Le cycle économique

L'activité économique évolue au gré de cycles conjoncturels. Aucune économie ni aucun secteur ne croissent en effet d'une manière constante, au même rythme. Une croissance ferme peut évoluer en surchauffe, une situation qui peut déboucher à son tour sur un recul de la croissance, voire une récession.

Des études ont démontré que plusieurs produits d'investissement et secteurs évoluent différemment en fonction de la phase du cycle. Si vous adaptez vos investissements à la phase conjoncturelle, vous pouvez donc espérer réaliser un rendement supérieur. L'évolution conjoncturelle peut globalement se diviser en quatre phases:

1. Repli et récession

À ce stade du cycle, l'économie va mal. Les consommateurs diffèrent l'achat de biens durables, les entreprises vendent en conséquence moins et voient leur bénéfice s'éroder. On ne parle de récession que lorsque le produit intérieur brut d'un pays se replie au cours de deux trimestres consécutifs.

La banque centrale baissera ses taux pour relancer l'activité économique. En d'autres termes: elle rendra les emprunts moins chers de manière à stimuler la consommation. Cette initiative peut s'envisager lorsque l'inflation n'est pas trop élevée. La suroffre de capacité de production et le taux de chômage élevé ne toléreraient pas un niveau de prix plus élevé.

Au cours de cette phase, les obligations se portent bien: les investisseurs fuient le risque, et l'inflation et le taux plus faibles soutiennent les produits à rendement fixe. La crainte d'une baisse des coupons stimule l'achat des obligations.

2. Rétablissement

Les mesures de la banque centrale commencent à porter leurs fruits. Les entreprises investissent davantage et les ménages consomment plus. De nombreuses sociétés ont été contraintes de restructurer leurs activités, et ont ainsi réduit leur surcapacité. Le marché de l'emploi se porte mieux.

À ce stade du cycle, les actions sont bon marché. Le redressement des bénéfices des entreprises est notable. Les matières premières peuvent également amorcer une reprise. Les obligations, les livrets d'épargne et les bons de caisse ne sont en revanche pas intéressants car les banques centrales commencent seulement à relever leur taux.

3. Essor

L'inflation augmente à mesure que l'économie reprend des couleurs. De plus en plus de demandeurs d'emploi sont embauchés, en conséquence de quoi les salaires et les prix augmentent. La banque centrale commence à relever les taux pour endiguer l'inflation.

Les actions se portent bien à l'amorce de cette phase car les bénéfices d'entreprises et les revenus plus élevés des ménages incitent à l'investissement. Les matières premières sont en grande forme en raison de leur raréfaction. À la fin de cette phase, les actions commencent cependant à perdre de la hauteur car les premiers investisseurs craignent déjà une érosion des bénéfices. Les obligations sont à éviter en raison des hausses de taux.

4. Surchauffe

La quatrième phase - généralement la plus courte - de l'évolution conjoncturelle est celle de la surchauffe. Les entreprises ont tellement de capitaux qu'elles investissent démesurément, de sorte qu'elles créent une surcapacité. L'inflation demeure élevée en raison de la demande ferme de matières premières et du déficit de main-d'œuvre. Les banques centrales relèvent encore les taux, souvent pour atteindre un niveau préjudiciable à l'économie. La situation peut dégénérer en stagflation (inflation élevée combinée à un recul de la croissance économique)

Au cours de cette phase, la quasi-totalité des outils d'investissement part à la dérive. Les liquidités sont à privilégier. Les actions sont coûteuses et risquent une sévère correction en raison du repli économique attendu. Il est encore trop tôt pour acheter des obligations: mieux vaut attendre les premiers signes d'une intention de baisser les taux de la banque centrale. L'immobilier et les matières premières sont très chers.