Black Panther: The Revolutionary Art of Emory Douglas

Publié le par Dji-C

Black Panther: The Revolutionary Art of Emory Douglas

Quelques dessin tiré du livre d'Emory Douglas :










Les Black Panthers revendiquaient la lutte armée. Et quelle est l’arme que choisit Emory Douglas ?  Le crayon !



En janvier 1967, les organisateurs de la première commémoration de Malcolm X à Grassroots à San Fransisco ont choisi Emory Douglas, un étudiant en arts graphiques âgé de 22 ans, pour créer le poster et les flyers pour cet événement du Hunter’s point. Douglas se souvient, " il y a eu une discussion au sujet des frères qui venaient de Oakland afin d’assurer la sécurité de Betty Shabazz, et quand ils sont allés là bas, les frères en question étaient Huey Newton et Bobby Seale. "

 

Douglas, membre de l’Union des Etudiants Noirs de City College qui créait les accessoires et les décors du dramaturge LeRoi Jones, avait entendu des rumeurs sur Seale et Newton. Les deux amis du Merritt College avaient, il y avait tout juste trois mois, co-fondé le Black Panther Party qui défendait l’idée pour les Noirs de se défendre eux-mêmes. " Huey et Bobby ont pris la parole, se souvient Douglas, et j’ai su alors que je voulais rejoindre leur action ".

 

Douglas fut bientôt nommé ministre de la culture du BBP, un poste qu’il occupa jusqu’à ce que le journal du Black Panther Party cesse d’être publié en 1979. ………il créa une histoire visuelle de l’idéologie et du programme du BBP, produisant des centaines d’illustrations, de collages photo et de posters politiques originaux et provocateurs, dont plus de 200 sont reproduits dans le livre publié récemment "  Les Black Panthers : l’art révolutionnaire de Emory Douglas ".

 

Le Black Panther Party était la ramification controversée du mouvement pour les Droits Civiques et de celui des nationalistes noirs. L’implication de Douglas au sein du BBP débuta un soir en avril, il y a 40 ans, alors qu’il rendait visite pour la première fois à Eldridge Cleaver, à son appartement de Duboce Park connu sous le nom de la Maison Noire. Douglas y trouva Seale préparant le premier numéro du journal des Black Panthers.

Douglas lui proposa ses connaissances en typographie commerciale et en illustrations (qu’il avait commencées à acquérir, adolescent,  à l’imprimerie de la prison de Chino  où il effectuait sa peine pour cambriolage) afin de rendre l’hebdomadaire aussi porteur et percutant que le message qu’il véhiculait.

 

Interviewé avant une soirée d’édition bondée au centre culturel Eastside d’ Oakland, Douglas explique que « puisque la communauté noire de l’époque n’était pas de grands lecteurs », il «  a crée un regard ‘anonyme’ auquel le commun pouvait se connecter ». Il a lancé les décennies de l’image du Panther militant chic bien avant que le concept ne devienne commun. Il a utilisé la popularité du journal (il en  a circulé jusque 400 000 en 1970) pour inciter à agir ceux qui étaient privés de leurs droits électoraux, mettant en scène les pauvres avec une authentique empathie, non pas comme des victimes, mais comme des personnes outragées, non soumises et prêtes à se battre.

 

Certains de ses plus puissants dessins montrent des personnes arborant une attitude de résistant armé, des hommes drapés de cartouchières, des femmes avec un bébé et un fusil dans les bras.

 

L’art de Douglas fait écho à l’expressionnisme des artistes afro-américains qu’il admire, Charles White et Elizabeth Catlett. Son style –  d’épais contours noirs – est aussi similaire à l’art Hispano-Americain des années 60 et 70. Les images sont emplies de colère et d’humour mordant, notamment les nombreux dessins célèbres des " pigs ", réitérant l’épithète que les Black Panthers ont rendu populaire et qui faisait référence à l’autorité répressive. " Il est important de se souvenir du contexte " à partir duquel les Black Panthers ont émergé, explique Douglas.

L’Eté de l’Amour est venu ponctuer une période instable, durant laquelle les Etats-Unis étaient déchirés par des assassinats, des protestations contre la guerre et des émeutes raciales. " Beaucoup de nos frères et sœurs étaient attaqués et brutalisés par la police ".

 

Détendu et doté d’un bon sens de l’humour, Douglas dégage un sentiment de tranquillité qui  peut surprendre quand on sait que son travail a été décrit dans un essai écrit par Baraka comme " fonctionnant comme si vous étiez au milieu d’une baston et que quelqu’un vous jetait un flingue "

 

" Il y a des images dangereuses, et leur but c’était de changer le monde ", écrit Sam Durant, dans son introduction au livre de Douglas.

 

L’un des éditoriaux de Cleaver critiquant le NAACP fut illustré par  la "  galerie des lécheurs de pompes " de Douglas, qui confronte des photos de Martin Luther King Jr et autres leaders avec le dessin cru d’un homme noir prostré devant les bottes de cowboy du président de l’époque, Lyndon Johnson.

 

" les dessins d’ Emory sont en fin de compte beaucoup moins effrayantes que les photos des journalistes de l’époque ", remarque Kathleen Cleaver (ex-femme de Cleaver), ancienne secrétaire de la communication au BBP, devenue aujourd’hui enseignante à la fac de droit Emory. " C’est dingue comme il a su rester l’artiste qu’il était en cette époque extrêmement dangereuse. Les villes étaient en feu, les gens se faisaient arrêter en masse et la brutalité policière était chose courante "

 

Durant, dont les sculptures ont exploré l’histoire des Black Panthers, dit voir en ce livre un moyen de corriger " la façon dont le BBP a été représenté et diabolisé dans la presse à gros tirages, et peut être, détourné de son utilité dans la culture populaire….Alors que la police était comme une armée qui occupait les territoires de la communauté noire, ils ont pris les armes pour se défendre, c’est aussi simple que ça. "

 

Alors que le programme des Black Panthers s’élargissait pour inclure des actions sociales, les posters de Douglas ont alors illustré l’impact du travail de proximité que faisait le BBP : petits-déjeuners gratuits pour les enfants, distribution de vivres,  centres de santé, tests de l’anémie.

 

" Beaucoup de gens diraient volontiers qu’ils pouvaient regarder les dessins publiés dans le journal du BBP et dire quelle direction il prenait, " explique Douglas. Il reconnaît en toute modestie que « certains ont commencé à acheter le journal pour ses dessins. »

 

Douglas vit dans le quartier Excelsior de San Francisco auprès de sa mère aveugle, il a continué de travailler en tant qu’artiste graphique depuis la fin du Black Panther Party en 1980.

Il travaille actuellement à une série d’illustrations pour un livre pour enfants qui s’appelle

"La santé, c’est la richesse ", il s’agit d’un dialogue sur l’ HIV et le Sida, entre deux enfants.

 

"Mes opinions ont évolué parce que c’est le propre des opinions politiques », dit-il. « Mais je m’intéresse toujours aux mêmes sujets. Je pense que les gens sont attirés par mon travail à l’heure actuelle parce qu’ils y retrouvent des sujets actuels : les brutalités policières, l’éducation, le logement. Les temps ont changé mais les besoins restent les mêmes."


Traduit Par B.C.

Source : http://www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/c/a/2007/03/28/DDGIFOS2F61.DTL

Image Source : http://www.itsabouttimebpp.com/

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Publié dans freedom2k7

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