Sud Ouest /29 mai 2009 Aéroport. Maxime Bono, maire de La Rochelle répond sur quelques dossiers chauds

« Sud Ouest ».

La réalisation de l'hôtel 4 étoiles du Gabut est-elle toujours d'actualité ?

Maxime Bono. Fort heureusement, les investisseurs sont toujours partants. Et je les en remercie. Parce que nous en sommes tout de même à notre troisième recours sur ce projet-là. Et si on remonte plus loin, cela fait près de vingt ans qu'on a acquis les terrains. Deux investisseurs se sont déjà découragés. La dernière action en justice de l'Association de protection du patrimoine rochelais porte sur le permis de construire. On continue à nous reprocher de construire au pied des tours alors que ça a toujours été le cas. Je maintiens que ce serait un non-sens de ne pas bâtir là. D'autant qu'outre l'hôtel, le projet comporte un espace vert supplémentaire au sud de la tour et une place pavée, libre de toute voiture, au nord. Je crois que cet hôtel terminera le quartier du Gabut et en deviendra la locomotive.

Où en est-t-on de la vente du cinéma le Dragon ?

La discussion avec Jacky Sence, le propriétaire du cinéma, avance. La Ville est en bonne voie pour acquérir les salles.

Il n'y aura donc pas de commerces à la place des cinémas ? On parle de la chaîne de magasins espagnols Zara ?

J'infirme totalement cette rumeur. De toute façon, je n'aurais jamais signé de permis de construire pour un tel projet.

A-t-on avancé sur le dossier du déménagement du Parc des Expositions ?

On y travaille toujours. Pour l'instant, c'est l'ancien terrain militaire de Lagord qui tient la corde. Nous sommes en discussion avec les élus de la commune. L'idée serait d'en faire, plus qu'un parc des expositions, un site pour tourisme d'activités sur 15 hectares, les autres 15 hectares pouvant être consacrés à du tertiaire de haut niveau. Naturellement, si le projet aboutit, nous confierions la gestion de ce parc d'activités et de l'espace Encan à une société d'économie mixte. Les deux lieux travailleraient dans la même entité, sous laquelle le Comité des fêtes aura toute sa place pour organiser ses propres manifestations, comme la cavalcade à laquelle les Rochelais sont très attachés.

Y a-t-il ou non un itinéraire-bis, alternative à l'autoroute, qui se dessine au nord et à l'est de l'agglomération ?

Parlons d'abord du dossier autoroutier. La déclaration d'utilité publique a été signée le 12 juillet 2005. Depuis, le projet est au point mort. J'ai interpellé Dominique Bussereau sur la question le 24 mars dernier. Il m'a été répondu que la procédure précontentieuse engagée par l'Europe sur le dossier avait été classée fin 2008. Donc l'horizon est dégagé et pourtant rien ne se passe. La fameuse lettre de mission n'a toujours pas, à ma connaissance, été envoyée à la Ligue pour la Protection des Oiseaux qui devait réaliser le diagnostic environnemental. Je viens donc de poser une question écrite à Jean-Louis Borloo sur le dossier.

Et, en attendant, la route Moreilles-Pont- du-Brault avance à grands pas du côté vendéen...

On y vient. Je suis sidéré que, dans le même temps où l'A 831 faisait l'objet d'une procédure précontentieuse, le département de la Vendée réalisait une deux fois deux voies sans aucune précaution, en bordure d'un canal avec les risques que ça comporte pour le Marais Poitevin, sur un tracé ancien (1) abandonné pour des raisons environnementales.

Je le dis tout net : je n'agrandirai pas une seule des voies de la CdA pour recevoir le trafic de cette route réalisée en catimini comme si l'on se préparait à ce que l'A 831 ne soit pas réalisée. Notre voirie ne le supporterait pas. Seule une autoroute peut absorber ce flux. Je suis d'ailleurs étonné de n'avoir jamais été approché sur la question et je trouve les conseillers généraux bien inattentifs sur la question.

Que vous inspire le naufrage de T'Capéco ?

Nous avons soutenu l'association jusqu'au bout. Nous sommes en contact avec Emmaüs pour organiser la reprise le mieux possible. Ce qui m'importe surtout, c'est que les 45 personnes concernées ne se retrouvent pas sur le carreau.

Comment avance le dossier du boulevard des Cottes-Mailles ?

Il avance mais il faut qu'on revoie l'arrivée du projet sur le boulevard Jean-Moulin. Tel qu'il est prévu, le boulevard empiéterait de quelques mètres sur la ZNIEFF (2) de Tasdon. Vu les recours qu'on a déjà eus sur cette même ZNIEFF, il faut mieux éviter de prêter le flanc à de nouvelles procédures.

 

La Chambre de commerce et d'industrie de La Rochelle désire réaliser des travaux d'agrandissement à l'aéroport de Laleu.

N'est ce pas contradictoire avec les projets de déménagement à Saint-Agnant ?

La balle est dans le camp du Conseil général. J'ai dit et répété que je n'étais pas contre ce déménagement si l'aéroport se trouvait à moins de 30 minutes du pont de l'île de Ré. Les études sont en cours, on est loin d'avoir la réponse. En attendant, il faut consolider l'existant, les lignes, le nombre de passagers. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'un agrandissement en dur, mais avec des bâtiments modulables de type Algeco qui seront forcément obsolètes dans 10 ou 15 ans s'il faut déménager. Mais nous ne le ferons que si le Conseil général nous y aide.

 

Et le contournement nord de la desserte ferroviaire de la Pallice ?

Plusieurs tracés sont à l'étude. Ce qui est sûr, c'est qu'on reste sur l'idée d'un contournement ferroviaire et non routier. Pas question de faire traverser des communes comme L'Houmeau par 1 000 camions par jour. Ensuite, il nous faudra un engagement financier de l'État. Je ne participerai au financement de la ligne à grande vitesse Poitiers-Bordeaux que si on nous aide pour le contournement nord.

(1) - La route La Rochelle-Sainte- Hermine (2) - Zone naturelle d'intérêt faunistique et floristique.