… et me cherchez sans retard l’ami qui soigne et guérit la folie qui m’accompagne

Zdoïng ! Zdoïng ! Le destin est monté sur ressort. Contrebalançant l’article précédent, empreint de morosité et de désabusion (néologisme popularisé par Nino Ferrer, il en avait le droit, il en est mort), c’est dans l’euphorie et la grande excitation que je klaxonne aujourd’hui une grande nouvelle, genre « once in a lifetime », et en avant vers de nouvelles aventures. Vous allez faire un beau voyage, me lirait une voyante dans son cristal. Où l’on retrouve notre héros, riant et trépignant, occupé à boucler ses valises.

Je m’apprête à passer quatre mois en résidence d’écriture, quatre mois d’oasis au beau milieu du CV, quatre mois de concentration offerte en parenthèse magique, quatre mois à ne rien penser qu’à mes œuvres, tout un automne de lâchons le mot le grand mot le plus grand de tous le seul qui vaille, quatre mois de liberté. Et ceci se passera très exactement à Troyes, à compter du premier septembre prochain. Toujours riant, toujours trépignant, je me suis rendu à la gare en sautillant pour acquérir un abonnement SNCF (selon le perpétuellement spirituel Jean-Pierre Blanpain, je prépare mon cheval pour l’insidieuse invasion de Troie) et j’ai même eu l’autre jour envie de m’acheter des chaussures neuves, envie saugrenue qui m’advient pour la première fois de ma vie, c’est dire le niveau inédit de mon excitation nerveuse, l’état second carrément, hi hi hi j’en rougis, des chaussures neuves je ne me reconnais plus, je frise l’hystérie amoureuse, imaginez j’ai rendez-vous.

Jusqu’alors, Troyes, où je n’ai jamais eu l’honneur de mettre les chaussures, ne m’avait guère évoqué que le champagne (chic chic, euphorie excitation bonne nouvelle), François Baroin (oh, non, zut, attention à la rechute, morosité, désabusion) et également mon camarade Jean-Philippe Blondel, qui est de Troyes puisqu’il faut bien être de quelque part, je suis bien de Grenoble et ne m’en vante point (ahah, j’avais écrit « ne m’en vente », mon dévoué webmestre m’a signalé la coquille, le vent déjà m’emporte c’est l’explication), je n’ai pas fait exprès, ni mieux ni pire, on trouve partout ici comme là de quoi s’exciter l’euphorie et se désabusionner la morosité. Car tout dépend du seul humain, seul critère qui vaille. Or cela est avéré, on trouve de l’humain à Troyes, et du chaleureux, et du charmant, accueillant, délicieux, toute ma gratitude s’envole d’ores et déjà vers l’équipe de l’association « Lecture et loisirs » qui m‘invite et prépare le terrain. C’est pourquoi je ne redoute point l’acclimatation : le crétin des Alpes se fera Crétin de Troyes. Un grand merci aussi chapeau en l’air, à Nicolas Bianco-Levrin, illustrateur et cinéaste débordant d’activités comme de générosité, précédent occupant des lieux et qui a pris l’initiative, par pur souci d’émulation, de passage de relai de l’euphorie et concentration, de me contacter afin de me présenter l’endroit, dans tous ses détails y compris le mode d‘emploi du radiateur.

Ne reste plus qu’à être à la hauteur de cette chance exceptionnelle, de cette confiance que l’on me témoigne : écrire. Des nouvelles ici même très bientôt. En attendant l’Aube, déposez-moi au manoir… et me cherchez sans retard l’ami qui soigne et guérit la folie qui m’accompagne et jamais ne m’a trahi : Champagne-Ardenne.

  1. 07/08/2011 à 23:31 | #1

    Champagne !

    (Juste une réaction au titre, avant même de lire la suite…)

  2. Yann
    11/08/2011 à 15:28 | #2

    Je ne vois pas bien sur le plan… C’est dans la rue Rettre que t’habites ?

  3. 18/08/2011 à 19:06 | #3

    A Troyes ils ont aussi une excellente andouillette ! Je ne dis pas cela pour vous bien entendu.
    Et quelle idée saugrenue d’acheter des chaussures neuves avant d’aller marcher beaucoup : gare aux phlyctènes !

  4. 19/08/2011 à 23:38 | #4

    4 mois de résidence d’écriture, quelle aubaine* !
    Tu as intérêt à en profiter pour écrire au minimum « l’œuvre » de ta vie !
    Tu en profiteras pour saluer Jean-Philippe de ma part. J’ai terminé la lecture de « G229 » pas plus tard qu’hier. J’ai aimé, comme tous les JPB que j’ai lus, mais ni plus ni moins que ses précédents romans.

    *En attendant, pendant ton absence, compte sur moi pour m’occuper de Laurence. Comment ? Que je sorte immédiatement ? Bon, d’accord… Aïe ! Non ! Pas sur la tête !

  5. fred paronuzzi
    23/08/2011 à 11:00 | #5

    Après la lecture de deux articles fort déprimants, à savoir le flop de l’excellent Jean II le Bon et la fin du livre (chaque publication, pour nous autres, « auteurs non vus à la télé », devient au fil du temps une petite victoire), voilà enfin de quoi se réjouir… 4 mois à Troyes, écrivain en résidence m’sieurs dames ! J’attends la suite avec impatience… bon séjour et la bise.

  6. 05/09/2011 à 18:50 | #6

    Ah, tout de même, j’ai trouvé ! Presque un mois (méat coule pas) pour réfléchir à une réponse aussi spirituelle que la question posée par Yann ! Eh bien oui, cher ami, regarde sur le plan anatomique, j’habite près (des) puces.

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