interview tryo.

Publié le par Funk You Dear



L’après-midi même, coup de fil inattendu, l’interview de Tryo est finalement accepté. Je m’y colle et pose quelques questions, dictaphone en main, à Guizmo, guitariste et chanteur.

 

Les chansons J’ai un But et Ca y est c’est fait évoquent ironiquement l’argent et la célébrité, qu’est ce que ça a changé pour toi ?

 

On a d’abord joué dans des salles plus grandes, et puis on a eu des moyens supplémentaires, ouais, pour produire, nous et d’autres artistes, voilà pour envisager des spectacles qu’on aurait jamais pu envisager si on avait pas eu les moyens et autant de public à soutenir Tryo. Bien sur ça a changé pleins de choses. Dans la vie de tous les jours, pas tant que ça, on a tous à peu près encore la même bande d’amis, les mêmes rapports avec la famille qu’avant que ça nous pète à la gueule. Donc j’ai pas l’impression que ça a énormément bouleversé de choses. On a la chance pour le moment du moins de pas trop se poser de questions sur comment on va bouffer à la fin du mois, comment on va s’loger, et aujourd’hui sur cette terre, ça devient un luxe, donc on a en a conscience en tout cas qu’on a ce luxe là, et au moins ça a apporté ça, c’est sur.

 

Tryo déjà 13 ans, y’a-t-il eu une grosse évolution du public ?

 

J’pense qu’il a évolué dans le sens où y’a des nouveaux adeptes qui arrivent, des jeunes qui découvrent et puis y’a une génération qui est la nôtre parce qu’on a quand même tous pris 13 ans dans la gueule et y’a toute cette génération aussi qui a suivi plus ou moins parce que y’en a certains qui ont écouté Tryo quand ils étaient jeunes puis qui sont passés à autre chose, d’autres qu’arrivent. Mais j’ai l’impression maintenant que dans les salles le public est très varié, très large, on trouve des très jeunes et des personnes du troisième âge, j’ai l’impression que ça s’est élargi et « popularisé ».

 

Etes vous engagés politiquement ou autre en dehors du groupe Tryo ?

 

Chacun d’entre nous a ses opinions politiques, on penche tous à gauche après on est pas toujours tous d’accord sur la gauche sur laquelle on penche mais dans tous les cas j’pense qu’y en aura pas un de nous qui aura voté sarkozy aux dernières élections, ça c’est sur ! (sourire) Après j’crois qu’y en aucun de nous qui est adhérent à un parti politique parce qu’on y trouve pas notre compte et on est toujours restés en dehors, en tant que groupe, on s’est exprimés individuellement. On préfère s’accrocher à des associations comme Greenpeace ou d’autres associations avec qui on a pu travailler qui me semblent des fois plus actives et plus concrètes que des partis politiques.

 

Dans Révolution et Les soldats de Plomb, vous évoquez la jeunesse et la rebellion. Etiez-vous activement impliqués dans les récentes manifestations des jeunes ?

 

Les dernières manif’ où je suis allé parce que j’avais un peu le temps c’était contre le CPE, à Rennes, dans les cortèges puisque j’habite en Bretagne, j’ai rencontré des collectifs de lycéens, on a discuté, on a essayé de faire des choses mais mon planning était très chargé mais ceci dit j’ai eu ma période lycée et manif’. Chacun son âge et sa période. C’est bien de soutenir et on était de tout cœur avec eux et ça arrive encore quand on peut aller manifester on y va. Récemment, la dernière manif’ qu’on a fait tous ensemble, le groupe Tryo j’veux dire, c’était pour le passage de la flamme à Paris avec les Tibétains. Et comme on travaille avec Greenpeace sur cette tournée, il est pas impossible qu’on aille faire quelques actions, chacun fait ce qu’il a à faire.

 
Qu’est Greenpeace exactement ?

 

C’est une association qu’on soutient activement et avec qui on a une vraie amitié maintenant j’pense, ça fait plus de 8 ans qu’on travaille ensemble sur les concerts entre autres, et on avait envie d’aller plus loin donc on a glissé notre bulletin d’adhésion à cette association dans le disque, le livret de l’album. C’qui nous plait chez Greenpeace c’est son indépendance financière notamment, elle accepte aucune donation ni de partis politiques, ni de communes, ni d’entreprises privées mais que les contributions des citoyens. Donc ça lui donne une indépendance politique contrairement à d’autres assoc’ qui bougent pour l’environnement mais sont gérées par de grosses machines polluantes. Greenpeace a un côté plus libre et ne fait pas que de l’information mais agit, notamment sur les politiques pour que les lois changent. Il y a une vraie urgence aujourd’hui …A propos du réchauffement climatique on parle de quelques années maintenant avant la tempête.

 

Deux mots sur Carmen Maria Vega ?

 

Alors Mali aurait pu t’en parler beaucoup mieux, c’est de lui que j’ai découvert en fait parce qu’il travaille aux chantiers de La Rochelle, un petit laboratoire où on aide les artistes à faire de la scène, à composer, à travailler sur leur album, enfin il s’passe pleins d’choses, et Mali est intervenant là bas. Et donc il a rencontré comme ça pas mal d’artistes dont Carmen Maria Vega. Donc cette demoiselle, je l’ai découverte à le flèche d’or, à Paris récemment, avec Tryo, et c’est un univers. J’ai pas encore assez écouté pour dire « wouaaah » mais j’ai trouvé ça vraiment pas mal. Et ce soir, j’suis très impatient d’revoir. Dans tous les cas ça a toujours été avec Tryo important de faire découvrir de jeunes artistes.

 

Un groupe coup de cœur ?

 

Y’a toutes nos premières parties sur le site de Tryo mais si y’en a un que je chérie un peu plus, c’est Flow, c’est moi qui l’ai produit, on se connaît bien et l’album a été fait dans mon studio, c’est une histoire qui commence par la sortie de l’album début septembre 08, et j’invite tout le monde à écouter son disque et aller la voir en concert. Voilà, c’est mon coup de cœur. (Sourire)

 

Votre meilleur souvenir en treize ans de Tryo ?

 

Sur scène y’en a pleins, y’a la période arrosée qui a été super, les 10 ans. Y’en a un particulier, on a joué dans un festival à 6 heures du matin, au lever du soleil, et les gens se levaient, d’autres qui s’étaient pas couchés, c’était une espèce d’atmosphère comme ça entre la nuit et le soleil au p’tit matin. C’est un souvenir mémorable.

 

En tant que spectaeur ?

 

Olala, c’est dur c’que tu m’demandes parce qu’y’a pleins de concerts qui m’ont fait triper. J’sais pas j’dirais … Nan j’peux pas dire ça .. le premier c’était Renault à 15 ans et y’a eu Santana, ACDC ...

 

Vos passions pour le cinéma et le spectacle en général ?

 

Mali a fait du théâtre, il a joué une pièce , y’a quelques années à paris mais j’ai pas eu l’occasion d’aller le voir. Daniel est un passionné de l’image et de cinéma, c’est un grand collectionneur de film et son père était cinéaste au Chili. C’est lui qui fait tous les montages et les bonus des DVDs. Voilà tous les petits extras qu’on trouve sur les DVDs de Tryo c’est lui qui s’y colle. Manu va au ciné assez souvent aussi … On a fait un spectacle avec les arrosés, une compagnie de cirque, de rue, contemporaine et on fait pas mal de rencontres comme le cirque à plumes... On a  plaisir à faire des choses avec des gens qui ont une énergie comme ça.

 

Prochain album en préparation ?

 

Du tout.


V.J.


 


 

Publié dans interviews

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