Enchère inversée : aubaine ou arnaque ?

9 10 2009

Tout le monde connaît les enchères classiques où un prix minimum est défini par le vendeur et où les acheteurs font augmenter le prix avec des mises croissantes. Depuis l’essor du commerce électronique, il y a maintenant plusieurs sites d’enchère en ligne comme e-bay qui occupe une place importante pour les vendeurs et les acheteurs. Tous y retirent des bénéfices.  Mais connaissez-vous les enchères inversées ?  Dans les dernières années on a vu plusieurs sites d’enchères inversées envahir la toile.  Le concept d’enchère inversée devient la prisée des joueurs sur internet pour gagner facilement des cadeaux. Mais plusieurs s’informent sur l’essence même de cette forme de vente. 

 Quel est le principe d’une enchère inversée en ligne ?  Un objet est exposé sur internet avec une description complète ainsi que son prix réel sur le marché.  Ensuite les acheteurs ou les vendeurs ont un laps de temps (qui peut aller de 10 minutes à plusieurs semaines) pour offrir leur prix.  Celui qui remporte l’objet est celui qui a offert l’unique plus bas prix.  Jeu ?  Loterie payante ?  Hasard ou Stratégie ?  Aubaine ?  Plusieurs personnes sont sceptiques.  La France, où les loteries payantes sont interdites, a même interdit l’hébergement de ce genre de site en 2006, mais depuis elle s’est ajusté aux marchés et pour être légales les enchères inversées hébergées sur son territoire doivent être « sans obligation d’achat », transparents, avec un historique public et détaillé de chaque mise et de chaque transaction, par exemple.  Mais pour les sites hébergés en dehors de la France la vigilance s’impose parce que parmi les bonnes affaires, car il y en a, se cache aussi de vraies arnaques !  Comme des frais cachés sur chaque enchère, des frais de livraison en sus ou un manque de transparence qui fait croire que le jeu est truqué.  De plus, les sites d’enchère qui fonctionnent sur un système d’offre unique et la plus basse ne relèvent pas de la stratégie mais plutôt de la chance, il faut donc faire plusieurs mises pour augmenter nos chances et comme la plupart des enchères sont payantes, on dépense de l’argent sans être sûr de remporter des produits, c’est comme jouer aux roulettes dans les casinos sauf que si notre offre n’est pas unique parmi toutes les offres, notre mise est éliminée ! Pour le site organisateur, c’est toute une aubaine, si l’internaute doit payer 1 dollars pour une mise et qu’il gagne un appareil photo numérique qui vaut 600 $ à 100 $ mais que cette enchère a généré 2000 mises, c’est un bénéfice de 1400$ seulement sur l’appareil photo ! Et souvent le vendeur se fixe même un prix planché !

 Mais l’intérêt des enchères inversées a augmenté ces dernières années avec les diverses législations et dénonciations qui les rendent plus transparentes.  Ainsi, des entreprises ont vu l’avantage de ce type d’enchère pour leur entreprise.  Par exemple, HAmalin.com, un site de ventes dégriffées utilise régulièrement les enchères inversées pour écouler son stock.  On peut y acheter des produits jusqu’à 80 % de rabais !  Expertissim.com, un site d’antiquité, vend ses objets anciens et d’art  pour se démarquer des salles de ventes classiques, avec un prix qui baisse à chaque semaine.  Kidiou.fr offre un autre type d’enchère inversée quant à moi beaucoup plus intéressant : un acheteur propose un prix pour un produit, un scooter par exemple, et en 24 heures il peut choisir parmi les offres que plusieurs concessionnaires lui ont fait. Le bureau d’étude indépendant CECI utilise aussi l’enchère inversée pour des appels d’offres commerciales. Par exemple, suite à un appel d’offre traditionnel, ils choisissent plusieurs sociétés qu’ils invitent à se connecter dans un site sécurisé à une journée et une heure précise, et pendant deux heures par exemple, les sociétés enchérissent à la baisse en ne connaissant pas les offres des concurrents mais seulement leur position.  Peut-être que bientôt (si ce n’est pas déjà fait), une entreprise offrira un poste sous forme d’enchère inversée où les candidats enchériront à la baisse sur leur salaire et le plus bas remportera le poste !

 À voir la popularité croissante de ces sites, soit les internautes aiment jouer, soit ils font de véritables aubaines.  Alors que diriez-vous, aubaine ou arnaque ?

 Isabelle Godin

http://www.capital.fr/enquetes/economie/les-encheres-inversees-cassent-les-prix-428740
http://www.ceci.fr/enchere1.pdf

Sites d’enchère inversée
http://www.expertissim.com/
http://scooter.kidioui.fr/
http://www.bidbull.fr/
http://bizweek.fr/
http://www.bidtsar.com


Actions

Information

Laisser un commentaire