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L'
Oeuvre
de son père Childéric : En 451 les
Francs Saliens établis par traité à Tournai
et Cambrai aident Aétius (
Patrice des Gaules ) à la
tête de l'armée romaine à vaincre
Attila et les Huns aux champs
Catalauniques . La même année alors
que Childéric est roi des Francs Saliens,
il est détrôné par son peuple
( en raison de sa vie de débauche ) et se
réfugie en Thuringie auprès du roi
Bisin (dont il épousera sa femme Bassine de
Thuringe ) Son peuple reconnaissait le général
gallo-romain Aégidius comme
roi des Saliens et ceci pendant 8 ans. A son retour
Childéric montra qu'il n'avait pas abandonné le
parti romain et il participa à toutes les
opérations militaires d'Aégidius. En
463 avec ses Francs Saliens, il aide ce dernier à interdire
Frédéric ( frère de Euric roi
des Wisigoths ) de dépasser la Loire , les
Wisigoths furent battus et Frédéric
tué. En 464, à la mort d'Aegidius,
le comte Paul lui succède
et en 468 Childéric l'épaule pour
dégager
Angers assiégé par les Saxons. Le comte Paul fut
tué au cours de la bataille mais les troupes
qui n' avaient plus que Childéric pour chef,
vainquirent. Cette victoire s'accompagna d'une
substitution du roi des Francs au chef disparu des
armées
romaines. Childéric, à qui Aégidius
avait dû reconnaître les pouvoirs civils
et militaires de gouverneur de la Belgique Seconde,
se considérait comme le seul défenseur
du parti romain en Gaule, puisqu' il résistait
victorieusement aussi bien aux Wisigoths qu 'aux
Saxons. |
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A
partir de 464 Childéric
installa Rignomaire, frère du roi de Cambrai
Ragnacaire, dans la cité du Mans afin de
contrôler les Bretons d'Armorique. En 471
Anthénius laissa hiérarchiquement à Syagrius (
fils d'Aégidius ), devenu majeur, la maîtrise
de Soissons, Senlis, et Beauvais. A la chute de
l' empire romain en 476 Syagrius s'allie aux Wisigoths,
qui s'opposent aux gallo romains et persécutent
les catholiques, tandis que Childéric se
rallie à Odoacre qui
vient de se rendre maître de l' Italie ?
Dès
lors le conflit est inévitable entre Childéric
et Syagrius. Childéric, pour asphyxier Syagrius
sans se lancer dans une guerre ouverte contre Paris
( par respect pour Geneviève ) pratiqua
un siège
de la ville, en réalité un blocus
avec embargo qui dura de 476 à 486, date
de la défaite finale de Syagrius ( contre
Clovis à Soissons en 486 ). Vers 475-476
Childéric dirigeait en effet la Belgique
seconde, il mourut d'ailleurs en 481 sans que
l' hypothèque
de Syagrius eût été levée.
Il fut enterré à Tournai dans une
nécropole située en dehors de l'enceinte
de la ville, conforme au code théodosien,
qui séparait toujours la cité des
morts de celle des vivants. |
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Son
héritage : Clovis, le
fils de Childéric et Bassine, avait donc quinze
ans lorsqu'il succéda à son
père.
Cet âge était normal, puisque la loi
salique fixait la nubilité à 12 ans pour
les filles et 14 pour les garçons. En 481 Clovis
hérita donc de son père du royaume de Tournai
et aussi de la prépondérance exercée
par Childéric bien au-delà de la Somme, après
la mort du comte Paul. L'héritage de
Clovis n'était
donc pas uniquement territorial, mais politique. Les Francs étaient
parmi les barbares les plus romanisés. Quant à l'épiscopat
il voyait en eux des hommes de l'avenir. En
atteste la lettre que Remi, évêque
de Reims, envoya au jeune roi pour son avènement
le félicitant de prendre en main l'administration
de la Belgique II dont la métropole était
précisément Reims. Il n'est pas
interdit de croire qu'en envoyant cette missive à Clovis,
il lui offrait ses services, mettait son expérience
et son crédit à sa disposition. Clovis entendit
la leçon, il comprit ce que représentait
l'appui de l'église. |
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La
tombe de Childéric I , découverte à Tournai
le 27 mai 1653 par un maçon sourd et muet, étonne,
par l'aspect germanique et païen ( le roi est enterré avec
ses chevaux, portant au bras un bracelet d' argent ) de l'
autre par l'aspect officiel romain ( le manteau de pourpre
tenu par une fibule d' or, propre au général
romain et cet anneau au doigt servant à sceller les
actes portant la légende : Childéricus rex (
Childéric
roi ) |
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La " Belgique
I " ainsi que la " Germanie I " avaient été envahies
par les Francs Rhénans en 454 à la mort d'Aétius. |
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la
lettre de Remi |
Bien que Clovis soit païen, Remi
lui adresse un véritable programme politique chrétien,
persuadé qu'à l'instar de son père il
respectera l' Eglise et remplira toutes ces fonctions
en prenant conseil de ses évêques. Remi lui
promet, s'il agit ainsi, un heureux gouvernement de sa province. |
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Il
devra choisir des conseillers cultivés capables
de publier verbalement ou par écrit, en de beaux
discours, ces qualités, écouter les évêques
qui disposent depuis le 4éme siècle d'un
tribunal gratuit.
