Histoire de la violence dans les stades

Publié le par footballviolence.over-blog.com

Histoire de la violence dans les stades de Football

 

Les historiens britanniques ont déjà bien étudié la question, et la lecture de The zeenny of football hooliganism du trio Eric Dunning, Patrick Murphy et John Williams, est incontournable. Très actifs avant la Première Guerre mondiale, les hooligans sont quasi absents des tribunes très familiales de l'entre-deux-guerres. En revanche, au terme du second conflit mondial, le hooliganisme fait son retour. Il devient hyperactif dans les années 1960 et quasi incontrôlable dans les anllnées 1970    .

Le Royaume-Uni n'est pas seul touché par le fléau de la violence, et en France, Amiens se dote d'un service d'ordre dès 1906 pour endiguer ses supporters les plus indisciplinés… Les incidents dans les stades français sont moins nombreux qu'en Angleterre, mais certains d'entre eux dépassent en violence le « modèle anglais ». Ainsi, en 1967, mécontent d'une décision arbitrale, le public du Red Star mit le feu au stade et commença à démonter les tribunes. En 1932 déjà, les supporters du Havre AC avaient incendié le Stade de la Cavée Verte après une défaite 6-1 dans le derby face au FC Rouen    .

Le traitement par la presse de ces incidents est variable avec le temps. Ainsi, une publication sérieuse comme France Football a soutenu bon nombre d'actions violentes de ces personnes, qui réagissaient face à une décision arbitrale contestable ou face à des forces de l'ordre trop rigides[réf. nécessaire] On trouve des textes qu'on taxerait aujourd'hui d'édifiants jusqu'au début des années 1980. Ainsi, lors de la Coupe du monde espagnole (1982), de graves incidents ont lieu entre les forces de police du cru et les supporters anglais. France Football préféra alors mettre l'accent sur les provocations de la police espagnole. Autre cas où les hooligans reçoivent le soutien des médias : les erreurs d'arbitrage. Citons ici pour l'exemple l'éditorial signé Jaques Ferran dans l'hebdomadaire France Football du 3 juin 1975 (N°1522, page 3). Cet éditorial est intitulé « Nous sommes tous des hooligans de Leeds ! » et contient des passages explicites : « 1. L'arbitre est coupable. 2. La violence fait partie du jeu. », « Beaucoup de spectateurs français, témoins ahuris des exactions anglaises, étaient, dans le fond, par haine de l'arbitre, solidaires des supporters de Leeds » ou « Il est facile d'imaginer à quelles extrémités aurait pu se porter une foule française si, par exemple, dans une finale de Coupe d'Europe, l'arbitre avait pris, à l'égard de Saint-Étienne, les décisions qui enflammèrent les supporters de Leeds ! ». La presse britannique va même encore plus loin en créant à la fin des années 1960 un championnat d'Angleterre des hooligans. Chaque incident était noté par les journalistes et donnait droit à des points[réf. nécessaire ].

L'intrusion de la politique change un peu la donne au début des années 1980. Les partis d'extrême droite tentent en effet de recruter quelques gros bras parmi ces supporters. Aujourd'hui encore (cf le dernier rapport des Renseignements Généraux sur le sujet), le terme même de hooligan est très marqué politiquement.

Le hooliganisme connaît un virage en 1985 en raison du drame du Heysel. Les hooligans anglais sont montrés du doigt, mais n'oublions pas de préciser ici que la gendarmerie belge et l'UEFA furent condamnées par la justice belge suite à leur incompétence dans cette affaire. Une partie de la violence des hooligans était provoquée par les conditions déplorables qui étaient alors en usage dans les stades. On entassait en effet, jusqu'à l'étouffement, les supporters afin de gonfler un peu les recettes. Il faudra attendre la tragédie de Hillsborough en 1989 pour voir la mise en place d'une « vraie » politique globale des supporters en Angleterre, incluant la réfection des stades, bien que cette tragédie ne fût pas lié au hooliganisme. Depuis lors, le hooliganisme n'est plus un problème pesant comme ce fut longtemps le cas.

Si le Royaume-Uni a su gérer le problème hooligan, les autres nations européennes n'ont pas vraiment mis en place de politique globale pour traiter cette question, et les problèmes perdurent. En France, mais aussi en Belgique, Allemagne, Hollande ou Italie, pour se concentrer ici sur la seule Europe occidentale, le hooliganisme « à l'anglaise » a connu l'influence italienne du mouvement Ultras et de celles des hools hollandais, belges et allemands.

L'Espagne et le Portugal sont moins touchés par ce fléau que ses voisins mais comporte une scène Ultra fortement politisée (voire violente) avec des groupes comme les Ultras Sur 1980 du Real Madrid.

Parmi les plus violents des hooligans et des hools, figurent les Headhunters (Chasseurs de Tête), supporters du club de football de Chelsea à Londres. Parallèlement à leurs activités tournées autour de la violence, ils revendiquent leur idéologie néo-nazie et leurs liens avec le groupe néo-nazi Combat 18. On constatera cependant que leur influence est en baisse depuis la forte répression de la part des autorités britanniques.

En 1999, le reporter de la BBC, Donal McIntyre, a infiltré les Headhunters en endossant l'identité d'un fervent supporter du club, au point de se faire tatouer le logo du Chelsea FC sur le bras. Il a ainsi pu approcher les leaders du groupe, lors du Mondial 1998 en France, des matchs du championnat anglais et des rencontres européennes.

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Article copié mot à mot de Wikipédia... Vive l'originalité.
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