J'ai le plaisir de vous parler de ma semaine dernière passé à moto avec Eric à visiter de jolis coins de France. Tout d'abord le Parc Naturel Régional du Morvan. Ce parc situé en centre Bourgogne s'étend sur 281 400 hectares entre les villes d'Avallon au Nord et d'Autun au Sud.

Ce parc compte plus de 450 km de chemins ouverts à la circulation motorisée, un code de bonne conduite a même été établi afin de sensibiliser les utilisateurs de véhicules. L'ouverture des chemins est une volonté du parc et demeure unique en France, mais reste à l'état expérimental. Sa pérennité, voire son extension à d'autres PNR, dépendent donc du comportement de chacun.

A priori le Morvan est plus réputé pour les quads que pour les motos, et c'est d'ailleurs un guide quad qui m'a remis le code de bonne conduite (que j'avais déjà consulté sur le site du parc ici) alors que je ne l'avais pas trouvé à la Maison du Parc, c'est un comble ! la jeune hôtesse m'ayant répondu "vous savez on ne fait pas de pub" quand je lui ai demandé s'il existait des cartes ou des itinéraires.

Mais pas de souci pour trouver où rouler : il y a des chemins partout, les interdits et barrières n'y poussent pas (il y a toujours une ou deux exceptions de la nature!) et comme les randos quad organisées, nous avons emprunté beaucoup de parcours VTT qui d'ailleurs sont plus propices aux motorisés . . . et croisé bien peu de monde.

Les chemins y sont très variés : terre dure avec tapis de feuilles en sous-bois, bourbiers, terrains sableux, caillouteux mais quand même plutôt cassants et avec beaucoup de traversées de gués.

Lundi

Point de départ : Dun-les-Places - 103 km - croisé 4 vtt et 1 moto

Un quadeur Breton rencontré la veille au camping nous avait mis en garde contre les flaques d'eaux qui peuvent s'étendre sur toute la largeur du chemin et faire jusqu'à 30 cm de profondeur !

Le Morvan est un coin très humide avec beaucoup de rivières, de tourbières, de lacs et d'étangs, c'est aussi un paradis pour les pêcheurs !

Et puis ça change des champs alsaciens, il n'y pas de cultures céréalières (à part quelques parcelles plus au Sud) à cause d'un climat de moyenne montagne. Il y a essentiellement de la forêt, de la culture de sapins de noël et des pâturages, avec quoi ? ? ? "j'te le donne Emile" : des vaches et encore et encore des vaches ! ! !

La majorité des lacs ne sont pas d'origine naturelle. Ils ont été crées afin de produire de l'électricité au niveau de certains barrages mais surtout pour faire des retenues qui constituent des réserves d'eau potable pour Paris.

Nous avons atteint le lac de Chaumeçon qui n'est pas autorisé à la navigation :

où nous avons pris notre casse-croûte sur la plage ensoleillée ...

Dans l'après-midi c'est au Lac du Crescent que nous sommes arrivés :

Voici le type de paysage vallonné avec prés et pâturages :

Mardi

Point de départ : Planchez - 125 km - croisé 3 et 2 marcheurs

Encore un plan d'eau :

Passage au lac des Settons :

Ce jour là nous n'avons pas déjeuné sur le bord du lac mais dans une bonne crêperie située rive droite.

Passage au lac de Pannecière après le repas :

Au cours de la seconde guerre mondiale, la région a été un haut lieu de la Résistance. On y trouve de nombreux maquis (Bernard, Camille,...), des monuments à la mémoire de ceux qui ont payé de leur vie leur combat pour la liberté de la France et des cimetières. La pause historique fût très émouvante quand les moteurs se sont arrêtés dans le silence des forêts...

 Mercredi

Point de départ : St-Léger-sous-Beuvray - 90 km - croisé deux fois 2 marcheurs

Là-bas, on y trouve même des vaches homologuées à circuler sur la route !

Et on y a même vu une vieille automobile sortie d'une grange où elle dormait depuis des années pour attendre au bord de la route la venue du ferrailleur . . .

Le ciel s'est peu à peu couvert sur les monts du Morvan ...

J'ai été obligé d'allumer le phare à 12h en forêt profonde tellement j'y voyais peu

L'après-midi, Eric tenait à suivre un circuit VTT qui menait au Mont Beuvray lequel culmine à 821 mètres et où se trouve également un site gallo-romain ou des vestiges mis à jour sont présentés aux visiteurs.

Nous avons imaginé la belle vue possible de la haut mais pour la voir en vrai nous devrons y retourner !

La pluie ne permettant plus de nuitée sous la tente, nous avons poursuivi notre route en direction du Jura avec un hôtel pour mercredi soir.

Jeudi

Traversée du Jura et pause photo au lac de Vouglans. Le ciel ne nous invite pas à sortir nos motos de la camionnette. Nous avons cherché des chemins autour de St Claude mais n'avons trouvé que le départ de petits sentiers très escarpés.

Et pourtant dans l'après-midi, plus loin sur notre route, c'est moi qui ai motivé Eric à rouler deux heures sous une pluie fine et dans le brouillard. Ce fût notre expérience la moins satisfaisante, entre zone de protection du grand tétra, station de ski et pâturages traversés par les chemins mais où on trouve plus facilement l'entrée que la sortie nous n'étions pas à l'aise.

Nous avons quand même fait 38 km et la Rmx a pris des pistes de ski ! Une bleue un peu raide sur la fin et pleine de pierres, c'est nettement moins praticable qu'à ski tout de même !

En fin d'après-midi nous avons rejoint notre point de chute en Haute-Savoie où nous passerons la nuit.

Vendredi

Nous voilà enfin en Haute-Savoie ! Région qui nous fascinait et en même temps nous inquiétait quant aux possibilités d'y randonner à moto, et pourtant . . .

Grâce à Cyril que j'avais contacté par internet et que nous avions rencontré la veille nous avons roulé 98 km dans des paysages extraordinaires. Bien occupé à préparer un salon 4x4 et une endurance moto, l'enduriste local n'a pas pu nous servir de guide mais nous a indiqué où passer et avec la carte IGN nous nous en sommes bien tirés.

Eric et moi tenons encore à remercier chaleureusement Cyril pour sa disponibilité, son accueil et sa bonne humeur (ses potes sont bien sympas aussi !)

Voici en vrac quelques endroits que nous avons découverts :

Une nouvelle autoroute est en construction, le chantier est gigantesque, voici un futur pont, impressionnant ! ! !

au pont de la Caille : 147 mètres , construit en 1839

au lac des Dronières :

au crêt Bolet (953m) :

nombre de personnes croisées dans les chemins de cette région très touristique en cette fin août : zéro !

C'est ainsi que s'est terminé une excellente semaine de moto, de découvertes et de rencontres aussi avec des autochtones sympathiques, ouverts et chaleureux. La moto verte reste donc un bon moyen de découvrir une région tout en pratiquant notre loisir favori !

d'autres photos sont visibles dans l'album ici