Il
devra s'occuper de tous les citoyens, et même de ceux
qui ne le sont pas, c'est-à-dire les esclaves et
les barbares.
Il
devra accorder à tous une bonne justice, c'est-à-dire
sans attendre de cadeaux, puisque le juge est un fonctionnaire
payé par les deniers publics.
Il
devra dispenser les veuves et les orphelins du paiement de
l'impôt à cause de leur misère.
Il
devra libérer les prisonniers de l'esclavage en les
achetant avec l'argent du trésor paternel et ils
deviendront soit ses affranchis reconnaissants soit des libres à part
entière. |
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Lettre de Remi à CLOVIS
pour son avènement en 481 |
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Une
grande rumeur nous est parvenue, vous avez pris l'administration
de la seconde Belgique. Cela n'est pas nouveau car tu
auras commencé par être ce que tes parents
ont toujours été. Il faut d'abord faire
en sorte que le jugement de Dieu ne t'abandonne point
là où ton mérite parvient par ton
activité de ton humilité à ce très
haut sommet. Car comme l'on dit vulgairement, c'est
aux actes que l'on identifie l'homme. Tu dois t'adjoindre
des conseillers qui pourront orner ta renommée.
Ton cadeau doit être intègre et honnête.
Tu devras t'en rapporter à tes évêques
et recourir toujours à leurs conseils. Car si
tu t'entends bien avec eux, ta province ne pourra qu'en être
consolidée. Rends courage aux citoyens, relève
les affligés, favorise les veuves, nourris les
orphelins, plutôt que de les éclairer,
que tous t'aiment et te respectent. Que la justice sorte
de votre bouche sans rien attendre des pauvres et des étrangers
afin que tu ne veuilles point accepter en plus des cadeaux
ou quelque chose de leur part. Que ton prétoire
soit ouvert à tous afin que personne ne s'en
retrouve triste. Tu possèdes certaines richesses
paternelles avec lesquelles tu libéreras les prisonniers
et tu les délieras du joug de la servitude. Si
quelqu'un est admis en votre présence, qu'il
ne sente point qu'il est un étranger. Plaisante
avec les vieillards, et si tu veux régner, juge
en noble. |
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En
latin |
Rumor ad
nos magnum pervenit, administrationem vos Secundum
Belgice susceptisse. Non est novum, ut coeperis
esse, sicut parentes tui semper fuerunt : hoc inprimis
agendum, ut Domini iudicium a te non vacillet,
ubi tui meriti, qui per industriam humilitatis
tuae ad summum culminisque pervenit, quia, quod
vulus dicitur, ( ex fine ) actus hominis probatur.
Consiliaros tibi adhibere debes, qui famam tuam
possent ornare. Et beneficium tuum castum et honestum
esse debet, et sacerdotibus tuis debebis deferre
et adeorum consilia semper recurre ; quodsi tibi
bene cum illis convenerit, provincia tua melius
potest constare.Civos tuos erige, adflictos releva,
viduas fove, orfanos nutre, si potius est, quam
eridues, ut ommes te ament et timeant . Justinia
ex ore vestro procedat, nihil sit sperandum de
pauperes vl peregrinis ; ne magis dona aut aliquid
accipere vellis ; paetorium tuum omnibus pateatur,
ut nullus exinde tristis abscedat. Paternas quascunque
opes possides, captivos exinde liberabis et a iugo
servitutis absolvas : si quis in conspectu vestro
venerit, peregrinum se esse non sentiat . Cum iuvenibus
ioca, cum senibus tracta, si vis regnare nobilis
iudicare.
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